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La France vue par un Cubain...

L’illusion française.

Andrés BANDERA TAMAYO

Depuis que j’ai l’âge de raison j’ai entendu mes parents et professeurs parler de la beauté de ce pays et de la grandeur de ses habitants. Tous parlaient des oeuvres extraordinaires de ses auteurs, des artistes plastiques, des musiciens et de la Commune de Paris. Je me souviens qu’un jour mes parents sont arrivés à la maison avec un livre sur la révolution française et qu’ils m’ont incité à le lire. Cet ouvrage me fascina a tel point que je le lus plus de dix fois tout au long de ma vie. C’est là que j’ai appris qu’à la fin du XVIII° siècle, la France avait une superstructure monarchique absolue, que son Roi s’appelait Louis XVI et que la société était divisée en trois classes : le clergé et l’aristocratie/noblesse qui ne payaient pas d’impôts et le Tiers Etat dont le niveau de vie était bien pire et dont les impôts, cependant, faisaient vivre le pays. A la lecture de cette Histoire essentielle de la révolution j’ai découvert que quelques ministres avaient essayé de mettre en oeuvre quelques réformes : que les privilégiés payent eux aussi des impôts et qu’il y eut une rébellion du côté des aristocrates et que pour défendre les intérêts du peuple Français de cette époque, ils ont abandonné l’aristocratie, qu’ils ont prêté serment, ont rédigé une constitution et ont mis en place une Assemblée Nationale Constituante.

Ainsi commença la Révolution française bientôt rejointe par le peuple, quelques aristocrates, des membres du clergé, une partie de l’armée et le 14 juillet 1789, les habitants de Paris prirent d’assaut la prison de la Bastille pour protester contre le Roi ; cela provoqua la fuite de nombreux aristocrates. Telle était la France que je connaissais à travers ce livre lu plus de dix fois. La France rebelle et révolutionnaire qui guerroya pour en finir avec l’aristocratie et y arriva en menant Louis XVI à la guillotine et qui par la suite poursuivit la révolution jusqu’à construire un magnifique pays qui nous a fait rêver, par son architecture, ses sculpteurs, ses peintres, pas seulement moi, mais des millions et des millions de personnes et dont rêvent encore des millions et des millions d’hommes. Un pays dont la culture des Victor Hugo, Verlaine, Rousseau, Zola et tant d’autres a été le modèle de la culture Universelle, un pays, aujourd’hui, triste, désinformé et asphyxié par la machinerie infernale de l’impérialisme.

Qu’il est difficile de voir comment la Nation de la Commune de Paris, des Droits de l’Homme, du Siècle des Lumières, se retrouve assombrie par la misère qui pullule dans ses rues, de voir des femmes et des hommes qui ignorent l’Histoire passée de leur pays et les événements historiques, nationaux et internationaux actuels, ainsi que de constater leur passivité face à leur propre pays dévasté, par une société consumériste qui étouffe les villes françaises, partout où je suis allé, sous la carapace des supermarchés et des panneaux publicitaires. La culture, la fameuse élégance, toute l’intelligence française, ont été enterrées sous les miroirs aux alouettes qui attirent la misère dans laquelle les opportunistes et les traitres à leur patrie, sociaux démocrates ont noyé le Pays des Lumières. J’entends par miroir aux alouettes, une société de surconsommation, de gâchis qui entraîne une démesure dans ses slogans publicitaires, tout support confondu. Aucun domaine n’est épargné :

- des loisirs basés sur la consommation avec des complexes, temples du virtuel, de l’abrutissement, conçus sur le modèle étatsunien ;

- un habitat uniformisé et qui ne respecte plus les particularités régionales (surtout dans le grand Sud de la France) ;

- un urbanisme saturé avec une superposition d’infrastructures plus démonstratives qu’efficaces (je pense à la réintroduction du tramway et en particulier sur La Canebière à Marseille. Après avoir supprimé les tramways après-guerre, toutes les villes veulent aujourd’hui leur tramway) ;

- des villes avec leur centre ville encombré et des provinces désertifiées ;

- une politique tout voiture qui conduit à faire payer les autombilistes qu’ils roulent ou qu’ils soient à l’arrêt : carburant à un prix élevé, autoroutes payantes, stationnement payant ;

- une présence policière importante dans les grandes villes avec des contrôles d’identité impressionnants, sans compter la présence d’une armée, mitraillette au bras dans les grandes villes : Marseille, Paris ;

- une agriculture industrialisée, sectorisée, polluée, appauvrissant le sol, détournée de la polyculture ;

- une mode « bio » investie par les sociaux-démocrates estampillés écolos, plus préoccupés de leur nombril que de l’intérêt général ;

- une culture abandonnée aux mains des sociaux-démocrates qui utilisent notamment l’outil de travail arraché à celles des travailleurs pour le vider de son caractère social et économique, pour un devenir de marchandisation grottesque, un affront au monde du travail. Tous les arts sont touchés. Pour noyer « cet immense vide culturel », la social-démocratie table sur un nombre incalculable « d’artistes » qui pour la plupart conçoivent des oeuvres sans aucune règle artistique : musique, vocal, peinture, littérature, sculpture, etc. Tous les arts sont tristement concernés.

Par ailleurs, si la « culture » grand publique » connaît un niveau très bas, il existe des groupements de personnes qui résistent et qui proposent une culture de bonne qualité. Elle fait hélas figure d’élitisme, de réseaux. J’ai été notamment invité par une maison d’éditions à Limoges « Le Bruit des Autres » qui fait un travail sérieux et courageux. Cependant ce milieu est aussi infiltré de pseudo-intellectuels opportunistes.

J’ai parcouru tout un circuit sous la houlette d’une excellente guide, qui connait bien son pays et son histoire. C’est elle qui m’a montré, sans retenue, le meilleur et le pire de son pays sur lequel elle pleure.

Les rencontres, les activités que j’ai faites dans diverses institutions, surtout au Collège Gaulcem-Faidit où j’ai participé à un projet qu’ils appellent « Ouverture sur le Monde, ouverture aux autres » avec les élèves de six classes, qui étudient l’Espagnol, a été pour moi une nouvelle déception. Nous avons été accueillis, Muriel Dichamp, Présidente de l’Association de Solidarité avec Cuba « Corrèze Cuba Estrella », à l’initiative de cette rencontre, et moi par la professeure d’Espagnol et des membres de la Direction avec un abondant buffet. A l’exception de la professeure, le comité d’accueil, poli et courtois, était plus dans la représentation que dans l’authentique : j’en ai connu des plus chaleureux dans la tradition cubaine. D’autre part, lors de la récréation, les professeurs se réunissent dans une salle, aucun d’eux ne s’est adressé à moi. Ce manque de contact et de curiosité est affligeant. Mais ce ne fut pas là le plus triste, ma peine la plus profonde je l’ai ressentie lorsque j’ai rencontré chacune des classes. Ceux qui avaient le moins de connaissances en Espagnol l’étudiaient depuis sept mois et ne savaient pas formuler les questions les plus élémentaires, encore moins comprendre les réponses. En voyant cela, j’ai décidé de poser des questions et d’établir un dialogue en Français. Je me suis rendu compte que ces braves enfants attentifs ignoraient l’histoire culturelle et politique de leur propre pays. Sur cuba, lorsque je leur expliquais ce qu’était Cuba, deux ou trois l’ont associée avec el Che parce que ce héros internationaliste est connu universellement grâce à la vente des casquettes et de T-shits.

Tout le dialogue tourna autour de l’orientation de lectures utiles sans relation avec les moyens que la social démocratie utilise pour noyer dans l’ignorance le peuple Français qui vit aujourd’hui sous un régime qui préfère, par opportunisme, le maintenir dans l’inculture et l’ignorance de sa propre réalité et de la réalité du monde, pour lui escroquer sa liberté.
Les questions posées sur Cuba, sur son gouvernement, étaient un autre indice sur la désinformation à laquelle sont soumis, en toute impunité, les Français. Le pire c’est la conscience du mensonge qu’ils ont créée chez eux. L’immense majorité est convaincue que ce que disent les medias est la Vérité ; que les Cubains révolutionnaires et les Français qui ont visité Cuba, mentent. Ils croient que Castro est un dictateur et que les Cubains se sont résignés à leur misère. Nombreux sont ceux qui ignorent et parfois ne croient pas qu’il existe un embargo/blocus criminel qui assassine des enfants, des vieillards, des femmes et des hommes malades, par manque des recours que les USA refusent à Cuba quitte à les jeter à l’eau.

Pendant les quarante jours passées en France j’ai parcouru les principales communes de la Corrèze ; la Basse et la Haute Corrèze, je suis allé à Bordeaux et j’ai visité quelques communes comme Saint Emilion et ses vignobles, à Périgueux capitale de la Dordogne, à Marseille et enfin à Paris et partout, exception faite de Paris, j’ai vu passivité, résignation, conservatisme et même de la peur. Je dis à l’exception de Paris parce que j’y ai respiré un air de solidarité et de combativité lors d’une réunion de haut niveau avec l’organisation de solidarité et d’aide aux Cubains France Cuba, dont le Président André MINIER et presque tous les présents ont exprimé leurs convictions ; Annie ARROYO a apporté une brillante contribution. Muriel DICHAMP a démontré son courage habituel, sa sincérité pleine de talent dans la défense de l’intégrité de l’association. Tous se sont prononcés contre le blocus de Cuba, en faveur de la restitution de la base de Guantánamo à son propriétaire légitime et en faveur de la libération des cinq héros injustement détenus dans les geôles des USA.

J’ai assisté, à Paris, à une pièce de théâtre pleine de courage sur la vie de guérillero du Che qui peut se révéler très utile pour les Français ; mais dans le reste du pays, à de très rares exceptions, les bons discours se prononçaient en cachette. Ce silence m’a déçu. L’admiration que j’avais pour les hommes qui ont fait l’histoire culturelle et politique de ce merveilleux pays est restée en suspens et son avenir se traîne dans la poussière, résignée, triste et soumise. La France est un musée qui s’assombrit sous les regards convoiteurs de la social-démocratie, alliée d’une droite de plus en plus dure et virulente. Et tout cela à cause d’une superstructure sociale qui ne prend pas en compte la pauvreté. Qui ne pense qu’à se gaver d’argent, se damnant définitivement et oubliant les principaux droits de l’homme, bref, l’impérialisme.

L’illusion française traîne triste et misérable dans les rues, dans le métro, sous les ponts avec son cortège de femmes et d’hommes, abandonnés par la société, souffrant de faim et de froid. Elle a même oublié le sens de la Marseillaise.

Andrés BANDERA TAMAYO
acteur cubain

Traduction de F. Candás

EN COMPLEMENT

Je m’appelle Jean-Claude, je suis photographe et j’ai visité Cuba http://www.legrandsoir.info/Je-m-appelle-Jean-Claude-je-suis-photographe-et-j-ai-visite-Cuba.html

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COMMENTAIRES  

20/02/2011 11:08 par CN46400

Attention, partout et en France comme ailleurs, "l’idéologie dominante est celle de la classe dominante". C’est pas dans l’enseignement, fief social démocrate, qu’on trouvera une exception à cette règle. Depuis des décennies on y apprends que Hitler et Staline ne sont que les deux faces d’une même médaille, le "totalitarisme". Quand on ne l’occulte pas purement et simplement, Castro n’est qu’un proche parent de Staline, dans le meilleur des cas c’est un "Pinochet de gauche".

Faut donc pas s’étonner si tout ce beau monde a tendance, au premier abord, à mépriser une collègue cubaine "non dissidente". Mais je pense que si l’on tenait compte de cette donnée dans la préparation de ces contacts, cela se passerait mieux, et même éveillerait la curiosité de beaucoup de nos enseignants qui conservent, malgré tout, l’essentiel de l’esprit français à savoir le goût de la critique.

21/02/2011 11:19 par williamoff

Lorsque le mythe rencontre la réalité en somme.
N’est-ce pas un peu la même histoire que celle de tous ces fervents marxistes qui firent le "voyage de Moscou" dans les années 1950 et en revinrent déçu ?

Si l’on sait que Danton et Desmoulin ont été guillotiné par des fanatiques, l’on constate surtout que Robespierre et Saint-Just l’auront été par des scélérats, et des coquins.

Comme l’écrivait André Malraux "...le 10 thermidor sacrera l’argent. A la musique des bals du Directoire, le Conseil de la Banque de France commanditera Brumaire". Tout est dit...

Il doit donc être difficile pour Andrès Bandera Tamayo d’avoir été confronté pendant 40 jours à ce qui est en fait la "vraie" France. Une France agée de plus de deux siècles, une France qui a, certes, depuis 1789 connu plusieurs Révolutions, mais aussi deux Empires, trois Rois, le triste épisode Vichyssois, et de nombreuses guerres coloniales.

Il faut bien admettre que la France de Robiespierre reste minoritaire, et que si Saint-Just et Bonaparte sont identiques. Le premier serviteur fanatique de la République, le second serviteur fanatique de sa propre Gloire. Quel est celui des deux qui est vénéré par une majorité de français ?

Est-ce nouveau ?

Quand à l’ignorance de nos enfants, qui ne sont pourtant pas, loin s’en faut, plus bêtes qu’avant, peut-être que le Grand-Soir éclairera ma lanterne sur ce sujet, car il me semble, que Mr Bandera Tamayo voit juste.

21/02/2011 11:43 par alfare

Mais comment peut-on être Persan ?

Toujours intéressant de découvrir comment on est vus de loin et de près.

En tenant compte toutefois que le regard persan est conditionné en grande partie par le doigt qui montre la lune, j’ai nommé le, la, les, guide, accompagnateur et personnes de rencontre. La période du voyage, la saison sont participent également de la vision toujours forcément partielle et limitée d’un voyage. Celui-ci n’a malheureusement (apparemment) pas vu de manifs ou de grèves en cours, de "français" qui luttent et si on est plus combatif ou résigné ou si on vit mieux en Bretagne ou en Alsace, en PACA ou dans le Nord, il n’a pas vu non plus la fête de luma qui l’aurait marqué bien autrement.

Soyons modestes, un petit circuit avec moi n’aurait pas donné un article bien différent mais bon.

J’ai vu partir des centaines de français pour Cuba (et ailleurs) et à force, j’aurais pu vous dire (au plus fort de la période spéciale par exemple, période d’incertitudes nombreuse ou l’avenir n’était pas écrit et le présent semblait fou, fou, fou) vous dire ce que ces voyageurs me raconteraient à leur retour selon les "lunettes locales" qui les aideraient à se faire leur opinion.

Le résultat, ici et ailleurs est souvent en noir ou blanc, tout noir ou tout blanc ou souvent en noir/rose, ce n’est pas une raison pour renoncer à montrer, donner à voir, à vivre à opiner plutôt que de se contenter de croire seulement son journal, sa télé et toutes les sources d’information et de désinformation existantes.

Merci à tous ceux qui nous tendent de temps à autre un miroir (même déformant) et VIVENT les PERSANS.

22/02/2011 03:26 par Jenova

L’admiration que j’avais pour les hommes qui ont fait l’histoire culturelle et politique de ce merveilleux pays est restée en suspens et son avenir se traîne dans la poussière, résignée, triste et soumise. La France est un musée qui s’assombrit sous les regards convoiteurs de la social-démocratie, alliée d’une droite de plus en plus dure et virulente. Et tout cela à cause d’une superstructure sociale qui ne prend pas en compte la pauvreté. Qui ne pense qu’à se gaver d’argent, se damnant définitivement et oubliant les principaux droits de l’homme, bref, l’impérialisme.

L’illusion française traîne triste et misérable dans les rues, dans le métro, sous les ponts avec son cortège de femmes et d’hommes, abandonnés par la société, souffrant de faim et de froid. Elle a même oublié le sens de la Marseillaise.

Cher Andrès,

Tu ne peux imaginer combien la tristesse m’envahit au point de me mettre la larme à l’oeil et de me cisailler le coeur quand je vois ce qui se passe dans le monde. Chaque jour qui passe et chaque jour qui apporte son incroyable lot de corruption, conflit d’intérêts, nouvelles et images macabres, pauvreté et faim galopantes, immondes maladies qui réapparaissent.

La France que tu vois est en partie responsable de tout ceci.

La France, a vendu des armes à ceux qui ont formé le monde tel qu’il est. La France les a soutenus. La France est dirigée par une oligarchie orgueilleuse et avare. La France n’éduque pas ses enfants, elle leur bourre le crâne et leur lave le cerveau. La France est la putain des USAs mais c’est une putain si faible qu’elle ne se fait même plus payer.

Je me battrais toujours contre l’atroce pensée : l’homme naît pour souffrir.

Je ne crois pas en ce système, depuis ma plus tendre enfance, il m’a fait pleurer, vomir et hurler. Mes mains ont été rougies par le sang, le mien et celui de frères. Il m’a transformé en une bête immonde qui se situe à peu près entre le psychopathe et le sociopathe. Parfois je ne sais même pas que ce que je fais est de la pure méchanceté, mais la plupart du temps je m’en aperçois et je m’empêche d’agir, quelque fois la prise de conscience est tardive et il est trop tard. Un peu sociopathe parce que je ne me sentais pas coupable de vivre dans ce système qui propage chaque jour toujours plus de violence, d’injustice, de morts, d’immonde, et de cauchemars devenus réalité.

Les gens autour de moi ne se rendent même plus compte, ils voient le film : Matrix et ils rigolent. Oh nous sommes des piles, des esclaves dans un système implacable et je suis terrorisé à l’idée d’en sortir car je sais qu’il n’y aura pas de réinsertion et aucune pitié si je manque du minimum vital.
Le système donne tout à ceux qui ont beaucoup d’argent, mais ceux qui n’en ont pas ou peu peuvent bien crever la gueule ouverte, on ira même faire du business sur leur dos.

Tu comprends que je suis emprisonné dans cette prison Andrès ? Je pourrais en sortir de différentes façons : aller vivre dans un pays qui rejette et combat le système comme Cuba ou le Vénézuela mais suis-je digne d’y vivre ? Qu’ai-je de bon à y apporter ? Ne suis-je pas cette bête à la tête et au coeur à moitié pourri ? Je ne connais pas les réponses à ces questions.

L’autre solution, l’isolement dans un monastère ou le suicide.

Je n’ai pas oublié le sens de la Marseilaise, je n’ai pas oublié non plus La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 qui énonce en son article 35 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». (Source Wikipédia)

Mon sourire n’apparaît plus que très rarement, et c’est un sourire froid,
Ma tristesse est infinie, mon coeur toujours plus serré, je ne crois plus en l’avenir alors qu’il y a peu je me voyais centenaire.

J’ai 24 ans,

Mon Dieu, où sont passés, l’empathie et la compassion, la liberté et la fraternité, les rires et l’amour ?
Pourquoi 1 milliard de gens crèvent de faim, pourquoi je ne me sens plus coupable quand je donne à Action contre la faim ?
Pourquoi mes parents m’ont dit d’arrêter de donner ? Les autres peuvent bien crever, la bête doit manger.
Enfant j’idolâtrais Jésus et je rêvais d’aimer comme Lui.
Aujourd’hui, je rêve de cul et d’une bouteille d’un bon cru
Pour oublier,
Pourquoi personne ne se réveille de ce cauchemar qu’est devenu la vie sur Terre ?
Putain personne n’a compris qu’on nous avait tout donné : à boire, à manger, de quoi respirer, rire et aimer. Mais qu’avons-nous fait ? Qu’avons-nous fait ?
Le monde hurle et agonise, l’empire et la bête l’étranglent toujours plus et sadiques ils semblent grossir et jouir sans cesse.

ô mort, il ne reste que toi, tu prendras tout le monde, sans distinction de race, de sexe, d’origine, d’ethnie ... sans aucune distinction et tu les emporteras Dieu seul sait où. Horrible spectre, vois-tu, les conditions de ce monde m’ont fait t’aimer un peu. Je tomberais amoureux, dans tes bras ?

Je vais mourir ou changer.

Et si je survis, je prie le ciel pour que tout soit, à jamais, changé. Pour l’amour, l’égalité, la joie, et la liberté, pour la que la vie redevienne Vie dans un monde rêvé et réalisé. Un monde où le cauchemar ne serait que le souvenir de notre monde actuel et de ces immondices.

Un dernier espoir ici http://www.youtube.com/watch?v=4Z9WVZddH9w ?

18/06/2011 08:55 par Dominique

En Suisse, ce n’est guère mieux. La seule différence est qu’il y a plus d’argent au mètre carré, donc plus de miettes et moins de pauvres dans les rues. Mais à voir toutes les pertes que la BNS (banque nationale suisse) fait sur le marché des devises depuis que la Suisse est rentrée dans le FMI, sans demander l’avis du peuple et sans que la gauche caviar officielle s’émeuve, et qu’elle a abandonner l’étalon or du franc suisse, toujours sans demander l’avis du peuple et sans que la gauche caviar officielle s’émeuve, cela ne saurait durer bien longtemps.

La critique de la culture et de l’éducation d’Andrés est percutante et au combien vraie. Des musiciens cubains qui avaient vécu en Suisse et en France il y a une vingtaine d’années m’ont dit, avant de repartir à Cuba et après plusieurs années passées dans la région :

"Vous êtes plus riches que nous mais nous sommes plus heureux que vous car nous sommes solidaires."

Cette simple phrase illustre la réalité des choses : l’argent ne fait pas le bonheur, la solidarité oui.
Certains objecterons que comme Cuba est un pays pauvre, ils n’ont pas le choix, c’est être solidaire ou mourir de faim. La réalité de Cuba, c’est à dire les acquis de sa révolution, ainsi que la solidarité avec les pauvres des autres pays dont fait preuve Cuba, prouvent le contraire, et il s’agit des seules preuves valables, de preuves par l’acte.

A Cuba la solidarité est une réalité de tous les jours et de tous les instants, et ce à tous les niveaux, de l’état au citoyen. J’ai pu le vérifier sur place. Un simple exemple : à Cuba le logement n’est pas un droit mais une obligation de l’état. Et cela change beaucoup de choses en partique.

La solidarité à Cuba n’est pas, comme chez nous, un mot dont se gargarise la gauche pour appâter le badaud alors qu’elle n’est ne cesse de démontrer en pratique qu’elle n’est même pas capable de dépasser ses propres divisions. Et je ne parle pas ici que de la gauche caviar. Comme quoi, les indignés auraient tout à perdre en acceptant des compromissions avec les politiques.

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