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Intervention de Cuba à l’ONU sur le Blocus, le 1er Novembre 2017

INTERVENTION DE M. BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA, MINISTRE CUBAIN DES RELATIONS EXTÉRIEURES, SUR LE POINT : « NÉCESSITÉ DE LEVER LE BLOCUS ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER APPLIQUÉ À CUBA PAR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE », À LA SOIXANTE-DOUZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES, New York, le 1er novembre 2017

Monsieur le Président ;

Messieurs les représentants permanents ;

Chers délégués ;

Etats-Uniens et Cubains résidant aux États-Unis présents dans cette salle,

Je tiens tout d’abord, au nom du peuple et du gouvernement cubains, à exprimer au peuple et au gouvernement étatsuniens, au maire de New York, M. Bill de Blasio, au gouverneur Andrew Cuomo et aux autres autorités de la ville, ainsi qu’à ses habitants et tout particulièrement aux proches des victimes, mes condoléances les plus sincères pour les pertes causées par l’acte terroriste d’hier après-midi.

J’exprime aussi mes condoléances aux peuples et gouvernements argentins et belges.

Monsieur le Président,

Je condamne avec la plus vive énergie les déclarations irrespectueuses, offensantes et interventionnistes que l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies a faites contre Cuba et contre son gouvernement voilà quelques minutes à peine.

Je tiens à lui rappeler que les États-Unis, où se commettent des violations flagrantes des droits de l’homme qui suscitent une profonde préoccupation dans la communauté internationale, n’ont pas la moindre autorité morale pour critiquer Cuba, un petit pays solidaire dont l’état de services dans ce domaine est largement reconnu et où vit un peuple noble, travailleur et amical.

D’autant qu’elle parle au nom du chef d’un Empire qui est responsable de la plupart des guerres en cours sur la planète, qui assassine des innocents, qui est le facteur essentiel de l’instabilité mondiale, qui fait peser de très graves menaces sur la paix et la sécurité internationales, qui bafoue le droit international et la Charte des Nations Unies qu’elle vient cyniquement d’invoquer.

Vous avez fait erreur dans votre première phrase, madame l’ambassadrice : ce ne sont pas cinquante-cinq sessions de l’ONU, mais seulement vingt-six.

Vous mentez, selon la coutume qui prévaut aujourd’hui dans la politique étasunienne.

En revanche, voilà largement plus d’un siècle que tout a commencé ! Dès avant même la création de la Nation cubaine. Quand le peuple cubain s’est soulevé pour la première fois en 1868 à la conquête de son indépendance, les visées d’annexion et de domination des États-Unis, alors sur la voie de l’impérialisme, étaient déjà bel et bien une réalité pour mon pays.

En 1898, recourant à un prétexte – ce qui est typique dans leur histoire moderne – à savoir l’explosion du bâtiment Le Maine dans le port de La Havane, les États-Unis sont entrés dans mon pays en tant qu’alliés des forces indépendantistes cubaines, mais ils ont occupé ensuite le pays comme envahisseurs, nous ont imposé l’Amendement Platt, ont restreint l’indépendance et la souveraineté de Cuba, ont réalisé à nouveau trois interventions militaires, bref nous ont imposé pendant soixante ans leur domination absolue, et ce jusqu’au 1er janvier 1959 où elle a pris fin grâce la victoire de l’Armée rebelle et au triomphe de la Révolution, ce même Révolution qui continue de livrer aujourd’hui le même genre de lutte qui a inspiré notre peuple depuis maintenant plus de cent ans (applaudissements).

Vous mentez, vous avez cité une phrase qui attribue censément à une source cubaine une affirmation sur la crise d’Octobre, sur la crise des Missiles. Je vous invite à nous dire quelle est cette source, d’où vient cette affirmation, à présenter des preuves. Tout ceci ressemble à un tweet, dans le style de ceux qui prolifèrent dans votre pays en ces temps de haine, de division et de politique retorse (applaudissements).

Dès le triomphe de la Révolution cubaine, le gouvernement étasunien s’est fixé comme objectif de « changer le régime ». Comme vous le voyez, la politique annoncée le 16 juin par le président Trump n’est absolument pas nouvelle : c’est une politique on ne peut plus vieille, ancrée dans le passé !

Vous avez mentionné l’ambassadeur étasunien Stevenson. Mais vous avez oublié de rappeler le triste rôle qu’il a dû jouer quand, trompé par son propre gouvernement, il a présenté à une séance du Conseil de sécurité des photos d’avions censément cubains, mais en fait étasuniens, peints aux couleurs des forces de l’air cubaines, qui, le 15 avril 1961, ont bombardé La Havane et causé de nombreuses victimes, en guise de prélude à l’invasion de Playa Giron, appelée aussi de la baie des Cochons.

Ces bombardements, ce mensonge involontaire de l’ambassadeur Stevenson – involontaire parce que son gouvernement l’a trompé – ont eu lieu avant même que la Révolution cubaine ait déclaré son caractère socialiste.

Vous avez évoqué la crise des Missiles. Tenez, puisqu’on parle de nouveau ces jours-ci de l’assassinat du président Kennedy, dont votre gouvernement a occulté depuis trop longtemps la vérité au peuple étasunien, eh ! bien, déclassifiez donc les documents. Tous les documents !

Mais si vous tenez à parler de ce point, je vous suggère alors de lire Entraîné à assassiner Castro, d’un agent de la CIA, Veciana, qui raconte son entretien avec son collègue David Phillips et avec Lee Harvey Oswald, à Dallas, dans la troisième semaine de septembre 1963…

L’histoire des USA vis-à-vis de Cuba est tissée de mensonges et d’agressions : l’opération Northwoods, l’opération Mangouste… Tenez, on vient de déclassifier un document selon lequel, lors de la crise des Missile, les États-Unis tenaient prêts 261 000 soldats pour envahir directement Cuba. La CIA disposait en Floride de la plus grande base jamais créée à cette date, avec plus de sept cents fonctionnaires, jusqu’à l’ouverture à Saigon d’une base encore plus grande.

Vous reprenez le style d’Alice dans son pays des merveilles : condamner d’abord, juger ensuite.

Je parle au nom de mon peuple, et je parle aussi pour ceux qui ne peuvent pas appeler le président Trump et son ambassadrice par leur nom, mais qui sentent et pensent comme moi. Du moins avez-vous reconnu que votre pays est absolument isolé non seulement dans cette salle, mais dans le monde. Oui, vous êtes absolument seuls sur ce point du blocus contre Cuba ! (Applaudissement.) Vous ignorez le poids de la vérité, vous sous-estimez la force d’une idée juste même au fond d’une caverne, plus forte qu’une armée, comme le disait José Martí qui avait écrit dans une lettre inachevée qu’il portait sur lui au moment de sa mort au combat : « Je cours désormais tous les jours le risque de donner ma vie pour mon pays et pour mon devoir… qui est d’empêcher à temps, par l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et ne retombent, avec cette force de plus, sur nos terres d’Amérique. »

Oui, madame l’ambassadrice, tout a commencé bien avant vingt-six ans, et même bien avant cinquante-cinq. De pair avec l’agression militaire, la fabrication de prétextes, les plans d’invasion directe, les mesures d’asphyxie de notre économie, le terrorisme d’État, la déstabilisation et la subversion, les États-Unis se sont proposé – et je cite ici l’infâme mémorandum secret rédigé le 6 avril 1960 par le sous-secrétaire d’État Lester Mallory – « de provoquer le désenchantement et la désaffection basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques. […] en refusant à Cuba de l’argent et des livraisons afin de réduire les salaires nominaux et réels, de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». Tel est bien le point de départ du blocus !

Le 17 décembre 2014, le président Raúl Castro et le président Barack Obama ont surpris le monde par un communiqué gros d’espoir, le président des États-Unis allant jusqu’à déclarer que le blocus était un fiasco, qu’il était périmé, qu’il était inefficace quant aux objectifs que poursuivait son pays, qu’il faisait du mal au peuple cubain et qu’il isolait le gouvernement étasunien. Il l’a jugé ensuite incapable de faire progresser les intérêts de son pays, insensé, inviable et un fardeau pour ses concitoyens.

Bien qu’il n’ait jamais reconnu que le blocus était une violation flagrante, massive et systématique des droits humains des Cubains, une transgression du droit international et un acte génocidaire, bien qu’il n’ait pas renoncé non plus au droit que s’arroge son pays de nous asservir, il avait toutefois déclaré à plusieurs reprises qu’il était décidé à recourir à ses prérogatives présidentielles et à travailler auprès du Congrès pour en obtenir la levée.

L’abstention des États-Unis en 2016 au cours du vote de cette résolution – un geste que madame l’ambassadrice vient de tourner en dérision – a été un reflet pratique de cette volonté du président Obama.

Durant cette période-là, les relations diplomatiques, le dialogue et la coopération dans des secteurs d’intérêt mutuel avaient enregistré des progrès sensibles. En revanche, le blocus s’était maintenu tel quel pour l’essentiel, même si l’administration Obama avait adopté quelques mesures visant à en modifier d’une façon très limitée, mais toutefois positive, l’application. Ainsi, même si les Étatsuniens n’avaient toujours pas le droit de faire du tourisme à Cuba – ce qui constitue une violation de leurs droits et de leurs libertés civiles, ce que madame l’ambassadrice se garde bien de mentionner – les autorisations de voyage dans les catégories préétablies avaient été élargies.

Des résultats tangibles avaient été atteints en matière de coopération bilatérale mutuellement avantageuse dans des domaines aussi importants que le combat contre le terrorisme, le trafic de drogues ou la criminalité numérique.

Monsieur le Président,

Le 16 juin dernier, Donald Trump, président des États-Unis, a, en émettant une nouvelle directive au sujet de Cuba, a affirmé que le blocus constituait l’axe essentiel de sa politique envers nous et il a annoncé un train de mesures visant à le durcir.

Devant un parterre composé entre autres de batistiens, d’annexionnistes et de terroristes invétérés, le président étasunien a prononcé un discours passé de mode, hostile, digne de la pire époque de la Guerre froide, reprenant des prétextes éculés sur les violations de droits de l’homme à Cuba pour justifier le renforcement du blocus. Nous venons d’en entendre ici-même, ce matin, l’écho, la caisse de résonance…

Or, le président Trump n’a pas la moindre autorité morale pour mettre Cuba en cause. Il est à la tête d’une administration de millionnaires qui applique des mesures sauvages contre les familles à moindre revenu, les pauvres, les minorités et les immigrants. Il poursuit un programme qui attise la haine et la division. Il prône, sous couvert de patriotisme, un exceptionnalisme et un suprémacisme périlleux qui provoqueront toujours plus de violence. Il ignore la volonté de deux tiers des Étasuniens et des Cubains résidents aux USA qui demandent la levée du blocus.

Sa politique corrompue, séquestrée au nom des « intérêts spéciaux », autrement dit les intérêts et l’argent des compagnies – la carence de garanties en matière d’éducation, de santé et de sécurité sociale, les restrictions à la syndicalisation, la discrimination pour des motifs de sexe portent préjudice aux Étatsuniens.

Le recours à la torture, l’assassinat d’Afro-Étasuniens par la police, les massacres de civils par les troupes étasuniennes, l’usage indiscriminé et racialement différencié de la peine de mort, les assassinats, la répression et la surveillance policière contre les migrants, la séparation de familles, la détention ou la déportation de mineurs, les mesures brutales dont l’administration menace les enfants d’immigrants illégaux qui ont grandi et se sont élevées aux États-Unis, méritent tout autant d’être condamnés.

Votre administration, madame l’ambassadrice, n’a pas été élue par le peuple.

Vous venez de nous dire votre rêve. Eh ! bien, je préfère faire mien celui de Martin Luther King : « Je fais le rêve qu’un jour cette nation se lèvera et vivra le vrai sens de sa foi : ’Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux’. […] Que la liberté retentisse ! » (Applaudissements.)

Vous avez dit aussi que vous reconnaissiez que l’avenir de l’île était aux mains du peuple cubain. C’est là un mensonge éhonté : les dirigeants étasuniens ne l’ont jamais reconnu ! Tout au long de notre histoire, les États-Unis ont cherché à nous imposer leur domination et leur hégémonie.

La politique que le président Trump a annoncée vis-à-vis de Cuba se propose de ramener les relations bilatérales à un passé de confrontation, juste pour satisfaire les intérêts sordides de l’extrême droite étasunienne et ceux d’une minorité fossile d’origine cubaine en Floride.

Le « Mémorandum présidentiel de sécurité nationale relatif au renforcement de la politique des États-Unis envers Cuba », signé par Donald Trump en juin 2017, comprend, entre autres mesures, de nouvelles prohibitions aux relations économiques, commerciales et financières des sociétés étasuniennes avec des entreprises cubaines.

Il restreint de plus la liberté de voyage des Étasuniens, puisqu’il élimine les voyages individuels dans le cadre des catégories d’échanges « interpersonnels » et renforce les mesures de surveillance sur les autres visiteurs en provenance des USA.

Ces dernières semaines, le président Donald Trump a réitéré à quatre reprises, dont ici même devant cette Assemblée en septembre, que son administration ne lèvera pas le blocus tant que Cuba n’opérera pas des changements intérieurs.

Réaffirmons donc une fois de plus que Cuba n’acceptera jamais de conditions ni de diktats. Rappelons-lui aussi que cette politique, appliquée par une dizaine de ses prédécesseurs, n’a jamais fonctionné et qu’elle ne fonctionnera jamais. Comme les autres, elle rejoindra les oubliettes de l’Histoire.

Plus récemment, alléguant des problèmes de santé de quelques diplomates en poste à La Havane, l’administration Trump a – sans posséder la moindre preuve concernant les causes et origines de ces problèmes, sans attendre les résultats des investigations en cours, de sorte que parler d’ « attaques » ou d’ « incidents » est tout simplement un mensonge – adopté de nouvelles mesures politiques contre Cuba, aggravant ainsi le blocus et lésant l’ensemble des relations bilatérales.

Ainsi, elle a suspendu la délivrance de visas aux voyageurs et migrants à son consulat de La Havane, ce qui enfreint le droit des citoyens de voyager librement et de visiter les USA pour une brève période de temps, comme l’ont fait cette année-ci plus de 163 000 Cubains, ou entrave sérieusement la réunification de familles dans le cadre de l’accord bilatéral qui prévoit la délivrance d’au moins vingt mille visas d’émigration par an. Par ailleurs, le fait que les voyageurs doivent obtenir un entretien dans les consulats étasuniens de pays tiers et que les émigrants doivent se présenter à la section consulaire de Bogota enchérira énormément les démarches et les interdit à une bonne partie d’entre eux. Que fait-on donc de leurs droits si chers au discours étasunien !

Porter préjudice aux personnes et aux familles pour atteindre des objectifs politiques en violation de l’ordre constitutionnel cubain est injustifiable.

L’administration Trump, afin de limiter les voyages et de causer des préjudices au tourisme international à Cuba, a aussi émis une mise en garde infondée et retorse aux Étatsuniens pour qu’ils évitent de visiter notre pays.

En expulsant sans la moindre justification le personnel de notre consulat général à Washington, le seul existant aux USA, l’administration Trump a limité gravement ses capacités de prêter service aux voyageurs étatsuniens, et notamment aux Cubains résidents qui ont absolument le droit de visiter leur pays et d’avoir avec lui des relations normales.

Elle a aussi réduit arbitrairement le personnel de notre ambassade, ce qui a eu pour conséquence la fermeture de son bureau économico-commercial, dans le but politique retors de priver d’interlocuteurs les entreprises étasuniennes qui souhaitent explorer les possibilités d’affaires existant encore dans le cadre restreint du blocus.

Mais comment s’étonner, après avoir entendu ici madame l’ambassadrice et d’autres dirigeants auparavant, que le président des États-Unis ne fasse pas cas de la communauté internationale qui soutenait unanimement les progrès bilatéraux qu’il annule maintenant et qui réclame tout aussi unanimement la levée immédiate, totale et inconditionnelle du blocus !

Monsieur le président,

Le président Raúl Castro Ruz a affirmé le 14 juillet dernier :

« Nous réaffirmons que n’importe quelle stratégie qui prétendrait détruire la Révolution, que ce soit par la coercition et les pressions, que ce soit par des méthodes subtiles, est vouée à l’échec… Cuba est décidée à continuer de négocier avec les États-Unis les questions bilatérales en souffrance, à condition que ce soit sur des bases d’égalité et de respect de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays, et de poursuivre un dialogue respectueux et une coopération sur des points d’intérêt commun avec l’administration étasunienne. »

« Cuba et les États-Unis peuvent coopérer et coexister en respectant leurs différences et en favorisant tout ce qui est bénéfique aux deux pays et aux deux peuples, mais qu’on n’attende pas pour autant que notre pays fasse des concessions sur des points qui relèvent essentiellement de sa souveraineté et de son indépendance… qu’il transige sur ses principes ou qu’il accepte des conditions, de quelque type qu’elle soient, ce que nous n’avons jamais fait au cours de notre Histoire. » (Applaudissements.)

Monsieur le Président,

Cuba soumet aujourd’hui pour la vingt-sixième fois d’affilée à l’Assemblée générale des Nations Unies le projet de résolution intitulé : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique ».

Ce document prend, dans la conjoncture actuelle, une importance spéciale, compte tenu du recul qu’impliquent les actions de la nouvelle administration étasunienne.

Le blocus constitue le plus grand obstacle au développement économique et social de notre pays et à la mise en œuvre de notre Plan national, lequel s’inscrit dans le droit fil du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies. Il constitue la principale entrave au développement des relations économiques, commerciales et financière de Cuba avec les États-Unis et avec le reste du monde.

D’après les calculs rigoureux faits par des institutions cubaines, le blocus a, d’avril 2016 à avril 2017, causé à l’économie cubaine des pertes se chiffrant à 4 305 000 000 de dollars.

Pour qu’on se fasse une idée de l’incidence réelle de ces pertes, il suffit de dire qu’elles représentent environ le double de l’investissement direct étranger dont Cuba a besoin pour promouvoir le développement substantiel de son économie.

Les pertes accumulées se montent à 822 280 000 000 de dollars, compte tenu de la dépréciation de l’or. À prix courants, elles équivalent à 130 178 000 000 de dollars.

Des dizaines de banques de pays tiers ont été victimes durant cette dernière période de la traque persistante à laquelle les USA se livrent contre nos transactions financières.

Le blocus est contraire au droit international et son application agressivement extraterritoriale lèse la souveraineté de tous les États, ainsi que des intérêts économiques et entrepreneuriaux sous toutes les latitudes.

Monsieur le Président,

Le blocus constitue – ce que madame l’ambassadrice s’est bien gardée de dire – une violation flagrante, massive et systématique des droits humains des Cubains et s’avère un acte de génocide aux termes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, de 1948. Il entrave la coopération humanitaire internationale que Cuba offre à quatre-vingt-un pays du Sud.

Les dommages humains que cette politique a causés sont incalculables. Il n’existe aucune famille cubaine ni aucun service social qui n’ait été touché par les privations et les conséquences qu’entraîne le blocus. L’émigration cubaine souffre aussi de discrimination et de préjugés.

Durant cette dernière période, MEDICUBA S.A., l’entreprise cubaine chargée de l’import-export de produits médicaux, s’est adressée à plusieurs reprises, à des fins d’achats, à dix-huit compagnies étasuniennes qui soit n’ont pas répondu soit ont refusé.

La société étasunienne Promega, reconnue à l’échelle internationale pour ses kits diagnostiques qui permettent de déterminer la charge virale chez des sidaïques, des patients souffrant de l’hépatite C ou de maladies rénales, a, en juin 2017, refusé de les vendre à MEDICUBA au motif des sanctions commerciales du département du Trésor qui le lui interdisent.

À cette même date, et sous le même prétexte, la société New England Biolabs Inc., qui vend un large assortiment d’enzymes, comme la protéinase K, un réactif qui permet de diagnostiquer des maladies virales comme la dengue, la Zika et la chikungunya, ainsi que d’autre enzymes polyvalentes pour le diagnostic de malformations congénitales du fœtus, et de déterminer la compatibilité entre le donneur et le patient en attente d’une greffe du rein, de la moelle osseuse, du foie, entre autres organes, a refusé de les vendre à Cuba.

De même, sous ce même argument, elle a refusé de fournir à Cuba des livraisons de nature absolument humanitaire.

En avril 2017, la société allemande Eckert & Ziegler Radiopharma Gmbh a refusé de vendre à MEDICUBA S.A. le générateur Ge-68/Ga-68 Gallia Pharm GMP et ses composants, utilisé pour diagnostiquer le cancer de la prostate au motif que les normes du blocus lui interdisent de vendre à Cuba, aussi bien directement que par intermédiaire.

Le service de cardiologique de l’hôpital général Hermanos Ameijeiras, à La Havane, a besoin d’un dispositif d’aide à la circulation, largement utilisé en cas de choc cardiogénique, en cardiologie interventionniste et en électrophysiologie, et qui permet la récupération après une crise cardiaque et prolonge par conséquent la vie du patient. La société étasunienne Abiomed, leader dans ce secteur, qui dispose du système Impella, idéal dans le traitement de ce cas, n’a toujours pas répondu à la commande que MEDICUBA S.A. lui a passée en septembre 2016 et en février 2017 afin de pouvoir l’introduire dans le système de santé cubain.

Monsieur le Président,

La façon interventionniste et inacceptable dont madame l’ambassadrice des États-Unis a parlé du gouvernement bolivarien du Venezuela est une offense à la conscience de l’humanité. Mais aussi une offense à son peuple héroïque, à son union civico-militaire, au gouvernement bolivarien et chaviste dirigé par le président Nicolás Maduro Moros.

L’administration étasunienne ment quand elle qualifie le Venezuela, qui est, et ce n’est pas un hasard, la première réserve certifiée d’hydrocarbures sur notre planète, de « menace à la sécurité nationale des États-Unis ».

Comme l’a affirmé le Libertador Simón Bolívar, « les Etats-Unis semblent destinés par la providence à couvrir l’Amérique de misères au nom de la liberté ». C’est là la meilleure réponse à madame l’ambassadrice.

Quant à nous, conformément à notre Constitution, nous sommes en plein processus électoral à Cuba, un processus absolument honnête, où personne n’achète de sièges, où aucun « intérêt spécial » ne prévaut, où aucune campagne mensongère ne se déroule parce que l’argent y est roi, où personne ne manipule la volonté des électeurs, où personne n’attise la division ni la haine.

Monsieur le Président,

Nous remercions profondément les gouvernements, les peuples, les parlements, les forces politiques, les mouvements sociaux, les représentants de la société civile, les organisations internationales et régionale qui ont contribué année après année, par leur vote et leurs déclarations, à justifier qu’il était juste et urgent de lever le blocus.

Nous savons aussi gré à la vaste majorité du peuple étasunien d’appuyer ce noble objectif.

Nous remercions tout spécialement tous ceux qui ont exprimé leur inquiétude et leur rejet des mesures de coercition annoncées par l’administration étasunienne.

Le peuple cubain ne renoncera jamais à sa décision de bâtir une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable (applaudissements).

Nous persisterons, grâce au consensus de notre peuple et à l’engagement patriotique des plus jeunes, dans notre lutte anti-impérialiste et la défense de notre indépendance, pour laquelle des dizaines de milliers de Cubains sont tombés et pour laquelle nous avons couru les pires risques, comme nous l’avons prouvé à Playa Girón et face à toutes les menaces.

Nous serons éternellement fidèles à l’héritage de José Martí et de Fidel Castro Ruz (applaudissements).

Monsieur le Président,

Chers représentants permanents,

Chers délégués,

Notre peuple suit ce débat avec espoir. C’est en son nom que je vous demande de voter le projet de résolution A/72/L.30 : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique ».

Je vous remercie.

(Applaudissements prolongés. Vivats à Cuba. Cris de : « Cuba, oui, blocus, non ! »)


 

Votes aux Assemblées Générales des Nations-Unies sur la nécessité de cesser le blocus des Etats-Unis contre Cuba

Année DatePour ContreAbstention Pays votant contre
1992 24 Novembre 59 272Etats-Unis, Israel
1993 3 Novembre 884 57Etats-Unis, Israel, Albanie, Paraguay
1994 26 Octobre 101 248Etats-Unis, Israel
1995 2 Novembre 117338Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan
199612 Novembre137325Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan
1997Octobre 143 317Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan
1998Octobre157212Etats-Unis, Israel
1999Novembre155 28Etats-Unis, Israel
2000Novembre16734 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall
2001 Novembre 167 3 3Etats-Unis, Israel, Iles Marshall
2002 Novembre 173 34Etats-Unis, Israel, Iles Marshall
2003 Novembre 179 32Etats-Unis, Israel, Iles Marshall
2004 Octobre 179 47 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau
2005 Novembre 182 41Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau
2006 Novembre 183 41 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau
2007 Novembre 184 41 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau
2008 Octobre 185 32Etats-Unis, Israel, Palau
2009 Octobre 187 32 Etats-Unis, Israel, Palau
2010 Octobre 187 23Etats-Unis, Israel
2011 25 Octobre 186 23 Etats-Unis, Israel
2012 13 Novembre 188 32 Etats-Unis, Israël, Palau
2013 29 Octobre 188 23 Etats-Unis, Israël
2014 28 Octobre 188 23 Etats-Unis, Israël
2015 27 Octobre 191 20 Etats-Unis, Israël
2016 26 Octobre 191 02
Etats-Unis, Israël
 
2017 Novembre 191 20
Etats-Unis, Israël

EN COMPLEMENT

Ambassador Nikki Haley
U.S. Permanent Representative to the United Nations
U.S. Mission to the United Nations
New York City
November 1, 2017

AS DELIVERED

Good morning. I first want to start by giving condolences from the United States to our brothers and sisters in Argentina and Belgium. They were some of the victims in the terrorist attack yesterday in New York City. And while our hearts are broken, our resolve is strong. This hit our city. This is where we all come together and we work together. But we have to always be strong enough to let them know terrorism won’t win. If we stand together, we will once and for all defeat the evil. But thank you very much for your condolences and the support and all of the good wishes that you have sent our way. We certainly do appreciate it.

For over 55 years, the Cuban regime has used this debate in the United Nations General Assembly as a shiny object to distract the world’s attention from the destruction it has inflicted on its own people and on others in the Western Hemisphere.

Even during the Cuban missile crisis, when the Castro dictatorship allowed the Soviet Union to secretly install nuclear missiles in Cuba, the Cuban regime and its Soviet allies claimed that the real threat to peace wasn’t the missiles aimed at America. The real threat, they said, was the United States’ discovery of these missiles. At the time, the U.S. Ambassador to the United Nations, Adlai Stevenson, identified the Cuban regime’s habit of pointing fingers anywhere but at itself. He said, “This is the first time…I have ever heard it said that the crime is not the burglar but the discovery of the burglar – and that the threat is not the clandestine missiles in Cuba but their discovery and the limited measures taken to quarantine further infection.”

Today, the crime is the Cuban government’s continued repression of its people and failure to meet even the minimum requirements of a free and just society. Our response has been to stand with the Cuban people and their right to determine their own future. For this, each year, this Assembly’s time is wasted considering this resolution. And the United States is subjected to all manner of ridiculous claims – anything to deflect attention from the regime that is actually responsible for the suffering of the Cuban people. But the United States will not be distracted. We will not lose sight of what stands between the Cuban people and the free and democratic future that is their right.

For that reason, and for the 25th time in 26 years, the United States will vote against this resolution.

One year ago, the United States abstained when voting on the same resolution. The reason given was that the continuation of the embargo was not isolating Cuba but was in fact isolating the United States. It is true that we had been left nearly alone in opposition to this annual resolution. No doubt there will be some here who do not understand how we can take such opposite positions, separated by just 12 months. They will wonder how we could passively accept this resolution last year and energetically oppose it this year.

To those who are confused as to where the United States stands, let me be clear : as is their right under our constitution, the American people have spoken. They have chosen a new president, and he has chosen a new ambassador to the United Nations.

As long as the Cuban people continue to be deprived of their human rights and fundamental freedoms – as long as the proceeds from trade with Cuba go to prop up the dictatorial regime responsible for denying those rights – the United States does not fear isolation in this chamber or anywhere else. Our principles are not up for a vote. They are enshrined in our Constitution. They also happen to be enshrined in the Charter of the United Nations. As long as we are members of the United Nations, we will stand for respect for human rights and fundamental freedoms that the Member States of this body have pledged to protect, even if we have to stand alone.

The resolution before us aims to end the United States’ “economic, commercial, and financial embargo” against Cuba. But let’s be honest about what we really see going on here. This assembly does not have the power to end the U.S. embargo. It is based in U.S. law, which only the United States Congress can change. No, what the General Assembly is doing today – what it does every year at this time – is political theatre.

The Cuban regime is sending the warped message to the world that the sad state of its economy, the oppression of its people, and the export of its destructive ideology is not its fault.

In the spirit of sending messages, I would like to direct the rest of my comments towards the Cuban people. The American people strongly support your dreams to live in a country where you can speak freely, where you can have uncensored access to the internet, where you can provide for your families, and where you can determine your leadership. We know that many of you have been made hopeful by the opening of diplomatic relations between the United States and Cuba. That status is not changing. Our friendship and good will toward the Cuban people remain as strong as ever.

What you probably don’t know is that your government responded to this gesture of good will, not by joining in the spirit in which it was offered, but by expanding its politically motivated detentions, harassment, and violence against those who advocate for political and economic freedom in Cuba. What you cannot know because your government won’t let you know is that there were credible reports of almost 10,000 politically motivated detentions in Cuba in 2016 alone. That’s a massive increase in detentions over recent years. We had hoped our outreach to your government would be met with greater freedom for you.

Your government silences its critics. It disrupts peaceful assemblies. It censors independent journalists and rigs the economy so the government alone profits
.
Your government has exported its bankrupt, destructive ideology to Venezuela. It has taught the Maduro regime how to silence journalists, crack down on the political opposition, and impoverish its people. Now, millions of Venezuelans join you in being denied their basic rights.

As we speak here today, your government is busy choosing the successor to the Castro dictatorship. It is attempting to fool you into believing you have a voice by holding local and regional so-called elections. But the process you are engaged in is not freedom. The results were determined before the first vote was cast.

When the United States abstained on this resolution last year, its decision was explained by saying, “We recognize that the future of the island lies in the hands of the Cuban people.” There is a casual cruelty to that remark for which I am profoundly sorry. Regrettably, as of today, the future of Cuba is not in your hands. It remains in the hands of your dictators.

The United States opposes this resolution today in continued solidarity with the Cuban people and in the hope that they will one day be free to choose their own destiny.

We might stand alone today. But when the day of freedom comes for the Cuban people – and it will come – we will rejoice with them as only a free people can.

Thank you.

Explanation of Vote at a UN General Assembly Meeting on the Cuba Embargo
Ambassador Michele J. Sison
U.S. Deputy Permanent Representative to the United Nations
U.S. Mission to the United Nations
New York City
November 1, 2017

AS DELIVERED

The United States believes the people of Cuba deserve a stable, prosperous, and democratic country. We strongly support their right to freely determine their own future. It is the Cuban government – and not the United States – that continues to deprive the Cuban people of this aspiration. Our sanctions against Cuba are just one part of our overall effort to help all in Cuba freely exercise their human rights and fundamental freedoms and choose their own destiny. For that reason, we vote “No” and strongly oppose this resolution.

Mr. President, every year, the Cuban government uses this resolution to identify the United States as its scapegoat in order to shift blame away from its own policy failures. The Cuban government continues to isolate the Cuban people while disingenuously blaming the embargo. In fact, Cuba currently has one of the most restrictive economies in the world as a direct result of its government’s policies. Irrespective of U.S. policy, the Cuban economy will not thrive until the Cuban government allows a free labor market, fully empowers Cuban entrepreneurs, respects intellectual property rights, allows unfettered access to information via the Internet, opens its state monopolies to private competition, and adopts sound macro-economic policies.

The United States remains a deep and abiding friend of the Cuban people. Our policy emphasizes advancing human rights and democracy on the island, while ensuring that our engagement benefits the Cuban people – and not their dictatorial regime. Our policy focuses on engagement with the Cuban people to give them the support and tools they need to move forward, independent of the obstacles imposed by their own government.  

The United States continues to call on the Cuban government to allow the people in Cuba to enjoy political and economic freedom. The Cuban government continues its tactics of politically motivated detentions, harassment, and police violence against those who peacefully seek freedom for political prisoners and who advocate on behalf of positive political and social change. These practices fly in the face of the freedoms of expression and peaceful assembly guaranteed in the Cuban constitution.

This resolution is a distraction from the real problems facing the Cuban people. Therefore, the United States strongly opposes it.

Even if the U.S. Congress lifted the embargo today, Cubans would not be able to realize their potential without significant political, economic, and social reforms by their own government. We encourage this body to support the desire of all in Cuba to determine their own future and enjoy their human rights and fundamental freedoms. Doing so would advance the principles enshrined in the UN Charter and the purposes for which the UN was created. The Cuban people deserve no less, and the United States will continue to pursue policies that aid them in their quest for real freedom and democracy.

Thank you.

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