Le 25 juin 2025, ma fille Manon Angèle Debese Guéchi, âgée de 19 ans, est décédée lors d’un drame survenu au lycée Barthélemy Boganda de Bangui, en République centrafricaine. Alors qu’elle passait l’épreuve du baccalauréat, une explosion électrique a provoqué une panique générale. Manon a été mortellement blessée, piétinée dans un mouvement de foule désordonné.
Ce décès tragique aurait pu être évité.
Depuis 2020, je n’ai cessé d’alerter les autorités françaises sur la situation de ma fille. Née à Bangui mais de nationalité française – comme l’atteste un certificat de nationalité française délivré par le Tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône – Manon devait me rejoindre en France. Pour cela, il ne manquait qu’une étape : la transcription de son acte de naissance par le Service central de l’état civil à Nantes.
Un parcours administratif kafkaïen
– Novembre 2020 : première tentative de régularisation via un jugement supplétif du TGI de Bangui. Rejeté pour irrégularité de procédure.
– Février 2023 : obtention d’un nouveau jugement de reconstitution d’acte de naissance (n°00768/2023), conforme à la législation centrafricaine.
– Mars 2023 : émission d’un nouvel acte de naissance n°1714/23 basé sur ce jugement.
– Juillet - Octobre 2023 : malgré les documents fournis, l’ambassade de France à Bangui et le Service central d’état civil de Nantes bloquent la procédure, remettant en cause l’authenticité des actes.
– Janvier 2025 : constat d’huissier à Bangui attestant officiellement la présence et conformité des documents.
– Juin 2025 : Manon décède tragiquement, sans avoir pu bénéficier de sa citoyenneté pourtant reconnue en droit.
Des responsabilités à établir
L’administration française a refusé de transcrire l’acte de naissance de ma fille en alléguant des motifs contestables, ignorant à plusieurs reprises les preuves formelles transmises. Ce blocage administratif a eu pour effet direct d’empêcher Manon de rejoindre sa famille en France, la laissant exposée dans un pays instable.
Manon est morte Française. Mais sans avoir jamais été protégée comme telle.
Je demande aujourd’hui :
– Une reconnaissance officielle de cette faute administrative ;
– Des réponses sur les obstacles posés par les services de l’État français ;
– Une réparation morale et juridique pour cette inacceptable négligence.