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La face cachée du débarquement en Normandie

« Soldats, marins et aviateurs des Forces expéditionnaires alliées ! Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Vous apporterez la sécurité dans un monde libre. La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire ! Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise. » Message d’Eisenhower aux troupes d’assaut, le 5 juin 1944.

Certains événements de cette campagne militaire historique ont été passés sous silence. Les fils connus de l’opération Overlord. Qui se souvient par exemple que les gros ballons des parades d’un grand magasin new-yorkais ont inspiré une supercherie à l’origine de la réussite du D-Day ? Les Alliés ont en effet eu l’idée de faire appel à l’entreprise Goodyear pour créer une armée en caoutchouc. Des chars et des barges gonflables devaient faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais et détourner l’attention d’Hitler. » (1)

L’opération Overlord

On sait que le 6 juin 1944, ils étaient 177 Français à débarquer sur les côtes de Normandie, auprès des Alliés : un abbé, un repris de justice, un ancien légionnaire, un jeune marié, un ouvrier, un gosse de 17 ans, originaires de la métropole, de la Tunisie, de l’Algérie ou de Madagascar. Recrutés en Grande-Bretagne au début de la guerre, ils ont été entraînés à la dure en Ecosse avant de porter fièrement le béret vert du commando Kieffer.

« Aujourd’hui, 70 ans après, l’opération Overlord reste la campagne militaire la plus héroïque de l’histoire. Retour sur des aspects méconnus du débarquement. C’est la phase d’assaut de l’opération Overlord qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le nord-ouest de l’Europe et l’ouverture d’un nouveau front à l’Ouest. Une fois les plages prises, l’opération se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l’établissement d’une tête de pont sur la côte normande puis l’acheminement d’hommes et de matériels supplémentaires. L’opération cesse officiellement le 30 juin 1944. La flotte d’invasion était composée de 6939 navires (1213 navires de guerre, 4126 navires de transport et 1600 navires de soutien dont de nombreux navires marchands) provenant de huit marines différentes. La mise en place de cette énorme flotte s’effectua dans tous les ports de la côte
Sud de l’Angleterre, de Plymouth jusqu’à Newhaven. » (2) 287.000 personnes embarquées à bord des navires alliés le Jour J dont 177 - Nombre de soldats du commando français Kieffer ayant débarqué sur Sword Beach. 200.000 obstacles de plage installés par les Allemands le long du Mur de l’Atlantique, 200.000 véhicules alliés de toutes sortes débarqués en Normandie le 6 juin 1944 à minuit. 11.590 appareils alliés (chasseurs, bombardiers, transport, reconnaissance et planeurs), 10.395 tonnes de bombes alliées larguées sur la Normandie toute la journée du 6 juin 1944, 9 500 - Nombre d’avions alliés d’attaque et d’appui en vol le Jour J.
7616 tonnes de bombes alliées larguées sur la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944,11.085 missions effectuées par les forces aériennes alliées le 6 juin 1944. 10.750 sorties (aller-retour) de l’aviation alliée pendant les 24 heures du jour J. Nombre de sorties de la Luftwaffe (armée de l’air allemande) le 6 juin 1944 ». (2) Plusieurs milliers de morts sont aussi à compter parmi les civils.

Opération Torch

Deux ans plus tôt l’opération Torch vit le débarquement des Alliés principalement en Afrique du Nord (Algérie). Les effectifs mobilisés furent moins importants Ce sont principalement des Français d’Alger sous la conduite de José Aboulker qui permirent pour une part importante l’opération de débarquement Opération Torch est le nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942. La prise d’Alger se fait en un jour grâce à la Résistance française, alors qu’à Oran et au Maroc, les généraux du régime de Vichy accueillent les Alliés à coups de canon, tout en livrant la Tunisie aux Allemands sans aucune résistance, Si les Alliés réussissaient à y repousser les troupes de l’Afrikakorps de Rommel, l’Afrique du Nord permettrait ensuite de disposer d’une plate-forme pour un projet plus ambitieux qui concernerait l’Europe méridionale ». (3)

L’opération qui comprenait 107.000 hommes s’effectua sur 200 bâtiments de guerre et 110 navires de transport. Elle se divisait en trois groupes ayant pour mission d’établir neuf têtes de pont sur près de 1500 km de côte. (...) Le 8 novembre 1942 à l’aube, les premiers vaisseaux de l’Opération Torch abordèrent les plages d’Afrique du Nord. Après une longue préparation, et en exécution d’accords passés secrètement à la conférence de Cherchell le 23 octobre 1942 entre la résistance algéroise et le commandement allié, 400 résistants français, dont les deux tiers étaient des Juifs ont neutralisé le 8 novembre 1942, les batteries côtières de Sidi-Ferruch et le 19e corps d’armée française d’Alger pendant une quinzaine d’heures. (...) Les diplomates et généraux étasuniens ont eu tendance à omettre ou à minorer le rôle de la résistance pieds noirs dans leurs relations ultérieures de l’opération Torch. » (3)

Une autre énigme : l’apport réel de la résistance lors du débarquement

Nous avons vu que les commandos du Commando Kieffer, des Français qui ont fait le débarquement, étaient de 177 sur un total de plus de 200.000 Etasuniens, Canadiens Britanniques et de plusieurs pays du Commonwealth. Qu’en est-il de l’apport de la résistance (Forces françaises de l’Intérieur) ?. Dans la publication suivante, nous verrons que l’apport est beaucoup plus discret que l’histoire officielle ne l’a présenté. Nous lisons : « Le mythe des maquisards qui auraient joué un rôle très important dans la victoire des Alliés a la vie dure. Dans son ouvrage : La Résistance expliquée à mes petits-enfants, La résistante Lucie Aubrac déclare : « Dans cette prison qu’était devenue la France, la Résistance a renseigné efficacement les Alliés, a contribué avec peu d’armes à vaincre l’occupant, a libéré seule une partie de notre pays, a aidé les Alliés sur le sol français, a poursuivi avec eux l’armée allemande jusqu’à sa totale défaite, a débarrassé la Patrie du régime de collaboration » (...) Dans son livre intitulé : Les F.T.P.,l’ancien commandant en chef des Francs-Tireurs et Partisans français, Charles Tillon, va même plus loin : il attribue la réussite du Débarquement aux FFI qui, dans les premières heures du 6 juin 1944, auraient apporté à l’opération des moyens... deux fois supérieurs à ceux des Alliés. Sa démonstration vaut la peine d’être exposée. L’auteur s’appuie tout d’abord sur une note du QG allié en 1944 selon laquelle la force des FFI « représentait l’équivalent en hommes de quinze divisions » (...) » (4)
« L’auteur « oublie » toutefois : -que les premières vagues d’assaut anglo-américaines n’étaient pas seules ; elles reçurent l’appui décisif de la marine et de l’aviation qui pilonnèrent-que les « quinze divisions » FFI étaient non seulement peu armées, Lucie Aubrac avoue que la Résistance avait « peu d’armes » mais surtout, qu’elles n’étaient pas regroupées en Normandie pour attaquer Les forces allemandes présentes sur les lieux. Dans l’ouvrage d’Eisenhower, le satisfecit décerné à la Résistance arrive au seizième chapitre : Eh bien, dans ces 74 pages, seules... onze lignes sont consacrées à l’appui que pourrait fournir la Résistance. Et voici ce que Dwight Eisenhower écrit : « Notre plan reposait sur l’appoint considérable que nous escomptions de la part des mouvements des maquis en France. On savait qu’ils étaient particulièrement nombreux en Bretagne, et dans les montagnes et les collines proches de la côte méditerranéenne. [...] Nous désirions particulièrement que, le Jour J, le général De Gaulle s’adressât avec moi par radio à la population française afin qu’elle ne se soulève pas et ne s’expose pas à des sacrifices inutiles qui n’avaient pas encore d’intérêt mais qu’elle se réservât pour le moment où nous lui demanderions son appui. » C’est net : pour débarquer, les Anglo-américains n’avaient nullement besoin de l’aide de la Résistance. Ils n’en voulaient pas. Ils considéraient que ce serait des « sacrifices inutiles ». Les actions de harcèlement n’ont nullement pesé sur le cours des opérations. » (4)

A l’occasion du soixantième anniversaire du Débarquement, la question suivante a été posée à Jean Vanwelkenhuyzen, un historien de référence : « La résistance a-t-elle vraiment représenté un appoint pour les armées régulières ? » Il a répondu : « Il y a une légende dorée française qui a été une manière de gommer la défaite de 1940. Les maquis locaux ont pu fournir des renseignements qui échappaient à la reconnaissance aérienne et aussi jouer un rôle dans certains combats. Mais dire que cela a changé les opérations, non ». » (4)

Les dépassements des GI : un vieux tabou

Un autre tabou honteux est la chape de plomb concernant les exactions physiques des GI’S autorisés à user et à abuser de leur position de sauveurs pour s’en prendre aux Françaises. Grégoire Kauffmann rapporte les écrits d’un ouvrage à ce propos : « Pour les GI, le Débarquement fut aussi un terrain dangereux d’aventures. Une historienne américaine s’attaque sans nuances au mythe du libérateur. De nombreux boys sont persuadés de la frivolité des Françaises. Le haut commandement US a voulu « vendre » le Débarquement comme une aventure érotique, seul moyen de galvaniser les soldats envoyés sous les orages d’acier d’Utah et Omaha Beach. Une fois désinhibée, la libido des GI sera impossible à contenir. Le contraste entre l’indigence française et l’opulence yankee favorise toutes les combines (...) Par crainte des maladies vénériennes, les autorités américaines tenteront vainement d’encadrer le chaos. L’état-major fait des exemples en ordonnant la pendaison publique de soldats noirs accusés de viols - boucs émissaires d’une armée fondée sur la ségrégation raciale. Face à ce tsunami sexuel, une douloureuse « crise de la masculinité » s’empare du mâle français... L’historienne écorne singulièrement la geste héroïque du libérateur accueilli sous les vivats d’un peuple reconnaissant. Le recours péremptoire à la métaphore érotique, le mépris des nuances handicapent la démonstration, qui n’en décrypte pas moins l’un des derniers tabous de la Seconde Guerre. » (5)

De Gaulle tenu à l’écart du débarquement

Après la débâcle de mai-juin 40, l’armistice acceptée par le maréchal Pétain, réfugié en Angleterre dès le 17 juin 1940, De Gaulle lance sur les ondes de la radio britannique, la BBC, un appel à la Résistance le 18 juin 1940. Cela lui vaut le surnom de l’« homme du 18 juin ». Rapidement, avec le soutien de Winston Churchill, il fonde, à Londres, le Comité de la France libre. En juillet 1940, ils sont environ 7000. Les Alliés ont délibérément exclu De Gaulle qui n’a été informé que la veille du plan de débarquement. Ils l’ont écarté des opérations du 6 juin. De Gaulle, arrivé en Normandie le 14 juin, réussit pourtant à transformer cette humiliation en victoire politique. (6)

Tout a commencé avec l’opération « Torch », le débarquement anglo-saxon, Une opération amphibie réussie militairement, qui débouche sur un véritable imbroglio politique : l’amiral Darlan, l’un des acteurs de la collaboration d’État, devient haut-commissaire en Afrique, avec l’assentiment des militaires américains et de Roosevelt. Les Américains imposent alors le général Henri Giraud, et les conflits entre De Gaulle et Guiraud ne tardèrent pas à naître. L’amiral Darlan fut éliminé.

Pourtant, à force d’opiniâtreté et d’indépendance, le 3 juin 1944, De Gaulle se légitimise graduellement malgré ses alliés Le Comité français de la Libération nationale (Cfln) que présidait le général De Gaulle devint Gouvernement provisoire de la République française (Gprf). Les Alliés anglo-saxons considéraient en effet, que, dans l’attente d’assurances démocratiques sur la représentativité du gouvernement, le rétablissement de la loi et de l’ordre dans la France libérée devrait se faire sous la supervision du général Eisenhower. Avec la création du Gprf s’ouvrait donc une période de fortes tensions qui ne prendraient fin qu’avec l’installation à Paris du gouvernement provisoire français, à la fin de l’été. Ces tensions connurent leur acmé dans les jours qui précédèrent le débarquement en Normandie. Tenu à l’écart par les Alliés de la préparation du débarquement, De Gaulle fut invité par Churchill à rejoindre Londres. Parvenu dans la capitale anglaise le 3 juin en fin de journée, il rencontra Churchill puis Eisenhower le 4. Les rencontres se passèrent très mal, De Gaulle refusant toute idée d’administration provisoire de la France par les Alliés. (...) L’opposition aux velléités alliées de prendre provisoirement les commandes en France est donc frontale. (7)

Les principaux acteurs du Jour J en Normandie

Eisenhower, Bradley, Montgomery, Churchill et De Gaulle pour les Alliés, Rommel et von Rundstedt pour les Allemands : même sans être tous en Normandie, ce 6 juin 1944, tous ont été les grandes figures du Jour J. Winston Churchill lancera son fameux appel : « Je n’ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur » pour un seul objectif : « la victoire, la victoire à tout prix ». Charles de Gaulle tente de maintenir la France dans la guerre afin d’assurer sa présence parmi les vainqueurs. Mais il est tenu à l’écart par les Alliés de la préparation du débarquement. Début juin 1944, il refuse toute idée d’administration provisoire de la France par les Alliés. Il fait son entrée en France le 14 juin. « Depuis plusieurs jours, j’étais prêt à ce voyage. Mais les Alliés ne s’empressaient pas de me le faciliter » ». (8)

Le triomphe du mythe de la libération américaine de l’Europe

Il est curieux de constater comment les médias épousant les thèses des pouvoirs peuvent changer du tout au tout. Ainsi, à titre d’exemple concernant le rôle de l’armée rouge vainqueur de Stalingrad, la première rentrée à Berlin, nous lisons : « En juin 2004, lors du 60e anniversaire du « débarquement allié » en Normandie, à la question « Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne » l’Ifop afficha une réponse strictement inverse de celle collectée en mai 1945 : soit respectivement pour les États-Unis, 58 et 20%, et pour l’URSS, 20 et 57%. Du printemps à l’été 2004 avait été martelé que les soldats étasuniens avaient, du 6 juin 1944 au 8 mai 1945, sillonné l’Europe « occidentale » pour lui rendre l’indépendance et la liberté que lui avait ravies l’occupant allemand et que menaçait l’avancée de l’armée rouge vers l’Ouest. Du rôle de l’URSS, il ne fut pas question. Le (70e) cru 2014 promet pire sur la présentation respective des « Alliés » sur fond d’invectives contre l’annexionnisme russe en Ukraine et ailleurs (9)...

1.http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/05/22/la-face-cachee-du-debarquement_4420232_3246.html
2.Opération Overlord : Encyclopédie Wikipédia
3.Opération Torch : « Encyclopédie Wikipédia
4.http://forumfrance-en-guerres.clicforum.fr/t2110-Le-mythe-de-la-Resistance-qui-aurait-permis-le-Debarquement-allie-en-Normandie.htm
5.Grégoire Kauffmann Amours... la face cachée du Débarquement L’Express 03/06/2014
6.Jean-Pierre Azéma 6 juin 1944 : Opération overlord - 01/05/2004 htpp//histoire.presse.fr
7.http://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00312/6-juin-1944-la-bataille-supreme-est-engagee.html
8.http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/05/23/les-principaux-acteurs-du_n_5377215.html
9. http://www.mondialisation.ca/le-debarquement-du-6-juin-1944-du-mythe-daujourdhui-a-la-realite-historique/5385061

05 Juin 2014

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COMMENTAIRES  

08/06/2014 00:51 par Dwaabala

Les fusiliers-marins français ne furent que 177 à participer au débarquement, mais il y participèrent.
Et ils débarquèrent en tête à Colleville.
 10 furent tués le jour même, 4 sur la plage : second-maître Raymond Dumanoir, matelot Raymond Flesch, quartier-maître Joseph Letang, matelot Jean Rousseau ; 2 sur l’actuel boulevard Winston Churchill : lieutenant Augustin Hubert, matelot Marcel Labas ; 4 face au casino : quartier-maître Jean Lemoigne, médecin-capitaine Robert Lion, matelot Émile Renault, matelot Paul Rollin.
 24 seulement terminèrent la campagne de Normandie sans avoir été blessés.
 27 furent tués au combat.
Si j’étais le fils de l’un d’eux, que l’auteur bave sur ces braves me dégoûterait.
Paix à leur mémoire.

08/06/2014 09:38 par Professeur Chems Eddine Chitour

Si j’ai parlé du petit nombre s’agissant des forces françaises, c’est la réalité. Ceci étant dit, je ne met nullement en cause leur bravoure, et leur détermination à sauver leur pays même avec des moyens dérisoires en comparaison avec l’armada anglo-américaien. Ils eurent beaucoup à faire notamment dans la surveillance et l’espionnage.
Pour la petite histoire en tant qu’indigène à l’époque nous avons appris avec beaucoup d’engagement le Chant de Partisans de Joseph Kessel et de >Maurice Drouon : "Ami entend tu le cri sourd du pays qu’on enchaine.. Ami si tu meurs un ami sort de l’ombre à ta place..."
Donc ,de ce côté rassurez vous , même si je rapporte en honnête courtier les faits ; je me sens engagé "sentimentalement" pour les Résistants. Au lycée on chantait le chant des partisans pour libérer un autre peuple..le notre..
Par contre j’aurai souhaité que vous réagissiez sur le travail difficile de de Gaulle pour donner une indépendance à la France en affirmant sa singularité...

Pr.C.E. Chitour

08/06/2014 11:28 par Sierra

De Gaulle n’a rien fait, il a été toléré par les alliés qu’il exaspéraient au demeurant, puis mis en avant pour contrer les maquis communistes qui se seraient organisé à la Libération. De Gaulle à été considéré comme une option anti-communiste, c’est tout. C’était un instrument dans les mains des alliées, qui ont fini par tout accepter de sa part aux fins de museler les résistants.

08/06/2014 13:03 par Abdelkader Dehbi

@ — Dwaabala :

Quelle chance de pouvoir donner ce luxe de détails sur les identités et les destins des quelques 177 braves résistants français, ayant fait partie des multitudes anglo-saxonnes qui débarquèrent le 6 Juin 1944, sur les côtes de Normandie pour libérer la France occupée…. En Algérie, nous n’avons pas cette chance de pouvoir aligner les identités des centaines de milliers d’algériens – en majorité des civils, bombardés dans leurs mechtas ou morts dans les "camps de regroupement", une expression qui se voulait pudique pour éviter celle de "camps de concentration" – tués durant la guerre de libération nationale contre l’occupation coloniale française. Vous réaction est symptomatique de beaucoup de français qui refusent de reconnaitre le fait historique qu’il y eut "quarante millions de collaborateurs" comme dirait Raymond Tournoux… Tout comme ils refusent de reconnaitre le fait historique que sans les énormes sacrifices des peuples de l’URSS et du rouleau compresseur de l’Armée Rouge, la Seconde Guerre Mondiale n’aurait certainement pas connu la même issue. Mais rassurez-vous, il n’y a pas qu’en France qu’on aime frelater l’Histoire… Il s’en trouve chez nous en Algérie, des imposteurs – probablement des descendants de harkis – qui prétendent que c’est grâce à De Gaulle que nous devons notre Indépendance…

08/06/2014 20:46 par Dwaabala

@ sierra
C’est cet aspect des choses qui devait être mis en évidence, ainsi que les raisons, complexes, du débarquement en Normandie à cette date, alors que les armées soviétiques poursuivaient leur avance victorieuse vers l’ouest.
Il faut se souvenir que le Parti communiste faisait alors 28,6% aux élections, qu’il atteint les 800 000 adhérents,alors que de Gaulle dut finalement faire retraite à La Boisserie en 1946.

08/06/2014 22:46 par gérard

J’ai beaucoup de mal, en ces temps de commémorations à répétition, à supporter, comme l’auteur de cet article le fait, ce style de comptabilité froide. Pour moi ce sont les morts des deux bords qui ont perdu la guerre, leur guerre...et ce n’est absolument rien d’autre que cela !
Alors s’extasier lors des cérémonies du 6 Juin, devant les circonvolutions en jolis cœurs tricolores de la Patrouille de France et devant de tristes guignols déguisés en GI qui paradent sur de fausses-vraies Jeep...c’est à vomir !
Trop d’imagination sans doute, et la seule certitude que j’aie c’est que tous se sont battus en tout premier pour sauver leur peau et rien d’autre, avec collés au ventre leurs peurs, leurs angoisses et leur mélange d’espoir et de désespoir...et tout en prenant conscience à quel point ils avaient été piégés par les civils dans cette histoire de fous...
Dieu que la guerre est jolie !
« Aujourd’hui, 70 ans après, l’opération Overlord reste la campagne militaire la plus héroïque de l’histoire »
Que c’est beau l’héroïsme, surtout celui des autres !
Mais je passe, je change de trottoir, ce n’est pas ma planète.
De Céline, de son "voyage au bout de la nuit" :

« Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat…
 Oui, tout à fait lâche Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle (…)
 Mais c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n’y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur patrie est en danger…
 Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! Vous souvenez-vous d’un seul nom par exemple, Lola, d’un de ses soldats tué pendant la guerre de Cent Ans ? Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ? (…) Vous voyez donc bien qu’ils sont morts pour rien, Lola ! Pour absolument rien du tout ces crétins ! Je vous l’affirme ! La preuve est faite ! Il n’y a que la vie qui compte. (…)

Il ne me reste plus qu’à aller défiler devant cette statue : maudite soit la guerre.
http://rocbo.lautre.net/creuse/gentioux.html
en écoutant Brel : la statue
http://www.tagtele.com/videos/voir/81386/
On a les commémorations qu’on peut...

08/06/2014 23:11 par Dwaabala

Céline n’est peut-être pas le maître à penser le mieux choisi pour traiter de la guerre contre le nazisme.

09/06/2014 10:37 par Yann LARGOEN

Les actes de résistance et le soulèvement populaire sont des choses totalement différentes et on s’étonne d’une telle confusion. De même que de l’argument selon lequel les groupes de résistance n’étaient pas à proximité de la Normandie ! Leur rôle à consisté dans toute la France à saboter les télécoms et les transports pour freiner l’arrivée des renforts allemands. C’est en cela que leur appui a représenté l’équivalent de plusieurs divisions et évidemment pas sur le théâtre des affrontements en Normandie. On ne voit pas l’intérêt qui peut encore aujourd’hui pousser à nier cette réalité historique. Sans parler des prétendus viols de masse appelés au secours de la critique des visées impérialistes. On a lu plus plus avisé comme synthèse des évènements !

09/06/2014 12:28 par Scalpel

La face cachée du débarquement en Normandie...ou...pourquoi de Gaulle refusait obstinément de commémorer le débarquement par lui qualifié d’"anglo-saxon"...
Une occupation yankee allait tenter de substituer à l’occupation nazie avec d’authentiques illustres collabos à la manœuvre sous la baguette de Roosevelt/Einsenhower, rien de moins.
Lisez ce qui suit, vous allez voir, c’est passionnant.
http://www.upr.fr/actualite/france/charles-de-gaulle-refusait-de-commemorer-le-debarquement-des-anglo-saxons-le-6-juin-1964

09/06/2014 14:08 par Dwaabala

@ Yann LARGOEN

on s’étonne d’une telle confusion.

On ne s’étonne plus d’une telle confusion quand on a saisi que la pointe de l’article consiste à dénigrer la Résistance en France en opposant sa prétendue inefficacité à celle de la résistance des pieds-noirs( aux deux- tiers juifs de surcroît) en Algérie.
La Résistance a été essentiellement celle du peuple, sans distinction de classe, de race, de nationalité, ni de religion.
L’Affiche rouge d’Aragon l’illustre très bien.

09/06/2014 14:37 par Dwaabala

En ce jour du 70e anniversaire des pendaisons de Tulle, pour montrer à M. le @ Professeur Chems Eddine Chitour, avec tout le respect que je lui dois mais qui n’est pas mon directeur de thèse (« j’aurai souhaité que vous réagissiez etc. »), pour montrer comment les nazis prenaient la Résistance à la légère, en ces jours où elle entravait leurs mouvements :
Une décharge au bord de la route, surplombant la rivière Corrèze, fut le premier lieu de sépulture des 99 pendus de Tulle, le 9 juin 1944. Un retour sur les faits : dès le 7 juin 1944, les FTP avaient investi la ville de Tulle et fini par infliger de lourdes pertes à la garnison allemande, lorsque, le soir du 8 juin, survint la division blindée SS Das Reich. Celle-ci décida de faire exemple en s’en prenant à la population civile de Tulle, pour diffuser à l’échelon régional un message de terreur et pour dissuader la population civile de soutenir la Résistance - See more at : http://www.humanite.fr/node/400627#sthash.IVgOxy2a.dpuf

09/06/2014 18:42 par Scalpel

Au Professeur Chems Eddine Chitour

"travail difficile de de Gaulle pour donner une indépendance à la France en affirmant sa singularité..."

Vous maniez à merveille l’euphémisme doublé d’’un sens aigu de la diplomatie, car comme vous le savez mieux que moi, de Gaulle dut batailler ferme (éternelle reconnaissance des français pour cela notamment) pour éviter qu’une occupation US vienne supplanter sans autre forme de procès l’occupation allemande, sans que cela ne fut d’un quelconque profit pour les français, le tout avec un bail emphytéotique...à perpète quoi.
Comme on peut le constater avec 70 ans de recul, avec l’effroyable main-mise de notre destin collectif national pris dans les rets de l’UE de ceux que de Gaulle nommait si justement les "Anglo-saxons"...
Il nous manque un de Gaulle...
J’ai bien ma petite idée sur l’identité de celui qui incarne ses idées aujourd’hui...(F.A.)

09/06/2014 19:13 par Autrement

Merci à Gérard pour le monument de Gentioux. Il vaut bien une cathédrale. Il redonne confiance en la capacité de nos concitoyens à balayer les fantoches bornés incultes et serviles qui prétendent nous gouverner.

09/06/2014 23:15 par gérard

@ Dwaabala
Ne retenir que la signature d’un texte, entre autre celle de Céline, d’un commentaire où j’exposais SANS CONDITION mon opposition à la Guerre, c’est vraiment ne "pas voler bien haut" dans l’analyse...
Maudite soit la guerre !
C’était pourtant simple, non ?
"Voyage au bout de la nuit" est LE livre qui m’a (presque) fait arrêter de lire, tant les autres me sont apparus ensuite presque insignifiants...C’est totalement subjectif et partial comme avis, je vous l’accorde, mais c’est le mien.
La guerre est un peu l’apothéose de la vision qu’a un individu de la vie, car elle n’est que synonyme de mort.
Ce ne peut sous aucun prétexte être la mienne.
Maudite soit la guerre, et "voyage au bout de la nuit", surtout dans sa première partie en est la démonstration implacable, il faut écouter Michel Simon :
http://www.youtube.com/watch?v=mZP505va-7Y
Combien il est facile de dire maintenant, bien calé dans un fauteuil bourgeoisement protégés, ce que nous aurions été dans ces périodes de troubles dantesques que fut cette guerre où la France et les français, notamment dans "le marché noir", n’a pas brillé par ses audaces et j’en sais quelque chose, j’ai des parents à Paris qui en ont bien profité...
Mais que suis-je donc pour porter dessus un jugement ?
Céline était-il plus mauvais que ces gens là ?
Plus mauvais que ceux qui ont exorcisé leurs bassesses en tondant des femmes pour un oui ou pour un non ?
La tondue (Brassens) : http://www.youtube.com/watch?v=FHtjow9a9sU&feature=kp.
Plus mauvais que les bombardements de ces américains tant glorifiés pour notre "délivrance" ? Étaient-ils si "clean" que cela ?
Il se trouve que paradoxe que je ne m’explique pas encore, j’étais ado, passionné de l’aviation de guerre de cette période, je les connais pratiquement tous sous tous les angles, vitesse, performance, armement etc, et j’ai du en dessiner des milliers en batailles aériennes...mais toujours avec plein de parachutes !
J’ai eu connaissance à cette époque que les pilotes de bombardiers britanniques s’insurgeaient (entre eux) des bombardements américains avec leurs "forteresses volantes" les Boeing B 17. En gros les américains bombardaient de si haut, pour ne pas prendre de risques, que pour détruire un pont, ils détruisaient toute la ville autour (ils devaient s’entraîner pour le Vietnam !)
Céline était-il plus mauvais que le bombardement inqualifiable de Dresde par ces mêmes américains, qui fît quelques dizaines (?) de milliers de morts...La seule justification fut que c’était un avertissement à l’armée rouge de ne pas avancer trop vite ? Ça fait cher l’avertissement en vie humaine !
Professeur où sont donc ces fameuses révélation sur "la face cachée du débarquement en Normandie" ?
Je n’y vois dans cet article qu’un sinistre alignement de chiffre, où certes il est question que « Plusieurs milliers de morts sont aussi à compter parmi les civils »
Pourquoi cette "comptabilité" : « 400 résistants français, dont les deux tiers étaient des Juifs » ?
Bancal, c’est au minimum ce qualificatif que j’appliquerais à cet article...et aussi impersonnel qu’un livre d’histoire...

10/06/2014 03:05 par Emilio

Ouais , les FFI d heroisme de derniere minute , plus opportuniste tu meures … les memes qui tondaient, des femmes …c est courageux, pour montrer leur patriotisme . Je suppose que ce doit etre inclus dans les Grandeurs de la France , a toutes les grandeurs d un Louis de verseillais .. en frontón et pour moi en affront.

Mais bon , cette France si genereuse avec les soumis. Ça tombait mal avec moi. Du coup des mois de cachots infames , pour le mauvais français devenu. Mon crime etait forcement punissable dans cette France eternelle. 16 ans apres la guerre d Algerie , obeir a des grades qui se vantaient dans leurs beuveries d ignobles barbares, de faire des ceintures avec des oreilles de bougnoules (equivalent ,officielle uribiste ,des guerrillas chez nous, chez moi .) Ou des couilles de bougnoules (encore , obsessions de psychopates) sur leurs cheminee. Pour moi a 18 ans mobilise pour un service militaire dans cette armee bourgeoise nazie..) J ai un Honneur , de famille aussi, qui ont servit leur peuple Breton , des rois de France ingrats et des roitelets des republiques tout aussi ingrats sinon encore plus … Certains de ces ancetres (dont un embastille 3 ans parce que refus de massacrer la ville de Madras , ses habitants et les anglais avec .. 3 ans de Bastille pour cette conquete avec Honneur , mort 2 ans après, a suivi le domestique Damien et le regicide .. et un element dans la levee de la Revolution Française , Voltaire lui avait rendu hommage …) et d autres encore du genre qui ont leurs noms dans l Histoire de France, dans les livres et dans les statues. Et je ne me sens pas du tout dans le sentiment de les avoir trahit. Au contraire ! Et aussi parce que Français et Breton, je demandais a la France de faire peter ces bombes nukes, au large de la Bretagne, par solidarite avec les peuples colonises et contamines du Pacifique. Le colonialisme, c est du capitalisme dur . Je ne veux pas collaborer avec ce systeme la , et pour rien au monde et quoiqu il m en coute. Il m en a coute a l epoque , mais soumis oui , a des valeurs morales de justice pour tous. L Honneur de la France du jour , c est bombes humanitaires ailleurs pour ne pas empecher les français d Hexagone de dormir .
Donc , ce que dit Renaud sur la France , oui , c est bien dommage mais c est un constat, pour moi . les jeunes generations ne sont pas coupables mais pas obliges de suivre les memes traces sanglantes non plus. Chacun son avis , ses interets et ses compromis. Plus mon probleme a vrai dire, le pauvre noble breton a mis les voiles, Olivier K mon cousin me les gonflent (les voiles) humour galette papier mache et cidre qui pique. Kenavo, Hasta luego y hasta siempre )))))))
http://youtu.be/qkoZLbMm3k4

10/06/2014 04:50 par Dwaabala

@ gérard
Puisque vous attendez de l’analyse, commencez donc par la pratiquer vous-même .
Il ne s’agit pas ici de la guerre en général, que tout esprit sain condamne, mais du nazisme qui portait la guerre aux racines de l’humanité.
Si vous ne le comprenez pas...

10/06/2014 11:46 par Yann LARGOEN

@ gerard

D’avoir eu des parents à Pais qui ont bien profité du marché noir ne renforce pas nécessairement les capacités de jugement.

10/06/2014 15:52 par gérard

@ Dwaabala
Excusez moi si je préfère, et de loin, les analyses sur cette guerre de Annie Lacroix-Riz à celles de cet article qu’on pourrait très bien retrouver dans n’importe quel canard de gôche ou même pas...
Je préfère Brel aussi :
C’est trop facile quand les guerres sont finies
D’aller gueuler que c’était la dernière
Amis bourgeois vous me faites envie
vous ne voyez donc pas vos cimetières...
« Comme ils sont jolis ces parachutes qui descendent vaporeusement en ce joli mois de juin 2014 au-dessus de Ste Mère l’Eglise ! »
Bande de c..s !
Ils s’étaient fait tirer comme des lapins...
Les commémorations devraient être des journées de deuil, de vérité, de révolte contre toutes les guerres, mais pas ces mascarades !
@ Yann LARGOEN
Ce n’était qu’anecdotique, de toute façon j’ai bien écrit : "Mais que suis-je donc pour porter dessus un jugement ?"
Est-il anecdotique aussi que le vignoble de Champagne et du Bordelais ait tant bénéficié somme toute, d’un commerce équitable avec l’occupant, qui réglait les commandes "rubis sur l’ongle", notamment avec l’énorme indemnité quotidienne en francs versée par l’État français à compter du 25 juin 1940 sur le compte des Reichskreditkassen à la Banque de France ?
Est-il si anecdotique aussi que les Affaires se sont continuées tranquillement pendant la guerre notamment à Monaco...et ailleurs. Il faut enquêter sur "le patronat et l’occupation", c’est des plus instructif...
Ne relever que cette anecdote de mes deux commentaires, c’est plus que léger...

10/06/2014 18:56 par Dwaabala

@ gérard
Puisque vous citez Brel, il a aussi chanté ceci :
..
Et tous les samedis soir que j´peux
Germaine, j´écoute pousser mes ch´veux
Je fais "glou glou", je fais "miam miam"
J´défile criant : "Paix au Vietnam !"
Parce que enfin, enfin, j´ai mes opinions

10/06/2014 22:14 par Vagabond

Je ne sais pas pourquoi cet article et ces échanges me rappellent ce cri scandé désespérément par Jim Morrison "bring up your dead" même les Monty Python n’ont pas réussi à lui ôter son sinistre et grinçant désespoir. Cela se résume bel et bien à cette phrase (même si à l’origine, elle concernait les morts de la Peste)...
Tant de morts, pourquoi l’humanité est obligée de réguler son nombre elle-même ?
Paix aux bonnes âmes.

10/06/2014 22:46 par gérard

@ Dwaabala
Je connais tout Brel par cœur, c’est un passage de "je viens rechercher mes bonbons"...
Alors je répondrai : oui et alors ?
Faut développer !
Qu’est ce que ça signifie ?
Cela n’a strictement rien à voir avec notre propos...
Il est sur l’hypocrisie de suivre un mode de pensée, un thème cher à Brel.
Et justement le "mode de pensée" depuis hélas fort longtemps n’est pas du tout de mon côté...
« Mais les adultes sont tellement cons qu’ils nous feront bien une guerre »(Fernand)
Et bien c’est fait, depuis la guerre au Vietnam, ça n’a pas arrêté !
Ils recommencent leurs conneries "les singes de mon quartier", journaleux en tête en guise de groupies !
"faut bien bouffer, mec, tu comprends, faut bouffer !"
Et nous en plus, on a tout avalé...
La guerre redevient une "chose" somme toute "normale" car inéluctable...au nom de la "démocratie"...
Le mode de pensée conformiste, il est là !
La Yougoslavie, le Kosovo, la Libye, l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie et maintenant l’Ukraine...
Encore ce soir, l’Irak qui se déchire, entre la poire et le fromage, ça fait désordre !
Marre de ces commémorations aussi lisses qu’une pub pour lessives !
De la reconstitution vous en voulez ?
Alors mettez tous les spectateurs dans une tranchée de tir des blockhaus de Vincennes, près des cibles ; mettez y à 100m une ribambelles de tireurs opiniâtres, et ordonnez :
"pour la reconstitution, sortez de la tranchée, et courez !"
Ma main à couper qu’ils ne regarderont pas après (si ça leur est encore possible) les "jolis" paras au-dessus de Sainte Mère l’Église d’un œil aussi admiratif...leurs bambins sur les épaules !
J’ai la conviction absolue que jamais cette guerre n’aurait du être enclenchée, qu’elle aurait pu de toute façon être stoppée dès son début, qu’elle n’aurait jamais du durer si longtemps, mais que trop d’intérêts géopoliticiens étaient en jeu, notamment au Moyen Orient.
La responsabilité de l’Empire Britannique aurait été écrasante dans l’éclatement de ce conflit...
C’est une thèse...déjà basée sur le pétrole.

20/06/2014 22:08 par thierry bruno

C’est assez amusant comme un texte qui se veut une analyse historique plutôt neutre de ce qui s’est passé en juin 1944 en s’efforçant de bien décrire le contexte devient le prétexte à des diatribes incroyables. Je passe sur celle du pro-FLN qui mélange guerre d’Algérie et Seconde Guerre mondiale et arrêtons-nous à Gérard. Je n’ai pas remarqué que l’auteur de l’article célébrait les commémorations mais j’ai peut-être mal lu. De plus, prendre comme référence Céline, ça tient de la provocation car ce salaud était pro-nazi, donc vraiment pas de quoi être glorieux. Vous dites que ceux qui ont combattu, c’est la trouille au ventre. Peut-être mais est-ce par vertu que certains ont collaboré ? Céline par exemple. Est-ce par vertu que les Sartre ou Léo Ferré se sont bien planqués dont le second à Monaco et n’ont reparu que le territoire libéré pour alors donner la leçon à tout le monde ? Et je ne veux surtout pas oublier le grand Brassens, celui qui a pourfendu tout ce qui portait un uniforme, mais après 1945 et qui est bien sagement parti faire son STO quand les nazis et Vichy lui ont demandé : courageux et vertueux le grand moustachu avec sa guitare ?
J’imagine que tout homme censé est d’accord avec vous pour dire que la guerre est une monstruosité. Mais une fois que l’on a dit ça, on n’a pas fait grand chose pour faire reculer la guerre. Alors au lieu de lire les vomissures de Céline, je vous invite à lire Bernanos par exemple, pour comprendre que le plus difficile n’est pas tant de gagner une guerre que de ne pas perdre la paix. C’est la paix ratée de 1918 qui a fait la guerre de 1939. Et pourtant en 1918, tout le monde jurait ses grands cris, tout comme vous : "Que c’est vilain, la guerre !". Il faudrait surtout être moins c.. pour l’éviter. Et, moi aussi, j’aime beaucoup Brel, pour deux raisons : il écrivait merveilleusement bien et interprétait tout aussi merveilleusement ses textes. Toutefois, beaucoup de ses textes méritent des "explications" qui crèvent la baudruche derrière les belles phrases.
Enfin, le mérite de cet article est de rappeler que tout ce qu’a accompli de Gaulle à partir du 18 juin 1940 n’allait pas de soi et qu’il l’a fait seul, alors qu’il n’était rien. N’en déplaise aux nostalgiques de Vichy ou de l’Algérie française, tenir la France à bout de bras comme l’a fait de Gaulle contre ses ennemis mais aussi contre ses prétendus alliés, tel Roosevelt, c’est un tour de force qui mérite qu’on s’y arrête et qu’on ne cesse de l’étudier.

21/06/2014 09:09 par gérard

@ thierry bruno
« une analyse historique plutôt neutre » ça n’existe pas, ou alors, comme je l’ai dit elle n’est que comptable et dans ce cas là au minimum elle ne présente aucun intérêt.
De quel droit et avec quelle présomption pouvons nous condamner ce que untel ou untel a ou aurait fait dans cette période, car une insidieuse question devrait impérativement être posée à soi-même en tentant (si c’est possible) d’y apporter une réponse honnête : "qu’aurais-je fait moi-même en pareille situation avec les connaissances du moment ?". Pas facile...
Vous dites :
« J’imagine que tout homme censé est d’accord avec vous pour dire que la guerre est une monstruosité. Mais une fois que l’on a dit ça, on n’a pas fait grand chose pour faire reculer la guerre. »
Si je n’ai pas entendu mille fois ce style d’argument, je ne l’ai jamais entendu !
Faire reculer la guerre ?
Mais c’est vraiment une (très mauvaise) plaisanterie ! Une fois qu’elle est enclenchée la guerre, plus rien ni personne ne peut l’arrêter ! Et vous croyez que c’est ce genre d’article "professoral" qui risque de la faire reculer "la garce" !
Parlons justement de Céline, car parler des « vomissures de Céline », m’inquiète énormément sur votre degré de vision de la guerre et des hommes, j’entends par là de l’Humanité. Tout compte fait, en lisant votre conclusion, j’aurais du ne pas trop me faire d’illusions :
« le mérite de cet article est de rappeler (...) tout ce qu’a accompli de Gaulle à partir du 18 juin 1940(...) »
On n’est effectivement pas dans du "Annie Lacroix-Riz" (vous connaissez ?...j’en doute), mais on a les visions et les analyses qu’on peut...
Mais revenons à Céline :
Place de la Cathédrale, Bazas, il y avait une Boutique de livres, pour tout dire un bouquiniste (j’aime bien ce terme, il me rappelle "mon" ex-Quartier Latin à Paris, "ex" car celui d’avant les boutiques de mode...).
Enfin bref, jour de marché, je m’arrête pour examiner les livres présentés à l’extérieur de cette boutique, j’en arrive à discuter avec son propriétaire, et comme je cherche des vieux livres pour un ami collectionneur, on en arrive à parler de Céline. Je lui ai dit tout le bien que je pensais de "voyage au bout de la nuit", ce en quoi il était on ne peut plus d’accord avec moi. Je me suis enhardi à ajouter au sujet de "bagatelles pour un massacre", que j’ai eu ce livre en main un jour et que pour le moins je ne l’appréciais vraiment pas...
« Vous avez tort, me rétorqua-t-il, je suis d’origine juive et il ne faut pas prendre ce livre au premier degré, mais comme une sorte d’exutoire pour Céline »
Je ne suis plus du tout certain du terme "exutoire" ni des autres qu’il a alors employés en cet instant, j’étais tant sonné que j’avais arrêté "l’enregistrement" de ses propos. Malgré le contenu de ce livre, je n’avais retenu qu’une seule chose, ce Monsieur, malgré ses origines, aimait toujours autant Céline.
Jamais le panier de légumes que je trimballais ce jour là du marché ne m’avait paru autant ridicule.
Je le redis encore plus fermement :
« Les commémorations devraient être des journées de deuil, de vérité, de révolte contre toutes les guerres, mais pas ces mascarades », et un article c’est une commémoration comme les autres et peut aussi se transformer tout autant en mascarade.
Si votre choix porte sur le factuel conformiste et de Gaulle, c’est votre choix, pas le mien.
Laissez les Ferré, Brassens, Brel tranquilles, à eux j’ajouterai Boris Vian, "monsieur le président, je vous fais une lettre...", ils sont au-dessus de votre "merveilleuse" estime.

21/06/2014 20:08 par Dwaabala

@ thierry bruno
Ce que l’on peut reprocher à l’article ne concerne pas de Gaulle mais le traitement qu’il inflige à la Résistance intérieure... après avoir ironisé sur le commando Kieffer.

21/06/2014 20:22 par Dwaabala

Céline, la plume la plus tueuse.
C’était sans doute un écrivain, mais un être abject.

21/06/2014 21:54 par thierry bruno

à Gérard.
Déjà, j’aurai dû écrire "toute personne sensée" au lieu "censée" mais passons sur cette paresse de re-lecture.
Que n’ai-je non plus tant de fois entendu cette phrase "qu’auriez-vous fait à cette époque ?" C’est du JJ Goldman, un peu léger non ? Que je n’ai pas vécu à cette époque n’empêche de constater des faits fort simples : ces grands donneurs de leçons que furent Sartre, Brassens ou Ferré avaient l’âge d’agir en 1940 comme durant les cinq années qui ont suivi. Qu’ont-ils fait ? Sartre et Ferré feront la (pas) "drôle de guerre" puis démobilisés, plus rien. Pourtant, les affreux fascistes, les assassins, les plus parfaits salauds étaient là, à portée de main, de voix .Et non ! rien, nada. Brassens, inutile de revenir sur lui tant il fut en-dessous de tout. De n’être pas né à cette époque ne m’interdit pas de trouver choquant cet écart entre les mots, proférés et professés bien à l’abri dans un pays en paix, et les actes - ou plutôt l’absence d’actes- quand justement les temps exigeaient des actes. Mais ne rien faire est probablement agir pour les sophistes.
Je n’ignore rien des travaux de Mme Lacroix-Riz et je comprends que vous répétiez ce poncif "l’histoire n’est jamais neutre" ; les travaux de cette dame le confirment. Et ce n’est pas à son honneur.
Je maintiens donc que l’article de M Chitour est "neutre" c’est-à-dire qu’il rappelle un certain nombre de faits incontestables. Après, qu’ils soient sujets à interprétation est un autre problème. Manifestement, vous contestez le rôle et l’action de De Gaulle pendant la guerre : sur quoi vous fondez-vous ?
Enfin, pour ce qui est faire "reculer la guerre", il va de soi que l’objet est d’empêcher la guerre ; une fois déclenchée, il s’agit de la gagner, ou plutôt, comme l’écrivait si bien Georges Bernanos, "gagner la paix". Le soldat gagne la guerre qu’il n’a d’ailleurs pas déclarée ; le politique doit gagner la paix. C’est ce qu’a échoué Clémenceau à Versailles. Après 1918, on n’a cessé de répéter "C’est pas bien, la guerre ! à bas la guerre !. " A. Briand - dont le patronyme est une publicité mensongère -, fauteur de guerre en 1914, devenu colombe de la paix après 1918, s’est fait manipuler - rouler - par Stresemann, tout ça pour aboutir à Hitler. Et la France honore encore Briand. Donc dire "la guerre, ce n’est pas bien", ça n’a jamais empêché une guerre. Cela donne peut-être bonne conscience mais à vil prix.
Pour finir, à propos de Boris Vian et de sa chanson "Le déserteur". J’aime beaucoup cette chanson, surtout quand elle est chantée par Serge Reggiani car lui était fondé à la chanter. Pendant la guerre, il a risqué sa vie dans la Résistance, il a agi, LUI. Cela vous échappe probablement.

22/06/2014 09:51 par gérard

@ thierry bruno et @ Dwaabala
Michel Simon, dont je suppose aucun de vous deux n’a écouté l’extrait dit par lui de "voyage au bout de la nuit’ que j’ai proposé, était un très grand pote à Céline, cet «  Être abject  »comme vous dites....C’était pour le moins curieux et que cela n’aurait pas du être, étant donné que Michel Simon était, sinon un sympathisant anarchiste, du moins extrêmement à Gauche.
A voir vos commentaires, vous ne me lisez pas ou pire, vous refusez de me lire...
Ma position est celle-là :

Les commémorations devraient être des journées de deuil, de vérité, de révolte contre toutes les guerres, mais pas ces mascarades », et un article c’est une commémoration comme les autres et peut aussi se transformer tout autant en mascarade.

Le monument que j’ai indiqué "maudite soit la guerre" n’a jamais été inauguré par aucun "Officiel". Mascarade !
Et si on commençait tout simplement par dire la VÉRITÉ, à tout hasard, mais vraiment totalement à tout hasard sur le rôle des élites industrielles françaises & occidentales avant et durant cette guerre ! On aurait peut-être une chance de sortir de cette "mascarade".
A Monaco, pendant la guerre, les affaires continuaient...Si une très grande partie de la population avait des tickets de rationnement, la guerre n’avait pas pour autant coupé l’appétit à tout le monde !
...et cet article du "professeur" est une mascarade, déjà par le fait que sous couvert de "révélations" sur le débarquement en Normandie, il nous trimballe en Afrique du Nord, présente des thèses sur la Résistance et sur l’action supposée et déterminante du Général de Gaulle. C’est d’autant plus une mascarade à la vue de l’ampleur de chaque sujet à aborder en un seul article, alors que dire des trois réunis...
Vous dites :
« Je n’ignore rien des travaux de Mme Lacroix-Riz et je comprends que vous répétiez ce poncif "l’histoire n’est jamais neutre" ; les travaux de cette dame le confirment. Et ce n’est pas à son honneur ».
Merci au moins d’annoncer la couleur, la votre était à Monaco... Vous dire que ce n’est pas la mienne...
Donc, "le choix de la défaite", indubitablement ce n’est pas "le votre"...
http://www.dailymotion.com/video/xztbh_le-choix-de-la-defaite_news
Le mythe de la bonne guerre, non plus :
http://www.dailymotion.com/video/x10hfx_le-mythe-de-la-bonne-guerre_school#.UZUeKs5eu3Q
Quant à "comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir", on n’en parle même et surtout pas :
http://www.gauchemip.org/spip.php?article6629
Mais j’en ai tout un stock identique en réserve, et même provenant de gens de la droite nationaliste (je ne suis pas sectaire) qui disent la même chose qu’Annie Lacroix-Riz. Tout un stock, car j’ai la fâcheuse "salle manie" (et la possibilité grâce à interne) à vouloir vérifier, et revérifier encore, faire le plus de recoupements possible pour avoir un espoir d’approcher ce qu’on dit être "la vérité" ; et comme j’ai au moins une certitude absolue, celle que "la vérité est un pays sans chemin", si vous vous sentez satisfait uniquement du vôtre de chemin, et d’un seul, êtes vous bien certain qu’il amène à la "vérité" ?

22/06/2014 10:51 par Dwaabala

en mai 1928,
Céline vante les méthodes de l’industriel américain Henry Ford, méthodes consistant à embaucher de préférence « les ouvriers tarés physiquement et mentalement » et que Céline appelle aussi « les déchus de l’existence ». Cette sorte d’ouvriers, remarque Céline, « dépourvus de sens critique et même de vanité élémentaire », forme « une main-d’œuvre stable et qui se résigne mieux qu’une autre ».

Céline propose de créer des médecins-policiers d’entreprise, « vaste police médicale et sanitaire » chargée de convaincre les ouvriers « que la plupart des malades peuvent travailler » et que « l’assuré doit travailler le plus possible avec le moins d’interruption possible pour cause de maladie ».

en 1936,
« Zone Sud, zone peuplée de bâtards méditerranéens, dégénérés, de nervis, félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au-dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise infects métissages négrifiés. »

en 1938,
« Les juifs, racialement, sont des monstres, des hybrides, des loupés tiraillés qui doivent disparaître. […] Dans l’élevage humain, ce ne sont, tout bluff à part, que bâtards gangréneux, ravageurs, pourrisseurs. Le juif n’a jamais été persécuté par les aryens. Il s’est persécuté lui-même. Il est le damné des tiraillements de sa viande d’hybride »

« Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est la dégringolade au dernier cran de la dégueulasserie »

Ceci, pioché dans Wikipedia, en rappelant que le fin du fin n’est pas publiable.

22/06/2014 13:00 par gérard

Dans la série, vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit, ça continue de plus belle avec Céline : voir mon histoire, qui bien évidemment est authentique, avec le Bouquiniste...juif.
Je n’ai toujours pas d’explication à donner sur sa réaction, j’étais, comme je l’ai dit, assez "sonné", et notre dialogue fut hélas trop bref. J’ai l’intime conviction qu’elle doit être bien plus intelligente que d’autres, sa réaction, car elle est paradoxale...Ah ! le conformisme de la pensée ! Je ne dirai pas ce que j’en pense...
Mais Céline n’était qu’un élément de mon commentaire ; j’estimais que ce passage de « voyage au bout de la nuit », surtout dit par Michel Simon était une charge sans pareille contre la folie meurtrière des hommes ; je ne peux le réécouter sans une extrême émotion, ai-je alors plus d’imagination que d’autres ?
Mon constat est glacial, d’autres n’en ont aucune, imagination, ou bien si peu qu’il leur faut des commémorations pour s’en gaver jusqu’aux oreilles aux infos, entre fromage et dessert pour en ressentir un simple "titillement" !
Toujours est-il que c’est dans un fossé de Vincennes en dessous des cibles de tir que je l’ai eue, cette "imagination", en entendant les balles passer au-dessus de ma tête. C’est là que je pense avoir ressenti le millionième de ce qu’ont pu ressentir ceux qui étaient obligés d’ y aller...au-devant de « ces longs fils d’acier tentants que tracent les balles qui veulent vous tuer », et ils ont été des millions et des millions dans ce cas, et sous toutes les formes que seule la créature humaine peut inventer...
Qu’on se comprenne, je ne conteste pas qu’il est nécessaire et hautement salutaire d’analyser les guerres, qu’il ne faut pas se restreindre à psalmodier "c’est pas beau la guerre !". Mais alors là, il faut le faire sous tous les angles, et cet article ne l’a manifestement pas fait, et pire encore, il en est bien loin.
Et quant au positionnement de certains commentaires...

22/06/2014 17:05 par Autrement

@Dwaabala : Céline, un grand écrivain, oui. Mais abject ? Pas plus abject que Péguy, grand écrivain lui aussi, traînant Jaurès dans la boue après l’avoir admiré, et réclamant à la fin de sa vie qu’on le fusille, "avec un roulement de tambour pour couvrir cette grande voix". Tous les trois humanistes (c’est un juif revendiqué comme tel à qui j’ai entendu dire jadis : "lisez Céline !"), et tous les trois morts au champ d’honneur, chacun à leur façon, d’un voyage au bout de la nuit.

22/06/2014 20:09 par Dwaabala

@ gérard

mon histoire, qui bien évidemment est authentique, avec le Bouquiniste...juif.

Comme on eu votre histoire avec

vos parents qui ont fait du marché noir à Paris et qui en ont bien profité

on peut sans doute dire que votre bouquiniste en a aussi bien profité.
Si je rappelle brièvement, mais sans plus d’insistance que vous qui l’avez introduit à propos du Débarquement, ce que charriait Céline, ce n’est pas contre vous, mais uniquement pour informer peut-être quelque jeune lecteur,

22/06/2014 20:50 par Dwaabala

@ Autrement
L’indignité de l’un, ou son abjection, n’enlèvent rien à celles de l’autre, surtout que je ne me suis jamais fait le thuriféraire de Péguy., et qu’elles sont d’une toute autre ampleur criminelle chez Céline.
La logique de l’objection m’échappe, mais si elle réside dans l’intention de blanchir Céline, ce que même Frédéric Mitterrand n’a pas réussi, il suffit de se reporter aux quelques citations ci-dessus.

22/06/2014 22:28 par gérard

@ Dwaabala
Vous dites :
 « on peut sans doute dire que votre bouquiniste en a aussi bien profité. »
bien profité mais de quoi ???? Comprends pas...
 « vos parents », pas mes parents, des parents..., mais tout le monde a eu quelqu’un dans sa famille qui a fait du marché noir !
Toujours à côté ou hors sujet à ce que je vois !
Je n’avais fait que proposer des passages de "voyage au bout de la nuit" qui correspondaient à ma vision du rejet de la guerre, c’est tout, je l’ai assez dit il me semble !
Rien à voir donc, avec Céline, oserai-je dire, "deuxième époque", mais qui semblerait par le bouquiniste et par Michel Simon, bénéficier d’un autre "jugement" que celui on ne peut plus conformiste d’être un "Être abject".
Si Céline est un « Être abject, » alors qu’il n’a tué ni torturé qui que ce soit, comment qualifier ceux qui l’ont véritablement fait ; OK, il y a ses écrits, mais parlons en justement.
Je ne les connaissais pas vraiment, mais à lire les extraits que vous avez passés et que je découvre, me vient en cet instant précis l’idée que ces "fameux" écrits de Céline tant vilipendés sont vraiment trop énormes pour avoir eu un quelconque impact sur un non-convaincu-d’avance ! J’ai même la quasi certitude qu’ils ont du provoquer un phénomène inverse, celui du rejet immédiat et instinctif... « Ce qui est excessif est insignifiant » dit-on.
Il ne faut jamais oublier que la véritable propagande (Lire Propaganda, de Edward Bernays) , l’infiniment plus dangereuse, celle qui fait le plus de dégâts dans les esprits, elle est fine, insidieuse, cachée, déguisée ou que sais-je encore mais elle n’est pas si ouvertement grotesque tels ces "pamphlets".
Tiens en passant il faut voir cet excellent documentaire : Propagande neo-con sur Arte :
http://www.dailymotion.com/video/x9jo0k_propagande-neo-con-sur-arte-1-2_news., pour avoir une idée concrète et plus précise de la propagande.

22/06/2014 23:09 par Dwaabala

à Autrement

tous les trois morts au champ d’honneur, chacun à leur façon,

J’avais lu un peu vite. Alors là, vous charriez...
Comme héros, il ne vaut pas Brasillach qui a été fusillé, ni Drieu la Rochelle qui s’est suicidé, puisqu’il s’est enfui à Sigmaringen.
Condamné à mort par contumace en 1950, pour intelligence avec l’ennemi (qui n’était pas n’importe lequel, faut-il le rappeler ?) Tixier-Vignancour l’a ensuite fait rentrer en France clandestinement sous son vrai nom Destouches et Céline est mort chez lui en 1961. Mort au champ d’honneur à sa façon !
Des jeunes peuvent nous lire, alors il ne faut pas raconter n’importe quoi.
Donc, pour résumer, la façon dont Céline est mort au champ d’honneur m’échappe, comme la logique qui consiste à ramener Péguy sur le tapis pour tenter d’amoindrir sa canaillerie, pour enfin les inhumer dans le même tombeau que Jaurès.
Décidément l’adulation littéraire peut mener à toutes les extrémités !

23/06/2014 09:49 par Autrement

@ Dwaabala : Il y a plusieurs manières de lire et d’entendre Céline, sans adulation aucune. Vos citations le prouvent ! Et la parodie ? Et l’humanité forcée de se regarder en face au miroir de son horreur ?
Il y a aussi un champ d’honneur de l’écriture, pas du tout intellectuel et encore moins idéologique (même si beaucoup de faux écrivains et critiques ont pris la pose sur ce sujet), un champ sans rapport aucun non plus avec une logique "biographique", mais bien réel, où le combat permanent est affrontement à l’angoisse et à la mort sous toutes leurs formes, pour qu’en émerge quelque vérité.
On n’est pas si loin que ça du "débarquement".

23/06/2014 11:23 par Dwaabala

@ Autrement
Eh ! bien dites donc, si l’accès à la vérité par les voies de l’angoisse et de la mort doit passer par l’extermination d’une fraction d l’humanité (je n’ai cité de Céline que ce qui date d’avant la guerre, le reste n’est pas publiable)... le champ d’honneur de la littérature devient alors plutôt un champ d’horreur.

23/06/2014 14:09 par Autrement

@Dwaabala . Les tragédies d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide n’étaient-elles pas déjà un champ d’horreur ? Et la bible, par où a-t-elle dû passer, sa "vérité" ?

23/06/2014 15:36 par Dwaabala

@ Autrement
Je me rends... non sans remarquer toutefois que dans la Bible c’est Dieu qui est atteint de délire d’extermination des masses, que chez les tragiques grecs ce sont les personnages qui sont saisis de délire meurtrier, comme chez Shakespeare ou Racine, mais que jusqu’à plus ample informé, ce ne sont pas les auteurs qui ont été animés de folie destructrice. Chez Céline ce fut plutôt l’inverse.
Bon, il est dans la Pléiade, donc il n’a rien à craindre de mes rappels, mais c’est quand même Frédéric Mitterrand qui a déclaré en 2011 que « les immondes écrits antisémites » de l’écrivain empêchent que la République lui rende hommage.

23/06/2014 23:11 par gérard

@ Dwaabala
Si Frédéric Mitterrand est une référence pour vous, et si j’utilisais votre style de raisonnement de ne juger que l’apparence immédiate, je dirais ne pas vous suivre d’un pouce et j’ajouterais : mais vous citez là un pédophile, quelle horreur !
Mais je ne le ferais certainement pas, bien que j’ai détesté Frédéric Mitterrand mais pour de toutes autres raisons...
Ce n’est pas le Mitterrand de ses "scandales" moi qui me hérissait au plus haut point, mais celui de ses commentaires soporifiques et révérencieux sur les "grands de ce monde" (auxquels je n’ai apporté aucune majuscule vous le remarquerez). Vulgairement parlant qu’est ce qu’il a pu être chiant et obséquieux !
Avec ses "scandales" et sa manière de les assumer, j’avoue que là, il a remonté dans mon estime, mais je ne pense pas lire sa prose, peut-être ai-je tort, mais qui sait, un jour...
Il ne s’agit pas de "se rendre" et je tiens à signaler que même si le dialogue avec "autrement" (dont j’ai tout particulièrement aimé, entre autres, le dernier commentaire) a été un peu déséquilibré (mais où est donc passé thierry bruno ?), il n’a pas été celui d’un "combat" mais je pense celui d’un enrichissement réciproque.

24/06/2014 10:31 par Dwaabala

@ gérard
Simplement pour vous signaler qu’un peu plus haut j’écrivais : « même Frédéric Mitterrand etc. »
Et savez vous pourquoi ce même Frédéric Mitterrand a été obligé de renoncer à intégrer Céline aux 500 personnalités honorées par la République en 2011, ce qu’il comptait bien pouvoir faire ?
Ce n’est qu’à À la suite d’une protestation de Serge Klarsfeld [... qui n’est pas bouquiniste, donc qui ne suscite pas chez moi une sympathie excessive] qui a déclaré « Frédéric Mitterrand doit renoncer à jeter des fleurs sur la mémoire de Céline, comme François Mitterrand a été obligé de ne plus déposer de gerbe sur la tombe de Pétain »
Wikipedia

25/06/2014 21:43 par Anonyme

Dwaabala écrit :

"dans la Bible c’est Dieu qui est atteint de délire d’extermination des masses"
"chez les tragiques grecs ce sont les personnages qui sont saisis de délire meurtrier, comme chez Shakespeare ou Racine"

Ça a l’air vrai... Abîmes de réflexion...

Est-ce de cela que les "religions du livre" sont malades ? En effet, si Dieu lui-même est atteint de délire... les humains peuvent alors y aller à fond la caisse !
Racine et Shakespeare, se sont inspirés de l’antiquité et... les tragédies grecques... les pauvres... ils vivaient à l’époque du polythéisme...

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