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La crise iranienne va déboucher sur la Troisième Guerre Mondiale, par Mike Whitney - ICH.



Les intérêts de Washington dans la guerre d’Israel, par Seymour M. Hersh, 16 août 2006.






«  Pour le président Bush qui scrute l’horizon international, l’Iran est, de tous les pays, celui où un conflit armé semble le plus probable ; le président et son équipe du ministère des Affaires étrangères sont persuadés que le régime islamiste de Téhéran cherche activement à se doter de l’arme nucléaire. » Chris Wallace, FOX News.


ICH, 8 août 2005.


La réalité du programme d’armement nucléaire « présumé » de l’Iran n’a jamais été remise en cause. Ce programme n’existe pas et personne n’a jamais produit la moindre preuve crédible du contraire. Ce qui n’a pas empêché l’administration Bush de lancer des accusations mensongères et de proférer des menaces ; pas plus que cela n’a empêché les médias « embarqués » des États-Unis de sous-entendre que l’Iran cache un programme d’armes nucléaires à l’AIEA (Agence internationale à l’énergie atomique). En fait, les médias diffusent régulièrement les allégations, jamais confirmées, qui émanent d’organisations terroristes, comme les Moujahidin Khalq [1], (qui figurent sur la liste d’organisations terroristes du Département d’État) afin de créer l’impression que l’Iran fabrique en secret des armes nucléaires. Il a été prouvé que ces assertions sont dénuées de fondement et il convient de les prendre pour ce qu’elles sont : un élément de plus dans la guerre de désinformation menée par Washington.


Ca vous rappelle quelque chose ?

L’Iran n’a pas de programme d’armes nucléaires. C’est ce qu’a conclu Mohammed el-Baradei, directeur respecté de l’AIEA. Voilà deux ans que son organisation se livre à un examen minutieux et quasi-permanent de tous les sites sur lesquels pesaient des soupçons - à chaque fois avec le même résultat : il n’y a rien. Si nous ne pouvons pas nous fier aux résultats de ces enquêtes approfondies menées par des experts en nucléaire, alors il faut démanteler l’AIEA et abroger le TNP (Traité de Non-Prolifération). C’est aussi simple que cela.

C’est bien entendu l’issue que préféreraient les États-Unis et Israël, qui n’envisagent pas un instant de se soumettre aux normes et traités internationaux et qui ont la ferme intention d’engager un conflit armé avec l’Iran. Il semblerait bien qu’ils aient désormais un prétexte pour se livrer à une telle agression.

Le 6 août, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien a officiellement rejeté les propositions faites par les membres de l’Union Européenne selon lesquels interdiction serait faite à l’Iran de se livrer à des « activités d’enrichissement de l’uranium. » Le ministre des Affaires étrangères Hamid Reza Asefi a déclaré « Les propositions européennes concernant le dossier nucléaire ne sont pas acceptables pour l’Iran. »

Asefi a réagi comme il le fallait. La proposition était remarquablement hypocrite : les États-Unis n’autorisent pas des intrus à inspecter leurs sites d’armement nucléaire, bien qu’ils soient les seuls à avoir utilisé l’arme nucléaire durant un conflit et bien qu’ils soient en train de mettre au point une nouvelle génération de bombes « craque-bunkers » capables de détruire d’inexpugnables arsenaux sous-terrains.

Les Américains sont aussi les seuls qui prétendent avoir le droit de se servir de l’arme nucléaire d’entrée de jeu s’ils considèrent qu’il en va de leur sécurité nationale.

L’unique fonction du TNP est de tyranniser les pays qui ne se sont pas encore dotés de l’arme nucléaire et de les obliger à se soumettre à des règles conçues par plus puissant qu’eux. Ce traité a été élaboré dans le but d’assurer l’immuabilité de la structure de domination existante, et non pour assurer le maintien de la paix.

De toute manière, les Iraniens ne commettent pas la moindre « violation » du traité en se lançant dans un programme d’enrichissement de l’uranium. Ils ne possèdent même pas les centrifugeuses qui leur permettraient de mener à bien ce projet. La réouverture de leur site d’Ispahan indique qu’ils vont continuer le processus de conversion afin de produire le combustible nécessaire aux centrales atomiques. Ces activités, aux termes du Traité, sont licites. Les Iraniens avaient temporairement renoncé à ce droit et accepté d’autres mesures dans le but d’accroître le sentiment de confiance, pour montrer à l’Union Européenne qu’ils étaient désireux de trouver une solution satisfaisante pour tout le monde. - [ N.d.l.t : L’auteur fait allusion aux Accords de Paris, conclus en novembre 2004, entre l’Iran, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. Le texte de ces accords est disponible (en anglais) ici :
www.diplomatie.gouv.fr/fr et contient la phrase suivante, que je ne peux résister à l’envie de citer et de vous traduire : The E3/EU recognize that this suspension is a voluntary confidence building measure and not a legal obligation. Les Trois Européens / l’Union Européenne reconnaissent que cette suspension [des activités liées au retraitement et à l’enrichissement de l’uranium] est une mesure adoptée volontairement dans le but de créer de la confiance et non une obligation légale. (c’est moi qui souligne)] - Mais aujourd’hui, cédant aux pressions exercées par l’administration Bush, l’Union Européenne tente de ne pas remplir sa part du contrat et de changer les termes du traité lui-même.


Pas question

Jusqu’à présent l’Iran a joué franc jeu et a droit à autant de considération que les autres signataires du traité. Les membres de l’Union Européenne (la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France) font simplement machine arrière, dans un effort futile visant à se concilier les bonnes grâces de Washington et de Tel Aviv. De plus, lorsque l’Iran rouvrira les portes de son usine et que celle-ci sera de nouveau opérationnelle, l’agence d’inspection des Nations Unies (AIEA) sera sur place pour installer les caméras de surveillance requises et reprendra son travail, qui consiste à scruter chaque aspect de ce délicat processus.

L’Iran a montré qu’il n’avait pas l’intention de laisser Washington jouer les despotes. L’administration Bush a chargé l’Union Européenne de faire régner son ordre à deux vitesses en brandissant la menace de représailles militaires, mais la duplicité de ses exigences transparaît. Pourquoi l’Iran renoncerait-il à retraiter l’uranium s’il est écrit en toutes lettres dans le traité qu’il en a le droit ? Israël ou le Pakistan seraient-ils d’accord si on leur proposait la même chose ?

Bien sûr que non. Ces deux pays ont fait comme si le traité n’existait pas et se sont dotés d’un arsenal nucléaire au nez et à la barbe de la communauté internationale. Seul l’Iran s’est fait montrer du doigt et punir pour s’être SOUMIS au traité. Tout ceci prouve bien que c’est Washington qui fait la pluie et le beau temps sur la scène internationale.

Le refus de l’Iran permet à l’Union Européenne de saisir l’AIEA, dont les membres détermineront si l’affaire doit être ou non portée devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Que l’AIEA transmette ou non le dossier iranien au Conseil ne changera pas grand-chose à l’affaire. Bush, Sharon et les médias occidentaux feront une telle mayonnaise de détails que la culpabilité de l’Iran ne fera aucun doute et que le terrain sera ainsi préparé pour une attaque préventive. Les va-t-en guerre ne vont pas permettre à la réalité objective, ce détail insignifiant, de briser leur bel élan.

L’Iran a admirablement réagi aux attaques des médias et aux allégations spécieuses de l’administration Bush. Il a fait preuve de prudence et de discipline, montrant qu’il était en quête de solutions raisonnables à des problèmes épineux. Néanmoins, il a défendu avec fermeté ses droits dans le cadre du TNP. Cette constance fait penser qu’il sera tout aussi déterminé en cas d’hostilités unilatérales. Il faut nous attendre à le voir réagir avec force et ignorer les menaces de représailles nucléaires. Et il aura bien raison. Il suffit de considérer la situation en Irak pour voir ce qui arrive lorsque l’on ne se défend pas. Tout, mais pas ça.

Les Iraniens peuvent vivre dans la certitude que leur gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre leurs frontières, leur souveraineté nationale et le droit qu’ils ont de vivre en paix sans qu’une puissance étrangère ne menace d’intervenir sur leur territoire. Cette défense inclura, bien entendu, l’attaque d’Israël et des troupes américaines en Irak. Que les États-Unis participent directement aux premières attaques aériennes ou non, peu importe ; d’après la propre philosophie de Mr Bush, les alliés de « ceux qui nous veulent du mal » sont exactement aussi coupables que les attaquants eux-mêmes. Dans le cas qui nous occupe, les États-Unis ont fourni la flotte aérienne longue portée ainsi que les munitions "craque-bunker" pour l’attaque en préparation. La responsabilité de l’administration ne fait pas l’ombre d’un doute.

Il y a fort à parier que le gouvernement iranien a paré à l’éventualité d’une guerre "asymétrique " et échafaudé une stratégie à longue portée, dont feront partie la désorganisation du commerce du pétrole et une offensive contre les intérêts américains dans le monde entier. Il est certainement bien naturel, lorsque l’on est confronté à un ennemi décidé à provoquer un "changement de régime", de faire tout ce qui est nécessaire pour l’emporter. Jusqu’à présent, pas un seul ressortissant iranien n’a été impliqué dans les attentats terroristes qui ont eu lieu à Londres, en Espagne, en Turquie, en Indonésie, en Arabie Saoudite et aux États-Unis. Cette situation va certainement changer. Les services de renseignement iraniens ont probablement déjà prévu des opérations secrètes qui seront menées en cas d’attaque unilatérale de leurs sites. Il est aussi probable que l’Iran se mettra à soutenir activement les groupes terroristes internationaux, recrutant davantage de monde dans la guerre contre aux intérêts américains. Finalement, toute attaque de l’Iran ne peut être interprétée que comme une déclaration de guerre totale.


Pas vrai ?

Si l’Iran se livre à des représailles à l’encontre d’Israël ou des États-Unis en Irak, Tel Aviv et Washington appliqueront une stratégie, déjà conçue, visant à détruire tous les arsenaux biologiques, chimiques et conventionnels iraniens. En fait, tel est le but ultime de la stratégie américaine, et non l’élimination des sites d’armes nucléaires "imaginaires". Les États-Unis et Israël veulent changer le régime des mollahs afin de se retrouver maîtres des ressources essentielles et d’éliminer toute possibilité d’avoir un rival dans cette région à l’avenir.

Cependant, à court terme, ce plan présente des difficultés de taille. Aujourd’hui, les ressources pétrolières mondiales n’offrent pas une marge de manoeuvre suffisante pour supporter d’importantes perturbations et la plupart des experts prédisent des pénuries pour le dernier trimestre de cette année. Si la guerre est déclarée à l’Iran, nous allons assister à une crise pétrolière et économique potentiellement catastrophique. Si on devait en arriver là , depuis la semaine dernière nous savons, grâce à une fuite, que Dick Cheney a demandé au STRATCOM (Commandement Stratégique américain) de mettre sur pied un "plan de secours en vue d’une guerre nucléaire tactique contre l’Iran", le but étant certainement de donner l’impression que l’Amérique est prête à tout, afin de dissuader l’Iran de riposter et d’aggraver le conflit. ( Voir article à la suite N.d.l.r)

Cela ne change rien à l’affaire. Si les Iraniens sont attaqués, ils riposteront, c’est une certitude.

Le jugement des extrémistes est systématiquement erroné lorsqu’il s’agit de prédire le comportement des hommes raisonnables, et réciproquement.

Il ne faut pas s’attendre à ce que Bush et son administration optent pour une solution rationnelle, ce serait bien surprenant vu la nature de toutes les décisions importantes qu’ils ont prises jusqu’à présent.

Le président des États-Unis a toujours l’option de déclencher l’Armageddon si ça lui chante. Habituellement, pourtant, la rationalité l’emporte.

Lorsque les bombes atteindront les bunkers iraniens, la Troisième Guerre Mondiale aura commencé.


Mike Whitney vit dans l’État de Washington.
Il est possible de le contacter à l’adresse suivante : fergiewhitney@msn.com.

 Source : www.informationclearinghouse.info/article9706.htm

 Traduction : C.F. Karaguézian, pour Le Grand Soir.


Attaque de l’Iran : la guerre nucléaire préventive


Le plan prévoit de lancer sur l’Iran une attaque aérienne à grande échelle, en recourant à la fois à des armes conventionnelles et à des armes nucléaires tactiques.


Par Philip Giraldi

The American Conservative, 2 août 2005.


A Washington, il est de notoriété publique que ces mêmes gens qui gravitent autour de l’administration Bush ou qui en font partie, ceux-là mêmes qui vous ont apporté l’Irak, se préparent à remettre ça avec l’Iran.

Le Pentagone, obéissant à des ordres en provenance du cabinet du vice-président Dick Cheney, a chargé le Commandement Stratégique des États-Unis (STRATCOM) d’élaborer un plan d’urgence en réponse à une éventuelle attaque terroriste de type 11 Septembre sur le sol américain. Ce plan prévoit de lancer sur l’Iran une attaque aérienne à grande échelle, en recourant à la fois à des armes conventionnelles et à des armes nucléaires tactiques. L’Iran présente plus de 450 importantes cibles stratégiques, dont plusieurs sites soupçonnés d’abriter la fabrication d’armes nucléaires. Beaucoup de ces cibles sont sécurisées ou profondément enterrées dans le sol et des armes conventionnelles ne suffiraient pas, d’où le choix d’armes nucléaires. Comme pour l’Irak, il n’y aura pas de relation directe, de cause à effet, entre l’implication de l’Iran dans un acte de terrorisme visant les États-Unis et cette attaque. Selon la rumeur, plusieurs gradés de l’Armée de l’Air américaine qui prennent part à ces préparatifs sont choqués par les implications de leurs actes - l’Iran, sans l’avoir provoqué, va se retrouver la cible d’une attaque nucléaire - mais aucun d’entre eux n’est prêt à mettre sa carrière en péril en élevant des objections.

 Source : www.globalresearch.ca

 Traduction : C.F. Karaguézian, pour Le Grand Soir.


Iran : Les vrais hommes vont à Téhéran, par M. Shahid Alam.


[Mais, par une bizarrerie qui n’est qu’apparente, les plus contents autres à l’heure actuelle sont probablement à Washington. Le Financial Times, insoupçonnable d’anti-américanisme, n’a-t-il pas écrit que les plus durs dans l’administration Bush -les Cheney, les Rumsfeld, les néo et les théo-cons- espéraient une victoire de Ahmadinejab ? ] Le cri de l’Iran, par Maurizio Matteuzzi.


Les plans pour l’ Iran, par Seymour M.Hersh - The New Yorker.


Iran : la fabrication d’une crise, par Marc Botenga.








[1N.d.l.t : Groupe d’opposition iranien plus connu sous le nom de Moudjahidines du Peuple (MKO)


URL de cet article 2607
   
In Defense of Julian Assange
"This book shows why the Julian Assange case is one of the most important press freedom cases of this century or any other century."—James C. Goodale, former Vice Chairman and General Counsel of The New York Times. “I think the prosecution of him [Assange] would be a very, very bad precedent for publishers … from everything I know, he’s sort of in a classic publisher’s position and I think the law would have a very hard time drawing a distinction between The New York Times and WikiLeaks.” (…)
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