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La crise iranienne va déboucher sur la Troisième Guerre Mondiale, par Mike Whitney - ICH.



Les intérêts de Washington dans la guerre d’Israel, par Seymour M. Hersh, 16 août 2006.






«  Pour le président Bush qui scrute l’horizon international, l’Iran est, de tous les pays, celui où un conflit armé semble le plus probable ; le président et son équipe du ministère des Affaires étrangères sont persuadés que le régime islamiste de Téhéran cherche activement à se doter de l’arme nucléaire. » Chris Wallace, FOX News.


ICH, 8 août 2005.


La réalité du programme d’armement nucléaire « présumé » de l’Iran n’a jamais été remise en cause. Ce programme n’existe pas et personne n’a jamais produit la moindre preuve crédible du contraire. Ce qui n’a pas empêché l’administration Bush de lancer des accusations mensongères et de proférer des menaces ; pas plus que cela n’a empêché les médias « embarqués » des États-Unis de sous-entendre que l’Iran cache un programme d’armes nucléaires à l’AIEA (Agence internationale à l’énergie atomique). En fait, les médias diffusent régulièrement les allégations, jamais confirmées, qui émanent d’organisations terroristes, comme les Moujahidin Khalq [1], (qui figurent sur la liste d’organisations terroristes du Département d’État) afin de créer l’impression que l’Iran fabrique en secret des armes nucléaires. Il a été prouvé que ces assertions sont dénuées de fondement et il convient de les prendre pour ce qu’elles sont : un élément de plus dans la guerre de désinformation menée par Washington.


Ca vous rappelle quelque chose ?

L’Iran n’a pas de programme d’armes nucléaires. C’est ce qu’a conclu Mohammed el-Baradei, directeur respecté de l’AIEA. Voilà deux ans que son organisation se livre à un examen minutieux et quasi-permanent de tous les sites sur lesquels pesaient des soupçons - à chaque fois avec le même résultat : il n’y a rien. Si nous ne pouvons pas nous fier aux résultats de ces enquêtes approfondies menées par des experts en nucléaire, alors il faut démanteler l’AIEA et abroger le TNP (Traité de Non-Prolifération). C’est aussi simple que cela.

C’est bien entendu l’issue que préféreraient les États-Unis et Israël, qui n’envisagent pas un instant de se soumettre aux normes et traités internationaux et qui ont la ferme intention d’engager un conflit armé avec l’Iran. Il semblerait bien qu’ils aient désormais un prétexte pour se livrer à une telle agression.

Le 6 août, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien a officiellement rejeté les propositions faites par les membres de l’Union Européenne selon lesquels interdiction serait faite à l’Iran de se livrer à des « activités d’enrichissement de l’uranium. » Le ministre des Affaires étrangères Hamid Reza Asefi a déclaré « Les propositions européennes concernant le dossier nucléaire ne sont pas acceptables pour l’Iran. »

Asefi a réagi comme il le fallait. La proposition était remarquablement hypocrite : les États-Unis n’autorisent pas des intrus à inspecter leurs sites d’armement nucléaire, bien qu’ils soient les seuls à avoir utilisé l’arme nucléaire durant un conflit et bien qu’ils soient en train de mettre au point une nouvelle génération de bombes « craque-bunkers » capables de détruire d’inexpugnables arsenaux sous-terrains.

Les Américains sont aussi les seuls qui prétendent avoir le droit de se servir de l’arme nucléaire d’entrée de jeu s’ils considèrent qu’il en va de leur sécurité nationale.

L’unique fonction du TNP est de tyranniser les pays qui ne se sont pas encore dotés de l’arme nucléaire et de les obliger à se soumettre à des règles conçues par plus puissant qu’eux. Ce traité a été élaboré dans le but d’assurer l’immuabilité de la structure de domination existante, et non pour assurer le maintien de la paix.

De toute manière, les Iraniens ne commettent pas la moindre « violation » du traité en se lançant dans un programme d’enrichissement de l’uranium. Ils ne possèdent même pas les centrifugeuses qui leur permettraient de mener à bien ce projet. La réouverture de leur site d’Ispahan indique qu’ils vont continuer le processus de conversion afin de produire le combustible nécessaire aux centrales atomiques. Ces activités, aux termes du Traité, sont licites. Les Iraniens avaient temporairement renoncé à ce droit et accepté d’autres mesures dans le but d’accroître le sentiment de confiance, pour montrer à l’Union Européenne qu’ils étaient désireux de trouver une solution satisfaisante pour tout le monde. - [ N.d.l.t : L’auteur fait allusion aux Accords de Paris, conclus en novembre 2004, entre l’Iran, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. Le texte de ces accords est disponible (en anglais) ici :
www.diplomatie.gouv.fr/fr et contient la phrase suivante, que je ne peux résister à l’envie de citer et de vous traduire : The E3/EU recognize that this suspension is a voluntary confidence building measure and not a legal obligation. Les Trois Européens / l’Union Européenne reconnaissent que cette suspension [des activités liées au retraitement et à l’enrichissement de l’uranium] est une mesure adoptée volontairement dans le but de créer de la confiance et non une obligation légale. (c’est moi qui souligne)] - Mais aujourd’hui, cédant aux pressions exercées par l’administration Bush, l’Union Européenne tente de ne pas remplir sa part du contrat et de changer les termes du traité lui-même.


Pas question

Jusqu’à présent l’Iran a joué franc jeu et a droit à autant de considération que les autres signataires du traité. Les membres de l’Union Européenne (la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France) font simplement machine arrière, dans un effort futile visant à se concilier les bonnes grâces de Washington et de Tel Aviv. De plus, lorsque l’Iran rouvrira les portes de son usine et que celle-ci sera de nouveau opérationnelle, l’agence d’inspection des Nations Unies (AIEA) sera sur place pour installer les caméras de surveillance requises et reprendra son travail, qui consiste à scruter chaque aspect de ce délicat processus.

L’Iran a montré qu’il n’avait pas l’intention de laisser Washington jouer les despotes. L’administration Bush a chargé l’Union Européenne de faire régner son ordre à deux vitesses en brandissant la menace de représailles militaires, mais la duplicité de ses exigences transparaît. Pourquoi l’Iran renoncerait-il à retraiter l’uranium s’il est écrit en toutes lettres dans le traité qu’il en a le droit ? Israël ou le Pakistan seraient-ils d’accord si on leur proposait la même chose ?

Bien sûr que non. Ces deux pays ont fait comme si le traité n’existait pas et se sont dotés d’un arsenal nucléaire au nez et à la barbe de la communauté internationale. Seul l’Iran s’est fait montrer du doigt et punir pour s’être SOUMIS au traité. Tout ceci prouve bien que c’est Washington qui fait la pluie et le beau temps sur la scène internationale.

Le refus de l’Iran permet à l’Union Européenne de saisir l’AIEA, dont les membres détermineront si l’affaire doit être ou non portée devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Que l’AIEA transmette ou non le dossier iranien au Conseil ne changera pas grand-chose à l’affaire. Bush, Sharon et les médias occidentaux feront une telle mayonnaise de détails que la culpabilité de l’Iran ne fera aucun doute et que le terrain sera ainsi préparé pour une attaque préventive. Les va-t-en guerre ne vont pas permettre à la réalité objective, ce détail insignifiant, de briser leur bel élan.

L’Iran a admirablement réagi aux attaques des médias et aux allégations spécieuses de l’administration Bush. Il a fait preuve de prudence et de discipline, montrant qu’il était en quête de solutions raisonnables à des problèmes épineux. Néanmoins, il a défendu avec fermeté ses droits dans le cadre du TNP. Cette constance fait penser qu’il sera tout aussi déterminé en cas d’hostilités unilatérales. Il faut nous attendre à le voir réagir avec force et ignorer les menaces de représailles nucléaires. Et il aura bien raison. Il suffit de considérer la situation en Irak pour voir ce qui arrive lorsque l’on ne se défend pas. Tout, mais pas ça.

Les Iraniens peuvent vivre dans la certitude que leur gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre leurs frontières, leur souveraineté nationale et le droit qu’ils ont de vivre en paix sans qu’une puissance étrangère ne menace d’intervenir sur leur territoire. Cette défense inclura, bien entendu, l’attaque d’Israël et des troupes américaines en Irak. Que les États-Unis participent directement aux premières attaques aériennes ou non, peu importe ; d’après la propre philosophie de Mr Bush, les alliés de « ceux qui nous veulent du mal » sont exactement aussi coupables que les attaquants eux-mêmes. Dans le cas qui nous occupe, les États-Unis ont fourni la flotte aérienne longue portée ainsi que les munitions "craque-bunker" pour l’attaque en préparation. La responsabilité de l’administration ne fait pas l’ombre d’un doute.

Il y a fort à parier que le gouvernement iranien a paré à l’éventualité d’une guerre "asymétrique " et échafaudé une stratégie à longue portée, dont feront partie la désorganisation du commerce du pétrole et une offensive contre les intérêts américains dans le monde entier. Il est certainement bien naturel, lorsque l’on est confronté à un ennemi décidé à provoquer un "changement de régime", de faire tout ce qui est nécessaire pour l’emporter. Jusqu’à présent, pas un seul ressortissant iranien n’a été impliqué dans les attentats terroristes qui ont eu lieu à Londres, en Espagne, en Turquie, en Indonésie, en Arabie Saoudite et aux États-Unis. Cette situation va certainement changer. Les services de renseignement iraniens ont probablement déjà prévu des opérations secrètes qui seront menées en cas d’attaque unilatérale de leurs sites. Il est aussi probable que l’Iran se mettra à soutenir activement les groupes terroristes internationaux, recrutant davantage de monde dans la guerre contre aux intérêts américains. Finalement, toute attaque de l’Iran ne peut être interprétée que comme une déclaration de guerre totale.


Pas vrai ?

Si l’Iran se livre à des représailles à l’encontre d’Israël ou des États-Unis en Irak, Tel Aviv et Washington appliqueront une stratégie, déjà conçue, visant à détruire tous les arsenaux biologiques, chimiques et conventionnels iraniens. En fait, tel est le but ultime de la stratégie américaine, et non l’élimination des sites d’armes nucléaires "imaginaires". Les États-Unis et Israël veulent changer le régime des mollahs afin de se retrouver maîtres des ressources essentielles et d’éliminer toute possibilité d’avoir un rival dans cette région à l’avenir.

Cependant, à court terme, ce plan présente des difficultés de taille. Aujourd’hui, les ressources pétrolières mondiales n’offrent pas une marge de manoeuvre suffisante pour supporter d’importantes perturbations et la plupart des experts prédisent des pénuries pour le dernier trimestre de cette année. Si la guerre est déclarée à l’Iran, nous allons assister à une crise pétrolière et économique potentiellement catastrophique. Si on devait en arriver là , depuis la semaine dernière nous savons, grâce à une fuite, que Dick Cheney a demandé au STRATCOM (Commandement Stratégique américain) de mettre sur pied un "plan de secours en vue d’une guerre nucléaire tactique contre l’Iran", le but étant certainement de donner l’impression que l’Amérique est prête à tout, afin de dissuader l’Iran de riposter et d’aggraver le conflit. ( Voir article à la suite N.d.l.r)

Cela ne change rien à l’affaire. Si les Iraniens sont attaqués, ils riposteront, c’est une certitude.

Le jugement des extrémistes est systématiquement erroné lorsqu’il s’agit de prédire le comportement des hommes raisonnables, et réciproquement.

Il ne faut pas s’attendre à ce que Bush et son administration optent pour une solution rationnelle, ce serait bien surprenant vu la nature de toutes les décisions importantes qu’ils ont prises jusqu’à présent.

Le président des États-Unis a toujours l’option de déclencher l’Armageddon si ça lui chante. Habituellement, pourtant, la rationalité l’emporte.

Lorsque les bombes atteindront les bunkers iraniens, la Troisième Guerre Mondiale aura commencé.


Mike Whitney vit dans l’État de Washington.
Il est possible de le contacter à l’adresse suivante : fergiewhitney@msn.com.

 Source : www.informationclearinghouse.info/article9706.htm

 Traduction : C.F. Karaguézian, pour Le Grand Soir.


Attaque de l’Iran : la guerre nucléaire préventive


Le plan prévoit de lancer sur l’Iran une attaque aérienne à grande échelle, en recourant à la fois à des armes conventionnelles et à des armes nucléaires tactiques.


Par Philip Giraldi

The American Conservative, 2 août 2005.


A Washington, il est de notoriété publique que ces mêmes gens qui gravitent autour de l’administration Bush ou qui en font partie, ceux-là mêmes qui vous ont apporté l’Irak, se préparent à remettre ça avec l’Iran.

Le Pentagone, obéissant à des ordres en provenance du cabinet du vice-président Dick Cheney, a chargé le Commandement Stratégique des États-Unis (STRATCOM) d’élaborer un plan d’urgence en réponse à une éventuelle attaque terroriste de type 11 Septembre sur le sol américain. Ce plan prévoit de lancer sur l’Iran une attaque aérienne à grande échelle, en recourant à la fois à des armes conventionnelles et à des armes nucléaires tactiques. L’Iran présente plus de 450 importantes cibles stratégiques, dont plusieurs sites soupçonnés d’abriter la fabrication d’armes nucléaires. Beaucoup de ces cibles sont sécurisées ou profondément enterrées dans le sol et des armes conventionnelles ne suffiraient pas, d’où le choix d’armes nucléaires. Comme pour l’Irak, il n’y aura pas de relation directe, de cause à effet, entre l’implication de l’Iran dans un acte de terrorisme visant les États-Unis et cette attaque. Selon la rumeur, plusieurs gradés de l’Armée de l’Air américaine qui prennent part à ces préparatifs sont choqués par les implications de leurs actes - l’Iran, sans l’avoir provoqué, va se retrouver la cible d’une attaque nucléaire - mais aucun d’entre eux n’est prêt à mettre sa carrière en péril en élevant des objections.

 Source : www.globalresearch.ca

 Traduction : C.F. Karaguézian, pour Le Grand Soir.


Iran : Les vrais hommes vont à Téhéran, par M. Shahid Alam.


[Mais, par une bizarrerie qui n’est qu’apparente, les plus contents autres à l’heure actuelle sont probablement à Washington. Le Financial Times, insoupçonnable d’anti-américanisme, n’a-t-il pas écrit que les plus durs dans l’administration Bush -les Cheney, les Rumsfeld, les néo et les théo-cons- espéraient une victoire de Ahmadinejab ? ] Le cri de l’Iran, par Maurizio Matteuzzi.


Les plans pour l’ Iran, par Seymour M.Hersh - The New Yorker.


Iran : la fabrication d’une crise, par Marc Botenga.








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COMMENTAIRES  

23/08/2005 12:01 par Anonyme

Bonjour,

L’auteur ne mentionne pas dans son article le refus de l’Iran de signer le Code international de conduite contre la prolifération des missiles balistiques (ICOC) en 2002.

Il ne mentionne pas egalement la decouverte effectuée par les inspecteurs de l’AEIA, qu’il cite pourtant abondamment pour etayer son soutien à ce pays, qui, les 26 Aout 2003 et 1er Juin 2004, ont relevé de traces d’uranium hautement enrichi, propre à un emploi militaire et non civil. Ces informations étant disponibles sur le site internet du Monde diplomatique, pourtant peu suspect de sympathie envers les Etats-Unis (http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/iran/ ).

La gymnastique intellectuelle qui consiste pour des chantres de la democratie adeptes d’une passivité naive matinée de couardise qu’ils confondent volontairement avec le pacifisme pour se parer d’une attitude respectable, à soutenir un pays dont le régime pratique pele-mele la charia, la detention et la torture d’opposants politiques, et dont la participation a été clairement identifiée dans l’organisation et la réalisation d’attentats (par exemple celui de la rue de Rennes à Paris en 1986, voire ceux du 11 Septembre, mais c’est plus sujet à caution) me laisse un gout amer ...

De grace, si ce message s’attire quelque reponse, ne me dites pas que l’on est en train de nous rejouer le couplet de l’Irak. Ce n’est pas parce que les USA menent une guerre injustifiée (hormis pour ecrtains lobbys bien sur) en Irak, que toute action contre l’Iran le serait egalement. La situation entre les 2 pays etant differente, cf les 3 paragraphes precedents.

23/08/2005 17:03 par Anonyme

Allez vous bombarder les USA ?
Pasada Carriles : Terroriste, agent de la CIA, maintenant hébergé aux USA.

Ce qui est en jeu ici c’est la menace catastrophique que fait peser sur le monde l’impérialisme.

Contrairement à ce que vous dites, oui il faut garder en mémoire la propagande sur les "prétendues armes de destruction massive" en Irak.
Car comme le dit justement l’auteur de l’article, il s’agit une fois de plus de nous noyer dans "une mayonnaise de détails" afin de faire croire à la culpabilité de l’Iran et de déclencher une nouvelle guerre préventive.

Il y a vraiment deux poids, deux mesures, selon que le pays est soumis ou non à la volonté impériale, et peu importe si le pays en question pratique la torture.

La dangerosité d’Israël et du Pakistan est bien plus inquiétante que celle éventuelle de l’Iran.

Le principal danger qui pèse sur le monde a son siège à Washington.

De plus la menace qui pèse sur l’Iran ne peut que renforcer le régime en place, ce qui est peut-être bien, après tout, l’objectif de Bush.

[Quand est-ce que nous aurons le courage avant d’aller donner des leçons de démocratie, de bonne conduite au reste de l’humanité, de reconnaître notre propre barbarie, ce qu’on fait en notre nom partout de l’humanité. Nous n’y sommes pour rien, nous avons les mêmes oppresseurs, si c’est vrai il serait temps de faire la preuve que nous ne sommes pas complices.] Les barbares et les civilisés : Comment peut-on être Chiite ? par Danielle Bleitrach.

[Mais, par une bizarrerie qui n’est qu’apparente, les plus contents autres à l’heure actuelle sont probablement à Washington. Le Financial Times, insoupçonnable d’anti-américanisme, n’a-t-il pas écrit que les plus durs dans l’administration Bush -les Cheney, les Rumsfeld, les néo et les théo-cons- espéraient une victoire de Ahmadinejab ? ] Le cri de l’Iran, par Maurizio Matteuzzi

23/08/2005 19:32 par Anonyme

Le problème avec le nucléaire, c’est qu’il y a ce qui est officiel, et ce qui ne l’est pas. Quasiment tout ce qui est affirmé à tous les niveaux est faux, le nucléaire est un jeu qui se joue entre initiés, et tout le monde garde le secret.

A ce sujet, lire l’édifiant livre de Dominique Lorentz, "Affaires atomiques", aux éditions des Arènes. D’après cette auteure (qui au passage a commencé en décryptant les secrets nucléaires franco-iraniens et les attentats des années 80 dans "Une guerre"), les iraniens ont bien une capacité nucléaire (de même qu’énormément de pays, le traité de non prolifération étant une vaste blague à diffusion publique) et auraient fait des essais avec les pakistanais en 1998.

Bref, on est dans une période où ce qui est secret doit affleurer du côté public, où lees Etats joue une partition à plusieurs niveaux et à multiples destinations, en fonction d’intérêts variés, les Etats-Unis comme les autres.

Nier que les iraniens aient une capacité nucléaire permet de prendre le discours officiel à son propre jeu, de faire tomber les masques, mais cela permet-il vraiment de réfléchir aux décryptage des enjeux réels ?

23/08/2005 17:14 par Anonyme

Dans leur tout dernier rapport en date du 11 août 2005, les gouverneurs de l’AIEA écrivent textuellement ceci, disponible sur le site-même de l’AIEAi :

www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2005/gov2005-64.pdf

Recalling the Director General’s assessment in GOV/2004/83 that all the declared nuclear material in Iran had been accounted for, and that such material had not been diverted to prohibited activities.

Rappelant la conclusion tirée par le Directeur Général (rapport GOV/2004/83) que tout le matériel nucléaire iranien a été inspecté et que ledit matériel n’a pas été détourné à des fins illicites.

Ce qui ne les empêche pas de mettre en doute la totale transparence de l’Iran : mais c’est une autre histoire.

CFK

23/08/2005 18:53 par Anonyme

Bonjour,

L’Iran ne fait malheureusement que suivre l’exemple de son ou devrais-je plutôt dire de ses maîtres en «  axe du mal » qui sont atteints comme lui d’un prurit nationaliste extrémiste et qui ne respectent que peu de résolutions de l’ONU ou qui n’ont ratifié que très peu de Conventions ou de Traités internationaux y compris ceux sur la torture ou des mines anti personnel. Je ne ferais à personne ici l’injure de citer ces deux pays où l’extrémisme religieux règne en maître au point que des responsables religieux de premier ordre y appèlent au meurtre d’autres êtres humains ou à ce qu"˜ils attrapent le cancer (suivez mon regard)…

La question n’est donc pas tant de savoir si l’Iran développe des «  activités interdites » mais plutôt de savoir par qui et pourquoi elles sont interdites et selon quelles normes de «  double standard » elles le sont par des puissances reconnues par la plupart des opinions publiques mondiales comme beaucoup plus dangereuses pour la paix mondiale que l’Iran, et qui se comportent en «  rogue states » numéro un.

L’Iran ne fait (et je le redis encore une fois, malheureusement) que suivre le (mauvais) exemple montré par des puissances sensées montrer la voie mais qui, par leurs discours de haine et de peur entretenues, n’ont fait qu’activer dans la population iranienne un réflexe d’auto défense qui s’est manifesté par le vote que l’on sait et qui pourrait d’abord coûter cher aux économies occidentales si l’Iran venait à faire grimper encore plus les cours du pétrole (motif suffisant pour certains d"˜entrer en guerre contre l"˜Iran).

Alors oui, il serait bon de favoriser en Iran les réflexes progressistes afin de donner à la population iranienne une autre perspective que la charia pure et dure (et que les yankees viennent de «  constitutionnaliser » en Irak) mais certainement pas en maniant le gros bâton («  big stick ») dont on a déjà vu les effets au Vietnam ou en Irak…et certainement pas non plus en mettant en avant le «  modèle » Abu Ghraïb ou Guantanamo (vous parliez de torture en Iran ?).

Que la situation irakienne soit en train de s’embourber pour la première armée du monde est évidemment une erreur de géostratégie de la part de ceux qui voulaient révolutionner le «  moyen orient ». Mais les mêmes apprendront je l’espère que les révolutions ne sont jamais aéroportées pas plus en Iran qu’en Irak.

Enfin la passivité dont vous parlez (de type Munich) est plutôt celle des opinions publiques encore tant soit peu démocrates qui laissent faire l’évolution totalitaire de puissances autrefois amies qui dérivent de plus en plus dangereusement vers des dictatures de type «  Gott mit uns » que l’on a déjà pu observer par le passé. Le danger iranien (pas de bombe avant dix ans selon des experts du Pentagone) n’existe qu’en réaction à l’impérialisme de puissances aux appétits carnassiers responsables d’un sac des ressources naturelles dont la planète risque bien de ne pas se relever (ce que j’appèles les junkies du pétrole - entre autres).

Cordialement,
Yves

24/08/2005 21:47 par Anonyme

Pas de chance pour ceux qui veulent nous faire croire aux "grands méchants iraniens"...

U.N. : Uranium Brought To, Not Made in Iran

Tuesday August 23, 2005 10:46 PM

AP Photo VAH105

By ALI AKBAR DAREINI

Associated Press Writer

TEHRAN, Iran (AP)- Iran claimed vindication Tuesday after the U.N. nuclear agency concluded that traces of highly enriched uranium found on centrifuge parts entered this country on imported equipment and did not result from Iranian enrichment activities.

Hundreds of Iranian students, meanwhile, rallied outside the British, French and Germany embassies to protest the European call for Iran to permanently freeze uranium enrichment.

In Paris, the Foreign Ministry said those three countries would not hold nuclear talks with Iran on Aug. 31 because of Tehran’s decision to resume operations at a uranium conversion plant.

The findings by the International Atomic Energy Agency supported Iran’s contention that traces of enriched uranium entered the country along with centrifuge parts it bought from Pakistan.

The discovery of the traces in Iran had been cited by the United States to support its claim that Tehran has experimented with the production of highly enriched uranium, which is only used in nuclear weapons.

The traces were found two years ago on centrifuges at the uranium enrichment plant in the central Iranian city of Natanz and at the Kalaye Electric site, west of Tehran, raising questions about the motives behind Iran’s nuclear activities.

Washington contends Iran is using its civilian nuclear program as a cover to secretly develop atomic weapons in violation of its commitments under the Nuclear Nonproliferation Treaty. Tehran denies that, saying its nuclear program is designed only to generate electricity.

Mohammad Saeedi, deputy head of the Atomic Energy Organization of Iran, said the IAEA findings vindicated Iran.

Accurate scientific investigation by the IAEA has proved that U.S. accusations were unfounded,'' state-run television quoted Saeedi as saying.Saeedi said the time has come for the West, including Europeans, to trust Iranian intentions.Given the fact that Iran has been cleared of the accusations and that its statements have been approved, there is no justification for Western countries not to trust Iran,’’ he said.

About 500 students demonstrated at the British, French and Germany embassies. They chanted stopping uranium conversion is treason'' anduranium enrichment has to begin in Natanz’’ as they marched from one embassy to the next in central Tehran.

The students accused the three nations of being puppets in the hands of America,'' and some demonstrators burned U.S. and Israeli flags.Britain, Germany and France, which have negotiated with Iran on behalf of the 25-member European Union, have tried to persuade Iran to permanently freeze its uranium enrichment program in return for aid.Iran rejected the proposal this month, saying it didn't recognize Tehran's right to enrich uranium under the nonproliferation treaty. Iran has said it is prepared to guarantee its nuclear program won't develop weapons but won't give up its sovereign right to enrich uranium.Iran's supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, said Friday that Iran wants to enrich domestically mined uranium to produce fuel for its nuclear reactors so it does not have to depend on foreign suppliers.After rejecting the EU proposal, Iran resumed converting uranium to gas, a step that precedes enrichment - an operation that can produce material usable both as fuel in nuclear reactors and as material for an atomic bomb.The IAEA has urged Iran to against suspend conversion.The Tehran regime says it wants to negotiate with the EU nations on starting enrichment. But France's Foreign Ministry said the Europeans would not hold talks at the end of the month as previously planned because of Tehran's decision to resume uranium conversion.There will be no negotiations Aug. 31, since the Iranians have decided to suspend application of the Paris Agreement,’’ a ministry spokesman, Jean-Baptiste Mattei, said.

However, Mattei stressed that canceling the talks ``does not mean that there will not be contacts with the Iranians.’’

http://www.guardian.co.uk/worldlatest/story/0,1280,-5228900,00.html

24/08/2005 23:57 par Anonyme

mercredi 24 aout 2005, 12h48

L’AIEA aurait innocenté l’Iran pour les traces d’uranium enrichi.

TEHERAN (AP) - L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est parvenue à la conclusion que les traces d’uranium hautement enrichi, à usage potentiellement militaire, découvertes il y a deux ans sur deux sites iraniens provenaient de matériaux importés, affirme Téhéran, qui assure développer un nucléaire à but exclusivement civil.

L’AIEA n’a pas confirmé ces allégations, qui éclairent le dossier d’un jour nouveau et donneraient raison à l’Iran, qui clamait que le minerai se trouvait déjà sur des équipements achetés d’occasion à l’étranger. Pour les Etats-Unis, la découverte des traces suspectes prouvait que Téhéran avait procédé à l’enrichissement d’uranium, une des étapes de la fabrication de l’arme nucléaire.

Or "une enquête scientifique précise de l’AIEA a prouvé que les accusations américaines n’étaient pas fondées", a affirmé mardi Mohammad Saïdi, directeur adjoint de l’Organisation de l’énergie atomique en Iran, selon la télévision publique. Il a appelé les pays occidentaux, et notamment les Européens qui conduisent les négociations sur le nucléaire, à faire confiance aux Iraniens.

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mardi qu’il n’y aurait pas de réunion entre Européens et Iraniens sur le programme nucléaire de Téhéran "tant que les Iraniens ne seront pas revenus dans le cadre de l’accord de Paris".

Téhéran a rejeté les propositions faites le 5 août par la troïka européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne) qui offrait une coopération nucléaire (civil), politique et économique en contrepartie de la suspension des activités nucléaires potentiellement militaires de l’Iran, qui les a suspendues en acceptant l’accord de Paris le 15 novembre 2004.

Mercredi matin, le chef de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy a estimé sur France-Inter "qu’il est encore possible de parler" avec Téhéran. "Nous souhaitons écrire une nouvelle page des relations entre l’Union européenne et l’Iran (...) Il n’y a pas de raison de fermer la porte à l’Iran".

"Jusqu’au dernier moment nous souhaitons pouvoir parler avec eux", a poursuivi le ministre. "S’ils ne le veulent pas, s’ils décident de faire du nucléaire pour des raisons militaires, ça, nous le saurons le 3 septembre, lorsque M. (Mohammed) El-Baradeï, le directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, nous fera son rapport".

Interrogé sur les allégations de Téhéran, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a renvoyé la question sur l’agence atomique de l’ONU. "Les experts de l’AIEA sont au travail. Nous attendons le rapport que le directeur général de l’AIEA doit présenter le 3 septembre. Nous apprécierons ce rapport dans sa globalité", a-t-il dit lors du point de presse régulier. Il a ajouté "ne pas (avoir) connaissance, à ce stade, d’une réaction officielle de l’Iran" au refus des Européens d’envisager une réunion avec l’Iran. AP

01/09/2005 01:18 par Heavy Weather

Hé oui mon chéri les Parangons de la démocratie (qu’ils adoptent bien sûr à leurs visées)peuvent se permettrent eux de signer ce que bon leur semblent, soutenir les dictatures sanguinaires innombrables,faire des coups d’État, de fabriquer l’arme nucléaire d’Israël (financée par ce gentleman qu’était le Shah), de vouloir l’utiliser contre les Irakiens, d’emprisonner des personnes sans droit aucun, ect, etc,... J’arrête là mais pourrais en citer des dizaines du même tonneau.

Les "Amerloques", comme les surnommaient De Gaulle, récoltent les fruits de leurs méfaits et ne peuvent se prendre qu’à eux-mêmes et à leur soutien aveugle à Israël...

"Fais ce que je te dis, ect., ect..."

Ces guerres que ces fascistes mènent dans les pays producteurs de pétrole n’ont d’autres objectif que de se l’accaparer et, de Powells à Bush, en passant par Rumsfeld, ils sont tous plus ou moins des salariés ou ex-salariés de compagnies de mazout...

Alors ma chérie, tes arguments de "déontologie" garde-les pour une prochaine diffusion à une émission pour enfants de bas âge.

Quant à la démocratie intallée en Irak on en reparlera vers l’an 2500 ou au delà ...

05/10/2005 00:23 par kalllou

Dans les mots déja, l’aggressivité, l’adversité ... quelqu’un a t’il une solution miracle ?
on raisonne comme si les humains contrôlaient vraiment la situation, leur situation ... on se polarise sur le pétrole, les petro-dollars ... on oublie que bientôt la guerre la plus terrible de notre histoire va (a déja)commencer, bien pire que le nucléaire, la guerre de l’EAU !

21/10/2005 00:01 par Anonyme

il faut mettre des lunettes ! ou lire avec le telescope huble

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