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Les divagations du BdB

J’ai remarqué que lorsque vous titillez un peu le BdB, notre fameux Blaireau de Base, à bout d’arguments, il vous traite rapidement de gauchiste, de communiste, de trotskiste ou même de fonctionnaire, et vous accuse de faire le jeu de la bourgeoisie et du patronat. Alors qu’il devrait être content, lui qui adule ces deux catégories.

Le BdB pense que ceux qui aident les plus pauvres, c’est parce qu’ils entretiennent leur fond de commerce, ça ne leur est jamais venu à l’esprit que l’on peut faire ça simplement gratuitement par conviction..., évidement le mot gratuit dans le type de société que le BdB défend ça n’a vraiment aucun sens.

Le BdB voit son monde disparaitre et son niveau de vie baisser, alors lui qui ne s’est jamais bougé le cul, cherche des boucs émissaires à sa lâcheté. Et là, il fait fort, comme il n’aime ni les immigrés, ni les gens trop à gauche il amalgame les deux et certifie par exemple que le NPA fait le jeu du Medef en refusant de stigmatiser les immigrés ! Lui qui ne s’est jamais battu, n’a jamais bougé, a toujours baissé son pantalon devant son patron, alors il crache son fiel où il peut, pauvre BdB !

Le BdB est très fort, il pourra dire par exemple que si Castro est encore en vie c’est la preuve qu’il bosse pour la CIA ! Que si les EU installent des bases militaires partout dans le monde, envahissent et bombardent à qui mieux mieux, c’est pour le bien être des populations...qui en réchappent, et pour notre sécurité : t’aimerais toi que les « barbus te disent comment t’habiller, ici dans ton pays ! » Lobotomisé notre BdB, et le mot est encore faible !

Le BdB est friand de sécurité et de contrôle, enfin, pas pour lui mais pour les autres, ceux qui trichent ! Mais si vous parlez de contrôle des prix, de contrôle des loyers, contrôle des capitaux ou..., alors là il vous accuse de vouloir faire de la France une annexe de la Corée du Nord ! Quand je vous dis que rien ne l’arrête ! Et si on lui dit que les revenus de chacun devraient être rendus publics, il met en avant le droit à la vie privée qui est une base sine qua non de toute société non totalitaire ! Excusez du peu !

Le BdB, parfois manifeste, mais pas pour plus de justice ou d’égalité, ni contre les licenciements, la précarité, le mal-logement, contre la casse de l’hôpital public...ou pour une meilleur répartition des richesses. Non, le BdB manifeste pour que certains n’aient pas les mêmes droits que lui, le BdB n’aime pas les autres, ce qu’il aime c’est faire chier les autres !

Le BdB, est capable de te dire avec une intonation pleine de conviction que le capitalisme et le libéralisme sont en train de supprimer la pauvreté et la faim dans le monde et que dans un laps de temps plus ou moins court si on le laisse faire tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. D’ailleurs ajoute-t-il, là où on le laisse prospérer à sa guise, il n’y a plus de pauvre, en Amérique par exemple, même les pauvres sont riches ! Là bas, les pauvres ont une maison, une voiture...et un compte en banque bien rempli sans doute. Rien n’arrête le BdB surtout pas le ridicule !

Le BdB, vous vous en doutez, n’aime pas les fonctionnaires, surtout par idéologie parce que le Marxisme phagocyte nos services public parait-il ? Et là il vous re-balance en vrac tous les clichés d’un anticommunisme primaire : Enfermement, camps de travail, exécutions, famine, génocides ethniques, terrorisme, atteintes aux libertés, persécutions des opposants, camps de redressement, sans oublier les persécutions des minorités, le goulag et bien sûr leur best seller : les 100 millions de morts comptabilisés par les historiens qui ont ouvert les archives soviétiques ! Ensuite il vous fait l’apologie du capitalisme qui a été adopté par la quasi totalité des pays de notre planète pour le plus grand bien des peuples et des ouvriers qui deviennent plus productifs grâce aux avancées techniques et technologiques afin d’améliorer leur niveau de vie ; réfléchir ce n’est pas son truc au BdB, c’est un adepte de Gobbels et il répète inlassablement sa propagande !

Pour le BdB, le bonheur d’un pays est à son apogée lorsque l’abrutisation des masses domine la pensée, où le dictat du consumérisme dirige l’individu de la naissance jusqu’à la mort, où la course à la croissance détruit les ressources de la planète et où la pensée unique fait des individus de parfait soldats du capitalisme. Il vénère les rentiers et les actionnaires qui dans nos société ne produisent jamais rien et vivent du travail des autres, et pense que les individus doivent savoir rester à leur place et ne pas essayer de réfléchir à la place de ceux qui savent...réfléchir, de ce coté la, il ne risque rien notre BdB !

Pour tout connaitre du BdB

 http://2ccr.unblog.fr/2014/06/05/les-divagations-du-bdb/
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COMMENTAIRES  

13/06/2014 19:02 par Aris

J’imagine très bien les têtes pensantes d’avant 1789 s’en prenant au peuple, Robespierre vomissant dans des pamphlets les gueux pour leur attachement au roi et à la religion, Rousseau scandalisé par l’apathie de sont personnel...etc
Cette article de Robert GIL est stérile et vain.
On peut accuser le peuple de tous les maux/mots mais c’est oublier que les gauches européennes et françaises ont trahi jusqu’à l’os. Le carriérisme étant la norme du PS au PCF.
Alors, il est de bon ton aujourd’hui de vomir sur la plèbe qui vote mal, qui ne vote pas, qui pense mal.
La gauche est vraiment au fond du trou ! Cet article est désespérant et absurde.

13/06/2014 19:52 par Dwaabala

@ Aris
Chaque siècle a le La Bruyère qu’il mérite.

13/06/2014 23:55 par Aris

@Dwaabala
Malheureusement je ne connais pas le 17ème à part Molière pour la France et Shakespeare pour l’Angleterre.
Mais je trouve que c’est trop facile de créer des personnages conceptuels comme des BdB ou les Beaufs, on peut tout leur mettre sur la tête, les accuser de tout.
Pourtant, ceux qui accusent un peuple imaginaire ne se remettent jamais en question et reste drapé à jamais dans leur pureté, leur immense générosité.
La gauche est au fond du trou et elle continue sans complexe à pointer du doigt des stéréotypes qu’elle considère comme le peuple... (qu’elle a d’ailleurs perdu de vu depuis 30ans)
A ce rythme là, l’hyper-classe mondiale n’a pas de souci à se faire. Je parie sur sa réussite.
La gauche continuera à pondre des articles stériles comme celui-ci.

14/06/2014 12:00 par babelouest

Il en est qui pensent, d’autres qui dépensent... leurs neurones devant un écran où bougent des marionnettes, surtout à partir de 20 heures. Et puis il y a le peuple, dont il est fort probable que les penseurs, comme les réagisseurs, ne connaissent pas grand-chose. Pourquoi ? Comme il n’y a pas deux personnes identiques, la belle sentence "Ah m’ame Michu, les.... xxx y sont comme çà, mais les... yyy ben y sont pires" arrive bien vite au bout de son articulation. Là-dessus les portes se ferment, et le philosophe de l’heure de chez Paul et des pichets jaunes rentre retrouver bobonne, qui bosse pour pas un rond. La chose a superbement accompli un pas en avant vers un avenir de félicité hargneuse, de soupçonnerie légendaire, de fraternité glavioteuse. Pendant ce temps-là, courbé sur son simple quotidien, le peuple vit. Mal ou bien. Il naît, il meurt. Il va à l’école, puis apprend à ses parents des subtilités de langage qu’ils ont oubliées.

L’existence est rude pour la plupart, pourtant je me souviens d’un slogan très pertinent qu’un ami et collègue avait affiché dans son coin de bureau. "École de Rugby, école de la vie". Il était entraîneur pour les plus jeunes. Apprendre à la fois la rugosité de l’avenir, et la joie de la solidarité permettant de transcender celui-ci, n’est-ce pas essentiel ? De plus, quand les gamins sont tous en short, à moins de se présenter vraiment comme des goujats d’emblée, enfants de très pauvres ou princes, ils sont tous au même plan, et complémentaires. Tous indispensables, dans un effort commun. Oui, la vie, c’est cela.

14/06/2014 17:30 par Aris

Et il y a les réagisseurs de midi qui pensent avoir tout saisi, tout compris du monde mieux que les autres et qui s’en retournent à leur barbecue de juin rempli de leur immense sagesse.

14/06/2014 21:34 par Aris

Voyez-vous @babelouest c’est un drôle de procès que vous faites que d’affirmer que toute personne derrière son écran est un "réagisseur ne connaissant pas grand-chose" près à affirmer ou démontrer n’importe quoi par n’importe quel procédé pour ensuite rejoindre "bobonne" (selon vos propos) et ne jamais mesurer ce qu’il dit.
J’ai déjà entendu ses arguments dans la bouche d’éditocrates du Nouvel Obs et de France Cul qui font passer tous les internautes (merci Caroline Fourest) pour des inconscients bêtes et méchants.
Pour moi qui suis derrière mon écran après 20h...je ne fais aucune différence entre un interlocuteur en face de moi ou derrière un pseudo du site du GS ou des "collectionneurs-de-poissons-rouge.fr".
J’évite toujours les attaques ad-hominem et les procès d’intention.
Vous me reprochez une certaine idée du peuple derrière un pichet jaune, mais justement je ne donne aucune définition du peuple et je m’oppose ici à des catégorisations faciles type BdB ou Beaufs.
Je pourrais aussi vous opposer que votre révélation de la compréhension profonde de l’affiche " Ecole du rugby, école de la vie" c’est un peu court pour expliquer le monde et que vos avis définitifs sur ce monde ne sont définitif que pour vous.

14/06/2014 23:53 par Jessica

" Ecole du rugby, école de la vie"...
Les gamines (en short et toutes pareilles), ont-elles aussi leur "école de la vie" ? Non, mais, parce qu’il n’y en a pas beaucoup qui pratiquent le rugby... Qui arborent, échevelées, leurs bleus et leurs bosses en pensant que ce sera irrésistible pour Toto...
Or la question est importante, car ça fait quand même 50 % des votants - y compris pour l’UMPS et le FN.

15/06/2014 06:32 par babelouest

On peut ne pas apprécier.....
Pourquoi, Aris, prendre pour vous des paroles générales ? Je n’ose imaginer qu’elles s’appliquent donc tant à votre cas.

Au contraire, je pensez à ces personnages qui’, sur la foi du Vain t’Heur ou d’émissions dites "de débats", se font une idée du monde et en découlent de superbes conversations de comptoirs. Pour ma part, je n’ai pas "la télé".

Je n’hésite cependant pas à affirmer, oui, affirmer, que bien des personnes croient connaître le le peuple, et n’en ont qu’un aperçu fugace. Dans cette ignorance fatale, je n’hésite pas à me mettre au premier rang. Le peuple n’est pas la bourgeoisie, pas plus maintenant qu’en 1789, et la seule grande leçon que nous pouvons en tirer, c’est que cette bourgeoisie, depuis 225 ans, a pris grand soin de ne pas donner la parole au peuple.

C’est sans doute depuis l’avènement de la Toile , soit une quinzaine d’années, que quelques-uns de ces gens du peuple réussissent à faire entendre leur faible voix. Des personnes aux revenus difficiles, voire précaires. Plus que jamais, ce sont les plus nombreux. Laminés, "égalitarisés" par le bas, ce sont aussi ceux que le Pouvoir s’applique à diviser le plus possible afin de ne pas subir leur courroux. Non, ces personnes-là, je ne prétends en rien les connaître. Parmi eux, certainement y a-t-il des génies de toutes sortes, dans la même proportion que parmi ceux des "beaux quartiers" : peut-être plus d’ailleurs, car la tendance "des élites" est de frayer entre-soi, avec l’appauvrissement génétique que cela occasionne.

Restons humbles, pour éviter toute généralisation, et comme Socrate, "je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien".

15/06/2014 10:04 par gérard

« la tendance "des élites" est de frayer entre-soi, avec l’appauvrissement génétique que cela occasionne. »(!!!!)
@ babelouest....m’enfin ! est ce bien raisonnable ?
Je pense qu’il faut prendre le texte de Robert GIL comme un exutoire, un coup de gueule ou une caricature, un peu comme le "salaud de pauvre" crié par Gabin dans "la traversée de Paris", film de celui qu’on a qualifié d’"Anarchiste de Droite", Claude Autan Lara...
Bon j’en profite pour proposer ce texte de Marc Gébelin, c’est un peu l’équivalent sur les BdB allemands, article qui a fait l’objet de certaines polémiques rudes sur dedefensa, mais dont je confirme par expérience qu’il contient nombre de faits bien réels et caractéristiques de la mentalité allemande :
http://www.dedefensa.org/article-de_l_allemagne_08_04_2013.html.
Je sais qu’en ces temps agités où la bien-pensance est la règle intransigeante, l’heure n’est plus aux caricatures, mais pourtant elles peuvent être bien utiles à la connaissance des orientations politiques de tout un peuple...

15/06/2014 15:43 par Emilio

C est quoi un proletaire … ¿ Tranche de vie.. et c est pas de la tarte.

J avais 7 ans quand mes parents et moi avons decouvert le bonheur de cette chose bizarre qu est une douche et un wc dans la maison . Avant, c etait le bain dans le baquet avec de l eau chauffee sur la cuisiniere a bois , qui servait aussi pour la cuisine. Le pot de chambre la nuit , parce qu il fallait traverser la cour , loin, pour aller aux toilettes. Maison insalubre , j etais tout le temps malade , des bronchites a repetition , et les cataplasmes enveloppements de moutarde veterinaire, remede de cheval , qui brule mais le talc attendu pour la fin etait d un grand reconfort. C etait la vie de village , tres differente d aujourd hui , plus vivant surtout pour un mome. Le garde champetre avec son tambour qui lançait ses “avis a la population”.
L ecole commuale. On m avait fait saute la maternelle parce qu il y avait trop de gamins , une cinquantaine je crois . Dommage il y avait des jeux de construction , pas beaucoup et pas pour tous, jamais pu jouer plus que quelques minutes. Frustration . La sieste barbante et tres inconfortable , a dormir assis et les bras croises sur la table, faute de place au sol ,reservee aux tout petits. Ensuite le primaire, l instit etait un chinois , bizarre . Mortel ennui , j apprenais trop vite. Bon , par opportunisme securitaire aussi et surtout . Parce que c etait tres violent , dans les annees 1965. Les baffes pleuvaient tous les jours . Un bouc emissaire de l instit , qui l humiliait autant qu il pouvait. Une chance pour les autres qui avaient un peu de repit. Une fois l instit la fait baisser son pantalon devant tous les eleves , des filles aussi. La le bouc emissaire a pete les plombs et s est revolte, il a fait une crise de nerf. L instit a change son comportement apres. Moins de coup du coup. Mais l ecole au village , c etait mieux que dans les campagnes , beaucoup moins violent. Mon pere , lui avait eu aussi cette educution “a la republicaine” brutale . Il etudiait bien aussi , l instit voulait l envoyer etudier clerc de notaire après le certificat d etude. Mes grands parents avaient refuse , pas d argent et tu seras cordonnier comme tes ancetres . Du coup il faisait ses 15 bornes aller en apprentissage.

Un jour branle bas de combat dans l ecole communale , et dans le village .. De Gaulle va debarque … J avais 7 ans, j en entendais parle a la maison, dans la famille aussi. Des partisans et d autres non, on n avait pas encore la tele , donc l image etait floue pour moi. La, dans la cour de recre , les instits nous distribuent des drapeaux français … joie de courir en les agitant dans le vent. On n avait quasiment pas de jouets donc sympas le cadeau. Et la regroupement de classes et ensemble vers l endroit ou nous devions ecouter ce grand bonhomme. L instit nous avait prevenu , a mon commandement , vous allez cries en Choeur “vive de Gaulle , vive le general” . Ben non , pas moi , je ne le connais pas ce type , on n a pas garde les vaches ensemble. Donc Niet , le silence de l agneau , ne rebelle. La frustration fut grande quand après le passage éclair du tonnerre tonnitruant et des fanfares, quelques minutes a rejouer avec le drapeau bleu blanc rouge .. et la confiscation de tous les drapeaux .. pour d autres ecoles d autres cantons. Frustration , j ai perdu l esprit patriotique ce jour.

Pour mes grand parents Bretons, descendants de grandes familles nobles de Bretagne , leur vie etait bizarre pour moi . Un autre siècle , la cheminee centrale qui servait de chauffage et de cuisson pour les soupes , et aussi un sacre reconfort de chaleur(le caht l avait compris) . Le lit etait pres de la cheminee. Une maison de famille, en terre . Le sol etait sans ceramique , en terre aussi , avec des denivelations profondes sous la table . Des siecles, cette maison. Pas d electricite , la bougie ou la lampe a petrole . Le frigo inconnu , c etait un garde manger en mousticaire. Un petit jardín au fond de la cour et la ,etait les toilettes. L eau n etait pas courante mais en puit. Il faisait froid l hiver. Mes grands parents etaient tres pauvres, maigres. Mais eux, solides et resistants. Faut dire que le XIX eme siècle dans cette maison , a vu mourir beaucoup d enfants , terrible , seul les plus forts survivaient. Ma tante , soeur de mon pere, avait attrape la tuberculose etant jeune. Un des freres de mon pere mort a un an , comme beaucoup avant .Soigne dans un sanatorium. C etait la hantise a l epoque d attraper la tuberculose. Elle a survecu mais avec une affection cardiaque. Elle est morte a plus de 80 ans, en 2008. Elle aurait pu vivre plus longtemps mais vu ses revenus , uniquement de son mari en pension, mort en travaillant comme journalier , avec une tronçconneuse , comme il travaillait au noir … Bref operation du coeur refusee par la SS parce que operation trop chere pour celle ou celui qui ne peut payer les supplements. Elle est morte 3 mois après le refus de cette SS. Je l aimais bien et mes grands parents Bretons aussi , beaucoup. Ils etaient tres catholiques , les eglises en Bretagne etaient pleines a craquer a cette époque. Pour les noces d or de mes grands parents , l eveque etait venu dans la maison hors temps. Il etait bedonnant l eveque. Bien nourri avec exces et faisait bizarre a cote de mes grands parents rachitiques. L eveque a offer t une medaille , c etait genereux après 70 ans de service de bedaud pour l eglise, toujours gratuit . Las , mon grand pere a ete ecoeure, il aurait prefere un petit billet pour manger. La foi s est perdue après cela , et les eglises se sont videes peu a peu. Apres avoir batailler dur , ils ont obtenus l aide medicale gratuite, que mes parents ont du payer a leurs deces.

Pour moi , après le village , ce fut la ville , un quartier ouvrier de maisons jointes , sans ames mais du luxe apprecie par rapport a avant .. l eau chaude ,douche, wc interieur , et la chaleur en plus , la vie de chateau quoi . La premiere rentree scolaire , je chantais fort dans la rue , comme au village . Les nouveaux copains m ont dit , ici on se tait, ici on ne fait pas ça , ça fait plouc , bizarre et frustration . Ah , un nouveau monde ou je devais m adapter. Brutal , violent, bien plus qu au village. Tous des prolos, et les cours de recre .. c etait les coups de savates dans les mollets (j ai toujours les bosses). Chacun demandait donc a ses parents des chaussures a bout ferres en exigence securitaire, pour mieux se defendre. Les instits donnaient toujours des baffes et certaines memorables pour moi. Il y avait une ligne jaune entre la cour des grands et des petits, j l avais franchi d un metre , a cheval de mon imaginaire de jos randall de steve mac queen. Le directeur est arrive comme une locomotive sur moi et le meme effet .. j ai valse a quelques metres , il etait costaud et rougeaud, moi j avais juste 10 ans. J ai appris a me battre par la suite pour eviter ce genre d incident fracassant. Ma mere , la, sur ce coup, n a pas accepte parce que j avais les marques .. Elle a rencontre ce dirlo , qui a fait profil bas.
La vie dans le quartier , c etait inventer des jeux. On avait la chance d avoir des terrains vagues , les hlm ont ete construits apres , du coup plus d espace pour jouer. On avait la riviere , puante parce que les usines balançaient leurs merdes . De l autre cote de la frontiere riviere, le monde des adultes, nos parents , tous , qui travaillaient dans ce monstre , l usine Renault pour les hommes. Les heros c etaient ceux qui travaillaient a la fonderie . Les femmes avaient leurs usines a elles , plus loin. (et poignets enchaines pour securite)
J allais au catechisme aussi , comme les autres, le cure etait un pretre ouvrier , syndique. En fait on jouait plus au foot qu autre chose. Il fallait faire confesse parfois. Je devais inventer des fautes supposees , pour rester de la bande, jamais compris ces histoires de catho. Bizarre.

La bande de quartier , j etais le chef . Pas par vouloir , je n ai jamais aime me mettre en avant. Mais l inventeur c etait moi , de tout avec rien, et des plans d attaques et d occupation du jour. Des armes souvent , arc et fleche avec boulons ,des lance-pierre , des bombes a eau. Et tous les accessoires pour faire du bruit a velo , et les petards dans les egouts. Le jeudi , c etait pas d ecole. La premiere reunion de notre soviet , c etait pour moi, organiser la journee de combat. Et les lieux de combats. On ne sortait pas du quartier non plus.
Puis est venu 1968 , j avais 10 ans et presque toutes mes dents. Le quartier etait completement communiste, certains staliniens et d autres plus socialistes sfio, catho qui allaient a la messe le dimanche. J allais a la messe , en trajet du moins , puisque la plupart du temps , la encore l eglise etait pleine a craquer. Je gardais les 5 centimes de quete pour moi.
Au village , je n allais jamais a la messe, parce que ma mere n aimait pas que les enfants n ai pas le droit de s asseoir . Il exagerait ce cure, donc tu n iras pas a l eglise.
On avait pas d argent de poche a l epoque , donc pour s acheter chewing gomme a bulle (les roses c est mieux) et des carambars , avec des histoires droles dans le papier. On recuperait les bouteilles vides des ouvriers de chantiers, a moitie vides on les vidait , ensuite en expedition guerriere toujours, on allait a l epicerie , echanger les consignes contre des friandises.
En 1968 , c etait la revolution, vraiment , la grand greve. Des ouvriers partout en greve ,usines toutes occupees, des accordeons dans les rues , la fete quoi . J aimais bien cette fete la , bizarre mais different des jours gris. Tout s est arrete , nous ,on etait en recreation perpetuelle, sans comprendre pourquoi . On regardait par la fenetre de la cantine , les instits votaient la greve reconductible a main leves. Ça discutait dur . Ensuite l ecole s est arretee. J y allais toujours avec quelques refractaires, mes parents n avaient personne pour me garder. Les rails rouillaient parce que plus de train.
Les reunions de soviet de quartier etaient massives , et ça discutait fort et dur. Nous ,les momes ,on sentait que les choses n etaient pas normales. C etait tres rouge , en chanson ,en drapeau ,en guerre revolutionnaire . Et tous assistaient aux reunions dans les maisons des militants. Autant remplies que l eglise du pretre ouvrier .
La journee , ceux de ma bande et moi organisions notre guerrilla aussi .. on allait a la riviere frontiere.. on ecoutait les explosions de gazs lacrymos , et on jouait aux CRS SS .. nous aussi. C etait un changement, avant on jouait aux cows boys indiens. L usine etait quelque chose d etrange, pour nous les momes, on ne savaient pas ce qu il s y passait , juste les parents qui rentraient a la maison , epuises la plupart du temps.. et qui se rencontraient entre voisins pour faire la revolution. C etait chouette , et j aimais la revolte du quartier. Les gens s aimaient. Un peu de soleil dans ce gris de merde , c est devenu pire apres, quand les terrains vagues , de nos jeux libres, ont ete supprimes pour faire des hlms , un pont et une rocade.. les arbres sont devenus tout noirs de suie. La traversee dangereuse, et les panneaux publicitaires en masse (55 j avais compte) la vie est devenu beaucoup plus triste. L apres 68 , c etait la tristesse, la division entre tous , meme dans la famille des bagarres aux poings pour la politique. Chacun est rentre dans sa case .. et plus de solidarite non plus. La fete etait finie et elle n est jamais revenue.

Ma mere faisait les menages chez les bourgeois de beaux quartiers. Quand elle etait jeune , elle a fait comme ses soeurs , monter a Paris , comme bonne chez de grands bourgeois. Ils l aimaient bien , elle travaillait tout le temps et pour pas grand chose , donc c etait bien.

Une fois ma mere , qui n avait personne pour me garder, donc je restais souvent seul .. a lire , le midi je rechauffais les plats et attendais le retour de mes parents , tard . En fait je ne les voyais pas beaucoup. Une fois donc , elle m a emmene chez les bourgeois dans leur maison. Je voyais d habitude ces maison de l exterieur. Et la , de l interieur .. c etait bizarre. Les bourgeois quand il parlait a ma mere .. c etait “ vous les petites gens” . Ma mere n aimait pas du tout ce genre de consideration. Les bourgeois etaient sophistiques , dans leur manieres, leurs habits leurs decors poussiereux d avant ma mere. J ai senti leur regard, condescendant sur moi, je n avais pas l habitude . C etait un univers froid pour moi. Bizarre.

Quand j avais 12 ans , je me promenais avec ma mere , et on a croise un noir. La premiere fois, ma mere m a dit ”t as vu… il est noir”. Bizarre. Ma mere n etait pas raciste , jamais, elle me dsait toujours “y a du bon monde partout” Les vacances plus tard , c etait les colonies de vacances , des soeurs chatelaines cathos pas si bonnes que cela. Des baffes encore. Et des cons de gaullistes au contact, dont un, son pere CRS (ça tombait mal , parce que pour mon clan c etait CRS SS) etait fier de son pere avec ses matrques a bout ferrees (tiens ça me rappelle quelque chose). Raciste , il avait pris en grippe un algerien , un arabe comme il disait. ils etaient 2 orphelins ,2 freres et vivaient avec les gardiens du chateau , alccoliques et violents. Et la un jour, ce fils de pute gaulliste, fils de CRS, a tabasse Kamel ..j etais plus jeune que ce collabo fasciste mais … je lui ai donne une raclee memorable .. les soeurs sont intervenues et raclee pour moi. Kamel est devenu mon pote. Et pour longtemps, j ai decouvert un autre monde avec lui , l Algerie en imaginaire. Et le gout des voyages aussi , evasion de mon monde de merde.

Ce qui ma marque dans cette jeunesse, proletaire on va dire , c est la violence , la brutalite. Partout, a l ecole , dans les familles , pas trop pour moi mais mon cousin oui .. battu avec ceinturon et enferme des jours dans la salle de bain. Traite de bourrique , orphelin de mere , et son pere , comme tout le monde travaillait a l usine Renault. Pour echapper ou limiter cette violence , pour moi , j etudiais en plaisir avec des vieux livres trouves dans le grenier et avec ennui a l ecole , pour eviter les coups. J avais une pression terrible et ininterrompue, si tu ne ramene pas de bonnes notes , tu iras dans un pensionnat (bof je ne voyais pas bien l image )et surtout tu seras manoeuvre maçon comme ton grand pere . La, c etait parlant pour moi. Sale, dur et le litron de rouge en cadence .

VOILA , tranche de vie , proletaire , chiante minable violente desesperante (hors revolution). Et les pressions de tous les adultes , pour se sortir de ce merdier.. devenir quelqu un ,comme tous disaient. Etudier , reussir sa vie , en pas le choix. J apprenais vite ,par necessite de cette pression. Plus tard , les jesuites m ont pris en charge , un college ou avait travaille mon pere dans sa jeunesse et qui m a offert mes etudes en generosite chretienne. Changement d ambiances , un petit groupe de prolos , regoupe dans la JOC , certains disaient jeunesse ouvriere communiste.. pas faux et alors ¿ c etait une insulte pour les Bourges, ultra majoritaires.. Et nouveau pour moi , Des bourges en masse , dont un Fillon devenu premier ministre, un facho vraiment puant déjà . Et la j ai etudie avec plaisir , une bibliotheque pleine a craquer, et des peres gentils avec moi , au moins pas de coups. Et en philo , j ai decouvert le marxisme , et les mouvements anarchistes. Etude poussee et dialogues des qu on le pouvait avec un pote Breton ..un surdoue lui . Lui marxiste, ayant lu tout Marx a 17 ans , moi anarchiste, puis a force de discussion avec lui , il est devenu anarchiste. Il est redenu marxiste par la suite , et il a bien fait. Il a etet prof d universite en Allemagne , puis est revenu en Bretagne , a Nantes, prof d universite toujours et des theses pointues sur Hegel Marx etc.. et moi je suis revenu plus marxiste , mais libertaire quand meme . Les anars m ont deçus , des bourges en fait, et ils m ont encore plus deçu en crachant sur Cuba Chavez etc… La , ce fut trop pour moi.

Voila Babelouest, tu connais un peu plus ce qu est un mome de proletaire. Je ne te souhaite pas d avoir connu ce monde. Si tu as pu y echappe tant mieux.

15/06/2014 19:09 par Aris

@balelouest
" comme Socrate, "je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien"."
Alors pourquoi l’exprimer ce "rien " ?
Bon barbecue de dimanche devant un jaune !

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