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Palestine

José Saramago : « Qui a déjà résisté 60 ans résistera 60 années de plus »

Environ 200 personnes ont participé à la réunion publique au théâtre A Barraca à Lisbonne, avec des interventions de Miguel Portas, Alan Stoleroff, Bruno Dias et Mohammad Barakeh. Isabel Allegro et Mário Ruivo se sont exprimés au nom du Mouvement pour les Droits du Peuple Palestinien et pour la Paix au Moyen-Orient (MPPM), organisateur de la réunion.

Saramago a commencé par trouver étrange l’absence de solidarité avec la cause palestinienne de la part des gouvernements des pays arabes : «  Imaginez que demain l’on apprenne que les pays arabe aient signé une déclaration d’aide inconditionnelle au peuple palestinien. On dira que j’ai la fièvre », a dit l’auteur. « L’absence, pour le moins publique, de solidarité des pays arabe avec le peuple palestinien m’attriste ».

« Certains d’entre eux », a poursuivi l’écrivain, « en sont déjà arrivés à passer un accord avec Israël, dans lequel ils reconnaissent la nécessité de deux États. Affirmation rhétorique, parce que tout cela est sans aucune conséquence. » Pour Saramago, les gouvernements successifs en Israël n’ont jamais eu qu’une idée, c’est d’en finir avec le peuple palestinien, un fantasme qu’ils n’ont pas pu mettre en oeuvre mais qui est toujours présent dans leurs rêves de pouvoir. « Je pense que tant qu’il y aura un palestinien vivant, l’holocauste continuera. » Concernant la politique des États-Unis sur la question palestinienne, Saramago estime que c’est le lobby pro-israélien qui définit réellement la politique des Etats-Unis. L’auteur de « L’aveuglement » a conclu avec un appel à la mobilisation pour la solidarité, en mettant en avant le rôle du MPPM dans l’organisation de la réunion de solidarité et en lançant un appel pour l’invention de formes nouvelles d’actions de solidarité « pour que demain nous soyons plus nombreux et soyons dans de meilleures conditions pour intervenir ».

« Il n’existe pas de solution en excluant le Hamas » La première intervention de la soirée a été celle de Miguel Portas, eurodéputé du Bloc de Gauche, qui a commencé en disant que « la Nakba, que nous commémorons aujourd’hui, est au coeur de ce double fait historique. Ce n’est pas par hasard que la ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, a expliqué à Annapolis qu’une des conditions pour la paix " dans sa version israélienne " était que les Arabes "effacent le mot Nabka de leur dictionnaire’. Et qu’ils reconnaissent Israël comme "état judaïque’. » Pour l’eurodéputé, par contre, « une des conditions sine qua non pour la résolution du conflit israélo-palestinien est au contraire la reconnaissance par Tel-Aviv de la tragédie fondatrice qui est responsable de la souffrance des Palestiniens. »

Après un résumé des événements de 1948 et de leurs conséquences, Miguel Portas a critiqué le rôle actuel de l’Union européenne, qui « se résume en une phrase : nous payons les factures des politiques de Tel-Aviv et de l’administration nord-américaine. Littéralement, Israël détruit pour la sixième fois un pont à Gaza ? Nous payons alors une septième reconstruction après avoir financé les six précédentes. » Pour Miguel Portas, il n’y a pas de solution au conflit israélo-palestinien si on exclue le Hamas. « Et je le dis en présence de la déléguée de l’Autorité Palestinienne, parce que ma conscience m’y oblige. Le Fatah, le Hamas et la gauche laïque sont condamnés à s’entendre. » Et il a conclu : « Je fais partie de ceux qui partagent le rêve de voir, un jour, la Palestine pour Juifs et Arabes, binational, laïque et démocratique. Ce n’est pas pour le moment l’avis des deux peuples. Il se peut qu’avant que cela se produise, il soit nécessaire qu’il y ait deux terres pour deux peuples. Ou il se peut que la fiction d’Annapolis ait tué, pour beaucoup de temps, un tel objectif. Mais je ne sais qu’une seule chose, c’est que la lutte continue et aussi notre devoir de solidarité. »

Jumelage entre Lisbonne et Gaza

L’enseignant-chercheur Alan Stoleroff, juif américain installé au Portugal, a souligné que « dans un certain sens, les Palestiniens sont devenus les juifs d’aujourd’hui » et que « sans fin de l’occupation, il ne peut pas y avoir de réconciliation. » Il a parlé ensuite de l’actuelle situation dans Gaza : « quand je regarde dans cette direction, je vois un ghetto, avec tout ce que signifie un ghetto pour un juif. » Stoleroff a terminé en lançant un appel pour que tous s’impliquent dans la diffusion de la pétition qui propose le jumelage de Lisbonne avec Gaza, « un acte symbolique de grande importance ».

Pour Bruno Dias, député du PCP (Parti Communiste Portugais), ce qui a prévalu depuis les accords d’Oslo dans la recherche de la paix « a été l’hypocrisie et une attitude intolérante de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne : d’une part, ils exigent tous les sacrifices aux Palestiniens, mais en offrant d’un autre côté une couverture à la politique sioniste. »

Mohammad Barakeh, député du Parti Communiste israélien à la Knesset (le Parlement d’Israël), a rappelé que ce sont les mêmes qui disent ne pas vouloir oublier l’Holocauste qui veulent maintenant forcer les Palestiniens à oublier la Nakba, en citant la ministre israélienne des affaires étrangères disant aux Palestiniens : « Ils n’auront jamais l’indépendance s’ils n’oublient pas la Nakba ». Barakeh a dit plus loin que le récent discours de George W. Bush devant la Knesset « a été une déclaration de guerre aux Palestiniens » et que même la promesse de réduire les checkpoints dans les territoires occupés ne sera pas remplie, puisqu’une étude des Nations Unies démontre que les postes de contrôle sont en train d’augmenter, et n’ont pas de diminuer.

La réunion s’est conclue par l’approbation par les participants d’une motion présentée par Mário Ruivo, au nom du MPPM. 

www.info-palestine.net

Traduction du portugais : Sergiu

Texte original
http://www.esquerda.net/index.php?option=com_content&task=view&id=6970&Itemid=68

Tiré de http://www.bibliomonde.com/auteur/jose-saramago-499.html
En mars 2002 à Ramallah, en tant que membres de la délégation du Parlement des écrivains, José Saramago, a commenté la situation des territoires occupés en déclarant notamment : «  Ce qu’il faut faire, c’est sonner le tocsin, partout dans le monde, pour dire que ce qui arrive en Palestine est un crime que nous pouvons stopper. Nous pouvons le comparer à ce qui est arrivé à Auschwitz. » Un peu plus tard, il précisait à l’agence portugaise Lusa : « La répression israélienne est la forme la plus perverse de l’apartheid », après une longue description de l’état de désolation des zones qu’il venait de visiter : « Personne n’a idée de ce qui se passe ici, aussi bien informé que l’on soit. Tout est rasé par les bulldozers. Les villages palestiniens ont été détruits et on n’y cultive plus rien. »

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