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Mélenchon et la haine des médias contre lui

Le coup monté du « service public » contre la « France Insoumise »

C’est une des énigmes dont je n’ai pas la clef. Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ? Je veux dire jusqu’à ce niveau où des personnes qui se disent « journalistes » finissent par n’avoir aucune honte à tomber dans des méthodes dont ils savent qu’ils ne ressortiront pas eux-mêmes indemnes.

Nous subissons un bashing quotidien depuis six mois pleins. Il y a toujours une histoire contre nous en cours. Et à côté de cela, il y a aussi plusieurs tweets par jour de plusieurs bonzes du journalisme plus ou moins en détresse de notoriété, les agents des communautés qui débitent leurs éléments de langage, l’extrême droite et ainsi de suite. Tant de monde se bouscule au portillon pour nous salir ! Sans compter les humiliations et les mépris dont nous accablent les chapelles de la toute « petite gôche ».

De cela, voyons le bon côté. En six mois de bashing ininterrompu, j’ai beaucoup appris sur l’art de la guerre politique sous un déluge de cette nature. Et je ne suis pas seul. Nous sommes devenus plus forts, plus expérimentés. Nous maitrisons mieux les temps de réponse à une attaque. Nous parons mieux les coups notamment sur le plan psychologique. Encore que tout le monde n’y arrive pas aussi bien, c’est vrai. Nous avons appris comment porter plainte, demander beaucoup, jusque contre les tweets. Nous savons mieux ne pas répondre souvent, laisser filer et ne pas nous laisser submerger par la haine qui est toujours une victoire de l’ennemi. Nous nous améliorons : notre capacité à rejeter tout ce qui vient de la caste médiatique est plus profond et mur. Quand, le lendemain de l’émission ONPC avec Quatennens, « France info » ne « retient » que l’échange sur le Venezuelaaaaa, après avoir bien ri, on reconnait la main à l’œuvre. Dommage qu’on n’ait pas parlé du papier hygiénique dans ce pays.

Tout cela ne nous fait donc pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de la lutte pour le pouvoir. Les neufs milliardaires payent cher pour qu’une armée de plumes et de lecteurs de prompteurs jaspinent dans les micros les derniers ragots qui peuvent être dégainés. L’ampleur de la décomposition morale et professionnelle de ce milieu a même mis à notre disposition un large réseau d’informateurs dans la place. Car les mœurs délétères des principales salles de rédactions rendent aussi l’atmosphère irrespirable en interne. Tout le monde n’est pas prêt à tout. Ça balance grave, comme ils disent ! Surtout au « service public de l’information » considéré comme une « honte nationale » par le président de la République Macron.

Si la motivation personnelle des gens qui acceptent une aussi basse besogne m’échappe, le sens de la manœuvre est lui bien clair. Tout cela n’arrive pas autrement que comme un épisode à l’intérieur d’une bataille globale. La semaine passée témoignait d’une situation particulière. Le pouvoir et ses soutiens médiatiques entraient en panique. L’indépassable roi du monde, le président de la République, pourtant encensé à longueur de journée, a sombré dans les sondages. Le plus bas niveau depuis le début de la cinquième République à époque comparable. La meute, avec ou sans coup de fil des chefs suprêmes, se mit en mouvement sur une ligne d’offensive à front de bœuf : « Notre premier de cordée va mal. Tapons sur les premiers de banc adverses » ! Le JDD, messe du dimanche du macronisme, décrit en toutes lettres la manœuvre contre la FI : « ils auraient pu avoir un boulevard mais ils ont échoué ». Et ce parce qu’ils ont butté sur un « nid de poule » : des soupçons de surfacturation lors de la dernière campagne présidentielle évoqués cette semaine sur « France Info ». Et voilà toute la manœuvre mise en mots.

De son côté, l’opposition de droite et nous avons pris de plein fouet deux « révélations » qui étaient de purs montages. Des rentre-dedans qui, bien sûr, ont leur impact immédiat de salissure. Et de panique à bord. C’est incontestablement efficace sur la sphère la plus vulnérable de chaque camp, les esprits impressionnables, les moutons de Panurge que la peur du loup fait sauter dans le vide. Mais le fond est stupide. Car les esprits construits voient vite les ficelles et leur endurance au feu d’insultes s’accroît en même temps que la haine des manipulateurs médiatiques. Je tire beaucoup d’autres conclusions de cet épisode. Mais je viens d’abord sur le tableau d’ensemble.

Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique. « L’affaire » est ridicule : trois phrases volées dans une conférence. Mais « l’affaire » a tenu cinq jours de médias. Sans aucun contenu, l’opération est destinée à empêcher la droite de se regrouper autour de son parti traditionnel au moment où l’opération « Macron chef de toutes les droites » a du plomb dans l’aile du fait des sondages. On sent que cette équipe Wauquiez n’est pas encore rodée. Elle a eu du mal à trouver la réplique aux seaux de boue. Mais elle a fini par trouver son registre. Et les rangs se sont reformés. La salve est de mauvaise qualité. Elle fonctionne donc comme un vaccin pour la nouvelle direction de la droite.

Déjà, Wauquiez a appris l’essentiel : ne pas reculer. Et même prendre appui sur l’effet voulu par la pauvre cloche de journaliste à la manœuvre. En effet, la plupart d’entre eux ne connaissent de l’art du combat que les méthodes des coups tordus des salles de rédaction. Ils ne savent rien de la façon avec laquelle se construit l’opinion populaire qui nous intéresse. Leur culture de classe les handicape. Dans l’épisode des « écoutes aux portes », Wauquiez a fortifié son autorité et s’est débarrassé d’une nouvelle poignée de traitres. De son point de vue il s’est renforcé. Autant de tireurs dans le dos de moins pour le prochain épisode.

Mais la leçon reste. Dorénavant, on ne peut plus nulle part parler librement. La presse est ainsi la première ennemie de la liberté d’expression qui ne se confond pas avec la liberté de « tout répéter » ni avec le délire névrotique de la transparence absolue que réclament les médias (et qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes).

Mais le fondamental est que, petit à petit, la scène politique à droite retourne à sa configuration ancienne RPR/UDF. D’un côté la droite de toujours, les bourgeois flanqués de petit bourgeois qui s’y croient. De l’autre le marais avec Macron. Mais encore faut-il qu’il en reste le roi. La spécialité du « centre » est l’émiettement et la guerre des chefs. Et l’opportunisme électoral… Ils se débanderont au premier coup de canon électoral tiré au but. Ici, les partielles jouent le rôle de tirs d’essai. Les LR ont gagné, les macronistes ont perdu. Et rien d’autre ne peut compter que la réalité.

Quant à nous, nous avons dû subir « l’affaire des comptes de campagne ». Un pur coup monté. En première ligne : France inter, France info et le « service enquête de radio France », nom pompeux pour une équipe de bras cassés, une sorte de CIA médiatique vouée à propager les dénonciations, même pas très anonyme dans notre cas et à organiser des « coups » déstabilisateurs. Selon des sources internes, le coup est parti d’une commande de la hiérarchie. Au demeurant, le service ne rend de compte qu’à ce niveau. Selon certaines sources que je veux protéger, en ce moment, les agents traitants du service vivent une certaine ambiance qui leur interdit de dire non.

Au cas précis, la demande ne coûtait pas trop de travail. Il n’était pas question pour eux d’examiner les 52 cartons de factures que nous avons remis à la commission. Il s’agissait seulement de reprendre les notes données par le rapporteur démissionnaire de la commission. Aucune « enquête » ni « investigation » comme ces Rouletabille voudraient le faire croire. Juste du copié collé. Nous pouvons en parler en connaissance de cause. La veille, les « enquêteurs » nous avaient envoyé une liste de « questions » suivant la technique désormais rodée de ce genre d’offensive. Trois pages sur un mode d’insinuations infamantes, juste destinées à pouvoir écrire « n’a pas souhaité répondre » et pour se donner bonne conscience. Les trois pages de questions sont des copiés-collés du document du dénonciateur dont nous avons aussi possession.

Donc, le 22 février au matin, l’info numéro un, l’ouverture du journal de « France Inter », le premier évènement dans le monde, c’étaient nos comptes de campagne présidentielle. Ce jour-là on aurait pu annoncer que la neutralité du net est finie aux USA à partir du lendemain. Ou la fin du procès en appel de Jérôme Cahuzac. Ou que le gouvernement supprime une prime d’activité pour les handicapés. Ou bien que l’on venait de trouver des traces d’OGM dans les aliments d’animaux d’élevage. Ou que le Sénat proposait un texte pour encadrer les écoles libres hors contrat. Et peut-être même qu’une manifestation monstre était en cours en Argentine contre le gouvernement libéral reçu il y a peu en grand pompe par Macron. Mais j’admets que ce n’était pas le moment pour France Inter d’apprendre à ses auditeurs que le magazine satirique allemand « Titanic » venait de révéler la veille que le grand journal « Bild » était pris la main dans le sac pour une affaire montée de toute pièce avec des faux. Contre un leadeur politique, Kevin Kuhnert, le leader de la jeunesse du SPD qui combat la formation de la grande coalition de Merkel et du PS allemand. Comment ! une affaire montée de toutes pièces par un grand média avec des faux ! Ce n’est pas en France qu’on verrait ça !

Signez la pétition pour la création d’un Conseil de déontologie du journalisme.

Je ne crois pas à la dignité personnelle des gens qui montent de telles opérations. Il ne sert donc à rien d’essayer de les convaincre de quoi que ce soit. Je le dis d’autant plus volontiers que j’ai longtemps

cru et agi comme si on pouvait les convaincre d’une erreur de leur part. C’est absurde. Leur pouvoir est sans recours. C’est le dernier pouvoir absolu du pays, sans contrepoids ni contre-pouvoir. Il s’agit d’une pure caste hors des droits communs de la démocratie. Ce n’est pas pour rien qu’ils ne veulent pas d’un « conseil déontologique des médias » comme le propose ma pétition ! Ils ne peuvent pas changer. Leur métier c’est d’empêcher les autres de penser et de les maintenir en rang dans le troupeau. Pour cela les milliardaires ont acheté presque tous les médias et le gouvernement donne chaque année des millions « d’aide à la presse ». Répondre, c’est d’ailleurs ce qu’ils espèrent parfois pour faire « vivre » leur angle d’attaque. Certains n’attendent que cela pour faire exister l’inexistant. Ainsi quand « France Inter » nous sollicite pour venir « répondre » sur « le plateau du 13 heures » à leur attaque du matin 8 heures ! Encore une grosse manipulation. Car c’était leur manière de « créer l’affaire », avec notre participation évidemment. De l’intérieur on nous prévint aussitôt. Personne n’est donc allé faire la chair à canon sur ce plateau.

Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. À chaque attaque, sa réplique particulière. Beaucoup d’amis n’ont pas encore compris que nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le « parti médiatique ». Lui seul mène bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux. Ce ne sont pas les autres militants politiques, ceux des autres partis. Ils sont inexistants sur le terrain et restent à portée de polémique. Le parti médiatique, je l’ai dit, est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres « émetteurs » de pensée : parti, syndicat, autorité morale de quelque nature qu’elle soit. Tout est bon alors pour atteindre ce but. Tout. C’est un pur effet de système. Le moindre journal comporte au moins chaque jour une « révélation », incontrôlable, destinée à salir quelqu’un vivant ou mort. La méthode est ample. Pas un jour une information qui donne la pêche, rend confiant dans l’humanité, fait croire au futur. La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste.

Au cas de cette histoire tordue de « compte de campagne » faisons pour nos lecteurs la contre-épreuve de notre démonstration. Car qui le voudrait pourrait se poser les questions qui sautent à l’œil. Puisque que nos comptes de campagne sont validés, où est le problème ? Les sommes non remboursées ne sont pas litigieuses. Nous avons tout déclaré, tout jusque dans les détails pour éviter d’être invalidés comme dans l’affaire Bygmalion et comme vient de l’être ce député du Tarn accusé d’avoir sous-évalué ses dépenses. Les non-remboursements sont de la libre appréciation de la commission. C’est même son second objet après la vérification de la régularité des comptes et de leur non dépassement du plafond.

Mais si on s’interroge sur elles, pourquoi seulement les nôtres ? Si on parle des salaires et des contrats de nos employés dans la campagne, pourquoi jamais ceux des autres ? Pourquoi n’y en a-t-il pas une ligne nulle part ? Comment expliquer les écarts de coûts de campagne ? C’est-à-dire comment expliquer que neuf mois ou trois mois de campagne coûtent davantage que quinze mois ? S’il s’agissait d’informer sur les comptes de campagne, ces questions seraient traitées. Mais il ne s’agit pas d’information. Juste de bourrage de crâne et de dénigrements. Que les naïfs nous fassent l’amitié d’aller gémir plus loin et de ne pas nous retenir les bras pendant que nous rendons les coups.

Jean-Luc MELENCHON (extrait de : https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous/

 https://melenchon.fr/2018/02/26/la-semaine-ou-macron-devisse-bain-de-boue-pour-tous/
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COMMENTAIRES  

06/03/2018 19:32 par triaire

Bravo M Mélenchon .Il faut répondre à cette meute comme vous le faites .Ils sont laids, ils sont sales, ils sont vendus .Et à la fin, c’est nous qu’on va gagner !

06/03/2018 20:22 par Geb.

Bien !!!

Le discours commence à me plaire. C’est du "genre" qu’on aime diffuser et commenter alentour.

Et on va pas s’en priver.

06/03/2018 20:44 par CN46400

Une néo tête de gondole de la bourgeoisie voulait détourner, un instant durant, sur sa personne la lumière que les médias de la bourgeoisie braquent en permanence sur Macron, il a fait les gestes adéquats, il a atteint 100% de l’objectif. Et même un peu plus puisqu’il a, cerise sur le gâteau, décroché la compassion de Mélenchon !

06/03/2018 21:07 par irae

Par contre on aura tout entendu des merdias pour se victimiser avec en tête de gondole jj bourrin rmc et bfntv qui n’a pas hésité à faire un rapprochement osé par juxtaposition entre les journalistes (une maltaise et l’autre j’ai oublé) assassinés et la réflexion de JLM soigneusement extraite (au scalpel chirurgical) d’un long blog. Même chose du coté de fr5 (le service public au service des puissants) sans bien entendu le moindre contradicteur. C’est vrai que vu la haute maîtrise de la langue française parmi les dieux journalistiques tous les termes se valent. Ainsi entendu par 2 fois sur france info (oui vous savez le service public) ils ont battu en retraite, sans oublier que les grévistes sont des chiens qui grognent tandis que jlm lui éructe. D’ailleurs selon anna cabana du même bfntv, la bribri à son manu est une épouse exemplaire d’avoir abandonné son exmploi pour se consacrer à la carrière de son pioupiou. C’est beau la place des femmes dans la société neolibérale dont les valeurs sont chantées à longueur de jités.
Après devoir employer la périphrase "exposé contre son gré à une concentration de vapeurs toxiques" pour éviter le point godwin en parlant des manifestants gazés (merci au délicieux harceleur sexuel de lcp), il ne lui reste plus qu’a parler des "demi dieux vivants injustement poursuivis par la vindicte populaire alors que leur gracieuse splendeur les met au-dessus de toute critique"

07/03/2018 07:40 par calame julia

Tiens, un proche m’a fait remarquer que pendant le Salon de l’Agriculture,
un sondage avait été effectué demandant qui, d’après les agriculteurs,
se préoccupait le plus (ou le mieux) de leur situation.
C’est J.-L. Mélenchon qui est arrivé en tête.

07/03/2018 10:06 par Candide

Comment se fait-il qu’on n’a pas encore un commentaire d’un troll de l’UPR demandant qu’on sorte de l’Europe ?

07/03/2018 10:27 par Assimbonanga

Hier j’ai envoyé sur le blog à Mélenchon un commentaire faisant observer que le Venezuela est en possession d’une ASSEMBLÉE CONSTITUANTE, et que des COMMUNES autonomes émergent de partout sur le territoire et que des paysans persécutés par des propriétaires fonciers peuvent obtenir le soutien du gouvernement. Commentaire non publié. Le webmestre fait le ménage. Ce matin, je rajoute qu’au Venezuela, ils ont au parlement une majorité d’opposition alors qu’en France Macron dicte sa loi aux députés sans retenir le moindre amendement ce qui fait du Venezuela un pays plus démocratique que la France... Je doute que le webmestre laisse passer.
Si vous voulez essayer ! Même si ça ne passe pas, c’est une poussée que nous pouvons exercer. Moi je lui dis : ayons le courage de nos opinions ! Toutes façons, pendant que Jean-Luc était en Guyane, c’est nous qui prenions le torrent de purin sur la tête... Alors, perdu pour perdu, autant se payer le luxe de la Vérité.

07/03/2018 14:26 par J.J.

Pourquoi nous haïssent-ils à ce point ?
Parcequ’ils ont peur, tout simplement.

07/03/2018 15:44 par Laurent

" Seront contre nous, les hommes de lettre et de diverses autorités qui subordonnent leur croyance aux préjugés du populaires.
Nous combattront aussi, les mercenaires et les parasites de la presse qui prostituent la puissance plus que royale de celle-ci et qui déshonorent une noble profession : ils trouveront aisé de tourner en dérision des choses trop élevées pour leur état d’âme, car, pour eux, la valeur d’un alinéa est supérieure à celle de la sincérité. Quelques uns nous critiqueront honnêtement ; d’autres le feront par snobisme. Mais nous avons foi en l’avenir.....Or c’est pour un avenir meilleur que nous luttons...."
H P Blavatsky1877

07/03/2018 22:34 par alain harrison

Bonjour.

Je retiens ce passage de l’article.

« « d’empêcher les autres de penser et de les maintenir en rang dans le troupeau. Pour cela les milliardaires ont acheté presque tous les médias et le gouvernement donne chaque année des millions « d’aide à la presse ». Répondre, c’est d’ailleurs ce qu’ils espèrent parfois pour faire « vivre » leur angle d’attaque. Certains n’attendent que cela pour faire exister l’inexistant. Ainsi quand « France Inter » nous sollicite pour venir « répondre » sur « le plateau du 13 heures » à leur attaque du matin 8 heures ! Encore une grosse manipulation. Car c’était leur manière de « créer l’affaire », avec notre participation évidemment. De l’intérieur on nous prévint aussitôt. Personne n’est donc allé faire la chair à canon sur ce plateau.
Si la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine, elle ne doit pas nous empêcher de réfléchir et de penser notre rapport à eux comme une question qui doit se traiter rationnellement dans les termes d’un combat. À chaque attaque, sa réplique particulière. Beaucoup d’amis n’ont pas encore compris que nous n’avons pas d’autre adversaire concret que le « parti médiatique ». Lui seul mène bataille sur le terrain, en inoculant chaque jour la drogue dans les cerveaux. Ce ne sont pas les autres militants politiques, ceux des autres partis. Ils sont inexistants sur le terrain et restent à portée de polémique. Le parti médiatique, je l’ai dit, est sans recours. Sa condition de survie est de le rester. D’ailleurs, le but du parti médiatique est de détruire tous les autres « émetteurs » de pensée : parti, syndicat, autorité morale de quelque nature qu’elle soit. Tout est bon alors pour atteindre ce but. Tout. C’est un pur effet de système. Le moindre journal comporte au moins chaque jour une « révélation », incontrôlable, destinée à salir quelqu’un vivant ou mort. La méthode est ample. Pas un jour une information qui donne la pêche, rend confiant dans l’humanité, fait croire au futur. La peur et le dégoût comme nourriture quotidienne, c’est le terreau du pouvoir médiatique qui vous « révèle » ce que personne ne veut que vous sachiez. Le pouvoir médiatique est d’essence complotiste. » »

Excellent compte rendu du pouvoir médiatique qui façonne la conscience (des masses, contrôler la classe moyenne) qui se dépolitise. Ainsi le néo-con-libéralisme devient invisible à travers la nouvelle PUB : ni de gauche ni de droite versus les extrêmes qui tend à lier le fascisme en particulier et la gauche en générale. Un amalgame qui confond toute manifestation, même humaniste, qui proteste et dénonce les abus, avec les actions fascistes. Un amalgame poison qui infiltre les consciences de la population. C’est vraiment vicieux. Comment s’y retrouver ?
Je reviens sur cet article qui a mobilisé des penseurs (?), quels sont leur motivation ? Mais la médiatisation, elle, nous la connaissons dans son modus operandi, qui est de semer la confusion, et ça marche. Comment répondre adéquatement à ces attaques multiformes ?

Appel depuis le Venezuela aux anarchistes d’Amérique latine et du monde : La solidarité est beaucoup plus qu’une parole écrite
05 2017
La rédaction de El Libertario
« « En bref, voici résumé de ce que l’anarchisme local dit aujourd’hui.L’actuelle conjoncture met en évidence la nature fasciste du régime de Chavez - et sa séquence avec Maduro-, les gouvernements militaristes réactionnaires qui nous avons toujours dénoncé dans notre journalEl Libertario. Ce système a toujours été lié au crime, au trafic de drogue, au pillage, à la corruption, à la prison pour les opposants, aux tortures, aux disparitions en dehors de la gestion désastreuse au niveau économique, social, culturel et éthique. Chavez a réussi à impacter avec sonleadership messianique et charismatique financé par la hausse du prix du pétrole. Mais après sa mort et la fin de l’abondance, le soi-disant processus bolivarien s’est dégonflé car il étaitsoutenu par des bases faibles. Cette « révolution » a suivi la tradition rentière historique initiée au début du XXe siècle avec le dictateur Juan Vicente Gómez, poursuivie par le militaire Marcos Perez Jimenez, et qui ne cessa pas dans l’ultérieur régime démocratique représentatif. » »
http://periodicoellibertario.blogspot.ca/2017/05/appel-depuis-le-venezuela-aux.html

Cette description semble collé à la situation de la Colombie ?
OÙ sont les défenseurs (ONG et ci.... Amnistie inter... et ci.) des droits de tout et de rien ?

El Libertario fait mieux que.......
Comment préparer et initier un Printemps Arabe ?
Qui ou quel "groupe" peut faciliter ce Printemps ?
Qui sont les bayeurs de fond et chefs d’orchestre de ce Printemps ?
Tant attendu par qui ?

08/03/2018 00:38 par béotien 1er

Merci JLM pour cette bonne analyse.
A voir le dernier film de Spielberg sur ce qu’était le vrai journalisme il y a une trentaine d’année, avant que la finance n’y mette son nez. The Post, avec Tom Hanks et Meryll Streep.

08/03/2018 12:56 par AUBERT

J’ai lu CN 4860...
Une néo tête de gondole de la bourgeoisie voulait détourner, un instant durant, sur sa personne la lumière que les médias de la bourgeoisie braquent en permanence sur Macron, il a fait les gestes adéquats, il a atteint 100% de l’objectif. Et même un peu plus puisqu’il a, cerise sur le gâteau, décroché la compassion de Mélenchon !

Est ce que quelqu’un peut m’expliquer le sens profond ??? Au delà de "l’antimélenchonisme primaire de la première phrase, renvoyant à l’anti-communisme primaire d’un temps où le P.C.F comptait (et j’en faisais parti) . La seconde me laisse perplexe...Y a t-il un décodeur présent dans la salle ????

08/03/2018 22:00 par François

@ Aubert.

Je pense que cn 46400 parle de wauquiez quand il parle de susciter la compassion de JLM, mais il nous le confirmera peut être... ou pas.
Pour cn46400, je pense que c’est le hasard, JLM aurait aussi pu prendre pierre laurent comme exemple de tête de turc des médias...
Ah non, correction, finalement, Pierre Laurent, c’est peut être pas le bon exemple :o).

09/03/2018 07:52 par Xiao Pignouf

@AUBERT, oui, CN46400 parle bien de Wauquiez comme le produit que la bourgeoisie veut nous vendre à moindre prix et qui a suscité la compassion de JLM. Ce qui, je dois l’admettre, m’a laissé perplexe vu que croire que le nouveau patron des Républicains est une victime du brouhaha médiatique sur sa personne, c’est tombé dans le panneau qu’il a lui même planté, ayant largement mis en scène ce simulacre de « révélations ».

Cela étant, CN46400 confirmera lui-même ce qu’il a voulu dire, si ce n’est pas déjà fait.

09/03/2018 10:34 par CN46400

@ tous les "Wauqiez-compatibles"
"Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique."
Qui a bien pu écrire cela sur LGS ?.......A quand des pansements pour Wauquiez ? Il est où le lien pour la pétition ?

09/03/2018 11:27 par Assimbonanga

C’est faire trop d’honneur à Wauquiez que d’en parler sur le blog le plus surveillé des médias. Wauquiez est un bourgeois carriériste type RPR (à l’époque où il a débuté). Il s’adapte au fur et à mesure. Dans l’effondrement des partis, il s’accroche aux branches, se plie aux moyens modernes de communication, buzz et cie. Mais ce qu’il inculque à ces élèves d’école de commerce, ce n’est ni plus ni moins que les ragots qui se disent dans les pots d’association de commerçants du Puy-en-Velay... J’espère que des parents auront retiré leur enfant de cette école qui invite de telles nullités intellectuelles. (Je ne me fais pas trop d’illusion à ce sujet, toutefois.)

09/03/2018 20:00 par francois

"Wauquiez s’est pris une lourde attaque globale du parti médiatique."
Qui a bien pu écrire cela sur LGS ?......
C’est JLM et alors ?
Vous avez un gros probleme de logique à y voir la moindre compassion.
Ou peut etre aveuglement, mauvaise fois, aversion pour tout ce qui vient d’une personne sur laquelle vous faites de toute evidence une fixation maladive.
Et indiquer de qui je pense que vous parlez fait maintenant de moi un wauquiez compatible !
Là c’est le dernier neurone actif qui commence à clignoter !

10/03/2018 08:49 par CN46400

@ François
L’opération Wauquiez peut se voir de deux manières :
 1 La bourgeoisie convoque son artillerie médiatique, une semaine durant, pour améliorer la notoriété d’un jeune poulain qui pourrait lui servir dans l’avenir plus ou moins proche, c’est mon point de vue !
 2 "Le parti médiatique" a attaqué "lourdement" "l’équipe Wauquiez" "qui n’est pas encore rodée" qui a dû "se débarrasser d’une poignée de traîtres", qui "a du mal à trouver la réplique aux seaux de boue" etc.. c’est le point de vue de JLM !
En fait JLM ne connaît plus la bourgeoisie, ni les prolos, il ne connaît que "le peuple", dont moi, JLM, Wauquiez, Macron etc... en sommes tous...

10/03/2018 12:37 par Assimbonanga

C’est marrant mais moi je trouve que Wauquiez n’a que ce qu’il mérite et en plus il en est content : on parle de lui. Tout ce qui compte c’est d’exister médiatiquement et c’est comme ça que la Le Pen a bâti sa carrière. De buzz en buzz, de scandales en scandales, sans rien de plus concret.
Bon enfin, peut-être que Jean-Luc a envie d’avoir un adversaire comme Wauquiez...

10/03/2018 18:30 par joel

macron a organisé l’espace politique qui lui convient:une grosse force centrale ; une extreme droite (qu’il faut sauver à tout prix, ce qui explique sa surexposition médiatique actuelle) afin d’affaiblir suffisamment la droite, et la France insoumise dont le sectarisme hystérique garantit macron sur le flan gauche pour tres longtemps (10% aux législatives, c’est à la fois peu et suffisant pour paralyser la gauche). Macron joue avec le pen et avec melenchon au vu et au su de chacun d’eux.

11/03/2018 08:16 par CN46400

@joel
"le gouvernement moderne est un comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière" (KM-1848) C’est la bourgeoisie qui gère ses médias, pas Macron qui préside, lui, le "comité"....

11/03/2018 09:30 par Assimbonanga

Salut Joël ! Alors ? Pouvez-vous confirmer ou démentir le salaire de Raquel Garrido que vous nous avez balancé tantôt ? C’est la moindre des choses quand on veut être crédible. L’honnêteté doit être démontrée. "Sectarisme hystérique", c’est rigolo. On a aussi de la suite dans les idées, certains sont têtus, voir buttés.

11/03/2018 13:26 par joel

Je confirme en effet le salaire de garrido ; il a été donné en son temps par des membres de la chaine qui l’a embauchée (pourquoi refuse t’elle de le donner elle même ?)
. Que Macron ne soit qu’un éxecutant, c’est évident ; c’est même pour cela qu’il lui importe de créer les conditions politiques les meilleures pour pouvoir aller au terme de son projet. Et ce meilleurs, c’est la situation que j’ai décrite.

12/03/2018 22:10 par AUBERT

« Peuple » ou « prolos » ???
Ainsi donc, ce qui fonderait le divorce serait sur le concept de « peuple » et son utilisation abusive et confuse par JLM…pouvant déboucher sur le risque réel de « populisme » qui rime avec fascisme…
Bien sur du Peuple on peut tirer tout ce qu’on veut et surtout son exploitation. Bien-sûr, derrière « peuple » on ne voit que des gens informes, sans « position de classe » élaborée…Celle du « prolétariat » bien sûr opposé de manière radicale à la « bourgeoisie » que, en d’autres temps, l’on pouvait reconnaitre à l’habit, de la redingote à la culotte, les Révolutionnaires n’en portant point, d’où l’appellation du « Peuple sans culottes ».

Des « sans culottes » révoltés, la loi Le Chapelier fera des prolétaires par l’interdiction des corporations, qui organisait le travail et fixait les soldes journalières, une forme de « code du travail » d’avant 1910…

Ainsi vont, au fil de l’eau, les mots qui cachent tant de maux… Alors JLM, Révolutionnaire « sans culotte » ou « social traitre » habillé ???

Sais-t’on ce que Robespierre a pu déclarer sur la question du peuple ???

“Je ne suis pas le défenseur du peuple. Je n’ai jamais prétendu à ce titre fastueux ; je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque a la prétention d’être quelque chose de plus.”
Maximilien de Robespierre

Mais ne parlons pas de ce « noble » roturier au nom en particules, pourtant tellement référencé dans les livres d’histoires du P.C.F…. ( Georges Lefebvre, Albert Soboul-Michel Vovelle).

Faut-il ici rappeler que K.Marx et son ami F.Engels n’étaient pas du « prolétariat ouvrier ». Marx était docteur en philosophie et cette situation de « classe sociale bourgeoise » ne l’a pas empêché d’épouser la cause du « prolétariat » et que sa femme Jenny, issue elle de la Noblesse, abandonna tous ses privilèges de classe.

Donc on peut naître dans la « classe bourgeoise » et par un mécanisme inconnu des équations du libéralisme se transmuter en Révolutionnaire…

Mais le « Peuple », Marx n’en parle pas et il se centre sur le « Prolétariat »…Fort bien. Mais faut-il rappeler qu’il se centre sur l’analyse critique du système d’exploitation, le Capitalisme et dont il perçoit que la ligne d’affrontement passe par l’entreprise, perçu comme organisant le système d’exploitation. Le « Prolétaire » est donc d’abord celui qui est exploité à l’entreprise produisant la plus-value du Capital, dont le seul objet est l’accumulation : « Accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes » K.Marx.

Mais alors les « chômeurs » font-ils parti du prolétariat ???? Si l’on s’en tient au lexique, non, puisqu’ils ne produisent aucune plus-value…Alors sont-ils bourgeois ? Ne possédant aucun moyen de production, ils ne sont donc ni « prolétaires » ni « bourgeois » alors que sont-ils ???

Marx parle alors d’un concept dont on ne parle plus, y compris au P.C.F, celui « d’armée industrielle de réserve » Ils sont en réserve du système d’exploitation et joue déjà la « variable d’ajustement » du profit…à l’image des chômeurs et précaires de notre temps.

Au-delà de la réflexion philosophique du concept, observons…
En 1949 Maurice Thorez écrit un livre au titre Mélenchonien…. « Fils du peuple »

Pire, en 1949 il écrit : « …si l’armée soviétique défendant la cause des peuples, la cause du socialisme, était amenée à pourchasser les agresseurs jusque sur notre sol, les travailleurs, le peuple de France pourrait-il se comporter envers l’armée soviétique autrement que les travailleurs, que les peuples de Pologne, de Roumanie, de Yougoslavie, etc. ? »

Où l’on voit que le socialisme ne vient qu’après le concept de peuple et que par ailleurs pour élargir son propos sur les travailleurs, c’est le « peuple de France » qui est appelé dans son entier à « l’internationalisme pacifique » …

Dois-je préciser que de nos jours, la fête de l’Humanité est revendiquée comme la « plus grande fête populaire » et « populaire » vient de peuple.

Dans les années 80, la Direction du PCF nous demandait dans le cadre de « faire de la politique autrement » de « mobiliser les gens » (J’attends avec le rictus de l’hyène, d’être contredit). Mais alors « les gens » ? « Prolétaires » ? « Classe ouvrière » ? « Classe laborieuse » ?

Disons-le tout net, c’est la Direction du P.C.F qui depuis des années n’utilise plus les concepts adéquats… expliquant d’ailleurs sur le fond son dépérissement… Et la reprise actuelle du concept patronal de « révolution numérique » pour décrire la « Révolution Informationnelle » trahit tous ses intellectuels (Economistes, philosophes, sociologues, historiens) et leur travaux militants.

Enfin et pour finir ce survol historique qu’il faudrait approfondir, voilà ce qu’organise la direction du PCF dans le cadre de son congrès : « Que demande le Peuple ? La grande consultation citoyenne » ???

Alors je me demande, et j’interroge les lecteurs. Le « Peuple » est-il un concept diabolique quand Mélenchon l’utilise et un espoir quand le PCF l’utilise à son tour.
A quel titre et pour quelle raison ???

« Prolétariat » ou « peuple »… les mots ont leur résonnance, dés lors qu’on les travaille comme concepts et non comme des pis-aller visant à justifier la faiblesse argumentaire d’une pensée au service d’une structure en faillite…

Et si au lieu de faire des faux procès à des individus on lisait vraiment ce qui est écrit ?
La « lutte des classes » n’aurait-elle pas à y gagner ???

Fabrice

13/03/2018 03:39 par alain harrison

Bonjour.
Le dernier commentaire fait un retour sur la dialectique idéologique, comme s’il fallait redéfinir les mots. Le débat des idées a été refait maintes fois, et plus nous avançons dans cette optique et plus la confusion s’installe. Parce que le débat des idées (idéologiques) ne débouche sur aucune action, nous maintenant dans la réaction, ce bouffeur d’énergies. Au lieu de rentrer de plein pied dans le débat des solutions. Les problèmes ne sont-ils pas assez évidents ? L’action engendre sa propre énergie.
Comment combattre le système essentiellement financier depuis la crise 2008 qui l’a consolidé comme jamais depuis le virage libéral des deux grandes guerres. En voyant le financement des Wall Street et Rothschild (Lénine-Trotsky) et « « en même temps » » les deux grandes guerres, ce qui a permis aux US de détruire les complexes militaires industrielles et retarder le développement économique de ces mêmes pays (Russie, Chine, Japon, et les pays d’Europe sans oublier le réaménagement des colonies. Les US ont pu commencer sans aucune opposition le déploiement mondial de leur force militaire qui n’a fait que se consolider depuis.
Au point, qu’il leur sera facile de bloquer toute exportation de pétrole du Vénézuéla vers la Chine par exemple.
Les US sont devenus le problème, le comportement des élites politiques-économiques-religieuses est devenu intolérable.
Nous pouvons nous poser les questions sur le rôle des US sur le déclanchement de la seconde guerre qui elle, s’est mondialisé comme un feu de poudre.
À qui profite le CRIME ?
Mais à moindre échelle.
Aux Grands Reportages sur Poutine (en trois actes), dans le premier acte, on voit la Clinton , en regardant, en directe (?), le massacre de Kadafi, sa satisfaction hilarante, Hillary Clinton.
Ce reportage m’inspire le montage.
Mais, qu’est-ce qui inspirait tant de haine contre Kadafi ?
Retour sur cet épisode :

Kadhafi entame la distribution directe des revenus pétroliers à 3 millions de Libyens
02-04-2008
Cela a les allures d’une révolution : le colonel Mouamar Kadhafi a décidé d’abolir l’essentiel du gouvernement et de verser 4150 dollars mensuellement à 500 000 ménages libyens afin qu’ils lancent leurs activités.
Par Sana Harb, Alger
« Cette pieuvre qui absorbe les ressources financières, c’est fini, votre argent vous parviendra sans intermédiaire. »
Dans un discours prononcé le 2 mars dernier, le colonel Kadhafi a peut-être donné un coup d’accélérateur à la privatisation des activités économiques dans le pays en appelant à l’abolition de l’ensemble de l’appareil administratif du pays, qualifié de « pieuvre vorace » en raison de l’incapacité des secrétariat généraux (ministères) à gérer les ressources financières qui leur sont affectées.
.............................
Attaque frontale contre le pouvoir économique de la bureaucratieLe colonel Kadhafi répond à une demande de la population qui estime ne pas voir les bienfaits des revenus pétroliers. « Le pétrole a dépassé les 100 dollars, il ne doit plus être laissé aux gouvernements », a lancé le colonel en prédisant que les pays pétroliers, en raison justement du gonflement des revenus, pourraient connaître des problèmes de contestation populaire. Le changement de cap annoncé pourrait dépasser la simple redistribution de la rente pétrolière et aller dans le sens des réformes libérales prônées par Seïf Al Islam Kadhafi. En réduisant la bureaucratie et le rôle économique du gouvernement, la démarche devrait booster l’activité du secteur privé en Libye.
Saad Djebbar, avocat algérien établi à Londres et grand connaisseur du système libyen, croit que le tournant est sérieux. « Les gens veulent la fin de la corruption, de l’absence de reddition de comptes et de l’inefficience qui existe partout dans les services publics, l’éducation, les transports, la santé », a-t-il déclaré à l’agence Reuters.
« Le pays a besoin de gros changements et le seul homme capable de le faire est Kadhafi ». Reste à savoir si cette « redistribution » va booster l’activité économique privée avec un rôle régulateur de l’Etat au lieu de se traduire par un rush consumériste. La décision de Kadhafi est en tout cas une attaque frontale contre le pouvoir économique de la bureaucratie en Libye. De quoi donner des idées ou des ennuis à d’autres pays pétroliers… » »
http://www.lesafriques.com/actualite/kadhafi-entame-la-distribution-directe-des-revenus-petroliers-a-3-millions-de-li.html?Itemid=308

Suis l’entretien.

Autre sujet de la haine contre Kadhafi, il voulait émanciper l’Afrique économiquement, mais cela ne plaisait pas à la France ?
Macron a déjà, dans la mire de hommes d’affaires, toute la jeunesse africaine comme nouvelle force de travail pour les futures délocalisations. C’est quoi le projet UE ?
Du nouveau, l’entente affairiste UE-Mercosur, depuis la monté de la droite dans les pays d’Amérique latine.
La Chine la nouvelle menace pour les US dans sa court arrière. En permettant l’UE-Mercosur, les US s’assurent de contrer la Chine.
Et puis, l’UE pourra plus facilement berner ces Peuples, la référence d’amitié évoqué à tord et à travers. La perfidie n’a pas de limite.

Quel est le rôle des US dans la seconde grande guerre, mais celle-ci fut mondiale.
Qui en sorta grand vainqueur ?
À qui profite le Crime ?
La Chine, la Russie soviétique, les deux pays visés avaient tout à faire, en même temps, les US étaient déjà en mesure de se déployer. Elle a profité des conflits pour se développer et se renforcer, puisqu’elle n’intervenait qu’au moment qui lui convenait, comme sauveur ????
Il n’y a pas de hazard, l’étude des grands stratèges ne date pas du siècle dernier, n’est-ce pas.
La gauche doit prendre les leçons du savoir faire libéral.
Un exemple :

Mars 2018, page 1, en kiosques
L’offensive générale
par Serge Halimi
Un ancien ministre de l’économie socialiste qui, plus tard, créera un parti libéral à son image a un jour détaillé l’art et la manière d’enfanter une société de marché : « N’essayez pas d’avancer pas à pas. Définissez clairement vos objectifs et approchez-vous en par bonds en avant qualitatifs afin que les intérêts catégoriels n’aient pas le temps de se mobiliser et de vous embourber. La vitesse est essentielle, vous n’irez jamais trop vite. Une fois que l’application du programme de réformes commence, ne vous arrêtez plus avant qu’il soit terminé : le feu de vos adversaires perd en précision quand il doit viser une cible qui bouge sans arrêt. » M. Emmanuel Macron ? Non, M. Roger Douglas, en novembre 1989, en Nouvelle-Zélande. Il livrait alors les recettes de la contre-révolution libérale que son pays venait d’expérimenter (1).
https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/HALIMI/58473

Quel enseignement en tirer ?

13/03/2018 06:56 par babelouest

@ Aubert
Je n’ai pas été élevé dans la perspective marxiste : pourtant j’ai l’impression que le clivage est bien là, et que beaucoup de personnes qui s’imaginent, en quelque sorte, "bourgeois", ne sont que des prolétaires encore plus abusés que les autres. Ils ont l’impression d’une certaine maîtrise de leur destin, mais ce n’est pas vrai. Ils ont l’impression de gagner plus que d’autres, qu’ils méprisent, alors qu’ils sont méprisés eux-mêmes, et manipulés.

Mes enfants sont fonctionnaires (territoriaux), et ils sont très conscients de leur précarité presque aussi grande que celle des autres salariés. En cela ils se sentent "du Peuple" comme tous les autres. Il y a bien au moins 99% de "masse d’ajustement", et à peine un pour cent de vrais décideurs, sans doute bien moins encore.

Supprimons la notion même de monnaie : on va rire du petit un pour cent, qui vit du labeur (y compris en tant que sans emploi) de tous les autres. Après tout, j’avais lu quelque part que si l’on cherche bien, il y a encore cinquante pour cent de tâches échappant à la logique monétaire, et ce sont souvent les plus importantes.

13/03/2018 08:34 par CN46400

@ aubert
N’importe qui peut décider que pour lui, peuple = prolétariat. Mais alors il faut décider que Serge Dassault, même ami de Mélenchon, ne fait plus partie du peuple, tout comme son père, sauvé des four crématoires par des communistes. On peut aussi décider que les bourgeois, qui ne travaillent que s’ils y trouvent du plaisir, se distinguent des autres, plus par leur tenue vestimentaire que par leurs relations bancaires.
Personne, même pas la direction du PCF, n’est obligée de croire à la lutte des classes, ou à la validité des raisonnements des "bourgeois" Marx et Engels. On peut aussi, plutôt que de voir dans le chômage une méthode efficace pour faire baisser le prix de la force de travail, d’y constater une chance qui évite à des chanceux d’être obligé de travailler...
Je ne crois pas au "parti médiatique" cher à Mélenchon. Par contre je crois que la bourgeoisie a confié à certains des ses membres éminents le soin de sacrifier une partie de leur fortune pour vaporiser sur toute la société une ambiance propice à la continuité de la domination du capitalisme, c’est à dire de mener, dans ce domaine, la lutte contre la classe immensément majoritaire de ceux, en bleu de chauffe ou blouses blanches, qui sont obligés de travailler pour vivre.

13/03/2018 09:54 par Assimbonanga

@Joel, si vous le dites... Pouvez-vous nous fournir le lien vers votre source ? Combien peut gagner un chroniqueur de télé pour une prestation hebdomadaire diffusée le dimanche soir mais enregistrée sur semaine ? Ces multitudes de télés sont-elles si richement dotées ?

13/03/2018 09:58 par Assimbonanga

CN46400 DIXIT : " la bourgeoisie a confié à certains des ses membres éminents le soin de ..."
 Pourriez-vous nous indiquer l’adresse postale du siège social de madame la bourgeoisie ?

13/03/2018 12:36 par CN46400

@ Assimbonanga
La bourgeoisie, comme vous, utilise moins la Poste, mais elle est aussi connectée que vous ou moi. Si vous voulez avoir une idée de son existence, et son fonctionnement, en tant que classe sociale, un week end en compagnie de quelques publications du couple Pinçon-Charlot devrait vous instruire grandement...

13/03/2018 13:15 par echoes

@Assimbonanga

55 bld St Honoré 75008 Paris

Annexes 126 Rue d l’Université, 15 Rue de Vaugirard, 9 Place d’Iéna, 1 Ave Pot Schuman 67 Strbg,69Rue Lombard Bruxelles,
Sonnemannstrasse 20 D-60314 Frankfurt-am-Main

Pour les succursales Medef, Conscons, SMP, SMPS etc (l liste est longue)
veuillez svp consulter l’annuaire des Pages Jaunes désormais privatisées.

13/03/2018 13:48 par Assimbonanga

... ce que je voulais signifier, c’est que "la bourgeoisie" n’est pas une personne. Elle n’a pas besoin de donner des ordres. Ses adeptes se mobilisent d’eux-mêmes, dans une grande logique. La logique de l’argent. La logique de classe, quoi. Non ?
Merci pour les bonnes adresses. Il faudra que je recherche qui en sont les habitants. J’imagine : tous les amis du MEDEF.

13/03/2018 14:11 par AUBERT

Très cher CN 46400,
Où avez-vous pu voir dans mon texte une égalité entre Peuple et Prolétariat ???? C’est là où vous montrez votre faiblesse. A l’image des médias dominants vous détournez le sens des propos et des phrases écrites, mais cela ne m’étonne plus de vous, car c’est votre pratique habituelle dans vos contributions. D’où la difficulté à « discuter » au sens philosophique du terme.
Tout mon raisonnement, en s’appuyant sur les concepts marxistes, visent à montrer les subtilités de différence épistémologiques. Cependant la politique n’est pas conceptuelle, elle est réelle au sens de l’affrontement de deux classes sociales antagoniques…

La notion de « peuple » peut se discuter mais au même titre que tous les concepts…

Il en va de même pour le concept de « parti médiatique », discutable mais dont le fond ne signifie que la matérialisation de l’idéologie du Capital, dénommée « libéralisme » ou comment derrière la notion de liberté cacher un système d’esclavagisme social total.

Quand à votre « credere » sur le « sacrifice » d’une partie de la fortune de la « bourgeoisie » j’y vois qu’en une phrase vous utilisez deux termes fondamentaux de la religion chrétienne, « croyance et sacrifice » qui dialectiquement marchent ensemble sur le chemin du profit.

En d’autres termes votre diatribe confine à la croyance au sens religieux du terme, révélant votre stalinisme sous-jacent, car le stalinisme fut et reste toujours une croyance…imposée par les dirigeants en mal de reconnaissance..

Sur le fond, on sait depuis Marx (« l’idéologie allemande ») que la nécessité de maîtriser l’idéologie est une condition indispensable au maintien et à la reproduction de l’exploitation, en tant que système.

Enfin votre comparaison avec les « bleus de chauffe » et les « blouses blanches » montrent qu’en définitive que comme en 1789, les habits sont aussi un élément de la discrimination sociale, en d’autres termes, expression d’un rapport d’exploitation, que dénonçaient déjà les « sans culottes » du "peuple déshabillé".

Enfin vous ne répondez pas aux deux questions terminales que je vous pose...Or un "marxiste" pour moi se reconnait plus aux questions qu’il pose, et moins aux assertions qu’il impose, par des réponses de courte vue...

Respectueusement, Fabrice

13/03/2018 22:10 par joel

A AUBERT
Dites moi, qu’est ce qui vous choque dans ce vieux slogan : "LE PEN, LE PEUPLE" ?

14/03/2018 11:00 par CN46400

@ aubert
De Mélenchon à Staline il n’y aurait donc qu’un pas ? Mais sachez que si penser, comme Marx, que le prolétariat est une "immense majorité" d’exploités, et que la bourgeoisie est une "infime minorité" d’exploiteurs, suffit pour être catalogué parmi les staliniens, alors j’en suis. Mais comme je suis plutôt pour la NEP de Lénine que pour le "socialisme dans un seul pays" de Staline dans l’URSS des années 20-30, alors je n’en suis plus....
De même, je n’ai pas été de ceux qui, en 1976, ont tenté de charger le concept de "dictature du prolétariat" des crimes de Staline....Mais le corps d’une de vos phrase est très juste : "la matérialisation de l’idéologie du Capital, dénommée « libéralisme » ou comment derrière la notion de liberté cacher un système d’esclavagisme social total".
Dernièrement l’Huma a publié un sondage où le capitalisme ainsi nommé obtenait 15% d’opinions favorables, mais que désigné sous le vocable "libéralisme", le score passait à 22%, ce qui, en politique aussi, démontre l’efficacité de la tenue de camouflage !

14/03/2018 14:22 par AUBERT

A joel...

Votre interrogation se suppose pertinente et vise à m’envoyer dans le camps « Le Pen »…
Il me serait facile de vous répondre par la « boutade du jour ». Le Pen vient de sortir un livre dont je découvre avec vous le titre : « Fils de la Nation ».

Comme c’est curieux Maurice Thorez a publié un livre « intitulé : « Fils du Peuple »…

Qui copie qui ???

Le communiste que je suis, a la faiblesse de penser que les fascistes, en temps de crise, sont les « béquilles du capital », en vue de reproduire le système dominant. Ce fut le cas dans les années 30, où le « national-socialisme » l’a emporté contre les communistes.
Pourtant Hitler pour s’emparer du pouvoir sut « flatter le Peuple ». D’où l’expression de populisme utilisé aussi pour caractériser le phénomène du général Boulanger en France.

Décidemment, j’ai parfois l’impression de ne pas savoir parler français. Le concept de « Peuple » est bien sûr utilisé par nos adversaires de classe, en d’autres termes « la bourgeoisie » au sens marxiste du terme.

S’agit-il pour autant de faire de JLM un « adversaire de classe », car il utilise ce concept, mais lui le fait en s’appuyant sur l’Histoire de nos Révolutions ???

« Allez dire au roi que nous somme ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes » / Mirabeau

Et c’est de cette sentence, fondée sur le peuple, qu’émerge l’Assemblée Nationale, dont la création vise à discuter et voter les lois, dont l’objet est : « l’intérêt général »…

Le peuple s’oppose t-il en termes de catégories au concept de « classes sociales ». Mais c’est la bourgeoisie qui s’oppose tant au peuple dont elle nie les compétences à gouverner qu’au « prolétariat » dont elle nie aussi les compétences…

Je ne sais si politiquement JLM a raison, ce que je sais c’est que de toute façon le concept de « prolétariat » n’est plus utilisé (et c’est dommage). Pourtant et dans le même temps, pour l’intellectuel communiste que je me revendique, je considère que l’analyse portée par JLM est la plus proche de celle du communisme de Marx. Sa dernière note de blog est révélatirce

https://melenchon.fr/2018/03/06/retour-de-guyane/

Notamment à partir de : « Crises politiques et révolution citoyenne
« Examiné du point de vue d’un adversaire de ce monde-là, rien n’est plus encourageant que l’obstination des castes dirigeantes de l’Union européenne, quoiqu’il en cuise à tous. Par exemple, voir le retour dans la campagne italienne de Berlusconi sous les applaudissements des eurocrates est une déchéance significative. En cette année de centenaire de la Révolution d’Octobre, il est frappant de voir comment l’oligarchie n’a rien appris de l’Histoire. Les classes sociales dominantes n’apprennent pas davantage de leur propre histoire (tant mieux) que de celle qu’elles dominent (hélas). Lénine résume les moments de cette sorte dans son énoncé des quatre conditions d’une situation « pré-révolutionnaire ». Une de ces conditions décrit si bien le moment que nous vivons : « en haut on ne peut plus, en bas on ne veut plus ». Quand cette conjoncture se met en place, un incident fortuit déclenche l’avalanche dont la pente des évènements est grosse. »

Pour terminer, je ne suis pas mélenchoniste, je n’ai pas de statue ou d’affiche à son effigie, je ne suis que militant…

15/03/2018 19:58 par François

@ Aubert : "Pourtant Hitler pour s’emparer du pouvoir sut « flatter le Peuple ». D’où l’expression de populisme utilisé aussi pour caractériser le phénomène du général Boulanger en France".
Attention, ce n’est qu’a moitié vrai. Le parti de Hitler à obtenu un score électoral honorable. Il a donc su flatter le peuple, mais pas assez pour arriver en tête. Hindenburg l’à néanmoins désigné comme chancelier, je n’ai plus les raisons invoquées en tête.
Il n’a donc jamais gagné d’élections en Allemagne.
Je ne suis pas historien, j’ai vu une video d’une (jeune) historienne qui venait de travailler sur le sujet et qui rétablissait certaines vérités face à des légendes urbaines tenaces.

16/03/2018 19:57 par AUBERT

A François.

Remarque tout à fait fondée et qu’il fallait rappeler. C’est pour empêcher le Parti Communiste Allemand que la bourgeoisie se rallie à Hitler.

17/03/2018 11:36 par François

@ Aubert
Merci pour cette precision.
C’est digne de la bourgeoisie d’envisager l’idee de partager comme la pire des catastrophe. Hitler ce n’est en comparaison.

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