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Les Gilets Jaunes sermonnés par Juppé et le journal le Monde

Qui sont-ils ?

Il nous est apparu pertinent d’analyser deux deux entités s’attaquant aux Gilets Jaunes, on perçoit vite les schisme idéologique qui s’est effectué entre la population et une théocratie imposant un dogme ultralibéral.

Alain Juppé, actuel maire de Bordeaux est issu du gaullisme dans sa version chiraquienne. Cette version du gaullisme s’est vue petit à petit amputée de sa dimension géopolitique. Au fil du temps Juppé est devenu un symbole de la droite dite « modérée » ou bien encore « républicaine ». Grand adepte de la rigueur budgétaire, Juppé fut fréquemment présenté comme l’homme de la situation par les éditocrates.

Il nous semble prépondérant d’attirer l’attention cette fois sur un journal, en l’occurrence Le Monde, qui se revendique explicitement non partisan mais qui malgré tout se dit solidaire des valeurs démocratiques telles que la justice, la tolérance et la lutte contre les discriminations, le racisme, etc. Ce journal aux aspects libertaires promeut également une idéologie atlantiste et néolibérale. Cette fusion du sociétal et de l’économique qui prône une convergence d’intérêts entre l’Europe et les Etats-Unis, fait du Monde le journal de la nouvelle bourgeoisie dont la devise pourrait-être “on ne vit qu’une fois et pour moi tout va bien”. A ce titre, Friedrich Hegel distingue le “bourgeois”, celui qui en agissant ne vise que lui-même, du citoyen qui, lui, vise l’universel à travers ses actes”.

Afin de mieux percevoir la droitisation du Monde, il faut savoir que dès 1951, ce journal avait fait le choix d’une gestion coopérative, le but étant de garantir d’indépendance éditoriale face aux pressions d’éventuelles actionnaires. La trajectoire du Monde s’est trouvée notablement remaniée quand le journal est passé au statut de société anonyme. En conséquence est né le conseil de surveillance du Monde qui a vu défiler un très grand nombre de milliardaires : Pierre Bergé, Xavier Niel, Matthieu Pigasse, etc. C’est pourquoi nous pouvons aisément faire un lien entre les intérêts économiques des propriétaires du Monde et sa ligne idéologique. Selon Noam Chomsky et Edward Herman « Les groupes multimédias dominants sont de très grosses entreprises, contrôlées par des gens très riches ou des administrateurs sous étroite surveillance de propriétaires et autres forces orientées vers le profit ».

Depuis le 17 novembre 2018, un mouvement de protestation communément appelé « mouvement des Gilets jaunes » réunit chaque semaine des centaines de milliers de personnes. Selon une enquête initiée par le Centre Emile Durkheim à Bordeaux, les Gilets Jaunes se situent majoritairement à gauche et partiellement à l’extrême gauche. Ceci-étant, d’autres Gilets se situent eux au centre, à droite, à l’extrême droite, alors que certains de ces militants découvrent la politique pour l’occasion. Cette enquête révèle également qu’il y a une surreprésentation des bacheliers et des CAP et BEP. Seuls 5% des participants ont un bac + 4 ou plus.

Le 10 décembre 2018, Alain Juppé s’adresse aux gilets jaunes et aux lycéens

Le maire de Bordeaux, par l’entremise du quotidien Sud Ouest, déclare : « Quand vous appelez à manifester, vous convoquez les casseurs ». Et il poursuit : « Bordeaux est sous le choc. La ville est blessée dans sa chair. Nous sommes en train de faire le compte des dégâts. La ville est aussi blessée dans son âme. J’évoque souvent la modération qui caractérise l’esprit bordelais. Il n’était pas au rendez-vous samedi. Il y a eu une violence et une haine, de la part de voleurs et de pillards. J’ai vu la vandalisation de l’Apple store depuis les écrans de vidéosurveillance. J’ai aussi vu celle du bureau de Poste du cours Victor-Hugo. Pour des gens qui veulent plus de services publics, vandaliser un lieu comme ça, voler des colis et des chéquiers… »

Mais au fond… qui est vraiment Alain Juppé ?

Tout d’abord, Rappelons qu’Alain Juppé ne cesse de louer les actions d’Emmanuel Macron depuis son élection, au point qu’il fut un temps question de lui pour former un gouvernement ou rejoindre la place Beauvau ou le Quai d’Orsay flanqué de son compère palois François Bayrou… On sait ce qu’il en advint. Mais ce qui nous intéresse chez Juppé c’est avant tout son culot.

Des centaines de banderoles sont brandies, ainsi qu’une marionnette à l’effigie du Premier ministre Alain Juppé, par des dizaines de milliers de manifestants, le 12 décembre 1995 à Bordeaux, dans le cadre de la journée unitaire pour le retrait du plan Juppé de réforme du système de prévoyance sociale. AFP PHOTO DERRICK CEYRAC

Premièrement, la série de mesures de 1995, baptisée « plan Juppé », dont il était bien entendu l’ordonnateur, avait pour but de ponctionner massivement les classes populaires. Le programme du plan comprenait globalement 1/ l’allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la fonction publique (Mesure déjà décidée pour le secteur privé en 1993 par Balladur) 2/ le blocage et l’imposition des allocations familiales versées aux familles, combinés avec l’augmentation des cotisations maladie pour les retraités et les chômeurs, et 3/ un accroissement des tarifs d’accès à l’hôpital. En bref, du Macron en gestation.

Deuxièmement, Monsieur Juppé, qui est lui un authentique « super-casseur », a le culot de se poser en donneur de leçons. Rappelons-nous qu’en 2011, Alain Juppé alors ministre des Affaires étrangères fut à la pointe de la propagande de guerre contre la Libye. Une occasion pour ce dernier de relancer sa carrière tant sur le plan national qu’ internationale. Étant entendu qu’il fut absent de la scène politique à la suite d’une période d’inéligibilité, 2011 sonne le clairon de la revanche pour le Maire de Bordeaux. Avec ce retour aux affaires de la France, il a eu de toute évidence ce qu’il espérait. Ce « gaulliste » est en parfaite symbiose avec l’atlantisme exacerbé de Nicolas Sarkozy en mars 2011. Aux siège des Nations unies à New York, Alain Juppé semble sombrer dans l’allégresse. Il est 23h00 heure de Paris, lorsqu’il grimpe en sautillant d’aise les marches du perchoir de l’ONU. Il va annoncer l’adoption de « sa » résolution 1973. Comme le 6 juillet 1995 devant le micro de TF1, l’homme est droit dans ses bottes. Il y a ce jour là, à New York comme un parfum de magie romanesque. Pour un peu on croirait assister au retour de Monte-Cristo. Avec malgré tout une différence de taille, le héros d’Alexandre Dumas lui punit les scélérats et récompense les justes. Il ne renvoie pas un pays au Moyen Age pour rassasier sa boulimie revancharde.

L’affaire libyenne : la France sous Juppé-Sarkozy…

8 ans après, où en est la Libye ? Des forces armées affiliées à trois gouvernements rivaux, auxquels il faut ajouter les combats incessants de milices dans la région de Tripoli. Le résultat de cette apocalypse a été provoqué par une série de résolutions entérinées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Côté français, l’intervention en Libye fut ratifiée par Nicolas Sarkozy alors Président de la République, flanqué d’Alain Juppé son ministre des Affaires étrangères. Les conséquences de cette obstination sont particulièrement graves pour le peuple libyen : selon plusieurs organisations humanitaires en particulier Amnesty International et Médecins sans frontières, des attaques aveugles dans des zones densément peuplées sont menées par tous les protagonistes de ce conflit post-ingérence occidentale.

Alors que les chantres des interventions de l’OTAN glorifièrent en 2011 l’initiative française, aujourd’hui les grandes ONG sont formelles : des milliers de personnes ont été enlevées, arrêtées de façon arbitraire et détenues pour une durée indéterminée par des groupes armés. La torture et les autres formes de mauvais traitements étaient monnaie courante dans les prisons, qu’elles soient contrôlées par des groupes armés, des milices ou les autorités de l’État. Les personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile étaient soumises de façon systématique et généralisée à de graves atteintes aux droits humains aux mains d’agents de l’État, de passeurs et de groupes armés. Les femmes étaient en butte à la discrimination ; leur droit de voyager faisait notamment l’objet de restrictions arbitraires ».

Pourtant, le Big Boss de la diplomatie française Alain Juppé aurait pu tenir compte des déclarations du Général Wesley Clark, ce dernier annonçait dès 2007 que le sort de la Libye était déjà scellé. En 2011, Rony Brauman avait mis en garde sur les risques d’une série de réactions en chaîne incontrôlables qui découleraient de cette intervention militaire, qu’il comparait alors à la guerre d’Irak. En mars 2018, l’ancien président de Médecins sans frontières soumettait l’hypothèse que le déclenchement de la guerre en Libye fut l’occasion pour Nicolas Sarkozy d’effacer les traces d’un financement illégal libyen de sa campagne de 2007.

… confirmés dans un rapport officiel britannique accablant

En 2016, un rapport britannique de la commission des affaires étrangères confirmera ce que les militants pacifistes pressentaient déjà quand ils s’opposèrent aux ambitions franco-britanniques. Le rapport Chilcot fut diffusé par The Guardian. Il peut se résumer en 5 points : 1/ S’emparer d’une plus grande part de la production libyenne de pétrole 2/ Accroître l’influence française en Afrique du Nord 3/ Améliorer la situation politique personnelle de Nicolas Sarkozy en France 4/ Permettre à l’armée française de réaffirmer sa position dans le monde 5/ Répondre à la volonté de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique.

La complicité du Monde

Sans jamais vérifier le bien-fondé des allégations de Cameron, Sarkozy et Juppé, les grands médias français étaient unanimes. Pour ces derniers il était impératif de punir Kadhafi qui à leur goût défiait la coalition occidentale depuis trop longtemps. La propagande de guerre impulsée par le duo Sarkozy – Juppé fut entre autre reprise par le journal Le Monde. Dans un billet antérieur intitulé « Médias français : Cinq cas de journalistes acquis à la doctrine néoconservatrice« , nous nous étions efforcés de décrypter la méthode de Christophe Ayad, l’actuel chef du service international du Monde.

Pour rappel, nous avons écrit : « En utilisant des sous-entendus et amalgames, Ayad s’est efforcé de décrédibiliser les contestataires qui s’opposèrent à l’intervention de l’OTAN en Libye. Christophe Ayad pour Le Monde intitule l’un de ses articles « Le petit monde composite des soutiens au régime syrien ». Il y voit “Le lieu de rencontre de l’extrême gauche et de l’extrême droite unies dans leur rejet de « l’impérialisme états-unien ». Ayad ira jusqu’à prendre soin de conclure sa diatribe avec le nom de Robert Faurisson en rajoutant “La boucle est bouclée.”

Effectivement la boucle est bouclée. Dans la logique Ayad, si vous êtes opposé à la guerre, vous êtes un émule de Robert Faurisson. Cela s’appelle atteindre le point Godwin, que l’on pourrait rebaptiser « point central de la méthode néocon », tant le fait de nazifier l’adversaire est devenu monnaie courante chez eux.

Le Monde : même méthode pour disqualifier les Gilets jaunes

Ce même journal, début décembre 2018 (donc avant l’attentat de Strasbourg) développe par l’intermédiaire de son “décodexeur en chef” Samuel Laurent une stratégie similaire à celle de son supérieur au sein du journal Christophe Ayad sur les citoyens opposés à la guerre en Libye : Laurent écrit « Gilets jaunes » : « Constitution disparue et complotisme débridé sur les réseaux sociaux ». Une campagne de diabolisation que nous retrouvons dans les colonnes du Monde : « Gilets jaunes » : le Rassemblement national fait le pari de l’infusion des idées.

Mais au fait … rappelons-nous :

1/ En septembre 2018, Andry Parouby, président de la Rada (Le parlement Ukrainien) est reçu avec les honneurs de la République française par François De Rugy, alors Président de l’Assemblée nationale, ex Vert, ex PS, et actuel LREM, avant de devenir Ministre de la Transition écologique. Durant l’Euromaïdan, son adjoint n’est autre que Dmytro Laroch le fondateur du groupe groupe paramilitaire Secteur droit (Pravy Sektor ). En avril 2014 le quotidien israélien Haaretz rapportait que Pravy Sektor et Svoboda distribuaient des traductions de Mein Kampf et des Protocoles des Sages de Sion sur la place Maïdan. Parouby est le fondateur du Parti social-nationaliste d’Ukraine avec Oleh Tyahnybok, qui deviendra plus tard Svoboda. Selon le quotidien allemand Der Spiegel, entre autres références au nazisme, le titre « social-national Parti » était une référence intentionnelle au « parti National Socialiste » d’Adolf Hitler. Son emblème, le Wolfsangel, était d’ailleurs l’un des symboles initiaux du parti nazi. Dès lors, une question se pose : Qu’a écrit le journal « antifasciste » Le Monde sur la visite de Parouby à Paris ? Pour le Décodex, visiblement rien. Et pour Le Monde ? Andry Parouby est inconnu au bataillon.

2/ Encore un simple rappel ici : il y a deux ans, l’intellectuel américain Noam Chomsky fut évincé de l’Assemblée nationale pour des positions jugées trop anti-sionistes, alors qu’aujourd’hui un antisémite avéré est reçu en grande pompe dans cette même Assemblée, sans que la presse française, à commencer par Le Monde, ne bouge le petit doigt.

Emmanuel Macron : « Je viens ici pour saluer l’entrepreneur culturel » en la personne de Philippe de Villiers » / AFP PHOTO / LOIC VENANCE

3/ Dans le même registre enfin, soulignons aussi que Philippe de Villiers a prétendu être le conseiller de Macron. Vrai ou faux, peu importe, puisque nous savons que Macron a très souvent revendiqué sa proximité avec de Villiers. Or en matière de théorie du complot, de Villiers est un archétype. Dans un billet antérieur nous étions revenus sur sa rhétorique. Sa spécialité est d’entrelacer sa lecture fantasmée de l’Histoire avec des concepts politiques paranoïaques et suprémacistes tels qu’Eurabia qui prétend que suite à un complot l’Europe va être absorbée par l’islam, et Le Choc des civilisations dont l’idée directrice est de réaffirmer la nécessité de maintenir la suprématie de l’Occident sur le reste du monde. Et Philippe de Villiers combine le tout à d’autres notions totalement déviées de leur sens véritable. Par exemple, sa grossière contrefaçon s’appuie sur le concept « Libéral-libertaire » créé par Michel Clouscard dès 1972. Par exemple Clouscard développe l’idée que ladite libération s’opère selon les paradigmes de la société de consommation américaine, là où Philippe de Villiers lui, ne voit dans ce concept “libéral-libertaire” que de l’anti-christianisme.

Dès lors, posons-nous la même question : Qu’a bien pu écrire Le Monde, journal « anti fake news », sur la relation entre Emmanuel Macron, le Président qui a fait de la lutte « anti fake news » une cause nationale, et Philippe de Villiers, le vicomte vendéen qui surfe sur la vague conspirationniste depuis toujours ? Sur ce chapitre (Macron/Villiers) le journal se contente d’un article insipide « Emmanuel Macron et Philippe de Villiers, une amitié dans le bocage« . Et pour le Décodex du Monde, le porte-parole paranoïaque De Villiers est tout simplement oublié.

4/ En revanche, le député journaliste François Ruffin n’est lui jamais oublié. Il est en effet souvent attaqué par Le Monde, l’auteur de Merci patron ! figure aussi parmi les cibles régulières du Décodex.

Dans ces conditions, quelle crédibilité pouvons-nous accorder à ce journal aux allures libertaires, qui dans un sens brocarde la contestation populaire, et dans l’autre ferme les yeux sur la pire des extrêmes droites ? Le parti pris semble d’autant plus clair quand on intègre le fait que 5/ dès le 8 décembre 2018, Le Monde (et l’ensemble de la presse) sans la moindre preuve insinuait fortement « que la Russie était liée via Twitter aux Gilets jaunes ». Des allégations démenties dès le 16 décembre dans le Journal du Dimanche qui titra l’une de ses chroniques Gilets jaunes : « À ce jour, on n’a pas établi l’implication de la Russie dans ce mouvement » et qui concluait celle-ci par : « Pour rappel, le mouvement des Gilets jaunes s’est avant tout développé sur Facebook et non pas sur Twitter ». Mais une fois de plus, « le mal était fait ».

En bref : « salauds de pauvres » ?

Le Mouvement des Gilets jaunes est un regroupement plutôt hétéroclite, ainsi que nous l’avons vu dans notre préambule. Cependant, ce sont bien les classes populaires et moyennes inférieures qui constituent la plus grande partie de ce mouvement. Les revendications de ce mouvement sont d’ordre social, et se sont d’abord focalisées sur une revalorisation des bas salaires. Toutefois il révèle avant tout un fort désir de faire évoluer la société sur le plan législatif, plusieurs porte-paroles du Mouvement demandant notamment l’instauration du « référendum d’initiative populaire ». Cette initiative est par principe mal acceptée pour ne pas dire totalement rejetée par la macronie et les élites politico-médiatiques. L’argumentaire méprisant de ces derniers postule en effet que le peuple n’est pas capable de maîtriser cet outil démocratique qui favoriserait au contraire l’expression des extrémistes. Ainsi le peuple pourrait demander le rétablissement de la peine de mort, lui qui ne se préoccupe que de sa fin du mois. Cette rhétorique méprisante commune à l’ensemble de la galaxie médiocrate est l’apanage d’Emmanuel Macron. Dernier fait en date, le 31 décembre 2018 à 20 heures, à l’occasion de ses voeux à la nation, il déclare : « une foule haineuse, s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c’est tout simplement la négation de la France » .

Une fois de plus, le Président Macron a fait preuve de provocations et d’insolence envers ceux qui le contestent. Parmi les téléspectateurs inconditionnels du nouveau Président nous retrouvons bien sûr Alain Juppé qui le 31 au soir, écrit via Twitter « Excellente intervention du Président de la République. Dans la forme comme sur le fond. Le cap est donné . Bonne année à la France ». Le journal Le Monde, qui a quand à lui du mal à déguiser son parti pris, titre sa chronique du 31 décembre 2018 à 22h33 : Emmanuel Macron déterminé mais réceptif à la « colère ».

Et pourtant… est-ce le peuple qui a provoqué la crise financière mondiale de 2007-2008 ? Non, ce sont des banquiers cupides. Est-ce le peuple qui vend des armes à l’Arabie saoudite, qui comme nous le savons est une monarchie religieuse qui réprime les femmes, les homosexuels, les journalistes, et qui de plus est responsable d’un génocide au Yémen ? Non, ce sont notre actuel gouvernement et nos gouvernements antérieurs. Est-ce le peuple qui a provoqué une guerre dévastatrice en Libye avec pour résultat immédiat l’instauration de la charia islamique ? Non, ce sont nos dirigeants politiques, au premier rang desquels figurent Sarkozy et Juppé. Est-ce le peuple qui a invité un authentique nazi jamais repenti à l’Assemblée Nationale ? Non, c’est François De Rugy, ministre d’Etat nommé par Emmanuel Macron. Est-ce le peuple qui consomme de manière excessive ? Non, c’est la minorité la plus riche, qui est aussi celle qui pollue le plus, de très loin, et de mille façons.

 

Conclusion(s)

Il apparaît donc clair qu’à l’instar du mouvement en faveur du non (55% des électeurs) au traité libéral baptisé « traité de la Constitution européenne » de 2005, le mouvement des GJ n’est pas constitué d’un seul bloc monolithique. Côté droit, on trouve il est vrai des réminiscences de la morale vieille France. Côté gauche, c’est la lutte des classes qui semble être remise à l’ordre du jour. Et n’en déplaise aux donneurs de leçons, le « mix » semble visiblement soucieux d’améliorer les institutions démocratiques. 50 ans après 1968, le Mouvement des Gilets Jaunes, avec ses aspects plus ou moins « gaullo-communistes », représente peut-être une révolte du mai 68 ouvrier et populaire des « accords de Grenelle » contre le mai 68 bourgeois et libéral-libertaire faussement progressiste promut par Cohn-Bendit, Goupil et autres BHL, pour ne citer que les plus virulents. En bref … l’actuelle garde prétorienne de Macron.

Le Monde est depuis toujours l’une des courroies de transmission de la gauche résolument anti-sociale, et il a fortement favorisé l’émergence du « produit marketing » Emmanuel Macron. Cette gauche dont le maquillage tombe lentement mais inexorablement en déliquescence, est de facto alliée avec cette droite nouvelle droite faussement bienveillante.

Alain Juppé est pour l’heure l’une des figures de proue de cette « droite newlook ». Il fut perçu, ou plutôt notoirement reconnu comme une mécanique froide au moment où il voulait s’attaquer aux acquis du Conseil national de la Résistance en 1995. Toutefois, cet énarque a de la ressource, et au fil du temps il a su peaufiner son image pour apparaître complaisant voire accommodant ou encore paternaliste. Une imposture de ce pseudo-gaulliste facilement identifiable puisqu’elle peut se résumer en deux points : 1/ il a démontré le caractère antisocial de sa personnalité en 1995, et 2/ il est l’une des mains qui par sa signature, « a réexpédié la Libye au Moyen Âge » un certain 18 mars 2011.

Ceci étant, les choses paraissent claires à présent. Quoi qu’il advienne, la révolte des Gilets jaunes marque une nouvelle étape dans le lent processus d’émancipation de l’ensemble des classes sociales L’adhésion de plus grand nombre au projet de refonte que porte les Gilets jaunes et à la fois indéniable et facilement démontrable étant donné que 70% des Français ont une opinion favorable du mouvement nous apprend la presse Le Monde y compris. Aussi comprenons que l’escroquerie qui consiste à dire que les français sont favorables aux réformes ne tient plus, puisque les Gilets jaunes nous révèlent que les français sont attachés au déjà-là, ou plus précisément au déjà-acquis : Retraites, Services publics, Sécurité sociale, etc. marque une rupture avec ce monde de l’après-1968, qui a cherché à occulter la question sociale. Et si « les masques étaient déjà en train de tomber », par leur détermination les Gilets jaunes ont accéléré le processus, avec pour effet immédiat de faire naître ou renaître une prise de conscience collective.

ANTICONS - Observatoire du néo-conservatisme

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