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Le lièvre et le hérisson (The Vineyard of the Saker)

Fameuse scène du film Le Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein (1925), qui traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d’Odessa en 1905, de l’insurrection et de la répression qui s’ensuivirent dans la ville.

Il y a quelque temps il m’est soudain venu à l’esprit que si la guerre du Vietnam avait lieu aujourd’hui, les Vietnamiens pourraient attendre longtemps de voir les Européens manifester leur solidarité…

Comment en sommes-nous arrivés là ? Désormais nos médias allemands relaient sans la moindre hésitation la propagande de Kiev, qu’on ne peut qualifier que de fasciste. Personne ne proteste. N’importe quoi d’autre semble plus important. Tout le monde est-il frappé de cécité ? Comment se fait-il que peut-être à quelques mois, peut-être même à quelques heures d’une guerre mondiale qui prendra naissance sur notre sol et sera menée par notre classe dominante, l’on ne voie nulle part poindre ce que l’on pourrait appeler honnêtement une résistance ?

Les longues décennies où nous avons été censés vivre en paix ont engendré de dangereux préjugés : que la marche de l’Histoire est toujours aussi flegmatique, que des critères simples permettent de distinguer les amis des ennemis, qu’il est toujours possible de trouver un compromis et qu’en dépit du règne sans partage du capitalisme, l’humanité est toujours d’une certaine manière sur le chemin du progrès. Il faudrait jeter tous ces préjugés à la poubelle – c’est la seule place qui leur convienne.

Les réactionnaires n’arborent plus docilement veste de loden et chapeau tyrolien garnis d’une barbiche de chamois. Ils nous adressent les battements de cils ingénus de la Verte [1] Marieluise Beck, nous parlent par la voix du social-démocrate Steinmeier. Ils ne nous feront jamais le plaisir de porter une pancarte autour du cou. Il n’y a pas d’autre solution que de regarder la réalité de près et d’en tirer les conséquences. Toujours la même chanson.

Ces derniers mois, j’ai eu plusieurs fois maille à partir avec divers auteurs, qui pensaient que la situation en Ukraine ne pouvait s‘appeler du fascisme. Aujourd’hui, au Parlement-croupion ukrainien, une loi que l’on peut en tous points comparer à la loi de 1933 donnant les pleins pouvoirs à Hitler est en projet. (D’accord, ce n’est pas une loi, les décisions sont emballées séparément dans divers projets, par exemple une modification de la loi sur le cinéma…). La presse, Internet, toutes les formes de communication peuvent être censurées ; le Président peut interdire par décret l’activité des partis politiques ; si vous êtes soupçonné de « séparatisme », on peut vous exproprier sans faire de procès. C’est un pas juridique vers la dictature. Mais pas du fascisme ?

Depuis des mois l’on entend dans les rangs de la junte, quel que soit le parti de ceux qui les tiennent, des propos sans aucune équivoque. Porochenko a parlé « des centaines de personnes qui paieraient de leur vie la mort de chaque soldat ukrainien. » Il a été question de « camps de filtration [2]. » À quelqu’un qui demandait si on envisageait un armistice en vue d’évacuer la population civile, il a été déclaré que les « séparatistes » n’avaient entrepris aucune démarche sérieuse en ce sens, puisqu’ils n’avaient ni déposé les armes ni hissé le drapeau blanc… autant de déclarations, qui ne respectent en rien les règles de la démocratie. On aurait déjà de la peine à trouver quelques phrases qui le fassent. Mais ce n’est pas du fascisme ?

Or ce qui se passe maintenant dans le Donbass ne mérite pas d‘autre nom que celui de « génocide ». Des localités qui n’abritent même pas une position des milices sont rasées. Les bombardements ciblent les infrastructures de distribution d’eau, de gaz et d’électricité. En-dehors de l’emploi d’armes atomiques ou biologiques, tous les crimes de guerre imaginables ont déjà été commis, et cela en seulement trois mois de guerre civile. C’est un remake des guerres d’extermination menées par les nazis sur le front de l’Est. Mais ce n’est pas du fascisme ?

Le gouvernement allemand n’a pas cédé d’un pouce dans son soutien inconditionnel aux fascistes ukrainiens.Personne ne proteste. Personne ne se déclare solidaire des victimes de la junte, sans parler des deux Républiques populaires de Donetsk et Lougansk. Pourquoi ? Parce que des figures comme Andreas Umland ont pleinement réussi à convaincre l’opinion publique allemande que là-bas la gauche collabore avec d’affreux droitiers…

Bizarrement la majorité de ceux qui effectuent un travail politique concret, n’importe lequel, pourraient parfaitement coopérer avec des organisations du type de Caritas. Caritas est membre d’une institution radicalement homophobe et misogyne, l’Église catholique. Pourquoi est-ce légitime, alors qu’on ose reprocher aux communistes de Donetsk et Lougansk d’avoir des alliés homophobes, quand c’est leur survie qui est en jeu ? Il est temps de remettre les pendules à l’heure et d’énoncer quelques vérités désagréables.

1. Une course perdue d’avance

Moralement, la gauche allemande le prend de très haut. Elle s’est opposée si vaillamment au racisme, au sexisme et à l’homophobie. Elle croit en effet avoir remporté dans ces domaines des victoires dont elle a terriblement besoin pour regonfler son estime de soi, après des décennies de défaites. Elle croit en effet avoir par là effectivement fait progresser la société. Elle se trompe lourdement. Car non seulement il est facile de montrer que, dans un grand nombre de ces domaines, les succès obtenus sont devenus réalité uniquement pour les membres de ces minorités qui appartiennent aussi à la bonne classe sociale. C’est d’ailleurs le cas pour toutes les libertés civiles. Car non seulement pour un grand nombre de ces minorités (les parents isolés, mais aussi les migrants) la situation concrète, matérielle, s’est parallèlement dégradée fortement – mais le gros problème, c’est qu’il ne peut s’agir ici que de succès de façade.

Une société dont le système économique engendre constamment, et d’une manière croissante, des inégalités, ne peut faire autrement que de créer une idéologie inégalitaire pour s’assurer la coopération de la majorité. Il n’existe pas d’esclavage si les esclaves ne sont pas méprisés, ni de féodalité si les serfs ne sont pas rabaissés. Il n’existe pas de capitalisme sans discrimination des prolétaires.

Il n’est pas nécessaire que la classe entière en soit ouvertement l’objet. Actuellement – comme l’écrit par exemple Heitmeyer [3] – en termes de dévalorisation et d’exclusion, c’est le groupe des chômeurs de longue durée qui vient loin en tête, suivi par les musulmans. Le caractère de classe de ce jeu se révèle ainsi immédiatement presque au grand jour. Mais au fond on pourrait s’en prendre aussi à ceux qui ont les cheveux longs ou des yeux verts. Le point décisif, c’est qu’une société inégalitaire engendre inévitablement la discrimination.

Or comme le capitalisme est lui-même une idéologie fondée sur la discrimination, remporter des succès en faveur d’un groupe discriminé ne peut entraîner que la discrimination du groupe suivant. Aucune réglementation légale, aucun consensus moral ne l’empêchera. De même que rien de tout cela n’empêche qu’en dépit de toutes les lois anti-discrimination, ceux qui ne possèdent rien se retrouvent Gros-Jean comme devant. C’est pourquoi ces luttes ne sont rien d’autre que la course du lièvre et du hérisson. Et notre noble et chère gauche allemande endosse avec enthousiasme le rôle du lièvre.

Le lièvre et le hérisson est un conte populaire d’Allemagne du Nord repris par les Frères Grimm où le hérisson, prétendant pouvoir battre le lièvre à la course, demande à sa femme de se poster près du but ; le lièvre, en arrivant, constate que le hérisson l’a précédé ; il recommence, mais en sens inverse, et trouve en arrivant le hérisson mâle, Furieux, il demande une troisième, puis une quatrième course, etc., qui se terminent toujours de la même manière, et il finit par mourir d’épuisement [NdT] – Planche du livre « 100 chefs d’œuvre de la littérature mondiale », Moga Mobo, Berlin 2009

2. La politique, c’est pas du jeu

Nous devrions commencer à comprendre que la longue période de calme depuis 1945 a été une exception, un armistice très particulier, et aucunement la normalité. Il y a un peu plus de deux ans, j’avais expliqué (dans « Noël à Paris ») que, dans la politique de notre bonne vieille République fédérale, la perception du rapport entre efforts engagés et résultats était faussée, parce qu’on faisait l’impasse sur les limites imposées par le système aux prétendues victoires. À vrai dire je pensais formuler cela plus méchamment. J’aurais voulu écrire : toutes les petites libertés dont nous jouissons à l’Ouest de la République ont elles aussi déjà été payées, par l’Armée Rouge, entre Moscou et Berlin, au prix du sang, seule monnaie de mise en pareil cas.

Depuis près de 25 ans, il nous faut à nouveau régler nos additions nous-mêmes, et le résultat est catastrophique. L’Allemagne réunifiée a repris son ancienne attitude impérialiste et veut absolument une place au soleil. À l’intérieur, le darwinisme social, c’est-à-dire une idéologie qui cristallise la haine des dominants contre les dominés, est devenu la pensée dominante. Tous les autres membres de l’UE se transforment en déchets produits par les crises successives et sont pillés, comme par un retour de l’année 1942.

Les rituels de la politique parlementaire font illusion sur la réalité existentielle, dont il s’agit en dernier ressort. Car il s’agit de faim ou de nourriture, de vie ou de mort, de guerre ou de paix. Ils ne se contentent pas de masquer le caractère de classe des affrontements ; ils occultent aussi que tout progrès, même réformiste, a nécessité des luttes, qu’il y faut du courage, de la persévérance et de la détermination, et que les petites victoires ne sont que les sous-produits de l’engagement de ceux qui luttent pour le grand soir. Pendant des dizaines d’années, on a répandu l’illusion que la politique était le lieu de négociations civilisées, soumises à des règles, qu’il existait des libertés garanties à tout le monde, que la guerre civile européenne [4] était maintenant du passé. Et la gauche a avalé tout ça, avec la peau et les poils.

Or il n’y a, dans cette crise terminale du système capitaliste, que deux issues possibles. Ou bien l’on parvient à se débarrasser de ce système – peu importe quel pays s’y lance le premier – ou il tire sa dernière cartouche et précipite le monde dans la guerre.

Non, je ne crois pas que l’Allemagne sera le premier maillon de la chaîne impérialiste de l’Union européenne à se briser. La dernière fois où l’Allemagne a joué les meneurs dans une phase révolutionnaire remonte à 1525. Mais je crois qu’il est temps de mettre de côté les moules à pâtés, de quitter le bac à sable, de devenir adultes et de prendre la situation au sérieux.

De 1524 à 1526, 300 000 paysans se soulèvent contre les seigneurs féodaux et l’Eglise dans tout le sud de l’Allemagne et en Alsace. 100 000 seront tués par la répression de cette « révolte des Rustauds »

Récemment une exposition sur le massacre d’Odessa a provoqué de vives polémiques à Leipzig. Selon ses détracteurs, c’était de la propagande de droite, car le rescapé présent avait tenu des propos homophobes. Le fait même qu’un tel débat ait lieu est déjà en soi scandaleux. De tels arguments mènent à exiger, si un incendie se déclare dans un foyer pour réfugiés, que l’on prenne ses distances envers ces derniers parce qu’ils pourraient être homophobes, ou s’écarter d’une manière ou d’une autre des principes de la commission de pureté du jour. Difficile de surpasser le cynisme et la déliquescence de pensée politique inhérents à cette attitude. Au fond, la totalité de la gauche (de toute sensibilité, autonome ou communiste) est si profondément enfouie dans sa stratégie défensive qu’elle n’entend plus rien que ses propres auto-justifications (aussi inutiles que superflues), et en tout cas pas ce qui se passe en haut à l’air libre. Se battre pour une société égalitaire, vouloir détruire la barbarie capitaliste, n’est plus un motif de fierté ; rien qu’en parler nécessite cent excuses et distances prises d’avec les fautes passées et à venir, on voulait simplement faire une proposition, bien gentille, qui respecterait toutes les libertés civiles imaginables et on ne ferait pas de mal à une mouche. On se prépare déjà à sauter un obstacle que personne ne vous a encore tendu.

Et pendant ce temps, à l’air libre, qu’est-ce qui se passe ? Nous avons peut-être (ce n’est pas encore tout à fait sûr) eu la chance d’échapper de justesse à une guerre mondiale à laquelle l’Allemagne aurait largement participé. Heureusement et grâce à la résistance des deux Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, envers qui nous serions donc aussi tenus à être reconnaissants, même s’il s’avérait que ce sont des cannibales enveloppés dans la peau des derniers ours polaires. En tout cas au vu des réactions, chez nous, nous n’avons plus qu’à nous cacher et à avoir honte. J’avais réfléchi à beaucoup d’arguments. Il aurait fallu prendre conscience que les derniers restes du système soviétique étaient fortement présents dans ces deux Républiques, ce qui obligeait à en tenir compte avant de juger les organisations qui s’y trouvent. Que des choses comme le droit au logement ou au travail, ou même la question de savoir si l’économie devait être propriété du peuple, ne pouvait pas faire l’objet d’un débat, parce que cela y semblerait aussi absurde que chez nous un débat sur le servage. J’aurais fait remarquer que même ces restes, c’était bien plus que nous n’avons obtenu ici. Que coller l’étiquette de « nationalistes » à des gens pour qui il est question de dépendance coloniale ne fait pas avancer les choses d’un pouce. Que la question de l’humanité ne peut être séparée de celle de l’égalité, et que les luttes qui se déroulent dans les deux républiques montrent précisément où passe la ligne de démarcation et quelle est sa largeur (j’aimerais recommander à ce sujet la vidéo qui montre l’interrogatoire de deux artilleurs ukrainiens à Gorlovka, non pas à cause de ce qui se dit, mais de la manière dont l’interrogatoire est conduit, et demander de visionner ensuite la version du camp opposé, proposée chez un certain Monsieur Lachko.) J’aurais rappelé que la République espagnole, en 1936, n’avait pas demandé à ses soutiens internationaux de quel bord ils étaient, pour la bonne raison que les alliances ne se font pas toujours sur la base de discours, mais, dans certaines circonstances, sur du concret.

Mais tout cela passe à côté de l’essentiel. Car le problème n’est pas de savoir ce que les gens de Lougansk et Donetsk font de bon ou de mauvais, le problème est ici, chez nous. Les situations révolutionnaires sont toujours difficiles à percer à jour, les mouvements de libération ont toujours dépendu de données de terrain et non des idées en vogue chez nous, et la possibilité de se tromper de moyens ou de cible a toujours existé et existe toujours. Sous ce rapport, rien n’a changé durant ces dernières décennies. Mais alors que naguère tout mouvement dirigé contre les puissances impériales était d’emblée applaudi et assuré de notre soutien, parce que fondamentalement il était de notre camp, et seulement ensuite critiqué, aujourd’hui notre première réaction est de prendre ses distances. Même si ces mouvements produisent une liste extrêmement impressionnante des crimes contre lesquels ils se défendent.

Le problème n’est pas de savoir ce qui se passe, mais quel choix on fera. Celui qui n’accueille pas avec joie un processus révolutionnaire incluant la possibilité d’une perspective socialiste, comme à Donetsk et Lougansk (car c’est de cela qu’il s’agit, ni plus ni moins), mais prend ses distances avec méfiance, et dans une certaine mesure préfère attendre les résultats d’un audit bureaucratique de fond, a capitulé depuis longtemps et se satisfait de ne laisser d’autre trace dans l’Histoire que quelques petites notes intéressantes en bas de page. Ceux-là (ou celles-là) ne sont pas sérieux lorsqu’ils parlent d’une société au-delà du capitalisme. Et aucun argument ne changera leur choix.

Qu’aurions-nous fait si les projets bellicistes avaient abouti ? Nous aurions cherché un trou encore plus profond pour nous y enfouir ? Que ferons-nous s’ils réapparaissent en quelque autre lieu (par exemple dans les États baltes) ? Nous discuterions d’alimentation « vegan » en espérant que tout finira par s’arranger ?

La gauche allemande a subi ces derniers mois une défaite monumentale. Il est vrai qu’elle ne s’en est même pas aperçue. Elle est trop occupée à courir après le hérisson. Or il est plus qu’urgent de cesser de jouer le lièvre. Le danger d’une guerre ne peut plus être balayé, tout ce que l’on peut raisonnablement espérer, c’est une pause pour souffler. Il est de notre devoir d’empêcher les impérialistes allemands de mettre en œuvre leurs projets. Que ce monstre soit en tête de l’attelage ou juste derrière, notre devoir est de l’abattre. Ou du moins d’y travailler de toutes nos forces. Et cela ne peut pas se limiter à distribuer quelques tracts ou à des manifestations inefficaces. Il faut penser à trouver autre chose.

Dagmar Henn

Traduit par Gregor et Michèle pour vineyardsaker.fr et ttlaxcala-int.org

Source : Hase und Igel (vineyardsaker, allemand, 30-08-2014)

»» http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/04/nouvelles-du-potager-lievre-her...

Notes

[1] Les Verts, issus de la mouvance pacifiste des années 80, sont maintenant passés au pire bellicisme. Marieluise Beck est leur porte-parole au Bundestag pour la politique allemande à l’Est, tandis que Steinmeier, du SPD, est Ministre des Affaires étrangères. [NdA]

[2] Terme politiquement correct pour désigner des camps de concentration de transit, créé en décembre 1941 pour les « ex-militaires de l’Armée rouge sortis de captivité ou ayant rompu l’encerclement de l’ennemi ». Les Russes ont créé à nouveau de tels camps pour les Tchétchènes et le régime de Kiev pour les Ukrainiens du Donbass. [NdT]

[3] Wilhelm Heitmeyer est un sociologue allemand, éditeur pendant dix ans de la série « Deutsche Zustände (Situations allemandes) », qui analysait l’hostilité envers des groupes humains, donc la discrimination, à l’œuvre dans la société allemande. [NdA]

[4] La guerre civile européenne est un concept de l’historien de droite Nolte appliqué à la période 1917-1945, qui a été repris par des historiens de gauche comme Eric Hobsbawm. [NdA]


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