La loi sur la famille : avancer en reculant

Il paraît que 720 000 familles recomposées, que des enfants placés, des candidats à l'adoption, des partisans d'une réforme de la filiation, ceux nés sous X à la recherche de leur origine, attendaient impatiemment la loi sur la famille.
Ils sont passés par pertes et profits en attendant un hypothétique printemps 2015.

Le pouvoir n’a pas voulu entendre l’avertissement de la puissante Fédération LGBT qui, elle, se bat ouvertement pour la PMA : donner satisfaction à ceux qui manifestent ne lui donnera aucune voix, alors qu’électoralement « il a tout à perdre de celles et ceux à qui il refuse de nouveaux droits ».

Comme LGBT n’avait pas de candidat(e) portant son étiquette à la Présidentielle, nul ne peut savoir si elle a réellement fait l’élection de F. Hollande ni si ce nouvel épisode burlesque pèsera d’un quelconque poids dans les urnes.

La réalité veut que la PMA (a minima) aurait dû passer avec la loi sur le mariage ; que la rue qui a perdu ce « match » (de Mme Dominique Bartinotti, Ministre de la famille, quand elle y croyait encore, mais aujourd’hui cruellement réduite au silence par la décision présidentielle : « on ne va pas rejouer le match ») a conduit les responsables à la prudence devant les velléités de députés verts et socialistes prêts à mettre la PMA en amendement à la loi sur la famille.

Bon. Après tout une reculade de plus au palmarès de ceux que nous (enfin, certains d’entre nous) avons portés aux responsabilités, ce n’est peut-être pas grave ; à l’heure où ce sont des bourgeois (pas tous, mais assez pour que cela se remarque) qui occupent la rue, des petits salariés (pas tous, mais vraiment beaucoup trop) qui votent pour le Front national, et des forces (?) de gauche qui défendent des réformes sociétales inspirées d’une philosophie (qui n’est pas une théorie mais une « étude », étymologiquement) néo-libérale.

Sur ce point, les démonstrations ne manquent pas pour qui peut les lire.

Il faut d’ailleurs préciser ici que le débat n’a pas grand sens ; car dans d’autres pays modernes et avancés la PMA se pratique déjà et, en allant un peu plus loin, la GPA est possible. Il s’agirait simplement, par commodité, d’éviter le déplacement aux intéressées, voire de démocratiser la pratique (les gens du peuple en ont un tel besoin, d’urgence !) si le symbolique ne pointait le bout de son nez une fois de plus dans cette affaire.

Symbolique, oui : la PMA pour tou(te)s (et la GPA dans les valises par souci d’égalité entre couples homosexuels), et vous êtes de gauche, sinon vous n’êtes qu’un suppôt des affreux « réacs ».

Essayons, pour conclure, de passer aux choses un peu plus sérieuses et de donner un point de vue qui, pour être rude, ne demande pourtant pas, pour être saisi, d’avoir fait des études.

Rêve déçu pour rêve déçu au cruel contact de la réalité, allons-y : si un large mouvement populaire d’inspiration progressiste (mené par des dirigeants responsables, compétents et déterminés qui ont sa confiance, et disposant de cadres prêts à prendre la relève, ce qui fait beaucoup de si) s’affirmait ne serait-ce que dans cette revendication, mais avec suffisamment de puissance pour faire basculer la conduite générale de la France dans une lutte à mort contre les forces qui président actuellement à son destin, alors oui, je serais pour la PMA pour tous.

Car il faudrait alors fermer les yeux sur le caractère de la concession consentie, minuscule, par rapport à la grandeur du dessein.

Or, en ces temps de grande misère à venir, prévisible, voire inconcevable, et pour rester solidaire, il faut tenir bon contre la droite en serrant les rangs (et en grinçant des dents), en défendant des lois qui veulent inscrire dans les mœurs la liberté selon le néo-libéralisme.

Et c’est bien dans l’ordre des choses : celui du moonwalk.

COMMENTAIRES  

08/02/2014 16:17 par John V. Doe

LGBT, ça je sais : Lesbienne, Gay, Bi et Transexuels. Mais alors la GPA et la PMA ????
Du coup, c’est tout l’article qui devient incompréhensible et donc inutile.

C’est, notamment, ce genre de basique faute d’écriture qui montre que l’article est écrit par un convaincu, pour les convaincus. Manque de bol : c’est les autres, les non-spécialistes, qu’il faudrait informer si l’on veut faire bouger les choses à ce sujet :-(
Mais est-ce ce qui intéresse l’auteur ou avait-il juste besoin d’une carte de visite pour son propre milieu ?

08/02/2014 16:26 par legrandsoir

PMA : procréation médicalement assistée
GPA : gestation pour autrui

On en a parlé dans tous les médias, grosse manif, le gouvernement qui recule, etc, etc.
Non ? Rien ?

14/02/2014 19:38 par Tuxedo

Cet article est confus, on ne saisit pas correctement le propos, il est cousu d’implicites incompréhensibles et non argumentés dont on assomme à moitié le lecteur sans lui donner les présupposés qui ont conduit à de tels jugements lapidaires.

Qu’est-ce donc que cette « philosophie (qui n’est pas une théorie mais une « étude », étymologiquement) néo-libérale. » est-ce les études de genre dont vous parlez de cette manière ?

Si c’est ça, permettez-moi d’apporter quelques précisions, le genre finalement n’est rien d’autre que la mise à jour des deux classes sociales de sexe qui sont en luttes, la classe sociale des hommes et la classe sociale des femmes. La domination d’une classe sur l’autre est tout à fait visible tout le temps, partout, que ce soit dans la vie quotidienne, dans la presse, dans l’art et la culture et en politique. Des exempleshttp://www.dailymotion.com/video/x1...

Le genre n’est que le mot utilisé pour dire, classe sociale de sexe. Lorsque l’on étudie le genre, quelque soit la discipline concernée, la psychologie, la sociologie, l’histoire etc. on se contente de reprendre la méthodologie usuelle et acceptée dans la discipline et de l’appliquée sur l’objet d’étude genre.
En fait, au lieu de ne regarder que les hommes et de généraliser à partir d’eux seuls en transformant leur expérience en "l’universel", on regarde aussi les femmes, et on compare les différences que l’on observe entre les destins de ses deux classes. Et on cherche les raisons des disparités observées, on cherche des raisons sociales et non pas biologisantes.
Par exemple les études de genre, en faisant de simples études statistiques, ont pu mettre à jour le phénomène d’escalier inversé. Ce phénomène bien connu en sciences sociales, montre que le mariage est synonyme pour les hommes de réussite sociale et financière, tandis que pour les femmes c’est l’inverse. Les célibataires hommes réussissent moins bien leur vie professionnelle et financière que les hommes mariés, tandis que pour les femmes, c’est l’inverse.
Ce sont les études sur le genre qui ont permis de mettre à jour la division sexuelle du travail, parce que non les femmes ne sont pas moins bonnes en sciences ce qui expliqueraient qu’elles sont bien plus souvent caissières que ces messieurs etc.
Les études sur le genre qui sont au départ les études féministes dans la droite ligne de Simone de Beauvoir et d’intellectuels français classés à gauche comme Foucault, Barthes, Derrida, parmi d’autres et sont donc tout sauf "néo-libérale".

Le genre se base sur l’idée de Beauvoir que "on ne naît pas femme, on le devient", c’est à dire que le féminin, et la féminité et même la catégorie femme sont des construits sociaux, des concepts qui n’existent pas biologiquement. Les significations culturelles que l’on associe aux femmes ne sont pas "naturelles". Sinon d’ailleurs elles n’auraient pas besoin d’être acquises par l’apprentissage quand ce n’est pas par le dressage et la violence.

Ensuite il y a des féministes matérialistes et marxistes, par exemple, Christine Delphy qui a en tant que sociologue, étudié et mis à jour les mécanismes de la domination masculine, mécanismes qui passent par l’appropriation du capital. Au niveau mondial, seul 1% de la propriété est détenue par des femmes. Quel autre "minorité" est autant lésée ? à peu près la moitié de la population mondiale, possède 1% du monde.

Les études de genre qui dévoilent ce genre de vilaines réalités sont tout sauf néo-libérales, elles sont une bouffée d’air frais pour les femmes.

De plus, la fédération LGBT n’est pas "puissante", ça se saurait, et elle aurait déjà obtenue tout ce qu’elle souhaitait (vous êtes en plein fantasme). Ils ont demandé à pouvoir se marier depuis quoi, 40 ans ? songez que la fédération des chasseurs a exigé de posséder des armes mortelles et déplore tous les ans des "accidents de chasse" avec morts à la clef et que cela ne les empêche pas de faire la loi sur les élus, alors la puissance de la fédération LGBT ...

La PMA est autorisée pour les couples hétérosexuels, alors soit vous considérez que c’est un caprice et que s’ils ne peuvent pas faire d’enfants tant pis pour eux, et dans ces cas là on l’interdit, soit vous considérez que c’est un droit et on ne voit pas pourquoi les femmes célibataires ou les femmes en couple avec d’autres femmes n’auraient pas la possibilité elles aussi d’y accéder. A moins que vous pensiez que les couples hétérosexuels sont plus méritants et auraient donc un privilège que l’on ne donnerait pas aux autres, parce qu’ils ne couchent pas avec les bonnes personnes ?

Enfin, il y a des positions partagées au sein de la fédération LGBT et tout le monde n’est pas pour la GPA, alors que tout le monde est pour la PMA et cela s’explique et se justifie, mais de cela vous ne semblez pas au courant, d’ailleurs permettez-moi de mettre en doute votre maîtrise du dossier.

Je ne comprends pas où vous voulez en venir avec vos "tortillage de derrière" vous êtes pour ou contre la loi sur la famille, vous êtes pour ou contre les études sur le genre et la lutte contre les stéréotypes, vous êtes pour ou contre la PMA, et la GPA, pour ou contre ?
L’égalité femme-homme vous trouvez que c’est néo-libérale, pas une priorité, secondaire, pas vraiment un enjeu pour la gauche, je ne comprends pas finalement ce que vous en pensez. Et honnêtement je ne comprends pas l’intérêt de votre contribution, il n’y a pas d’information, il n’y a pas non plus d’argumentation à proprement parler, on est dans le brouillard, vous utilisez des métaphores bizarres, vous jargonnez légèrement vous vous référez à "des démonstrations" qui ne "manquent pas" hypothétiques, en tout cas, ces démonstrations nombreuses ne sont pas référencées. Elles existent, on doit vous croire sur parole sans doute ? Vous ne définissez même pas clairement ce que ces démonstrations sont censées démontrées. On ne comprend pas vraiment où vous voulez en venir.

La vie est simple si on le la complique pas.
Moi c’est facile, ce gouvernement qui se prétend de gauche est en fait de droite, c’est moche c’est très moche, mais on ne me reprendra pas à voter pour eux. Cependant, il faudra au moins reconnaître que sur le plan sociétale ils auront fait quelques choses biens, notamment le mariage pour tous et la loi sur la prostitution (dont on verra comment elle va être appliquée) mais ils reculent maintenant devant les fanatiques chrétiens d’extrême droite. Et ça, comme le reste, ne leur sera pas pardonné. Mais de toute façon soyons juste, s’ils ne reculaient pas là-dessus, ça n’aurait pas suffit à racheter toutes les trahisons précédentes.

Sinon, une explication parmi tant d’autres sur le concept de genre. http://uneheuredepeine.blogspot.fr/...

20/02/2014 19:01 par AristippeO

Bravo Tuxedo pour ce brillant contre article !

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