L’"école Hillary" (Clinton) : du féminisme au Système

L’affaire Victoria Nuland-Fuck a mis en évidence l’extrémisme cynique d’une femme “aux affaires” à Washington. - Un exemple d'une réalité intéressante.

Dans un article sur PressTV.ir (le 9 novembre 2014), Finian Cunningham, scientifique britannique devenu journaliste et commentateur de combat, et antisystème certes, aborde un thème intéressant : celui des femmes en position de pouvoir (exécutif) dans l’ensemble de sécurité nationale du système de l’américanisme, singulièrement rassemblées ces dernières années au sein du département d’État. Ces femmes se révèlent d’un extrémisme extraordinairement agressif et impudent, un extrémisme exprimé furieusement et sans frein, un extrémisme illégal par les actions qu’il engendre mais présenté avec ce qui peut paraître une sorte de “bonne conscience” et de certitude de la légitimité de leur action qui laissent loin derrière celle de leurs pairs masculins.

Cette présence de femmes dans des postes de responsabilité à la tête de la diplomatie US est évidemment une nouveauté, due aussi bien jusqu’il y a peu à l’aspect “machiste” et unisexe de cette grande démocratie moderne, particulièrement dans les affaires diplomatique et de sécurité nationale, qu’aux exigences “sociétale” désormais impératives du féminisme avec sa philosophie des quotas et du politically correct. Cunningham prend comme argument de départ l’intervention extraordinaire de Victoria Nuland (ou Nuland-Fuck : voir le 7 février 2014) dans une conversation avec l’ambassadeur Pyatt à Kiev, interceptée par des moyens techniques qui n’ont pas fini d’étonner et de préoccuper les spécialistes du genre du bloc BAO ; il ajoute celui de Wendy Sherman, n°3 du département d’État, dans la même veine de l’extrémisme, cette fois contre l’Iran.

« Que se passe-t-il avec les diplomates femmes étasuniennes ? Elles ont l’air si dures et toutes faîtes sur le même modèle - dénuées de toute humanité comme de toute intelligence. Normalement ces femmes devraient être l’incarnation de l’avancée sociale des femmes. Mais loin de manifester la moindre indépendance, elles ne sont qu’une copie pathétique des politiciens mâles étasuniens - agressives, arrogantes et extrémistes.

 »Prenez par exemple Victoria Nuland … […]

 » Et il y a Wendy Sherman, la sous-secrétaire aux Affaires Politiques, qui est une négociatrice de premier plan dans les pourparlers nucléaires du groupe P5+1 avec l’Iran. Sherman a aussi les yeux durs comme du silex et comme Nuland, elle semble avoir un bloc de glace à la place du coeur et un esquimau à la place du cerveau. Toujours comme Nuland, Sherman a pour but de faire une grande carrière politique en se montrant encore plus macho, mal aimable et bête que ses collègues hommes.

 »La semaine dernière, Sherman témoignait devant le comité des affaires étrangères du Sénat étasunien sur les négociations à venir avec l’Iran sur l’accord intérimaire sur le nucléaire. Le panel était présidé par le démocrate va-t-en guerre Robert Menendez, qui veut imposer sans délais des sanctions supplémentaires à l’Iran et aussi soutenir le régime israélien s’il décidait de faire des frappes préventives sur la République Islamique.

 »Sherman avec une grande lâcheté s’est comportée comme une personne dont on aurait lavé le cerveau pour qu’elle aligne mensonge après mensonge, une personne incapable d’avoir une opinion personnelle. C’est tout à fait inquiétant quand on songe que des gens comme elle font partie du gouvernement du pays qui a la capacité nucléaire la plus importante au monde et donc du pays le plus dangereux… »

Le cas de Nuland est suffisamment documenté. Celui de Wendy Sherman peut être largement renforcé par un rappel d’un article récent sur les USA et l’Iran, où nous introduisions comme exemple de l’argument développé, une intervention de Sherman particulièrement extraordinaire par son aspect suprématiste (plutôt que raciste), exposée devant une commission sénatoriale impavide, ès qualité dans son importante fonction de n°3 du département d’État. Nous écrivions le 25 novembre 2014 :

« On peut rappeler à cet égard le cas éclairant, y compris pour la façon dont sera traité cet accord avec l’Iran, de Wendy Sherman, sous-Secrétaire d’État et représentante permanente des USA aux négociations P5+1, qui se trouvait au côté de Kerry lors des négociations qui ont conduit à l’accord. Les époux Leverett, ces excellents commentateurs des questions iraniennes, avaient relevé, le 3 novembre 2013 sur leur site, l’intervention de Wendy Sherman, en octobre, au Congrès, parlant des Iraniens, “Nous savons que la tromperie fait partie de leur ADN” (“We know that deception is part of the DNA.”). Enchaînant sur cette très-édifiante illustration à la fois de notre haut niveau civilisationnel et de l’état d’esprit présidant aux relations avec l’Iran, les Leverett observaient ceci : “Cette déclaration n’est pas seulement un stéréotype sur les Orientaux, elle est littéralement raciste. Et ce n’était bien sûr pas simplement un "lapsus", un ancien officiel haut gradé de l’administration Obama nous a dit que Sherman avait déjà parlé des Iraniens en ces termes. »

 »Si un officiel haut-gradé étasunien faisait des déclarations publiques sur "la tromperie" ou autre caractéristique négative comme étant "dans l’ADN" des Juifs, des personnes originaires d’Afrique ou de la plupart des groupes ethniques, cet officiel serait - à juste titre - renvoyé ou obligé de démissionner et pour être accepté à nouveau dans la "bonne société" il lui faudrait attendre un bon moment et s’excuser abondamment. Mais un officiel de haut rang peut dire ce genre de chose des Iraniens - et sans doute de tous les groupes ethniques à majorité musulmane - et ça ne pose aucun problème... »

Il s’agit bien, ici, de mettre en évidence l’extrémisme affiché, déclaré et développé officiellement par ces hauts fonctionnaire du genre féminin dans l’appareil de la diplomatie/de la sécurité nationale US. Les exemples sont nombreux depuis la fin de la guerre froide : Madeleine Albright, secrétaire d’État lors du deuxième mandat de l’administration Clinton, avait ouvert la voie, et de cette présence féminine, et de cet extrémisme cruel dont on parle en répondant quelque chose comme “le jeu en vaut la chandelle” à un journaliste qui l’interrogeait sur les évaluations de 500.000 enfants et nourrissons morts en Irak des suites de l’embargo de l’ONU initié par les USA. Condoleeza Rice, directrice du NSC puis secrétaire d’État montra plus de retenue entre 2001 et 2009, – on reviendra sur la signification de la chose, – mais c’est vraiment avec Hillary Clinton devenue secrétaire d’État en 2009 que s’établit la situation qu’on décrit ici. (Cela, au point qu’on peut parler d’une véritable “école Hillary” à cet égard.) Les femmes maximalistes, extrémistes, occupant des postes important au département d’État (ou au NSC, qui est dans ce cas une organisation similaire), sont en nombre respectable aujourd’hui : Susan Rice (ambassadrice à l’ONU puis directrice du NSC), Samantha Powers (ambassadrice à l’ONU), Nuland passant de la position de porte-parole à celle d’adjointe au secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et caucasiennes, Wendy Sherman… Il s’agit de postes à haute visibilité, disposant de pouvoirs considérables, traitant d’affaires extrêmement importantes et agitées par des crises de première importance.

Un point remarquable est le mélange des genre : le féminisme, qui est d’inspiration de gauche et surtout développée chez les démocrates comme affichage de leur prétendue option progressiste et humanitaire, et l’extrémisme de tendance à la fois belliciste et humanitariste. (L’“humanitaire” désigne une forme conceptuelle vertueuse dans ce cas, l’humanitarisme devient une doctrine d’interventionnisme armée au nom de l’humanitaire que des esprits soupçonneux verraient comme un faux-nez pour l’interventionnisme pathologique et illégal, et complètement déstructurant, du bloc BAO.) Le cas Condoleeza Rice, qui était loin d’être la plus extrémiste dans l’administration Bush et qui avait été choisie essentiellement pour sa proximité avec le président, échappe au schéma général. De même ne peut-on guère la placer dans le courant “belliciste-humanitaire” (ou liberal hawks), qui est absolument la marque d’Hillary Clinton et de l’“école Hillary”. Même une Nuland, cataloguée comme neocon, et donc en théorie proche (tactiquement) du courant de l’administration Bush, ne l’est pas vraiment et doit plutôt entrer dans ce moule “belliciste-humanitaire” qui prétend absolument afficher sa philosophie “sociétale” renvoyant au féminisme et à une opinion “libérale” (“progressiste”). (Cela rejoint parfaitement le jugement de William S. Lind sur les USA (voir le 12 février 2014 : « Le monde est sans dessus dessous. Les Etats-Unis qui condamnent et même attaquent d’autres pays pour faire avancer la "démocratie" et la définition jacobine des droits de l’homme, deviennent les leaders de la Gauche internationale. »)

Cette “école Hillary” est donc cantonnée à la “diplomatie” et à la nébuleuse du département d’État, mais contribuant à faire de ce département d’État un foyer extrémiste et belliciste absolument remarquable. Au contraire, il n’y a pas eu et il n’y a pas de femmes aux vrais postes de responsabilité au Pentagone, – secrétaire à la défense, adjoint au secrétaire et sous-secrétaire, les n°1, 2 et 3 – les plus hautes fonctions atteintes par des femmes étant les sous-ministères des trois armes, USAF, Army et Navy, sans réel pouvoir et aucun pouvoir politique, ou celui de sous-secrétaire pour la politique qu’occupa Michèle Flournoy, de 2009 à 2012. (Il y eut aussi le cas de Darleen A. Druyun, occupant dans les années 1990 un poste très important de direction de l’attribution des contrats, mais celui-ci restant très technique quoique d’un pouvoir important, et l’aventure de la pauvre Druyun se terminant dans la corruption et une condamnation à la prison, – comme un vulgaire “mec” [voir le 25 novembre 2004].) On a parlé un temps de Hillary Clinton comme secrétaire à la défense, mais cela n’alla pas loin ; le Pentagone est beaucoup trop soft pour ces dames, beaucoup trop prudent et réticent vis-à-vis des interventions extérieures...

En Europe, il y a quelques équivalents aux positions US dans le domaine de la sécurité nationale, mais les cas montrent un comportement d’une certaine modération, – comme Bonnano en Italie, aux affaires étrangères, – traduisant un reste de comportement traditionnel des genres, quand ceux-ci étaient encore victimes des différenciations de “sexes”. Le cas le plus remarquable à cet égard est la française Alliot-Marie (MAM pour Michelle) à la défense, qui fut une “première française” en la matière d’une femme à la tête d’un ministère régalien ayant dans son inventaire des forces nucléaires. Elle se montra excellente administratrice des forces, imposant son autorité, mais surtout elle montra une maestria diplomatique dans un sens opposé à ses consœurs US : c’est elle qui mata Rumsfeld le belliciste lors d’un échange fameux à la Wehrkunde de Munich en février 2003 (voir le 9 septembre 2003) et c’est pourtant elle qui réussit à raccommoder en bonne partie les relations France-US en allant voir au Pentagone, en 2005, le même Rumsfeld, qu’elle avait manifestement subjugué sinon charmé, ce qui est un exploit qu’il est juste de saluer. MAM n’est guère aimée des féministes et n’est nullement brandie comme un fanion de l’émancipation du genre.

Ces développements montrent une différence entre les cas US et ceux qu’on rencontre en Europe. (Mais nous dirions aussi bien que la tendance en Europe, si elle a le temps de s’affirmer, devrait se “durcir” selon les canons du féminisme pour cause d’américanisation-Système et de radicalisation sociétale, – deux expressions qui désignent d’ailleurs une même évolution.) La tradition occidentale, exclusivement européenne, qui existe et qui est solide malgré l’absence désespérante du féminisme dans ces temps reculés et affreusement rétrogrades, était liée au système de succession ou de régence allant avec le régime monarchique, montra le plus souvent des dirigeantes du genre féminin habiles, maniant le compromis et la fermeté d’une façon équilibrée, bâtissant une autorité et une légitimité remarquables en usant des caractères féminins, sans jamais dédaigner ni le cynisme ni l’arbitraire quand cela s’imposait ; en mettant à part le cas de Jeanne, qui est si singulier et hors des normes, on cite les deux Médicis et Anne d’Autriche en France, la Grande Elisabeth d’Angleterre, la Grande Catherine de Russie, Christine du Suède, etc., qui déployaient des qualités d’affirmation d’autorité sans qu’il soit nécessaire du soutien du féminisme dans sa dimension idéologique liée à la phase terminale du postmodernisme démocratique. Aujourd’hui, c’est manifestement cette force d’origine “sociétale” mais en réalité complètement idéologisée qui est le moteur de cette affirmation du genre féminin. S’il a pris la tournure qu’on voit aux USA, belliciste sans le moindre frein, furieuse sinon hystérique, etc., – alors que le féminisme en politique était d’abord annoncé comme l’apport d’une sagesse réaliste et d’une retenue pacificatrice qu’on attribuait aux femmes dans les temps anciens, – c’est parce qu’il se marie complètement avec l’américanisme, d’une part avec ses tendances matriarcales revues par la modernité, d’autre part par sa psychologie si particulière que nous rappelions dans le texte du 7 février 2014 sur Victoria Nuland-Fuck, mais sans utiliser pour ce cas l’argument pour le féminisme et dont on découvre qu’il lui va si parfaitement :

« Cette attitude relève moins d’une sorte d’hypocrisie ou d’une tactique délibérée, ou d’une arrogance suprématiste, ou de l’hybris enfin, – même si tout cela est présent à doses diverses, – que d’une conviction absolue, comme le suggère Malic. Nous avons depuis longtemps identifié ce qui, selon nous, constitue le moteur de l’attitude des USA dans ce sens, c’est-à-dire une psychologie spécifique qui oriente absolument la pensée, le jugement, l ‘orientation de l’action, etc., en recouvrant tout cela d’un onguent d’une moralité absolument impeccable et indestructible –dito l’inculpabilité et l’indéfectibilité (voir aussi le 7 mai 2011), comme fondements de cette psychologie. Il s’agit de l’incapacité absolue pour la psychologie américaniste de concevoir qu’elle puisse faire quelque chose de mauvais (de moralement mauvais), et l’impossibilité pour la même de concevoir que l’américanisme ne puisse pas être victorieux. (D’autre part, on peut aussi considérer que ces traits divers s’opérationnalisant dans la “conviction absolue” mentionnée plus haut n’est rien d’autre que l’hybris devenue partie intégrante de la psychologie. Cela n’étonnerait en rien, en offrant une interprétation complètement satisfaisante de l’essence même de l’américanisme et de tout ce qui en découle.) »

Cette description correspond encore plus pour les dames dont nous parlons, ce qui montre leur parfaite adéquation aux exigences du Système, avec le mariage du fait sociétal du féminisme et de la psychologie américaniste, comme si l’un était complètement accompli avec l’autre. Par ailleurs, on sait que, pour nous, cette psychologie américaniste est en fait la psychologie-Système par définition (voir le 28 janvier 2013). Certains craignent avec le féminisme une “féminisation” de la politique (c’est la thèse d’Eric Zemmour), mais nous aurions une autre analyse. Quelles qu’aient été au départ les bonnes intentions du féminisme et une certaine justification objective, ce n’est pas à une “féminisation” de la politique qu’on assiste avec son application mais à un degré de plus de l’intégration de ses adeptes dans le Système. Cette fréquentation intégrée ôte à celles qui en usent toute réflexion de doute, toute mesure du monde et des possibilités d’actions harmonieuses et équilibrées (ce qui était le cas pour les grandes souveraines du passé), au profit d’une assurance aveugle et d’une arrogance impérative qui ne peuvent s’expliquer que par le caractère de surpuissance, également aveugle et impératif, du Système. On ajoutera, pour le genre en question, une capacité remarquable d’adaptation à l’affectivité et à l’infraresponsabilité.

Ainsi la démonstration est-elle faite que l’évolution sociétale, qui pourrait revendiquer le titre de “révolution sociétale” est devenue, presto subito, une arme du Système (voir le 30 avril 2013), – si elle ne le fut dès le départ, pour mieux soumettre les sapiens en employés-Système, et dans ce cas en employées-Système. Piètre situation de l’émancipation des femmes, – vraiment, l’épaisse Victoria Nuland (elle a pris du poids, à l’image de son époux Robert Kagan) n’est même pas en-dessous de la cheville de la massive et considérable Catherine de Médicis dans l’exercice et la finesse de l’art de la politique. Notre chance est que le Système rend stupide, à l’image de sa propre stupidité. (Référence obligée à René Guénon, déjà cité : « On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature… »)

Pour consulter l’original : http://www.dedefensa.org/article-l_cole_hillary_clinton_du_f_minisme_au_syst_me_13_02_2014.html

Traduction des parties en Anglais : Dominique Muselet

COMMENTAIRES  

18/02/2014 17:26 par Dwaabala

Aïe ! Je ne dis rien... pour le moment.

19/02/2014 01:02 par Leo Lerouge

Pitoyable. Mais Grasset n’en est pas à son coup d’essai dans les analyses partisanes et machistes.

Si j’ai bien tout compris ce gloubi-boulga, les femmes au pouvoir seraient pires que les hommes et leur accession à des postes de haute responsabilité serait sociétale et le résultat de revendications féministes.

Quelques femmes dans les hautes sphères du pouvoir et c’est l’œuvre sournoise des féministes qui feraient le forcing pour imposer des femmes, quelles qu’elles soient ?
Dire qu’on est au XXI° siècle et qu’il faut encore lire des inepties pareilles.

Où se situe le féminisme dans sa démonstration ?
En quoi le féminisme est-il lié de près ou de loin au fait que les femmes de pouvoir qu’il cite seraient "maximalistes et extrémistes "et complètement dans le Syssstème ?

La pire d’entre elles serait Clinton, et je suis d’accord, mais ce n’est pas parce qu’elle est une femme : beaucoup d’élus hommes ont les mêmes convictions qu’elle, qui est favorable à toutes les guerres d’invasion et à la peine de mort et veut réduire l’accès à l’avortement (de nombreux hommes, en particulier chez les républicains, sont même pour la suppression totale de l’avortement).

Alors ? féministe, Clinton ? Pas du tout.
Féministe, "l’épaisse Victoria Nuland" (on ne se lasse pas de l’élégance de certains pour parler des femmes) ? Non plus.
Et Madeleine Albright ? Féministe ? Pas davantage.

D’ailleurs leurs "combats féministes " ne sont pas du tout évoqués dans le texte.
On comprend. Pas facile à trouver.

Alors que signifie ce titre racoleur ?

Si on comprend le cheminement de l’auteur, les féministes seraient censées se réjouir que ce soit une femme qui ait le pouvoir, peu importe ce qu’elle en fait.
En fait, ce que veut, sans doute, démontrer M. Grasset, c’est que si on donne le pouvoir aux femmes, elles sont pires que les hommes.
Donc, pourquoi leur donner le pouvoir, hein ? On est bien mieux entres hommes modérés et minimalistes qui ne veulent pas toujours faire la guerre sans raison.

Il ne se demande pas, pour autant, pourquoi il y a si peu de noms connus de femmes en politique, pourquoi ces femmes ont accédé au pouvoir et pas d’autres, ni pourquoi celles qu’il cite agissent de la sorte, ni encore pourquoi l’immense majorité des femmes, qui ne sont ni "maximalistes" ni "extrémistes", sont évincées par les hommes, qui se taillent la part du lion dans toutes les institutions.

Il y a toujours eu des femmes de pouvoir (souvent pas hérédité ou filiation) et celles qui accèdent aux plus hautes marches adhèrent forcément au "Système" (avec un grand S, n’oublie pas).
Comme les hommes. Sauf qu’ils sont nettement plus nombreux et que c’est eux qui ont de tous temps fait les lois, et continuent de le faire.
Que ce soit aux US ou en France.

Et, à part satisfaire ses délires misogynes, il nous apprend quoi ?
Ah, si, il démontre clairement, involontairement, certes, que le "Système" est bien également basé sur le patriarcat et que si les femmes veulent monter en grade, il faut qu’elles se comportent comme les hommes, voire de façon encore plus outrancière pour faire leurs preuves et être admises dans le cénacle.
Pour voir comment fonctionne le "système", il n’y a qu’à voir comment a été accueillie Cécile Duflot à l’Assemblée ou comment elle a été traitée à la suite d’un tweet de son mari.

En 1974, Simone Veil défendait son projet de loi autorisant l’avortement. Certains députés l’ont traitée de "chienne", d’autres tenaient des propos antisémites à son égard.
A l’époque, on disait que si les femmes voulaient avorter, elles n’avaient qu’à aller à l’’étranger dans les cliniques privées. Et tant pis pour les pauvres.
Quarante ans plus tard, rien n’a changé.

NB :
Au gouvernement, en France, il y a autant d’hommes que de femmes. C’est exceptionnel et c’est exceptionnel qu’elles n’aient pas encore été "remaniées", comme les "Jupettes " ou les sarkozettes", arrivées en fanfare sur le devant de la scène et reparties quasiment sitôt qu’elles avaient fini de saluer.

Pour autant, à la tête des 5 ministères régaliens, il n’y a qu’une femme (Taubira à la Justice), sinon, on a :
Le Drian à la Défense, Fabius aux Affaires étrangères, Moscovici aux Finances et Valls à l’Intérieur.
Une sacrée chance ! Dire qu’on aurait pu avoir à la place des harpies maximalistes et extrémistes, toujours prêtes à aller bombarder des populations innocentes !

Quant aux US, rien à craindre non plus de ce côté-là : il y a actuellement au Cabinet présidentiel 3 femmes sur 15. Les 80% d’hommes qui le composent sauront, on l’espère, leur faire entendre raison.
Et elles ne sont que 20% au sénat, un résultat record, pourtant.

C’est vraiment se donner le grand frisson pour pas grand-chose.

Détendez-vous, vous serez au cimetière depuis longtemps quand hommes et femmes partageront tout naturellement les postes à responsabilité. Vous n’êtes pas les seuls à veiller à ce que cela ne se produise pas.

19/02/2014 09:47 par sido

Je suis parfaitement consciente que se dire féministe est devenu un must pour la gauche, tout comme être inconditionnellement pour le mariage gay, la GPA, la PMA, la défense des minorités et contre "le racisme et l’antisémitisme". Si on se démarque de la doxa sur un seul de ces dogmes, on n’a plus le droit de se dire de gauche même si on se bat pour la démocratie, contre le capital, ses spoliations, ses destructions (notamment celle de la planète) et ses guerres impériales, pour l’autogestion et toutes les autres combats authentiquement socialistes largement abandonnés...

Mais tant pis, je le dis, je ne suis plus féministe. Contrairement à ceux qui se disent aujourd’hui féministes convaincus, moi je l’ai tjs été, mais je ne le suis plus. Et pas seulement parce que l’adhésion à un mouvement est nécessairement problématique quand elle devient doctrinement obligatoire.

J’ai assisté l’autre soir à une conférence sur la prostitution organisée par un groupe de gauche. Il n’y avait pas beaucoup de monde, 20 personnes tout au plus. L’intervenante était une féministe pure et dure, de celles qui arborent leur clitoris comme une arme de destruction massive.

Nous avons eu droit au discours stéréotypé sur la société patriarcale et le repos du guerrier qui personnellement me saoule car il est clair qu’on est maintenant dans une société matriarcale où l’émotion et le sentiment ont remplacé le rationnel et les règles, une société tellement féminisée que la tolérance à la violence est devenue nulle.

Ca m’a fait de la peine de voir que les hommes sont maintenant obligés de se battre la coulpe pour le seul fait d’être des hommes et de s’humilier en se disant féministes pour ne pas être stigmatisés. J’ai eu honte pour eux quand la conférencière a dit qu’on ne pouvait pas excuser les hommes (qui allaient aux prostituées) sous prétexte qu’ils auraient des besoins car ils n’étaient pas des "animaux".

Et quelqu’un a fait remarquer, à juste titre, à ceux qui s’indignaient qu’un bordel ambulant accompagne partout les armées pour le "repos du guerrier", que les soldats envoyés au carnage par le complexe militaro-banco-industriel étaient tout autant à plaindre que les prostituées envoyées par le même complexe aux soldats (et même plus car ils y perdent la vie...)

Au M.A. les hommes se demandaient si les femmes avaient une âme et aujourd’hui les femmes se demandent si les hommes sont des animaux. Quel progrès !

Au lieu de s’en prendre aux hommes les féministes feraient mieux de s’en prendre au capitalisme et aux oligarques de la mondialisation libérale et le fait qu’elles ne le fassent pas en fait des alliées objectives du libéralisme. Grâce à leur combat notamment pour mettre toutes les femmes au travail le capital a maintenant deux "esclaves" pour le prix d’un (avant un salaire suffisait à faire vivre une famille).

Il est temps pour les féministes, comme d’ailleurs pour la gauche, de changer de braquet et de s’attaquer aux vrais problèmes : la destruction de la planète et la destruction des repères et structures humaines pour le seul profit du capitalisme mondialisé triomphant.

25/02/2014 18:47 par Tuxedo

Oui je suis bien en phase avec cet article, à quand le prochain qui met en évidence que les bronzés aux postes de pouvoir sont pires que les blancs ?
Genre Obama, n’est-il pas un bon exemple, est-ce que Bush c’était pas finalement beaucoup mieux ?
Sans parler des autres basanés, quel chienlit maintenant que les femelles et les basanés ont accès au pouvoir, c’était tellement mieux avant... Si c’est pas la preuve que l’anti-racisme et le féminisme sont des échecs, je veux bien qu’on me coupe le clitoris, cette arme démoniaque !

Et puis alors Sido, bravo, rarement vu un commentaire aussi débordant de haine envers les femmes et le féminisme, vous avez été féministe surement oui, comme moi je suis la reine d’Angleterre...

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