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La Fille Aînée de l’Eglise N’a Pas de « Ressortissant d’Origine Musulmane »

La France fille aînée de l’Église n’a pas de ressortissant d’origine musulmane. Ce lapsus n’est ni culturel ni éducationnel ; il traduit simplement la difficulté de résoudre la quadrature de la Trilatérale de pathologies sociales qui caractérisent les relations internationales depuis près de soixante ans et sur lesquelles l’équilibre de la terreur de Mc Namara imposait un soutien absolu, face à la concurrence soviétique, surtout en direction des Nations nouvellement indépendantes.

L’angle de droite de ce trilatéral est symbolisé par la Moyen Orient avec les dysfonctionnements et bouleversements sociaux nés des difficultés de cohabitation des trois religions révélées avec le problème israélien : la préférence hébraïque a donné naissance à un prosélytisme militaro-arabo islamique (et non musulman) à peu près similaire à l’activisme protestant observé par Max Weber (1) ; elle résume ainsi toute la problématique du terrorisme international.

L’effondrement du bloc soviétique exigeait de nouvelles règles du jeu des relations internationales et l’Amérique, l’angle occidental de la Trilatérale, n’a pas su contribuer à la normalisation, bien au contraire (avec Bush Jr en particulier) et les timides essais d’Obama soucieux d’une réélection en 2012 (2) n’ont pas résisté à la réalité israélienne. Le dernier sommet du triangle devait alors s’affaisser, puisque l’équilibre était principalement maintenu par des régimes fascistes, totalitaires, castrateurs, que l’Occident a d’autant mieux soutenu qu’ils détenaient dans leur majorité l’arme pétrolière qui s’est révélée au début des années 70. Et ces royaumes, émirats et autres États chérifiens sont anglophones dans leur majorité, à l’exception de ceux du pourtour méditerranée, dernier espoir français de se faire entendre dans le monde arabo-musulman face à l’aigle yankee remplissant seul le vide laissé par l’ogre soviétique disparu.

La fille aînée de l’Église qui a échoué aussi bien dans la loi de 1905 sur la séparation de l’État avec la religion (3) n’a pas conséquemment réussi à intégrer ses fils issus de ses vastes territoires et possessions, libres cultuellement ; elle s’est enfermée progressivement dans une ghettoïssation qui consiste à compartimenter le savoir et l’action au service d’une Nation qui a alourdi les rapports entre l’individu, la société et la structure sociale françaises. Et se trouve conséquemment dans l’impossibilité d’offrir à tous ceux qui ont versé leur sang au service de la France les mêmes droits et services, jouant sur le degré de métissage culturel et sur un faciès plus ou moins en forme de lame de couteau ou de bec d’aigle.

En d’autres termes, le gouvernement français, équipe transversale et pluridisciplinaire, devrait pouvoir mobiliser à tout moment l’un de ses éléments pour faire face à une épreuve donnée. La crise de la canicule de l’été 2003 comme, bien avant, les problèmes liés à l’environnement, d’une manière générale, avait démontré la massification d’un ensemble difficile à faire bouger. Le résultat s’est vérifié dès mars avec le repli sur soi-même du Français de souche, alors que le Français d’adoption fantasmait autour de nouvelles réalités nourries par l’échec de l’intégration : Villepinte et Clichy se sont vérifiées aussi bien à Paris qu’à travers le territoire français, et pas principalement dans les zones de forte concentration multiculturelle, essence du substrat social.

Les interventions à date, relevées dans la société française et dans les contributions notées tendraient à prouver que, sur bien de dossiers, dont le foulard par exemple, la réaction, quelle qu’elle soit, vaut mieux que le silence apparenté au mépris. Si, en plus, le gotha politique court les mondanités des Israélites parce que cela fait bien au niveau de l’électorat, comme Marine le Pen en a administré la preuve récemment, d’autres groupes religieux peuvent s’estimer lésés, profanés. D’où la recherche de nouvelles solidarités de populations en butte à des politiques plus sensibles au fait hébreu que multireligieux dont les axes pourraient tourner, entre autres, autour de la cohésion sociale avec le triptyque égalité des chances, mobilisation en faveur de l’emploi, en particulier pour les jeunes, droit au logement, mais une recherche qui exclut désormais l’autorité, force publique à laquelle il faut opposer la force de l’exclusion sociale, forme "extasiée" du sociologue.

Cette position vient en droite ligne d’une cohérence d’ensemble qui avait fait son succès en avril 2002 autour du thème générique de la sécurité, succès à l’issue duquel le président Chirac s’est refait un nouveau mandat. Sarkozy succombe à la même psychose alors que la France aspire à une nouvelle forme de cohésion, sous les apparences d’une lutte réelle contre la délinquance par une occupation physique et mentale des jeunes en particulier, afin de retrouver le fil social. Alors que le politique recherche la sécurité publique, surtout dans des zones exclues du développement, le Français réfléchit sur la solidarité, c’est-à -dire la sécurité morale, spirituelle, matérielle,...

Sous cet éclairage, certaines filières identifient des possibilités d’emplois dans les secteurs de l’Éducation et de la sécurité des populations, dans le cadre de la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes, d’une part, de l’animation culturelle, de l’autre.

Devant les inégalités sociales et la mise à l’écart de populations sous-représentées en effet, les nouvelles niches à mettre en application ne devraient nécessiter aucune qualification spéciale autre que celle d’être utile à la communauté et un fort sentiment d’appartenance à un ensemble vivant., évolué. Or, le niveau et le réflexe politique ne veulent rien comprendre quant à l’emploi d’un jeune portant sa casquette à l’envers.

Il s’agit en effet de procéder à un maillage plus serré des collectivités et d’offrir certains services à la collectivité, in situ, i.e en appelant à la collaboration de jeunes désoeuvrés des villes et autres grandes banlieues.

Ces propositions devraient responsabiliser les concernés en ce qu’elles les rendraient plus conscients de la nécessité de resserrer le lien social autour d’eux, voie vers le respect des institutions et la réification de l’ordre social, une fois les problèmes immédiats de contingentement réglés grâce à l’appui de l’État et de ses structures décentralisées. Au surplus, elles lueur donneraient une idée plus aiguë de leurs responsabilités quant à propre devenir par la recherche et la mise en application assistée de projets viables financés par l’argent public qui aurait pu servir plus utilement sans doute ailleurs, notamment le logement social.

Pathé MBODJE
M. Sc, Journaliste, sociologue
Dakar, Sénégal
site : www.pathembodje.com
blog : http://koccbarmafall.skyrock.com


NOTES

1- Max Weber : "L’Ethique Protestante et l’Esprit du Capitalisme", 1904-1905.

2-Politis : Les Égyptiens, Obama et Israël, publié le vendredi 11 février 2011

3- a) La loi de séparation des Églises et de l’État est un événement fondateur de la société française. Adoptée à l’initiative du député socialiste Aristide Briand le 9 décembre 1905, qui prend parti en faveur d’une laïcité sans excès, elle est avant tout l’achèvement d’un affrontement violent qui a duré presque vingt-cinq ans et qui a opposé deux visions de la France : la France cléricale favorable au concordat et la France républicaine et laïque. Elle remplace le régime du concordat de 1801, qui est toujours en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques.

b)-La laïcité française signifie le non-assujettissement du politique au religieux et implique la reconnaissance d’un pluralisme religieux et la neutralité de l’Etat vis-à -vis des différents groupes religieux. On considère habituellement la laïcisation de l’Etat français acquise lors de la promulgation de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905. Toutefois, nous allons voir qu’elle repose en fait sur un édifice historique et juridique beaucoup plus complexe. La loi de Séparation n’est pas « tombée du ciel » en 1905, mais elle est le fruit d’une longue histoire, que l’on peut aisément faire remonter au XVe siècle. De même, tout n’est pas acquis avec cette loi ; elle n’est qu’un jalon, important certes, mais ouvrant la voie à une plus grande institutionnalisation de la laïcité.

c) Un article de Christ-Roi relevé sur le net précise que "la loi de 1905 n’a permis

· ni "la liberté de religion et de culte des personnes et des communautés garanti par l’État"

· ni "le droit d’organiser chaque Église suivant son droit propre"
puisqu’elle a voulu subvertir le "droit propre" de l’Église en imposant la constitution d’ "associations cultuelles."

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