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Les militants pour la paix colombiens, entre espoir et scepticisme, face au processus de paix FARC-gouvernement

Que penser du processus de paix entamé entre la guérilla révolutionnaire des FARC et le gouvernement conservateur de Juan Manuel Santos ?

Après un demi-siècle, 200 000 morts, 6 millions de déplacés, 25 000 disparus, le peuple colombien attend beaucoup de la paix.
Mais elle ne serait que renforcement de l’ordre social dominant sans une véritable démocratie et la justice sociale. La fin de la violence de masse suppose de saper les fondements d’une société basée sur l’injustice de classe, un climat de terreur imposé par les para-militaires et des liens de fer avec l’impérialisme nord-américain.

Le spectre des derniers Accords de paix de 1984, qui avait conduit à une fin des hostilités et à la participation politique des anciens guérilleros dans l’Union patriotique, plane encore. À l’époque, la droite fascisante avait laissé les anciens guérilleros agir à découvert avant de les liquider un par un, avec les militants communistes, syndicalistes, associatifs : 3 000 morts en tout.

En attendant, les militants pour la paix colombiens – dans lesquels s’intègrent le Parti communiste colombien (PaCoCol), aux liens historiques avec la guérilla des FARC – sont eux-mêmes divisés sur la lecture à faire de ce processus. Nous vous proposons de vous forger une opinion à partir de deux communiqués de deux organisations militant pour une paix juste en Colombie :

- Un espoir pour l’association « Colombiens et colombiennes pour la paix »

« C’est avec beaucoup de joie que nous avons pris connaissance du communiqué signé par la délégation du gouvernement du Président Juan Manuel Santos et la délégation de paix de la guérilla des FARC sur la seconde question à l’ordre du jour dans le processus de paix.

Nous nous joignons à ces milliers de voix qui, en Colombie et dans le monde, célèbrent dans l’enthousiasme cet accord initial sur le second point de l’agenda. Aujourd’hui, nous continuons à penser qu’il est possible de parvenir à une solution du conflit armé à travers un dialogue soutenu par la volonté, la générosité des différentes parties pour que jamais plus, la guerre soit notre réalité.

De nouvelles périodes de tension nous attendent, en plein cœur d’un débat électoral que nous vivons déjà. Beaucoup veulent user du mensonge, projeter des haines sur certaines personnes, continuer la guerre sale avec les assassinats et un discours qui nie aux colombiens la possibilité de vivre dans un autre type de société. La guerre a servi à occulter des intérêts inavouables contraires à l’éthique publique et au bien commun, cela a été un prétexte pour soutenir l’enrichissement illégal et protéger les inégalités, la destruction sociale et environnementale, voilà pourquoi cette annonce représente pour nous aussi un espoir d’un autre avenir.

De nouveaux faits de guerre nous attendent, je ne le souhaite pas, mais ces pourparlers ont lieu alors que le conflit armé continue de faire rage.

Toutefois, avec respect et ténacité, nous insistons dans la proposition de parvenir à un accord partiel, comme le permet le Droit international. Cela ne sera pas une diversion ou un moyen d’en tirer des avantages militaires ou politiques. C’est une décision pour éviter de nouveaux dommages irréparables à la vie de civils, de militaires et de guérilleros, et apporter des garanties à la libre expression et au bon déroulement du processus électoral.

C’est une décision pour arriver à s’habituer à un scénario post-conflit, ou l’expérience provisoire d’un après-conflit au cœur du conflit. L’Accord serait un temps contrôlé qui rendrait possible la fin des hostilités, unilatérales ou bi-latérales, comme nous l’exposions dans notre lettre au président Juan Manuel Santos, il y a quelques semaines.

Ce sera une occasion pour la construction d’un climat et d’une psychologie collective favorable au développement du débat électoral et d’apprentissage du post-conflit pour des interventions humanitaires, l’enquête et la collecte de preuves sur les responsabilités dans les incarcérations, enlèvements, personnes privées de liberté en raison de leur participation au conflit et sur les victimes de disparition forcée. C’est une décision visant à éviter de contaminer le débat électoral, à faire en sorte que les colombiens et les colombiennes puissent échanger dans un débat d’idées le plus serein possible, avec des garanties démocratiques marquées par le refus de l’usage de la force en parole et en acte dans le débat d’idées.

Comme nous l’avons exprimé publiquement, indépendamment de nos différences, idéologiques et politiques, nous soutenons le président dans sa recherche d’une solution au conflit armé par la voie du dialogue, c’est ce qui nous convient comme acteurs qui souhaitons une société démocratique, en paix. Pour cette raison, nous invitons à nouveau le président Santos, à entamer des conversations avec la guérilla de l’ELN. Aucune solution au conflit armé ne sera intégrale si on ignore ce mouvement de rébellion armée, qui a réaffirmé sa disposition à entamer des négociations, en déléguant des porte-paroles à cette fin.

Nous attendons que viennent de la société des propositions lors des débats qui se tiendront dans toute la Colombie sur les questions convenues, y compris le statut de l’opposition et l’approfondissement des mécanismes de participation régional. Cela découle, d’après nous, de l’accord aujourd’hui conclu.

(Colombiens et colombiennes pour la paix, 6 novembre 2013)


afp- negociaciones de paz Oslo-Farc colombia

- Méfiance du côté des « Journalistes pour la paix » : les leçons de l’histoire

« Ce 6 novembre 2013, les médias, le gouvernement de Colombie et tous les secteurs et personnalités intéressées, ont manifesté une joie extraordinaire, au bord de la frénésie, avec l’annonce par les différentes parties d’un accord sur le second point de l’ordre du jour convenu – participation politique de la rébellion – dans les négociations de paix qui se tiennent dans la ville hospitalière de la Havane entre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement du président Juan Manuel Santos.

Nous qui nous réclamons partisans inconditionnels non seulement du processus de paix mais qui considérons également la paix comme valeur fondatrice de la société, ce que doit être le pays et le monde, mais en même temps nous avons la prétention d’être des observateurs objectifs, la nouvelle qui a fait tomber les machines à écrire, qui a ébranler les éditions extraordinaires du matin et interrompre la programmation musicale des émissions habituelles par de grands cris « C’est extra, c’est extra, c’est extra ! », qui nous rappelle même les années 1970 – que d’eau est passée sous les ponts ! - enfin on brisait la routine quotidienne par la nouvelle – d’habitude mauvaise – d’un événement extraordinaire, cela a soulevé chez nous plus d’inquiétude que d’émotion.

Et ce n’est pas que nous soyons de nature pessimiste. C’est seulement que – comme le disait un homme d’esprit – un pessimiste est un optimiste bien informé. Et à notre avis, dans ce cas précis, il y a de quoi l’être.

L’avancée que l’Accord signifie en termes de confiance entre les parties et la lueur d’espoir dans une société aussi désabusée que celle colombienne, ne doit pas dissimuler sa principale faille qui est que, en dépit de tout ce verbiage, il dit très peu de choses. On s’explique, l’Accord est une déclaration unilatérale du gouvernement – qui a le pouvoir d’accorder ou non ce qu’il affirme dans l’accord pour la rébellion – pleine d’affirmations sur sa volonté de paix, son engagement pour une démocratie intégrale, avec participation de tous, tolérance, garanties pour l’opposition, respect des différences et octroi de sécurités pour toute expression politique et civile, d’où qu’elle vienne. Et le pire, c’est que pour concrétiser cette abondance de mots, pour vérifier ces promesses qui en politique rendent justice à l’aspiration élémentaire de son homologue, le gouvernement offre des « Commissions », « Études », « Statuts » et des offres de « porter » ou d’ « impulser » auprès des organismes correspondants, « les réformes institutionnelles » en question.

Et de ces propositions, de ces offres, on en a déjà eu assez. Je m’exprime mal : trop. Ils le savent très bien, les rebelles et les opposants de toutes tendances qui un jour ont cru en la bonté des paroles du pouvoir pour construire sur cette base la paix. Guadalupe Salcedo face au gouvernement pacificateur du général Rojas Pinilla [1]. Efraim Gonzalez face au « président de la paix » Guillermo Leon Valencia [2]. L’Alliance nationale populaire (ANAPO) pourchassée par le gouvernement de Lleras Restrepo après avoir gagné et s’être fait volée sa victoire présidentielle en 1970. Les Accords de paix du gouvernement de Belisario Betancourt avec le M-19, histoire d’une trahison qui a donné lieu à la « demande armée » des rebelles devant la Cour suprême de Justice, générant l’horreur de la barbarie gouvernementale, l’holocauste qui ne cicatrise pas. [3]. Carlos Pizarro, du mouvement M-19, assassiné en 1990 par les escortes que lui avait offert le président Virgilio Barco avec qui il avait signé la paix après cette trahison.

Il est impossible d’oublier la façon dont l’État use d’excuses qui sont des prétextes, dont il a renversé la table chaque fois qu’on s’est assis pour négocier la paix – à Tlaxcala, Caracas, el Caguan – avec le même mouvement avec lequel il traite aujourd’hui.

Le passé de l’État en matière de promesses est loin d’être glorieux, il ne garantit donc rien à ce sujet. Et nous le disons avec déchirement car naviguer à contre-courant d’un rêve collectif ne peut être que pénible. Mais c’est la dure leçon de l’histoire qu’il vaut mieux ne pas oublier. Les paroles de l’État, les engagements du pouvoir, ses déclarations de paix et de justice pour tous « sans distinction » ne sont pas crédibles. Et ils ne le sont pas, parce qu’ils vont contre sa nature. Contre sa manière d’être, qui est un pouvoir non-partagé : hégémonique, en faveur de ses intérêts qui ne sont pas collectifs mais ceux particuliers de ses détenteurs. Ainsi est l’Homme, dans la plus ingrate des conditions humaines qui est celle émanant d’une société de classes : entre seigneurs et sujets, dominants et dominés, ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Cela ne pas être d’une autre façon alors, et ce n’est presque pas sa faute. C’est comme au collège quand on fait l’examen de géométrie où on expose un théorème où A valait 1 et B valait 2. L’élève inquiet demandait : « pourquoi, professeur ? ». Et celui-ci répondait : « c’est sa construction, par définition ». C’est comme ça, travaille. Ne pose pas tant de questions.

L’État, notre État, n’a jamais honoré sa parole quand il a négocié avec son ennemi. Tenir sa parole, cela n’est pas dans son schéma de pensée, cela n’a pas été non plus une référence éthique face à la question fondamentale du pouvoir. Et cela ne vaut que si on considère son ennemi comme un interlocuteur ! Si quelqu’un en veut la preuve, qu’il revienne aux mots par lesquels le ministre de la Défense Juan Carlos Pinzon a qualifié la guérilla, en pleine conservations pour la paix, où il devait partager la table des négociations et manifester sa disposition à trouver un accord.

La seconde raison pour laquelle nous ne joignons pas au rêve général, ce sont les mots mêmes du président dans son allocution au pays, sur toutes les chaînes de radio et de télévision ce 6 novembre, annonçant la bonne nouvelle de cet Accord. Après l’avoir entendu, on était obligé de se demander : « Négociations de quoi ? ». Parce que de paix, il ne semble pas y avoir.

D’une part, le Président remercie – ce qui est absolument rituel pour tous les gouvernements – tout es les personnes engagées dans le processus pour cette avancée (?), quand on sait que les militaires n’ont parlé sur la question qu’en termes de guerre, et ne reconnaissent aucune réalité politique ou morale à leur adversaire.

L’autre point déconcertant concernant le message présidentiel, la « bonne nouvelle », c’est qu’une fois de plus – la millième ? - il intériorise et se solidarise avec la revendication de la droite belliciste ennemie du processus, en disant que la force publique ne baissera pas la garde d’un millimètre dans la guerre totale sur tout le territoire contre les FARC. Nous oublions pas qu’il y a deux ans, le même président Santos, consulté par ses généraux, a donné son feu vert à l’exécution du commandant des FARC Alfonso Cano, malade et sans défense, au moment où il tentait des approches pour négocier la paix. La même que fête aujourd’hui le président, avec cette issue partielle.

Les accords FARC-Gouvernement ne peuvent aboutir donc pour les rebelles sur la promesse de commissions et de déclarations de bonne volonté. Ils ne peuvent pas retomber dans l’erreur de tenir pour des faits ce qui ne sont que des mots. Le caractère déclamatif des engagements du gouvernement dans l’Accord sur le point de la participation politique de la rébellion, si jamais cela se produisait, pourrait constituer un saut dans le vide pour celle-ci et sa base sociale, avec leurs désirs d’acteurs après le conflit. Et également pour les possibilités d’action politique que l’Accord ouvre à des secteurs jusqu’aujourd’hui interdits, étrangers ou sceptiques par rapport à elle.

Ce texte ne prétend pas porter des mots d’ordre défaitistes face au processus de paix. Seulement une voix prudente pour que la date de 1984 ne se reproduise pas [4]. Ceux des accords de la Uribe signés par le commandant des FARC Manuel Marulanda avec le président Belisario Betancourt, qui a donné lieu à l’Union patriotique. L’irruption joyeuse, civile et pleine de confiance de ce mouvement dans l’arène politique, l’incroyable résultat électoral qu’elle a obtenu, a conduit à une réaction de l’État, à son extermination. On connaît tout cela. Et que ne se répète pas la parabole du commandant qui est descendu des montagnes il y a 26 ans pour vêtir les habits du parlementaire, et qui a dû retourner sur les hauteurs quand son élimination a été actée. Cela a conduit à la poursuite de la guerre, quelle ironie ! Voilà pourquoi Ivan Marquez préside aujourd’hui la délégation de la rébellion, et lutte pour la paix.

C’est en ce sens qu’il faut lire cet article. Que la réponse à la question, « sur quoi ? » négocie-t-on, soit celle qui animent tous les colombiens : la paix. »

(Alliance des journalistes pour la paix – article de Luz Marina Lopez Espinosa)

Traduction et introduction AC pour Solidarite-internationale-pcf

»» http://prensarural.org/spip/spip.php++cs_INTERRO++article12630

[1NdT : entre 1948 et 1953, la Colombie connaît une rébellion « libérale », germe des futures guérillas révolutionnaires, face à une restauration conservatrice qui va user d’une terreur de masse qui va dégénérer en guerre civile qui fera 300 000 morts : la Violencia. Le chef de la guérilla dépose les armes face au général Pinilla qui va en profiter pour écraser l’opposition et instaurer une dictature

[2NdT : Efraim Gonzalez reste associé à l’image du « bandit social », extorquant aux riches pour donner aux pauvres paysans. Mythe des années 1960, il finit assassiné sous le gouvernement du Président Valencia, en 1965

[3NdT : en 1984 sont signés les accords de paix avec la guérilla M-19, le gouvernement profite de la trêve pour prendre d’assaut les camps militaires du mouvement, liquidant ses principaux chefs. Le M-19 répond par la prise du palais de justice de Bogota le 5 novembre 1985, qui conduit après un raid meurtrier des forces répressives du régime à la mort de 100 personnes

[4NdT : en 1984 étaient signés les accords de Corinto avec l’ELN et le M-19, et les accords de la Uribe avec les FARC. Ces derniers vont constituer l’Union patriotique, mouvement de gauche révolutionnaire pacifique et démocratique, qui va être liquidé par la droite para-militaire, faisant 3 000 morts


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