Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 5 janvier 2011.
Des sondages visant à mesurer l’état de l’opinion publique vis-à -vis de l’euro sont fait régulièrement dans toute l’Union européenne, la plupart en secret. Les classes dirigeantes sont affolées par la montée du mécontentement populaire contre le système de Bruxelles et pour la sortie de l’euro. Elles ont raison ! Car les quelques sondages qui parviennent à filtrer montrent une montée générale, dans toute l’Europe, de la volonté de sortir de l’euro. Ce sont les classes populaires, ouvriers et employés, les jeunes et les femmes, qui sont les plus nombreux à vouloir se libérer de ce carcan.
La propagande officielle veut nous faire croire que les gens intelligents, formés, cultivés, diplômés seraient en faveur de l’euro, et que les bêtas, les non qualifiés, les incultes, les non-diplômés, seraient contre. Finalement, le problème serait culturel et non politique, certains comprendraient les problèmes du fait de leur formation, alors que les autres seraient totalement dépassés à cause de leur manque de qualification.
Ces raisonnements fallacieux sont les mêmes que ceux qui avaient été utilisés en 1992 pour expliquer la montrée du « non » lors du référendum sur le traité de Maastricht qui devait décider de l’euro (49% de « non »). Et ce sont aussi les mêmes que ceux de 2005 pour « expliquer » la victoire du « non » lors du référendum sur le traité constitutionnel européen.
Si les ouvriers et employés se prononcent majoritairement pour la sortie de l’euro, c’est qu’ils sont les premières victimes des politiques de l’Union européenne : pression sur les salaires, destruction progressive de la protection sociale, licenciements, délocalisations… Ils comprennent parfaitement bien que l’Union européenne joue un rôle extrêmement négatif, depuis le début, en ce qui concerne leurs conditions d’existence. Les autres catégories sociales, plus « protégées », ou moins exposées, ne vivent pas la crise avec autant d’acuité et d’impact sur leur niveau de vie. Pour ces catégories, les artifices rhétoriques vivant à alimenter le mythe européen ont davantage de prise. C’est moins le cas des ouvriers et employés qui comparent plus facilement les discours et les actes.
Quant aux jeunes, s’ils rejettent de plus en massivement l’euro et le système de Bruxelles (ils avaient déjà voté « non » en grande proportion lors du référendum de 2005), c’est parce que l’Union européenne est synonyme de chômage et de précarité, d’absence de débouchés, d’une perspective aplatie sur les seules valeurs marchandes, tandis que les discours sur la paix, la solidarité ou la coopération internationale sonnent creux.
Les femmes, enfin, plus nombreuses que les hommes à rejeter l’euro, le font car elles sont davantage en contact avec la vie quotidienne. Ce sont elles qui font les courses plus souvent que les hommes et constatent combien les prix augmentent depuis l’introduction de l’euro, malgré la propagande visant à accréditer le contraire.
Voilà l’inventaire qu’a pu réaliser le M’PEP :
Sondage du 9 mars 2009, Les Échos
L’association des commerçants d’un quartier d’Almeria, en Andalousie (Espagne), a rétabli pendant quelques jours l’usage de la peseta. Elle a recueilli 4 millions de pesetas, soit 241 000 euros. Les clients sont venus de toute l’Espagne pour dépenser leurs pesetas, dont certaines dataient de la République et de la guerre civile. Selon le journal El Mundo, 35% des 18-29 ans interrogés sont favorables au rétablissement de la peseta, contre 27% pour l’ensemble de la population.
Sondage réalisé du 12 au 17 mai 2010 par l’IFOP pour la Fondation pour l’innovation Politique
Ce sont 20% des Grecs interrogés qui pensent que sortir de l’euro serait une « bonne chose » ; 15% sont favorables à la sortie de l’Union européenne.
Sondage des 21 et 22 mai 2010 réalisé par l’Institut LH2 pour nouvelObs.com
Ce sont 29% des Français interrogés qui pensent que la France devrait quitter la zone euro : ouvriers (42%) et employés (38%), personnes ayant un diplôme inférieur au baccalauréat (43%).
Sondage réalisé du 27 mai au 1er juin 2010 par l’institut Novus Opinion pour le quotidien d’affaires suédois Dagens Industri
Ce sont 61% des Suédois interrogés qui sont opposés à l’euro. Le même sondage comparable réalisé en mai 2009 donnait 44% contre.
Sondage des 9 et 10 juin 2010 réalisé par Publicis Consultants et TNS Sofres pour Europe 1, iTélé et Le Monde
Pour 62% des Français interrogés, l’euro a tendance à aggraver les effets de la crise : 76% des ouvriers et 85% des employés pensent que l’euro est un facteur aggravant de la crise.
Sondage réalisé du 10 au 12 novembre 2010 par l’IFOP pour la Lettre de l’Opinion
Ce sont 35 % des Français interrogés qui sont favorables à ce que la France quitte l’euro et revienne au franc : 52% chez les ouvriers et 50% parmi les employés ; sympathisants d’extrême-gauche (60%) ; sympathisants du PS et de l’UMP respectivement 37% et 27%.
Sondage réalisé du 29 novembre au 1er décembre 2010 pour ARD TV Deutschlandtrend
Environ 60% des Allemands interrogés pensent qu’ils ont été perdants en adoptant l’euro et auraient préféré garder le deutschemark.
Sondage des 7 et 8 décembre 2010 pour la première chaîne de télévision allemande ARD
Ce sont 36% des Allemands interrogés qui souhaitent le retour au Deutschemark.
Sondage du 10 décembre 2010
Au Portugal, 29% des personnes interrogées estiment que le pays doit quitter l’euro.