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Les effets nocifs des Antifa aux Etats-Unis

Une occasion historique est en train d’être manquée. L’élection présidentielle désastreuse de 2016 (aux Etats-Unis) aurait pu et aurait dû provoquer un réveil. Un système politique qui a donné aux électeurs le choix entre deux affreux candidats n’est pas la démocratie.

Cela aurait dû être le signal pour faire face à la réalité. Le système politique américain est carrément pourri, méprisant envers la population, au service des sociétés et des lobbies qui paient pour les maintenir au pouvoir. Le moment était venu d’organiser une véritable alternative, un mouvement indépendant pour libérer le système électoral de l’emprise des milliardaires, pour exiger une transition d’une économie de guerre vers une économie vouée à l’amélioration de la vie des gens. Ce qu’il faut, c’est un mouvement de pacification de l’Amérique, ici et à l’étranger.

C’est un gros travail. Mais cette approche pourrait bénéficier d’un large soutien, surtout si des jeunes vigoureux s’organisaient pour stimuler le débat populaire, entre des personnes réelles et vivantes, de porte à porte si nécessaire, créant ainsi un mouvement de masse en faveur d’une démocratie, d’une égalité et d’une paix authentiques. C’est un programme aussi révolutionnaire que possible dans les circonstances actuelles. Une gauche moribonde devrait revenir à la vie pour prendre l’initiative de construire un tel mouvement.

C’est tout le contraire qui se produit.

Provoquer une nouvelle guerre civile ?

Le premier pas pour empêcher un tel mouvement constructif était la fausse interprétation du sens de la victoire de Trump, massivement promue par les grands médias. Ce fut essentiellement l’alibi du clan Clinton pour expliquer la défaite d’Hillary. La victoire de Trump, selon eux, est le fruit d’une convergence entre l’ingérence russe et les votes des ’misogynes, racistes, homophobes, xénophobes et suprématistes blancs’. L’influence de toutes ces mauvaises personnes a signifié la montée du ’fascisme’ en Amérique, avec Trump dans le rôle du « dictateur fasciste » en puissance.

De cette façon, la critique du système qui a produit Trump s’est évanouie en faveur de la diabolisation de Trump l’individu, rendant ainsi plus facile pour les Clintoniens de consolider leur contrôle sur le Parti Démocrate, tandis que leur propre opposition de gauche s’insurgeait contre le spectre du fascisme. En très peu de temps, le mouvement Antifa a émergé comme l’avant-garde d’une « résistance » contre une imaginaire montée du fascisme inspirée par Donald Trump.

Cette résistance marqua ses premiers points en créant des troubles pour empêcher des personnalités de droite de tenir leurs conférences à l’université de Californie à Berkeley. Puis Antifa a connu son heure de gloire le 12 août à Charlottesville, siège de l’université de Virginie, à l’occasion des émeutes entre ceux qui s’opposaient au démantèlement d’une statue de Robert E. Lee (le général qui commandait les forces du Sud dans la guerre de sécession) à ceux qui l’exigeaient au nom de l’anti-racisme. Le drame de Charlottesville avait tout d’une provocation, avec l’arrivée de Ku Klux Klan et Nazis de carnaval, offrant aux Antifa une scène pour gagner de l’importance nationale en tant que sauveurs. Une semaine plus tard fut publié le livre d’un jeune universitaire, Mark Bray, « Antifa : le Handbook de l’Antifascism ». Cette œuvre anarchiste, ouvertement en faveur de l’utilisation de la force pour faire taire « les fascistes » (ou ceux qu’Antifa désigne ainsi) n’a pas tardé a jouir de comptes rendus très favorables de la part des grands médias qui d’habitude ne mentionnent même pas les œuvres de la gauche radicale.

Fait significatif, les émeutes de Charlottesville provoquèrent Trump à dire qu’il y avait « de braves gens » des deux côtés, ce qui fut saisi par le chœur de ses ennemis pour le qualifier définitivement de ’raciste’ et ’fasciste’. Voilà ce qui offre à la ’gauche’ désorientée une cause claire : combattre ’Trump le fasciste’ et les ’fascistes’ qui le soutiennent. C’est plus simple que de s’organiser pour exiger que Washington mette fin aux menaces contre l’Iran et la Corée du Nord, qu’il abandonne son projet de remodeler le Moyen-Orient pour assurer la domination régionale d’Israël, et qu’il retire le dispositif nucléaire visant la Russie. Sans parler du soutien aux véritables nazis en Ukraine. Pourtant, cette politique de militarisation mondiale de mille milliards de dollars contribue davantage à la violence et à l’injustice, y compris aux États-Unis, que les restes de causes définitivement perdues et discréditées.

La gauche et les Antifa

La gauche sociale et antiguerre a été systématiquement affaiblie et marginalisée depuis la prise de pouvoir du Parti démocrate par les Clintoniens, qui a redéfini « la gauche » comme un clientélisme favorisant les femmes et les minorités. La gauche clintonienne a substitué la politique identitaire au but progressiste de l’égalité économique et sociale, en cooptant de façon ostentatoire des femmes et des Noirs dans l’élite visible, pour mieux ignorer les besoins de la majorité. La gauche clintonienne a introduit le concept de ’guerre humanitaire’ pour valoriser sa destruction implacable de nations récalcitrantes, séduisant une grande partie de la gauche à soutenir l’impérialisme américain comme une lutte pour la démocratie contre les ’dictateurs’. De plus en plus, le discours de gauche est devenu la couverture du parti de la guerre aux Etats-Unis. Cela a provoqué une telle confusion qu’on ne sait plus très bien ce que signifie ’gauche’.

Les Antifa contribuent à cette confusion en donnant la priorité à la suppression des ’mauvaises’ idées qui sont également condamnées par l’establishment. En effet, les attaques antifas contre les « politiquement incorrects » tendent à imposer la doctrine néolibérale dominante qui soulève également le spectre du fascisme comme prétexte à l’agression contre les « dictateurs ». De plus en plus, les Antifa ressemblent aux activistes des « révolutions de couleur » soutenues par les Etats-Unis pour changer les régimes de pays sélectionnés pour le changement de régime.

Les prétextes des Antifa

Certains figures de la gauche traditionnelle, telles que Noam Chomsky et Chris Hedges, insistent que le recours à la violence est contre-productif et tend à favoriser précisément les courants de droite. Les apologistes des Antifa répondent surtout avec les arguments suivants.

1. La violence est justifiée par la violence implicite attribuée aux « racistes » et « fascistes » qui, si on ne les arrête pas au début, finiraient par exterminer des groupes entiers de la population.

C’est manifestement faux, car les Antifa sont notoirement généreux dans la distribution de l’étiquette fasciste. Les publicistes que les militants ont fait taire à Berkeley, par exemple le provocateur gay Milo Yiannopoulos et l’ultra-conservatrice Ann Coulter, ne prônent pas la violence, encore moins le génocide.

2. Les Antifa se livrent à d’autres activités politiques.

L’alibi est tout à fait hors de propos. Personne ne critique ces ’autres activités politiques’. C’est le recours à l’intimidation pour empêcher la libre expression de leurs adversaires - la marque distinctive d’Antifa – qui est la cible des critiques. Qu’ils abandonnent cette pratique et poursuivent leurs autres activités et personne ne s’ y opposera.

3. Les Antifa défendent les communautés menacées.

Mais ce n’est certainement pas tout ce qu’ils font. Ce n’est pas non plus ce à quoi s’opposent ses critiques. La défense réelle d’une communauté sérieusement menacée est l’affaire des dirigeants respectés de la communauté elle-même, plutôt que par des Zorros autoproclamés qui arrivent déguisés. Le problème est la définition des termes. Pour les Antifa, la communauté des victimes peut être une catégorie de personnes, comme les LGBTQI, et la menace peut être un conférencier controversé susceptible de faire une remarque qui les blesserait. Et quelle communauté était défendue par Linwood Kaine, fils cadet du sénateur Tim Kaine, candidat démocrate pour la vice présidence à côté de Hillary Clinton, lorsqu’il a été arrêté à St Paul, au Minnesota, le 4 mars dernier, pris en flagrant délit d’émeute au deuxième degré pour avoir tenté de disperser par la force un rassemblement pro-Trump ? Bien que Kaine, vêtu de noir de la tête aux pieds, ait résisté à son arrestation, l’affaire s’arrêta là. Quelle communauté opprimée le jeune Kaine défendait-il, à part le cercle de Clinton ? Son propre privilège en tant que membre d’une famille de l’élite politique de Washington ?

4. Les Antifa prétendent qu’ils sont en faveur de la liberté d’expression en général, mais les racistes et les fascistes font exception, parce qu’on ne peut pas raisonner avec eux, et que le discours de haine n’est pas un discours mais une action.

Cela équivaut à un stupéfiant abandon intellectuel devant l’ennemi, un aveu qu’on est incapable de remporter un débat ouvert. Le fait est que les mots sont des mots, et devraient être contrés par des mots. On devrait se réjouir de l’occasion de débattre en public afin d’exposer les faiblesses de leur position. Si en effet ’on ne peut pas raisonner avec eux’, c’est à eux de le montrer en refusant le débat, ainsi on aura remporté une victoire morale. Sinon, on leur en fait cadeau.

5. Les Antifa insistent sur le fait que le droit à la liberté d’expression garanti par la Constitution des Etats-Unis ne s’applique qu’à l’État. Autrement dit, seul le gouvernement n’est pas autorisé à priver les citoyens du droit à la liberté d’expression et de réunion. Chez les citoyens, tout est permis.

C’est un sophisme remarquable. L’intimidation et la menace sont acceptables si elles sont le fait d’un groupe non officiel. Les Antifa, dans une pure tradition néolibérale, veulent privatiser la censure idéologique en s’en chargeant eux-mêmes.

Violence verbale

La violence verbale des Antifa est pire que leur violence physique dans la mesure où elle est plus efficace. La violence physique a généralement des conséquences mineures, empêchant tout au plus temporairement quelque chose qui se produira plus tard. C’est la violence verbale qui réussit le mieux à empêcher la libre discussion des questions controversées.

Persuadée du rôle nocif d’Antifa, et alarmée par la prolifération d’articles pro-Antifa sur le site CounterPunch, qui se dit la vraie voix de la gauche, j’ai osé écrire une critique, « Antifa in Theory and in Practice » (Antifa en Théorie et en Pratique). Le résultat fut un torrent de vitupération sur la page FaceBook de CounterPunch, ainsi qu’un certain nombre de courriels hostiles, y compris de la part de Yoav Litvin, champion des articles pro-Antifa sur CounterPunch, mais que je n’avais pas nommé. Ceci culmina avec une attaque personnelle contre moi publiée sur CounterPunch d’un certain Amitai Ben-Abba. Notons que Litvin et Ben-Abba sont Israéliens, mais pro-palestiniens, ce qui leur confère des références de gauche impeccables.

Ces réactions ont fourni une parfaite illustration des techniques de discussion des Antifa. C’est une sorte de bataille où l’on jette tout ce qu’on peut à l’adversaire, peu importe la logique ou la pertinence. Sur la page FaceBook, Litvin, sur la base de mes articles objectifs sur la politique française, m’a accusée de ’militer pour Marine Le Pen’. Hors de propos et inexact.

Dans son article, Ben-Abba introduisit cette affirmation totalement hors sujet : « Tout comme au début des années 2000 et son démenti pseudo-historique du massacre de Srebrenica a contribué à encourager les nationalistes serbes, son analyse actuelle peut encourager les suprématistes blancs ». Dois-je souligner que je n’ai jamais nié le ’massacre’, mais que je refuse de le qualifier de ’génocide’, et que les nationalistes serbes n’ont jamais eu besoin de mon humble opinion pour être ’encouragés’, d’autant plus que la guerre était terminée à ce moment-là ?

J’ai admis volontiers que certaines questions soulevées dans mon article initial méritent d’être débattues, comme l’immigration ou la question de savoir si le ’fascisme’ du début du XXe siècle existe encore aujourd’hui. Cette admission suggère qu’on est raciste et donc complice des fascistes. Ben-Abba répond par une saynète : « Antifa … permet à des personnes sans documents (comme le boulanger migrant sans-papiers qui fabrique les croissants de Johnstone) de participer à la défense de leurs communautés contre l’intimidation néo-fasciste ».

Très drôle : j’empêche la défense du pauvre boulanger sans papiers que j’exploite en mangeant ses croissants. Hormis le fait que je ne mange que très rarement un croissant, les boulangers de mon quartier sont tous en règle, et de plus ce quartier majoritairement immigré est le théâtre de fréquentes manifestations de rue pacifiques de sans-papiers africains clairement non intimidés par les néo-fascistes. Ils n’ont évidemment pas besoin des Antifa pour les protéger. Ce fantasme du néofascisme omniprésent est aussi indispensable aux Antifa que le fantasme de l’antisémitisme omniprésent l’est à Israël.

La spécialité des Antifa est de qualifier les activistes et écrivains de gauche de « rouge-brun » dès qu’ils admettent être d’accord avec un conservateur ou un libertarien sur un sujet quelconque, et surtout sur la nécessité d’éviter les guerres. Si vous déviez de la doctrine manichéenne des Antifa, si vous admettez qu’il existe des sujets compliqués qui méritent le débat contradictoire, alors vous êtes un ’rouge-brun’ et méritez une mise en quarantaine.

Ainsi Antifa prétend être l’unique voix de « la gauche », disqualifiant comme proto-fascistes tous ceux qui dénonceraient leurs folles actions.

Et leurs actions deviennent de plus en plus folles. Pour « résister » au fascisme, Refuse Fascism, créé par le groupuscule Revolutionary Communist Party, appelle aux manifestations ce samedi 4 novembre qui doivent se poursuivre le temps qu’il faut pour renverser « le régime Trump/Pence » - c’est à dire le Président et Vice-Président élus.

Voici une imitation des « révolutions colorées » soutenues par les services américains dans de nombreux pays, maintenant mise en pratique sur le sol américain. Quel peut en être le but ? Jouer la comédie du « peuple qui n’en peut plus » pour porter un soutien spectaculaire aux efforts de « l’état profond » de chasser Trump par d’autres moyens ? Ou achever la destruction de la gauche en la discréditant complètement ? Ou les deux ?

L’alarme est sonnée par les médias de droite, prévoyant toutes sortes d’atrocités perpétrées par les gauchistes. Le chaos se répand au moins dans les esprits.

Le danger imminent de guerre nucléaire est totalement évacué, éclipsé par les divisions de plus en plus profondes parmi les Américains eux-mêmes. Quoique les Antifa pensent faire, quoi qu’ils prétendent faire, la seule chose qu’ils font, c’est d’identifier la gauche à un fanatisme qui rend impossible tout mouvement anti-guerre capable d’attirer une part importante de la population. Si Antifa n’est pas une provocation montée par le Parti de la Guerre, il y ressemble à merveille.

Diana Johnstone

traduction VD pour le Grand Soir, relue et révisée par l’auteure

COMMENTAIRES  

04/11/2017 13:43 par Ellilou

Un peu bizarre ce texte non ? il aurait presque pu être écrit par un de nos chers chiens de garde, dont je ne citerai aucun nom, tant ils sont connus. Mettre dos à dos les antifa et les "altright" américains me parait au mieux une facilité intellectuelle au pire une escroquerie intellectuelle. Bref, pas convaincue du tout....

04/11/2017 19:19 par legrandsoir

Mettre dos à dos les antifa et les "altright" américains

Où ? Quand ?

04/11/2017 18:20 par Nicolas Krebs

Heureusement que legrandsoir.info ne se prétend pas de droite ; qu’est-ce que ce serait dans ce cas !

04/11/2017 19:29 par Jean-Yves LEBLANC

Cet article est extrêmement pertinent et ... angoissant. Il rejoint un article de B. Guigue paru dans LGS il y a quelques mois sur la dégénérescence idéologique de la gauche dans notre pays. Ecrit par une Américaine à propos de la gauche américaine, il s’applique cependant parfaitement à la gauche française qui suit la même trajectoire. Elle est de plus en plus "sociétale" et de moins en moins sociale. Elle voit des fascistes partout et cet antifascisme dénaturé fait le jeu du néolibéralisme, de la mondialisation et de l’européisme.
Trois exemples récents parmi tant d’autres :
- Au nom de l’antifascisme la revendication de souveraineté nationale, de sortie de l’UE et de l’Euro qui prenait de l"ampleur avant les présidentielles a quasiment été enterrée alors que c’est la question prioritaire qui conditionne toute possibilité de changement.
- Le front antifasciste du 2ème tour des présidentielles a permis à Macron d’instrumentaliser la gauche pour mettre en oeuvre un nouveau style de gouvernement cynique, autoritaire et antinational au service revendiqué du grand capital.
- Au nom de l’antifranquisme ( eh oui qui eût cru que le Caudillo pouvait encore servir ?), on s’apitoie sur les indépendantistes catalans, on conspue l’état centralisé autoritaire et on se met à rêver de régions autonomes fédérées, c’est à dire de l’Europe selon Macron.

04/11/2017 20:32 par alexis

Merci pour cette traduction ! Pour ceux que ça intéresse et qui lisent l’anglais, l’article de Mme Johnstone répond à une critique de sa critique initiale des mouvements antifas US, les deux publiés sur counterpunch, voici les liens :
https://www.counterpunch.org/2017/10/09/antifa-in-theory-and-in-practice/
https://www.counterpunch.org/2017/10/16/the-nimpe-critique-of-antifa/
L’article antifa est intellectuellement faible (comme souvent pour les antifas ’post modernes’, toute la propagande de guerre est supposée vraie, et tout ce qui n’est pas d’accord avec antifa est partiellement facho, l’auteur (un anarchiste israélien) ne connait pas l’inénarrable Ornella Guyet mais s’imagine comprendre ce qui se passe en france et dans la gauche française etc....), mais contrairement à certains antifas en france ou anti-allemands outre-rhin, il a l’air sincère et en fait d’accord avec Diana Johstone au moins sur le constat des problèmes principaux (cf son dernier paragraphe), c est ça le plus triste dans cette histoire...

05/11/2017 00:18 par Autrement

100% d’accord avec Jean-Yves LEBLANC. L’analyse par Diana Johnstone de la démarche Antifa et de ses effets dans l’espace politique est lumineuse. Crier pour tout et n’importe quoi au "danger fasciste" fait oublier les monstruosités du capitalisme ordinaire. En France, ce sont bien les Antifas, trompeurs et crédules réunis, qui ont fait voter Macron.

05/11/2017 00:25 par Francois

Les antifas... la face gauche du mirroir aux alouettes.
Pour devier l’attention de la réelle confiscation du pouvoir par les dominants, les fas et les antifas sont à ce jour les meilleurs atouts.
Ca donne macron/lepen au second tour. Bingo !
Tant que l’immense majorité n’aura pas gratté cette couche de gras qui enveloppe leur cerveau, c’est pas la peine d’aller plus loin.
Suffira de leur suspendre une marionette estampillée « fachisme » sous leur nez pour qu’ils ne distinguent plus rien autour.
La premiere fois, je comprend qu’on se fasse pieger, mais à force, il faut commencer un peu à reflechir.
Je vois dans les commentaires que LGS est déjà taxé de complicité avec la fachosphere par les ignares, les manipulateurs et les manipulés, ça à pas traîné...

05/11/2017 01:26 par act

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Le combat antifasciste est respectable et souhaitable. Né en Italie il y est initié, comme ailleurs plus tard, par les communistes, socialistes, anarchistes, syndicalistes qui sont ensuite rejoints par les patriotes, comme les gaullistes en France et certains sociaux-démocrates. Il donne naissance aux différents fronts-populaires. Ce combat sera le dénominateur commun des partisans et des réseaux de résistances en Europe, d’Ouest en Est, Russie comprise.

La fin du nazisme ne signifiant pas celle du franquisme et n’empêchant pas la dictature en Grèce, le combat anti-fasciste se poursuit en Europe comme aux Amériques.

Beaucoup plus tard, dans les années ’80 de nouveaux groupes antifas, dont dont beaucoup d’autonomes, réapparaissent pour contrer les agressions et violences de l’extrême droite (et non le contraire) qui sort du bois en Europe. Comme le FN qui détourne et récupère une grande partie du mouvement skinhead en guise de nervis et de force de frappe. Cela ne se jouait ni dans les médias, ni dans les hémicycles, uniquement dans les rues. Ces antifas aussi méritent le respect, même s’ils ne risquaient pas de tomber sous les balles des SS ou de la DINA.

Mme Johnstone traite des antifas états-uniens, ceux dont CNN a soudain décidé de nous parler. Antifas subitement devenus fréquentables -voir plus si affinités- par les médias du camp "démocrate". Ces mêmes médias qui précédemment les ignoraient, les condamnaient ou les utilisaient à l’occasion comme épouvantails, au nom très porteur de "black-bloc".

Le combat anti fasciste est il légitime aux USA ? Le fascisme règne t-il aux USA ?
Ni le fascisme mussolinien, ni le nazisme mais plusieurs formes de fascismes y coexistent (idem en l’Europe), plus proches du franquisme ou des variantes latino-américaines, avec une dimension spectaculaire sans précédent (cf G.Debord).
Il y a celui, diffus, d’une (grande ?) partie des castes dirigeantes, qu’elles soient républicaines ou démocrates. Une forme de "friendly-fascism" spectaculaire. Particulièrement depuis que les selfie-spectateurs sont passé de l’autre coté de l’écran. Principalement basé sur la toute puissance de sa propagande mais n’hésitant pas à user de la violence non virtuelle quand nécessaire.
Et ceux, moins bien emballés, de divers groupes allant de l’alt right au kkk en passant par le parti nazi, qui mis ensemble représente une portion non négligeable de la population US. Il faut y ajouter un grand nombre de sectes/religions qui, sur bien des aspects, sont fascisantes. Faudrait-il attendre qu’une version du "fascisme pur" règne pour le combattre de front ?

Posez la question aux Black-Panters d’hier ou aux camarades Grecs qui doivent s’organiser pour se protéger des attaques des nervis d’aube dorée, aux Italiens confrontés à casapound ou aux syndicalistes Turcs, entre autres.

Comme tout mouvement les antifas sont critiquables, particulièrement dans leurs versions actuelles.
Mme Johnstone leur propose de faire du porte à porte et elle a raison, c’est l’un des problèmes des mouvements autonomes et souvent temporaires : le manque de constance, de travail de fond, en amont. Un autre étant l’absence de véritable organisation et structure, en ce qu’elle permet à quiconque peut se prétendre "antifa", même une ornella guyet...

Reste qu’à l’heure où la grande majorité des jeunes générations -aux US comme ailleurs- se perd dans le virtuel, la consommation, la compétition et le spectacle, constater qu’une partie ne succombe pas et juge utile de consacrer au moins une partie de son temps à combattre les dérives fascisantes et le fascisme, est plutôt réjouissant. Ne serait-il pas plus constructif de la part de Me Johnston (de LGS et ses lecteurs) d’aller à la rencontre de jeunes antifas, tous ne sont pas obtus et de semer dans ce terrain fertile les germes d’une réflexion plus profonde, plutôt que de les accuser de fomenter une guerre civile, leur proposer un topo sur la lutte des classes ?

Un élément de taille semble absent de l’analyse de Mme Johnston : à toutes les époques, comme aujourd’hui, les antifascistes sont apparus en riposte aux violences de l’extrême droite et non le contraire.

Enfin et c’est le plus dérangeant, particulièrement de la part de quelqu’un du niveau de Mme Johnston, qui ne peut l’ignorer, c’est choisir de passer sous silence ce qui fait que cette date du 12-08-17 soit un "drame"
, comme elle l’écrit pourtant. C’est à dire la mort d’une militante antifasciste assassinée par un nervis motorisé...et non le contraire.

Sachant cela lire "Puis Antifa a connu son heure de gloire le 12 août à Charlottesville,(...). Le drame de Charlottesville avait tout d’une provocation, avec l’arrivée de Ku Klux Klan et Nazis de carnaval, offrant aux Antifa une scène pour gagner de l’importance nationale en tant que sauveurs." pose question. Quand une camarade est tombée en se confrontant aux nervis du camp d’en face, il y eu 20 blessés et une chance qu’il n’y ait d’autres morts, écrire cela et de cette manière, est déplorable, voire pire.

05/11/2017 08:58 par cunégonde godot

Excellent article de Mme Johnstone. Et juste commentaire de M. Leblanc, auquel je souscris évidemment.
L’ "antiascisme" post-fascisme est le type même de la manipulation pour crétins degauche et autres "progressistes altenatifs" depuis une cinquantaine d’années au moins. Tous ceux qui l’ont dénoncé ont dû subir un flot interrompu d’insultes. J’en fais partie, et cela depuis toujours sans que cela ne m’empêche de dormir. Si la malfaisance des antifas apparaît aujourd’hui aussi visible, c’est parce que lagauche petite-bourgeoise pseudo-marxiste qui règne idéologiquement et médiatiquement depuis les années 70 est en déliquescence, quand bien même beaucoup se déguiseraient-ils aujourd’hui en "insoumis" pour donner le change (un de plus)...

05/11/2017 14:02 par UVB76

" la manipulation pour crétins degauche et autres "progressistes altenatifs" depuis une cinquantaine d’années au moins. "
" lagauche petite-bourgeoise pseudo-marxiste qui règne idéologiquement et médiatiquement depuis les années 70 est en déliquescence ... "

Affirmatif ! ... les post-soixante-huitards attardés, " révolutionnaires " en culottes courtes aux petits bras musclés et forts en gueule se reconnaîtront ...

05/11/2017 14:42 par MF

Sur le même thème, très important, je recommande cet excellent article très précis et documenté du site Web de la librairie tropiques.
Y sont notamment décrites les évolutions idéologiques et les infiltrations grandissantes de l’ultra-gauche ainsi que le rôle important que ces organisations prennent dans le nouveau cadre idéologique servant à soutenir l’impérialisme au nom d’ un antifascisme falsifié.
http://www.librairie-tropiques.fr/2017/10/gauche-revolutionnaire-la-grande-manipulation.html

05/11/2017 16:02 par Georges SPORRI

Beaucoup de commentaires me paraissent simples (au mauvais sens du terme) . Je me suis abstenu au second tour car l’épouvantail MLP était du plastoc recouvert par des peaux de lapins encore moins effrayant que la déficience mentale abjecte du souverainiste général-de-gaulliste Dupont Gnangnan ... La situation me paraît différente aux USA où le racisme d’état, l’hystérie sécuritaire, le délire répressif, le néo puritanisme et la construction de murs ont pris des proportions encore plus délirantes qu’en France ... Il est exact que la puissance impérialiste archi dominante a presque réussi à refouler la question sociale et à éradiquer le communisme et le syndicalisme de classe . Alors, dans ce contexte, les contestations deviennent un espace tactique pour recruter et former des militants aptes au combat . Etre instrumentalisées ou même se laisser instrumentaliser, peut aussi être une sorte de ruse ...

05/11/2017 18:02 par Geb.

Quoi dire de plus ???

Diana Johnstone est lumineuse dans sa démonstration.

Mais on peut aussi souligner que les "ancëtres" des "Antifas" peuvent être retrouvés dans les "Maoïstes" soixant’huitards style Cohn-Bendit. Pour ceux qui sont conscients que Mai 68 a été la première "révolution de couleur" réussie, (Belle "révolution" que celle qui finit par mettre au pouvoir le Grand Commis des Rothschild, Georges Pompidou), on comprends tout de suite que le monstre a rattrapé ses créateurs aux Etats-Unis eux-même.

On attend pour demain l’Incendie du Reichstag, (Pardon de la Maison Blanche), par quelques provocateurs "antifas" pour finaliser la mise en place d’un régime nazi réellement "open" aux USA. Les camps de la FEMA sont déjà opérationnels.

Voilà ce qui se passe quand les vrais Révolutionnaires laissent la haute main à des traîtres et des vendus, par ignorance ou commodités immédiates. Et quand de proclamés "communistes" jouent le jeu des assassins des Peuples pour rester politiquement corrects.

Et les prochains c’est nous.

Quant aux "antifas" vous les retrouverez dans les camps en votre compagnie... Comme les retrouveront nos camarades usaméricains

Derrière les mitrailleuses et sur les miradors.

05/11/2017 18:37 par Renard

Article salutaire de Mme.Jonhstone, merci à LGS pour vos traductions ! Salutaire également la réaction plutôt positive dans les commentaires, la roue commence à tourner !

Parfois on a l’impression que le texte nous parle de la situation en France.

05/11/2017 18:42 par Feufollet

Il devient salutaire, même tardivement, de remettre les antifas là d’où ils viennent
Trop longtemps ils ont capturé dans leur filet, les bonnes âmes de la gauche anti-capitaliste
Et ce n’est pas fini. Je vois parmi mes proches, des esprits généreux tomber dans un manichéisme humanitaire.
Il faut mettre à jour les origines nauséeuse de cette mouvance
Et dévoiler les marionnettistes qui se cachent derrière.
Diana Johnstone, ici et encore, accompli un acte de courage intellectuel.

05/11/2017 18:44 par Lazo

Perso, la violence de certains groupes (comme en en France quand ils pensent faire la "révolution" en cassant des distributeurs de billets ou autres vitrines...) nuit gravement à la "gauche" et c’est du pain béni ( elle est facile celle là...) pour nos adversaires.
De plus, refuser l’expression d’opinions, de mouvements différents du sien sont aussi une sorte de "fascisme" . Là, je sais que je vais pas me faire des amis.... mais tant pis...C’est la raison qui fait que j’ai du mal à apporter mon soutien "inconditionnel" à Cuba. En effet, dans l’excellent film "revolucionarios", un Cubain dit " nous n’avons pas besoin de journaux de droite". Je ne soutiendrai jamais un gouvernement qui n’accepte pas le multi-partisme et l’existence d’une opposition sinon, ce serait accepter que la gauche anticapitaliste soit interdite dans nos pays capitalistes....

05/11/2017 19:21 par legrandsoir

"Tant qu’il y aura l’impérialisme, nous ne pouvons nous permettre le luxe du pluri-partisme. Nous ne pourrions jamais concurrencer l’argent et la propagande que les Etats-Unis déverseraient ici. Nous perdrions non seulement le socialisme, mais notre souveraineté nationale aussi"

Eugenio Balari

05/11/2017 19:39 par Renard

@legrandsoir : cette réponse d’Eugenio Balari est un peu facile, pour moi le débat contradictoire est la base du socialisme tel que je l’imagine et rien ne justifie le fait de déroger à ce principe pas même le fait que l’autorisation des journaux d’opposition pourrait mettre fin à l’expérience cubaine. En interdisant ainsi l’existence d’une opposition de droite c’est l’image du socialisme à travers le monde qui est éclaboussé et c’est un crime grave d’un point de vue internationaliste.

De plus, si l’adhésion du peuple cubain à la révolution est réel, il n’y a rien à craindre de la propagande américaine. Cette décision d’interdire l’opposition cache peut être un manque d’adhésion à la révolution, mais bon on a aucun moyen de le vérifier du coup..

05/11/2017 20:07 par legrandsoir

Vous raisonnez en Français, avec une droite française. "L’opposition cubaine" a déjà demandé (jadis) un "permis de tuer" de 3 jours lorsque la révolution cubaine tombera... Une dirigeante de cette même opposition a déclaré (de mémoire) "il faudra passer l’île au bulldozer car à un moment donné ou un autre, toute la population a soutenu cette révolution".

Cuba a été la cible de 3000 attentats (et autant de victimes), tous organisés par "l’opposition" et avec la complicité des Etats-Unis. A l’échelle de la France, ça ferait 20.000 attentats. A quoi ressemblerait la France, après 20.000 attentats ? A quoi ressemblerait l’état d’urgence qui serait instauré ? Sans oublier (infime détail...) qu’une partie du pays est toujours occupée par une base militaire étrangère... (Guantanamo).

Constat : les Cubains sont tout à fait renseignés sur la marche du monde (mieux que nous). Si la forme de l’information à Cuba ne vous convient pas, il n’empêche que le résultat est tout à fait convenable. Vous préférez la forme au fond ?

Quant au multipartisme... quel rapport entre le multipartisme et la démocratie ? Aucun, en réalité.

c’est un crime grave d’un point de vue internationaliste

Des leçons d’internationalisme à Cuba ? Hum... No comment.

05/11/2017 20:43 par Renard

@legrandsoir Effectivement la droite en Am-Sud est infiniment plus fascisante et militarisé que par chez nous. Toutefois le gouvernement du Venezuela est à peu près dans la même situation et n’a jamais songé à faire interdire la droite, voilà pour moi une attitude digne moralement et qui ne trahit pas les principes socialistes.

Ensuite effectivement le multi-partisme n’est pas une condition suffisante pour avoir la démocratie mais il en est une condition nécessaire. Bref, le multi partisme ne garantit pas la démocratie mais sans multi partisme pas de démocratie ça c’est sûr.

Sur les journaux cubains, oui j’imagine que les cubains sont mieux informés que nous sur l’impérialisme américain et donc globalement sur la marche du monde mais j’imagine également que les critiques contre le gouvernement cubain doivent être rarissimes et passés au filtre de la censure, ce qui pose un grave problème démocratique.

Il y a des choses intéressantes qui se passent à Cuba, notamment sur le plan économique/écologique, mais de la à considérer qu’interdire la droite n’est pas une erreur majeure et injustifiable, il y a un gouffre que je ne franchis pas.

05/11/2017 22:41 par legrandsoir

Toutefois le gouvernement du Venezuela est à peu près dans la même situation

Ooooh, l’erreur d’analyse...

le multi-partisme n’est pas une condition suffisante pour avoir la démocratie mais il en est une condition nécessaire.

Absolument pas. Ca, c’est juste une construction intellectuelle rabâchée en occident. Cuba est plus "démocratique" (revoyons la définition de ce mot) que la France.

j’imagine également que les critiques contre le gouvernement...

Ah, l’imagination...

interdire la droite n’est pas une erreur majeure et injustifiable

Il n’y a qu’un seul parti : le PCC (issu d’une fusion de partis, crée en 1965, soit six ans après la révolution). Donc, dit comme ça, même les partis de gauche sont interdits... Le système cubain est plus subtil qu’il n’y paraît, vu d’ici. Ce n’est pas le PCC qui dirige le pays, mais le Pouvoir Populaire (A l’assemblée nationale, les élus membres du PCC sont une minorité).

La notion d’un parti unique est une vieille revendication des combattants pour la libération de Cuba, selon le constat que l’ingérence historique et systématique des Etats-Unis dans la politique interne de Cuba (en jouant les uns contre les autres, pendant 150 ans), ne pouvait être contrée que par une unité absolue (ou "monolitique", terme que vous entendrez dans notre documentaire Revolucionarios) et par conséquence un parti unique. La création du PCC actuel est l’aboutissement (assez logique) d’un long processus historique.

Cuba n’est pas un pays en paix. Cuba est un pays en résistance depuis 1959 - et encore plus depuis la chute de l’URSS - et dont le territoire est occupé par une base militaire d’une puissance hostile qui a juré sa perte (lisez la loi US dite Helms-Burton de 1996, une horreur)

Vous prenez tous ces éléments un peu à la légère. La distance, sans doute.

Mais ce n’est pas le sujet de cet article.

05/11/2017 20:55 par Francois

@Renard : je ne vois pas l’interet du multipartisme si c’est pour introduire un renard dans le poulailler. Meme remarque pour les medias. On voit bien le résultat chez nous. Tant que tout le monde peut adhérer au parti et faire entendre sa voix, ou est le problème. C’est le catéchisme de la pseudo démocratie à la française qui vous a martelé dans le crâne depuis toute petit que election plus multipartisme etait synonyme de democratie. C’est bien là le noeud du problème.

05/11/2017 21:04 par Geb.

@ Renard...

De plus, si l’adhésion du peuple cubain à la révolution est réel, il n’y a rien à craindre de la propagande américaine.

Il n’y a qu’à demander aux camarades vénézueliens ce qu’ils pensent de la liberté de propagande américaine à travers la presse compradore "libre" de raconter n’importe quoi.

La "Liberté" c’est avant tout celle de ne pas nuire aux intérêts de la majorité.

A moins de croire que la presse bourgeoise que certains appellent "d’opposition" au Vénézuela, est garante des intérêts de ceux que les bourgeois exploitent chaque jour et qui veulent conserver ou rétablir les privilèges coloniaux étatsunniens, je ne vois aucun intérêt ni raison éthique à la laisser libre de faire n’importe quoi ou de soutenir ceux qui brûlent vif n’importe qui.

Je me permet de rappeler que la fameuse "liberté" de la presse "bien de chez nous" a permis de créer l’aval "chez nous", y compris chez des personnes estimables, afin d’assassiner impunément des Peuples entiers au nom de cette fameuse "Liberté" et pour le plus grand profit des assassins de cette même "Liberté".

Désolé, mais dans "MON" poulailler le bonheur de "MES" poules passe par l’éradication de la "Liberté" des renards et de leurs médias.

05/11/2017 23:37 par Lazo

@Geb et @ François : D’après votre approche, Le grand soir (et tous les sites de gauche anticapitaliste) devraient être interdits et leurs sympathisants (dont je fais parti) arrêtés puisque nous sommes dans le poulailler de la droite et des capitalistes....

05/11/2017 23:51 par Renard

Merci pour vos éléments, je vais reconsidérer la question cubaine, mais je ne dérogerais pas de ce principe : dans un pays socialiste les gens de droite doivent avoir la liberté de s’exprimer, de créer leur parti et leurs journaux y compris si ceux ci sont manipulés par des puissances extérieurs. Nous jouons avec le soleil dans les yeux il faut l’accepter.

06/11/2017 03:22 par Gabriel Proulx

Un excellent texte de Diana Johnstone. Certains « antifas » modernes sont utilisés par l’oligarchie néo-libérale pour aliéner le prolétariat et l’envoyer se réfugier dans les bras de l’extrême droite. C’est comme une prophétie qu’ils réalisent eux-même. Pendant ce temps, la lutte des classes et le droit des peuples à l’autodétermination, sont ligotées dans un coin sombre, loin des caméras...

06/11/2017 09:42 par MF

Milice anticommuniste de terreur au service de l’impérialisme , telle est la définition d’une milice fasciste. Les "antifas" se rapprochent de plus en plus de cette définition

06/11/2017 10:52 par Buffaud

On pourrait appliquer le texte pertinent de Diana Johnston à la France sans en modifier une ligne.

06/11/2017 15:26 par Xiao Pignouf

J’avoue que j’ai du mal à comprendre.

On voit bien que cet article attire un grand nombre de commentaires, d’habitués ou pas du GS, qui sautent sur l’occasion pour casser de l’antifa (troncation que je n’aime pas, parce qu’elle est utilisée au même niveau de mépris que celle de "facho", je lui préfère le terme complet, anti-fasciste, du coup ça gagne un peu en clarté) et en profiter pour distiller leur point de vue, sous couvert d’indulgence, voir de sympathie pour la cause nationaliste (j’entends le FN, MLP, Philippot e tutti quanti) et patriotique, ce qui est plus politiquement correct. Pour quoi faire ? Pour insister plus ou moins implicitement sur la nécessité de réunir les deux extrêmes, lumineuse idée à laquelle, beaucoup ici à l’instar des "antifas", sont catégoriquement hostiles.

Alors, je prends la défense des anti-fascistes qui quoiqu’ils fassent, vaudront toujours mieux que les fascistes.

En outre, on ne compare pas ce qui n’est pas comparable : la situation états-unienne et la nôtre. Ils ont des problèmes qu’heureusement, nous n’avons pas : persistance d’un racisme d’état (meurtres, incarcération, exploitation de la population afro-américaine, et à une légèrement moindre échelle, latino-américaine), suprémacistes blancs, armes, etc.. Bref, tout ce qui fait de cette nation un enfer pour une partie de sa population, et par extension, pour certaines parties du monde, ainsi qu’un modèle à fuir. Cela étant, je comprends et adhère au point de vue de l’auteure, qui considère que la violence est contre-productive (c’est un avis, parmi d’autres) et que ce sont de vaines gesticulations face à des défis bien plus importants. Cependant, il ne faudrait pas mettre toute la responsabilité de l’état actuel des US Of A sur le dos d’une poignée d’anarchistes qui veulent se frotter à quelques blancs racistes et pro-Trump. Ce serait vachement simpliste...

Si je ne suis pas/plus en phase avec les méthodes des "antifas" (et des Black Bloc, puisque je suppose qu’il faut les mettre dans le même panier), c’est parce que j’ai vieilli et que j’envisage des solutions plus pacifiques, mais si j’avais 20 ans de moins, il est probable que ce serait différent. On peut arguer comme l’auteure le dit, que la violence est contre-productive, mais il y en aura toujours pour dire que les révolutions, bonnes ou mauvaises, se font rarement autour d’une tasse de thé, ou alors qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs...

Somme toute, je trouve juste peu fairplay de profiter de ce genre d’articles, intéressant d’un point de vue américano-américain et qui devraient davantage nous interroger sur nos amitiés, pour venir encore, de façon si peu subliminale, promouvoir des complaisances, urticantes pour la plupart d’entre nous...

06/11/2017 19:52 par legrandsoir

antifa (troncation que je n’aime pas, parce qu’elle est utilisée au même niveau de mépris que celle de "facho")

Précision : cette "troncation" est celle qu’ils utilisent eux-mêmes.

06/11/2017 19:44 par Lazo

@Xiao
Je ne pense pas que tous les anti fascistes sont à mettre dans le même panier (ni les Anarchistes, libertaires d’ailleurs...) et nombre de ces personnes ne sont pas violentes. Je me pose souvent la question : est ce que ces "gens- là" sont vraiment des "anti fascistes", des Anarchistes libertaires... Je ne le pense pas. Ce ne sont que des "casseurs" dans les différentes manifs.
Je suis d’accord avec toi que les révolutions ne se font pas sans violence, mais est-ce faire la révolution en cassant quelques vitrines (et autres distributeurs...) ?

06/11/2017 20:53 par François

Lazo, vous caricaturez à l’extreme. Je pense que mes idées n’auraient aucun mal à s’ exprimer à Cuba.
Encore une fois, votre vision de la liberté d’expression est un leurre. On peut s’ exprimer en France, la belle affaire, notre voix est submergée par un flot continu de desinformation. Elle est donc en pratique inaudible. Ce mecanisme se reproduit partout, ceux qui se font entendre sont ceux qui crient le plus fort, et à ce jeux, ce seront toujours les dominants qui gagnent. Desinformer sciemment devrait etre tres severement puni dans une société digne de ce nom.
Essayez de projeter ce que pourrait être la France si on supprimait la liberté de desinformer pour la remplacer par un media public unique controlė par une deontologie stricte. Moi je signe tout de suite !
Le raisonnement est similaire pour les partis. 1 seul parti qui roule exclusivement pour l’égalité, le bien commun, la repartition equitable des resources et la protection des plus faibles. Tout les point de vues s’exprimentà conditions qu’ils respectent à cette charte. Encore une fois, je signe tout de suite.

06/11/2017 21:44 par Xiao Pignouf

@GS, certes, certes, mais cela n’enlève rien au fait que ce lexique est lui-même contre-productif parce que réducteur. D’ailleurs, les apocopes sont souvent destinées à devenir le dénominateur principal aux dépens du terme originel et au risque de perdre un peu de son sens au passage. Quelle part de la jeunesse aujourd’hui sait que vélo est la réduction de vélocipède, ou cinéma celle de cinématographe ? Au coeur de propos incriminants, souvent proférés par le camp adverse, il est commode de laisser planer une confusion, non pas seulement sur le sens du mot "antifa", mais aussi et surtout sur celui de son antithèse.

@Lazo, évidemment je vous rejoins, mais dans l’absolu, cela dépend : les Argentins en 1998 n’ont-ils pas brisé quelques vitrines et saccagé les distrib des banques les ayant ruinés ? Y aurait-il haro sur la violence si les Grecs s’y mettaient eux aussi, après ce qu’ils ont subi ? Et pourquoi JLM attendait, espérait même, l’entrée en scène de la jeunesse dans la lutte contre la loi Travail ? Parce qu’il savait très bien que ce n’est pas quelques manifs pépères, de trentenaires et de quadras, de pères et de mères de famille, de retraités, bien qu’en multitude, qui allait faire plier le gouvernement. Ces derniers savaient aussi très bien qu’une fois le grain passé, il y aurait une éclaircie... tandis qu’une vague de jeunesses dans les rues, incontrôlables parce qu’ils n’ont ni horaires, ni obligations ni salaires à amputer, qu’ils n’ont pas d’enfants à mettre au lit et qu’ils courent plus vite que les CRS... Historiquement, c’est vérifiable.

06/11/2017 23:16 par legrandsoir

Les Antifa sont aussi antifascistes que les socialistes français sont socialistes.
"Ne me dis pas qui tu es. Dis moi ce que tu fais et moi je te dirai qui tu es".

06/11/2017 22:18 par alexis

Une erreur à éviter c’est de supposer l’équivalence automatique antifa = flic conscient de l’empire, même si on n’est pas d’accord sur les priorités ou la stratégie, même s il y a évidemment parmi les antifas des agitateurs de droite etc... la majorité semble quand même de bonne foi. Comme Xiao, pas mal de moins de 40 ans, y compris lecteurs LGS, sont passés par là dans leur jeunesse.
Un débat poli, intéressant et contradictoire sur antifa entre Chris Hedges et Mark Bray, ce dernier admet quand meme, contrairement à certains des ses fans, qu’antifa n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique :
https://www.truthdig.com/videos/author-mark-bray-responds-chris-hedges-criticisms-antifa-video/

06/11/2017 23:35 par depassage

les antifascistes sont la mort de la pensée ou sa sclérose. Parfois j’avoue que cela soulage de trouver quelqu’un qui pense comme vous comme cela peut être le cas de toute personne. Mais ma méfiance vis-à-vis des idéologies reste intacte quel que soit le propos. Disons-le, Diana Johnston met dans le mille quoique je doute que sa pensée puisse faire florès comme tout ce qui fait dans la nuance et la prévision. Le confort idéologique est un fait solide que rien ne peut détrôner que des faits plus puissants à même de déstructurer ses assises.

En lisant certains commentaires, je suis resté confus à cause du procédé d’analyse utilisé. Il est certes involontaire, mais très commun. On use des concepts acquis ou qui sont dans l’air du temps pour échafauder une vue qui peut être tout le contraire des concepts qui la soutiennent, soit parce qu’ on a cessé de les interroger comme c’est le cas des dogmes religieux, soit on les a fait dériver de leurs sens premiers pour en faire des entités qu’il importe peu de comprendre et de contextualiser comme si elles sont de toujours et de toute éternité.

Le fascisme n’est pas une maladie, mais une idéologie à laquelle un contexte historique précis avait donné naissance. Une idéologie a comme vocation d’expliquer et donner à lire la réalité d’un monde en particulier ou en général. Les deux principaux pays où est né cette idéologie sont l’Allemagne et l’Italie avec deux dénominations différentes.
Ce sont deux pays capitalistes qui se sentaient lésés par le partage du monde tel qu’il avait été fait par la France et l’Angleterre. Pour leur développement, il leur fallait plus d’espace vital ou plus de territoire à conquérir et à dominer comme les deux puissances de l’époque qui ne leur laissèrent que des miettes. C’était une course contre la montre pour l’accès au marché et aux matières premières. C’était cela qui était à la base de l’idéologie fasciste avec tous les relents de toutes sortes que cela peut charrier.

Les antifascistes ne sont pas antifascistes mais Anti ceux qui ne pensent pas comme eux. Ils dénoncent des génocides partout mais seulement en paroles ou bien pour justifier des guerres de dominations.

Les bons sentiments sont bons, mais il faut qu’ils soient suivis de bons effets et non du contraire.

06/11/2017 23:43 par Xiao Pignouf

@GS, malgré le côté péremptoire de votre affirmation, je veux bien m’incliner, n’ayant pas la science infuse. Cependant, je réaffirme mon premier propos qui n’est pas de donner mon blanc-seing aux agissements des antifas, mais de m’étonner de la teneur de certains commentaires...

@Alexis, j’ai plus de 45 ans, et je n’ai jamais côtoyé de près ou de loin les "antifas", bien à vous.

07/11/2017 09:56 par act

@ Xiao, je dirais même plus, je suis sidéré de constater à quel point la gauche se laisse dicter son agenda et à présent son dictionnaire, par la réaction. Avant les commentaires il y a aussi de sérieux problèmes avec l’article.
Voir mon com plus haut, dont je recopie la conclusion passée inaperçue vu la longueur du com :

Un élément de taille semble absent de l’analyse de Mme Johnston : à toutes les époques, comme aujourd’hui, les antifascistes sont apparus en riposte aux violences de l’extrême droite et non le contraire.

Enfin et c’est le plus dérangeant, particulièrement de la part de quelqu’un du niveau de Mme Johnston, qui ne peut l’ignorer, c’est choisir de passer sous silence ce qui fait que cette date du 12-08-17 soit un "drame", comme elle l’écrit pourtant. C’est à dire la mort d’une militante antifasciste assassinée par un nervis motorisé...et non le contraire.

Sachant cela lire "Puis Antifa a connu son heure de gloire le 12 août à Charlottesville,(...). Le drame de Charlottesville avait tout d’une provocation (???!), avec l’arrivée de Ku Klux Klan et Nazis de carnaval, offrant aux Antifa une scène pour gagner de l’importance nationale en tant que sauveurs." pose question. Quand une camarade est tombée en se confrontant aux nervis du camp d’en face, il y eu 20 blessés et une chance qu’il n’y ait d’autres morts, écrire cela et de cette manière, est déplorable, voire pire.

07/11/2017 15:02 par Salvador

@Xiao @act Je pense qu’il est ici question de priorité dans la lutte. Non pas qu’il ne faille pas combattre le racisme, peu de personnes peuvent affirmer cela, la FIFA et la République en Marche en premier lieu, c’est pour dire, parce qu’il est tout à fait possible de combattre le racisme en faisant perdurer un système qui perpétue les injustices en conservant le mode de répartition du pouvoir et des richesses.

D’accord sur le fait qu’un certain nombre d’antifas soient trop peu politisés, et dès lors que vous leur parlez souveraineté nationale ou antiracisme à la mode United colors of benetton (à la sauce PS avec des chars, un concert et un lâcher de ballons), on va vite à vous taxer de raciste (parce que le racisme c’est mal. Ironie, je préfère le préciser. En tout cas plus mal que le capitalisme, visiblement).

Quand vous prétendez (Xiao) qu’en revanche, "la situation états-unienne et la nôtre [ne sont pas comparables]. Ils ont des problèmes qu’heureusement, nous n’avons pas : persistance d’un racisme d’état (meurtres, incarcération, exploitation de la population afro-américaine [...]", je ne partage pas vraiment votre analyse. Bien entendu les deux pays ont leur spécificité, et nous ne pendions pas les noirs dans les années soixante, mais jetions les algériens dans la Seine... plus sérieusement, les éditorialistes de Valeurs actuelles sont à ma grande surprise régulièrement invités à France info, bénéficiaient il y a peu des aides publiques à la presse (j’ignore si c’est la cas encore aujourd’hui), la majeure partie des noirs et des arabes de France vivent par ailleurs dans des quartiers pourris et doivent constituer une part non négligeable de la population carcérale française.

Le prix Goucourt attribué hier a le mérite de nous rappeler que le grand méchant Hitler n’est pas sorti d’un chapeau, mais a été soutenu par élus et industriels (allemands et français, naturellement. Ceux-là mêmes qui demain soutiendront Le Pen ou un autre, ou la combattront avec ferveur après lui avoir fait exploser les sondages). Ces gens sont tour à tour racistes et antiracistes, républicains et démocrates, au gré des vents, et des nécessités politiques. Le combat antiraciste n’est en somme qu’une soupape de décompression. Et vous verrez que le jour où l’extrême gauche affrontera l’extrême droite, ce dernier parti ne sera plus si raciste que ça aux yeux de ces gens bien comme il faut...

Bien à vous.

07/11/2017 15:13 par Autrement

@act.
Je crois que vous interprétez mal l’article de Diana Johnstone, et il s’agit bien du "dictionnaire" : on ne peut pas faire des "antifas" le synonyme et l’équivalent du combat ou de la résistance antifascistes, que tout le monde bien évidemment respecte. Les dits "antifas" sont les protestataires quels qu’ils soient, qui dénoncent des tendances fascistes à n’importe quel propos, souvent de façon outrancière, agissent en conséquence, et nuisent ainsi au véritable combat antifasciste, qui passe par une prise de conscience politique approfondie sur l’état et le fonctionnement d’une société, et sur une conjoncture particulière.

Dans les événements de Charlottesville, ce qu’elle critique, ce n’est pas l’initiative antiraciste de déboulonner la statue du général Lee, mais l’exploitation de l’ensemble des événements qui a été faite par les médias de l’establishment : d’abord, la tolérance générale sur l’existence du KKK et des néo-nazis, qui ne ratent pas une occasion d’attaquer avec violence, comme vous le dite vous-même, leurs opposants ; ensuite, la propagande assurée aux deux clans principaux qui se partagent le pouvoir : Trump et les siens déclarant qu’il y avait "de braves gens des deux côtés", et les Clinton en profitant pour se donner eux-mêmes une image d’anti-fascisme "de gauche". Au total, ce combat n’a fait progresser qu’un mouvement superficiel, qui semble ignorer l’Histoire et qui ne s’en prend pas aux racines du racisme et du fascisme, et qui n’a remis en cause (sauf rare minorité), ni les uns, ni les autres des impérialistes bellicistes qui se disputent le pouvoir aux USA.

Par suite, la phrase du texte que vous voulez incriminer n’a pas le sens que vous lui donnez : ne puis-je pas proclamer "je ne suis pas Charlie !", et dénoncer l’exploitation qui a été faite du mouvement de protestation, sans risquer de me voir accusée d’oublier ou d’insulter les victimes de l’attentat ?
Là où je vous rejoins tout-à-fait, c’est quand vous parlez de l’attitude à avoir envers les jeunes sincères et généreux qui sont prêts à s’investir dans un combat politique. Il ne faut pas les assommer, en effet, avec un pavé en bois sur la lutte de classes. Mais la lecture d’un article comme celui de Diana J. n’est-elle pas de nature, justement, à les faire réfléchir sur leurs choix d’engagement et sur les tenants et aboutissants réels de leur action ?

07/11/2017 22:28 par Xiao Pignouf

La critique des antifas est saine, je ne la conteste pas, heureusement. Mais lors des débats, je ne peux me retenir de craindre parfois l’empreinte d’intervenants crypto nationalistes profitant de cet espace pour participer à ce qu’ils croient être l’hallali. Mais je me monte peut-être un cinéma.

@Salvador, nous avons nos problèmes, ils ont les leurs, je crois juste que les nôtres ont des solutions qui me paraissent plus accessibles, mais peut-être me fourvoie-je. Si tant est qu’il y ait la volonté politique, on a les clefs pour ça : affirmer haut et fort et une bonne fois pour toute le crime qu’a représenté le colonialisme français, aller dans chacune des nations que nous avons violées et s’excuser publiquement devant chacune de leurs assemblées, cesser de soutenir des gouvernements corrompus et rendre à ces nations leur souveraineté pleine et entière ainsi que les bénéfices de leurs ressources naturelles, réhabiliter publiquement et nommément chacun des hommes et des femmes ayant combattu et étant tombé pour la France, réécrire l’histoire de France dans les livres scolaires, désenclaver les zones urbaines, modifier le rôle de la police, éduquer... etc, etc, etc.

Ce que les Ricains ont à faire, il n’est ni de mon ressort ni de ma compétence de le dire, mais j’ai hélas le sentiment que ça ne se passera pas dans la douceur. Qu’on le veuille ou non, c’est un pays fondamentalement fasciste, qui continue en sous-main à pratiquer l’esclavage et le lynchage, sur fond de surmilitarisation de la société. Tout ça risque évidemment de mal se terminer, le problème est de savoir si explosion il y a, sera-t-elle circonscrite à leurs frontières ?

08/11/2017 11:39 par Geb.

@ Lazo...

A priori LGS n’a JAMAIS soutenu des criminels et des saboteurs à la solde de l’Etranger, et des fauteurs de troubles incendiaires d’innocents ; Et moi non plus. Ou bien j’ai pas compris ???

Alors arrêtez de vous foutre de notre gueule. J’admet la critique "positive" mais pas le n’importe quoi trollesque...

Capito ???

08/11/2017 15:01 par Jean-Yves Leblanc

La crainte de Xiao Pignouf de "l’empreinte d’intervenants crypto nationalistes profitant de cet espace pour participer à ce qu’ils croient être l’hallali" me semble exactement relever de la posture Antifa que critique Diana Johnstone. L’Antifa (antifascisme dévoyé), tel le fusil courbe, tire sur les amis et épargne les vrais ennemis.
Si fascisme signifie "régime de terreur commandité par le capitalisme pour mettre le peuple au pas", alors Macron est plus proche de cette définition que même un nationaliste borné. Or Macron a bénéficié des voix de pas mal d’Antifas français...

Personnellement, je suis patriote, et pas crypto car je ne m’en cache pas. Je suis simplement communiste comme on l’était au PCF avant les années 1980. Ce PCF là, celui de la Résistance et du CNR, était patriote et internationaliste. Son patriotisme était le résultat d’une confrontation entre son internationalisme fondamental et les dures réalités de la 2ème guerre mondiale. Quand on est confronté à l’envahisseur allemand nazi, il faut avoir le courage de faire évoluer ses analyses initiales (refus de la guerre entre prolétaires, refus du nationalisme ). La réalité force à se rendre compte que si on est envahi et sous le joug de l’envahisseur, on ne peut évidemment pas mettre en oeuvre une action politique en faveur du peuple et que par conséquent la libération nationale est l’étape première. Le PCF en est donc arrivé après 1940 à la résistance armée et au slogan "A chacun son Boche". Puis ensuite à cette autre image des "plis mêlés du drapeau rouge et du drapeau tricolore". Pour moi cette évolution est exactement la mise en oeuvre du marxisme, c’est à dire la prise en compte du réel. En participant au CNR, le PCF de l’époque a aussi compris que, dans les conditions de cette période, l’alliance patriotique avec la droite gaulliste antifasciste était la seule façon d’avancer.

Qui donc, en France pendant l’occupation, a combattu le vrai fascisme, celui de l’Allemagne nazie ? Eh bien le PCF et les gaullistes. Le PS de l’époque (SFIO) était pour moitié collaborationniste. Quant aux trotskystes, ils se contentaient de renvoyer dos à dos l’envahisseur et la résistance sous couvert d’internationalisme prolétarien. Autrement dit les plus gauchistes de la bande étaient au degré 0 de l’antifascisme.(Voir l’article de Wikipedia sur les trotskystes pendant la guerre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trotskistes_francais_durant_la_Seconde_Guerre_mondiale).

Ce rappel éclaire ce qui se passe aujourd’hui et invite à méditer sur trois choses :
- Le patriotisme n’a rien à voir avec le fascisme puisque, historiquement, tant du côté français que du côté soviétique, il a permis de vaincre l’Allemagne fasciste.
- La défense de la souveraineté nationale quand elle est menacée (et elle l’est aujourd’hui par l’UE) est une tâche première pour le progressiste.
- Le gauchisme, les discours internationalistes enflammés ou la haine du nationalisme ne sont pas une garantie d’antifascisme, loin de là.

09/11/2017 07:25 par Xiao Pignouf

@GS, comme vous dites, j’ai raté un épisode : je savais votre "bisbille" avec O. Guyet, mais pas les menaces dont vous avez fait les frais et j’en suis marri. C’est effectivement condamnable et cela décrédibilise la cause anti-fasciste : je vous réitère le soutien que je vous ai toujours apporté.

Je n’ai jamais eu la moindre accointance avec ces cercles, et depuis que j’ai un cerveau qui fonctionne à peu près correctement, je me méfie de ce type de "mouvement", il s’agit pour moi de parler d’un anti-fascisme sincère.

Pour finir, je me suis fait l’avocat du diable pour m’opposer à certains commentaires qui me paraissaient provenir davantage d’une antipathie pour la "gauche" (et les Insoumis au passage) que d’une réelle opposition aux antifas, opportunément amalgamés aux "gauchistes". Mais encore une fois, errare humanum est, et sachez que je réalise ô combien perseverare diabolicum.

09/11/2017 11:09 par legrandsoir

Ces imbéciles, dits antifas, après avoir réussi à empêcher un débat d’un administrateur du GS dans un café associatif à Paris (voir plus haut), ont tenté d’empêcher la présence d’un autre administrateur dans un salon du livre en lançant publiquement la fatwa : « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ! ».
Or, il faut savoir que ces ânes, politiquement incultes, méchants et nuisibles, ne trouvent un semblant d’efficacité que dans le mensonge et dans la menace de violence physique qui est leur pêché mignon. Sur un site Internet (qui n’existe plus = un peu de liberté en plus pour la presse) un article d’une moins que rien (dont le propre site n’existe plus = un peu de liberté en plus pour la presse) suscita contre les administrateurs du GS des promesses de « coups de manche de pioche ». Malgré de multiples demandes, y compris une rencontre avec les tenanciers du journal qui se disaient de « tendance antifa » (sic), la menace n’a jamais été levée.
Enfin, il ne faut jamais oublier que ces pauvres types, dès qu’ils créaient un groupe, y intègrent (à leur insu ou pas) un flic.
Relire à ce sujet ce croustillant article où les lanceurs de fatwa contre nous ont tardivement remarqué qu’ils s’étaient laissé acheter par la DCRI. https://www.legrandsoir.info/ii-les-potes-de-nos-calomniateurs-infiltres-par-la-dcri.html

09/11/2017 12:06 par Assimbonanga

De ce que je comprends, il s’agit ici des antifas du sol des USA.
Ce texte répond à des questions qui s’étaient posées quelques temps auparavant. Pour les bons petits antifas français, ma foi, faudra attendre d’autres documents pour se prononcer. Moi je les ai vus sur des vidéos dans la récente manif parisienne du, du, ... ben déjà la date de cette grande manif s’estompe. Et ça, c’est préoccupant. Je les avais trouvés assez organisés, disciplinés, jeunes bien sûr, soudés. Mais je n’ai pas d’autre science à leur sujet...

09/11/2017 15:58 par UVB76

Infiltration des RG dans le mouvement Autonome

Pendant deux ans et demi, d’octobre 1977 à avril 1980, un inspecteur des Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris a vécu parmi les autonomes, en totale immersion dans ce milieu qu’il était chargé d’espionner.
Durant toute cette période, ce fonctionnaire a renseigné fidèlement ses chefs, leur révélant les projets de manifestations et leurs parcours, les attaques commandos et, bientôt, les braquages en préparation. La police a ainsi su ce qui se préparait à l’occasion de la fameuse manifestation du 23 mars 1979, à l’issue de laquelle des dizaines de vitrines volèrent en éclats et autant de magasins furent pillés. Pourtant, on laissa faire...
L’infiltration est une vieille recette policière. Après Mai 68, elle fut pratiquée à grande échelle. Avec des fortunes diverses. Dix ans plus tard, la pratique était quelque peu tombée en désuétude, lorsque émergea le phénomène autonome, qui lui redonna vie ...

Source : Comité Invisible

10/11/2017 15:31 par UVB76

Antifa et Identitaires = Idiots Utiles ... etc ... etc ... etc ...

10/11/2017 16:11 par Lazo

@Geb

Tu as du te tromper de personne dans ton intervention (voir ci-dessous)... où alors donne moi des citations de ma part qui confirment tes dires

commentaire de GEB du 08/11
"@ Lazo...

A priori LGS n’a JAMAIS soutenu des criminels et des saboteurs à la solde de l’Etranger, et des fauteurs de troubles incendiaires d’innocents ; Et moi non plus. Ou bien j’ai pas compris ???"

10/11/2017 19:32 par Jean-Yves LEBLANC

@ Le Grand Soir
Je dois vous avouer que le commentaire de Xiao Pignouf du 08/11/2017 à 23:37 me pose un problème et il devrait aussi vous en poser un.

[suite édité par LGS. Message reçu.]

10/11/2017 19:54 par legrandsoir

effectivement, un moment d’inattention sans doute...

@ Xiao Pignouf : nous avons retiré votre commentaire (vous pouvez le reformuler)

11/11/2017 00:01 par Yves Falck

A propos de cet article de Diana Johnstone que j’ai beaucoup apprécié, j’ai essayé d’en chercher la version originale, en anglais, pour en faire bénéficier mes amis américains mais sans succès. Il semblerait qu’elle soit plus ou moins exclue de sites alternatifs comme COUNTERPUNCH et avec les nouveaux algorithmes de google ce type d’article est de plus en plus difficile à trouver. Merci à LGS ou à l’un de ses participants de m’aider.

Je suis tout à fait d’accord avec l’affirmation de D.J. que la violence des antifas et leur diabolisation de TRUMP sert essentiellement le clan CLINTON qui a littéralement phagocyté le parti démocrate et en a fait un jouet du néolibéralisme à tel point qu’il était évident que Hillary Rodham Clinton était le choix de l’oligarchie US et de son complexe militaro industriel. Après avoir bien savonné la planche du "socialiste" Bernie SANDERS , en fait "New Dealer Keynésien, à la Roosevelt, HRC et ses soutiens pensaient que c’était archi gagné contre le pire candidat Républicain. Ils n’arrivent pas à accepter leur défaite.

Cela ne signifie en aucune façon que je sois un supporter de TRUMP. Je pense qu’il est un fort mauvais président. Ses politiques fiscales et environnementales sont des catastrophes et il semble avoir été plus ou moins retourné par le "deep state" en matière de politique internationale. Ceci dit s’il y a encore une véritable "gauche", dans le parti démocrate, leur priorité ne devrait pas être d’attaquer TRUMP mais de préparer une véritable ALTERNATIVE en reprenant le contrôle du parti démocrate ou en s’engageant résolument dans la création d’un nouveau parti potentiellement majoritaire si la reconquête du parti démocrate s’avère impossible.

11/11/2017 14:10 par legrandsoir

j’ai essayé d’en chercher la version originale

Nous l’avons reçu par courriel et traduit.

11/11/2017 12:17 par alexis

@Yves Falck la vo de l’article (aussi citée plus haut dans les commentaires, mais c est vrai que ce serait pas mal de rajouter le lien en bas de la traduction étant donné l’intérêt que suscite cet article)
https://www.counterpunch.org/2017/10/09/antifa-in-theory-and-in-practice/
Ceci dit, encore une fois, on réagit ici avec les "antifas" un peu trop comme un taureau avec un chiffon rouge (c est à dire de la meme façon que certains antifas avec les antiimpérialistes), l’article initial de Johnstone était très correct avec Mark Bray par ex, qui est surement un bon bougre. C est pas lui, ni la majorité des ceux qui se déclarent antifas qui veulent faire taire legrandsoir ou asceptiser counterpunch...le truc c est que ces antifas sont faciles à infiltrer à cause de leur type d’organisation et de leur manque fréquent de culture politique. Rentrer dans le lard des ’antifas’ en général (qui sont différents d ailleurs aux US et en France, en Allemagne et en Belgique) c est tomber dans le panneau (à mon humble avis) de ceux qui veulent détruire la gauche (meme si ces derniers se planquent sans doute plus chez les antifas) ...

11/11/2017 12:26 par alexis

pardon, il y a une erreur dans mon commentaire précédent, le lien de la vo de l’ article traduit en fr est
https://www.paulcraigroberts.org/2017/10/23/harmful-effects-antifa-diana-johnstone/
mais celui de counterpunch est aussi intéressant

11/11/2017 14:20 par legrandsoir

Remarque en passant : Paul Craig Roberts a exprimé des positions sur le Chili d’Allende qui sont à vomir (en gros, Allende a eu ce qu’il méritait et Pinochet a sauvé le Chili du communisme).

11/11/2017 15:25 par Pierre Bouchard

Les antifas sont le produit devenu vulgaire et délirant du post modernisme qui a associé le soviétisme et le nazisme à un champ totalitaire qui aurait trouvé ses bases dans des composantes de l’Occident libéral du 19ème siècle que le mouvement socialiste puis communiste aurait intégré. Une gauche sociétale axé sur les minorités en est né. Du combat contre l’esclavagisme au 19ème siècle pour les Africains au mouvement d’émancipation des femmes jusqu’au milieu du 20ème siècle ; la catastrophe fasciste qui a cassé l’avant dernier siècle en deux parties a par la réflexion sur le fascisme faite entre 1950-1970, relancé les premiers mouvements pour des groupes précis de populations en s’arrêtant exemple sur le constat entre la psychiatrie d’alors et le développement de l’eugénisme dit sanitaire et valorisé au nom de la qualité raciale des populations. Un nouveau mouvement identifié comme antipsychiatrique contre l’internement abusif des personnes en difficulté ou névrose mentale a démarré dans les années 60 fort de son noyau de base mais nourri de fait aussi par la pensée antitotalitaire et toute la pensée critique sur comment l’inconcevable nazisme d’Hitler a pu se produire dans un pays évolué comme l’Allemagne. Le nazisme se spécifiant toujours par rapport à la dictature de droite.

L’État Nation libéral républicain ou de monarchie constitutionnelle a démarré le cadre du libéralisme classique tout en développant le capitalisme sauvage industriel. Le début du développement scientifique et des premières grandes inventions techniques est contemporain aussi de celui de la biologie théorique et appliquée qui par la découverte de l’évolution des espèces va créer une tension idéologique sur la transposition de l’évolution des espèces sur ce qui serait celui des races humaines. Des idéologues français et britanniques ont lancés l’idéologie de l’eugénisme racial ou comment s’assurer que la -race européenne- continue -d’être le moteur du progrès de l’humanité-. L’Allemagne unie par Bismarck a finalement embarqué dans l’idéologie raciale en partie alors au moment où le capital européen par l’impérialisme colonial se dispute l’Afrique et l’Asie où l’Angleterre et la France ont pris la majeure partie des colonies. Le nazisme d’Hitler provient du capitalisme impérialiste, troisième mondialisation après la première 1492 et l’Amérique, la seconde philosophique par la Renaissance. L’Impérialisme racial culmine dans le nazisme.
Tout cela pour dire que ce n’est pas simple. Les antifas simplifient tout, ne distinguent pas les courants de pensée, l’histoire dans sa substance. Que la France d’après 1830 a connu des révolutions, de nombreuses tendances philosophiques, que la pensée raciale en était une parmi d’autres et qui dans la gauche libérale prétendait -civiliser les peuples primitifs-. Pendant que la République de la liberté, l’égalité et de la fraternité de nature libérale comme socialiste ne pensait pas l’impérialisme dans son développement social. Le patriotisme français historique depuis 1789 ne se résume pas au racisme ayant émancipé les juifs des pressions de l’église, témoin de la fin de l’esclavage et remettant en question le tout pouvoir du clergé. La pensée socialiste ou communiste est liée aux injustices de la classe ouvrière, a des analyses et des luttes et n’est pas qu’une vision d’un goulag stalinien.

Les antifas sont comme devenus en métaphore les disciples zélés d’un Bernard Henri Lévy par centaines traquant d’un doigt imbécile tous ceux ou presque tous qui plongeraient -de nouveau l’humanité dans ses heures les plus sombres- ! L’antifascisme c’est devenu le nouveau réflexe de Pavlov, le point Godwin de la fin de la pensée au nom d’un antinazisme devenu instrumental et mythifié. La particularité du nazisme est niée, son originalité d’un antisémitisme chrétien métamorphosé dans le racisme d’État qui n’est pas celui de la ségrégation américaine. L’impérialisme d’Hitler s’est appliqué en Europe plutôt qu’en Asie, faisant de la Russie principalement -sa conquête de l’Ouest à l’américaine- en oubliant que les Russes soviétiques par leur climat, leur population et leur expertise industrielle ne se laisseraient pas asservir et massacrer comme ça.
Les antifas sont la pensée unique car la pensée sociétale illimitée c’est le marché omnipotent par la fin des nations et des États.

15/11/2017 20:14 par alexis

Ah, en tout cas D. Johnstone peut toujours écrire sur Counterpunch...
https://www.counterpunch.org/2017/11/15/thank-you-ed-herman/

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