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Lettre au Président Obama

Monsieur le Président,

Le 28 décembre dernier, jour des Innocents, un écrivain espagnol facétieux a annoncé que votre épouse était en voyage privé à Cuba avec vos deux filles. Comme nous aimerions, Monsieur Obama, qu’une telle nouvelle soit vraie, que votre pays entretienne enfin des relations cordiales avec son proche voisin !

Au lieu de cela, alors que vous êtes au bord du gouffre financier, vous gaspillez une fortune à vouloir déstabiliser le régime cubain. Cuba vous tend pourtant la main, et vous propose un échange humanitaire entre les cinq cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, René González, et votre concitoyen Alan Gross, ce qui rendrait possible de nouvelles relations entre vos deux pays.

Vous maintenez comme préalable à toute discussion un «  retour à la démocratie à Cuba ». Depuis quand les Etats-Unis se préoccupent-ils de la démocratie des pays d’Amérique latine ? Leur seul souci depuis des décennies, a été de soutenir dans ces pays les grosses compagnies, qu’elles soient sucrières, fruitières, céréalières, pétrolières, ou autres. Dès qu’un pays veut reprendre le contrôle de ses richesses, les Etats-Unis volent au secours des grosses sociétés en fomentant des coups d’états, quitte à remplacer les gouvernements démocratiquement choisis par leurs peuples, par de sanglantes dictatures militaires.

Les intentions des Etats-Unis vis à vis de Cuba ont été exprimées très clairement en 1960, par le sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires interaméricaines Lester D. Mallory, qui préconisait dans un mémorandum : 

«  (…) Une mesure qui pourrait avoir un très fort impact serait de refuser tout financement et livraison à Cuba, ce qui réduirait les revenus monétaires et les salaires réels et provoquerait la famine, le désespoir et le renversement du gouvernement ».

Cela semble rester votre ligne de conduite, en dépit du vote à l’ONU contre le blocus, de la presque totalité des pays.

En plus de cet isolement économique de Cuba, des terroristes connus, encouragés par la CIA et les gouvernements des Etats-Unis ont torturé, assassiné, saboté, multiplié les attentats, frappé l’économie cubaine.

Le travail des cinq Cubains était d’infiltrer les milieux terroristes de Floride, afin de prévenir les nombreux attentats contre des infrastructures touristiques de l’île. Par ces attentats, votre pays voulait porter un coup fatal à Cuba en ruinant son tourisme, au moment où les pays de l’Est cessaient leurs échanges économiques avec ce petit pays.

La mission d’Alan Gross à Cuba était d’une toute autre nature. Il était un sous-traitant de l’USAID, officine de votre gouvernement, qui oeuvre pour ce fameux «  retour à la démocratie à Cuba », c’est à dire en finir avec un gouvernement qui déplait à Washington.

L’immense majorité de la population, aux Etats-Unis comme à Cuba, aspire à une normalisation de vos relations bilatérales. Cette normalisation ne peut commencer que par la libération des Cinq et de celle d’ Alan Gross. Un tel échange humanitaire ne semble pas une mission impossible, un précédent a eu lieu sous votre premier mandat de Président, avec la Russie !

Nous souhaitons vraiment, Monsieur le Président, que ce nouveau mandat soit celui d’un retour à des valeurs dignes du prix Nobel qui vous a été attribué un peu hâtivement, sur l’espérance dont vous étiez porteur.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Le premier février 2013

à  : Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies envoyées à  : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Joe Biden, John F. Kerry, Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

URL de cet article 19189
  

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