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Le dossier Posada : parmi les plus scandaleux des États-Unis

La gestion du dossier du terroriste Luis Posada Carriles est « parmi les plus scandaleuses jamais survenues aux États-Unis », affirme Kornbluh, analyste principal des Archives de sécurité nationale de l’Université George Washington, en visite à La Havane.

En entrevue avec Granma International, Kornbluh a rappelé comment « Posada, un individu qui figurer sur la liste des dix terroristes les plus prolifiques des deux dernières générations » est maintenant autorisé à s’établir aux États-Unis, « sans aucune conséquence bien qu’il soit un fugitif international dans une affaire qui implique la destruction d’un avion rempli de civils en 1976 ».

QUAND ILS ONT ARRETÉ POSADA « J’AI LEVÉ MON VERRE »

« Le jour où on a arrêté Posada aux États-Unis, j’ai levé mon verre pour saluer la justice », rappelle Kornbluh.

« Oui, je crois que nous allons le voir derrière les barreaux, l’endroit qui lui revient », a-t-il ajouté.

Durant le procès qui doit commencer en août - mais qui, admet-il, pourrait commencer « plus tard cet automne » - le ministère public devra « présenter des preuves démontrant qu’il a été impliqué dans la série d’attentats dans des hôtels et des discothèques de Cuba en 1997 qui a causé la mort de Fabio di Celmo et provoqué des blessures à dix autres personnes ».

Cela fera, affirme Kornbluh, « que se renouvellera l’attention sur lui, sur sa longue relation avec les renseignements nord-américains et avec les Cubains d’extrême-droite, violents, qui vivent à Miami et au New Jersey - dont certains lui ont donné de l’argent pour réaliser ce coup ».

Quand on lui dit que, dans le dossier Posada, on le sent optimiste, il répond : « On me surnommait Peter le pessimiste. Mais je suis optimiste quant à ce qui se passera maintenant dans cette affaire. Nous verrons. Je crois qu’il ya a, dans le gouvernement des États-Unis, des gens qui veulent sérieusement inculper Posada avec des accusations de terrorisme en rapport avec les attentats dans les hôtels ».

FRANKESTEIN CRÉÉ PAR LA CIA

La presse nord-américaine connait bien Posada, croit Kornbluh. « Ils ont lu les documents que j’ai publiés, ils savent que les renseignements étasuniens l’ont identifié, lui et Orlando Bosch, comme étant les auteurs de l’explosion d’un vol entier d’adolescents et de jeunes qui ne méritaient pas de mourir ».

« Il n’y a donc pas beaucoup de sympathie à son endroit et je crois qu’il aura davantage de couverture médiatique… particulièrement quant aux attentats dans les hôtels »,

Interrogé au sujet de l’attitude complaisante des médias de Miami, il répond : « La presse de Miami se verra forcée de travailler le sujet. Mais laissez-moi vous dire que les États-Unis sont beaucoup plus grands que Miami. Si vous obtenez de l’espace dans le New York Times, tout le monde est mis au courant ».

Reprenant le sujet de Posada, il indique : « Bien qu’il ait ses partisans, en majorité vieux et décrépits, et quelques-uns d’entre eux très riches, il n’a pas d’appui populaire à Miami. Il doit payer les horribles crimes qu’il a commis ».

Kornbluh définit Posada comme étant un « Frankestein créé par l’Agence centrale de renseignement des États-Unis dans les années 60 et entrainé à l’usage des explosifs puis payé par la même CIA pour en entrainer d’autres à l’usage de la violence, du sabotage et du meurtre ».

Il ajoute : « Je me sens personnellement offensé, insulté par le rôle de mon gouvernement dans la création d’un monstre qui s’est converti en un prolifique terroriste international ».

Kornbluh souligne l’importance de la vaste collection de documents déclassifiés qu’il a réunis sur le site web de son institution (http://www.nsarchive.org). On y démontre comment les agences fédérales des États-Unis savaient depuis des mois que des terroristes cubano-américains planifiaient l’attentat conte l’avion cubain en 1976.

On découvre ainsi qu’une semaine à peine avant le sabotage criminel, la CIA obtenait un compte-rendu d’un collaborateur qui avait entendu Posada, au cours d’une réunion de contre-révolutionnaires, dire que « nous allons frapper un avion cubain » et qu’ « Orlando a les détails ».

Le chercheur nord-américain conclut : « Il reste beaucoup de documents à obtenir et d’enquêtes à mener… et nous sommes déterminés à le faire ».

Peter Kornbluh est l’auteur de plusieurs livres, entre autres : Cuban Missile Crisis, 1962 : A National Security Archive Documents Reader et Bay of Pigs Declassified : The Secret CIA Report on the Invasion of Cuba. Il a aussi publié en 2003 : Pinochet File : A Declassified Dossier on Atrocity and Accountability, proclamé Livre de l’année par le Los Angeles Times.

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La Chine sans œillères
Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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"Nous avons abattu un nombre incroyable de personnes, mais à ma connaissance, aucune ne s’est jamais avérée être une menace"

Stanley McChrystal,
ex Commandant des forces armées U.S en Afganistan
(Propos rapportés par le New York Times, 27/3/2010).

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