RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Lettre au Président Obama

Monsieur le Président,

Le 28 décembre dernier, jour des Innocents, un écrivain espagnol facétieux a annoncé que votre épouse était en voyage privé à Cuba avec vos deux filles. Comme nous aimerions, Monsieur Obama, qu’une telle nouvelle soit vraie, que votre pays entretienne enfin des relations cordiales avec son proche voisin !

Au lieu de cela, alors que vous êtes au bord du gouffre financier, vous gaspillez une fortune à vouloir déstabiliser le régime cubain. Cuba vous tend pourtant la main, et vous propose un échange humanitaire entre les cinq cubains Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino, René González, et votre concitoyen Alan Gross, ce qui rendrait possible de nouvelles relations entre vos deux pays.

Vous maintenez comme préalable à toute discussion un «  retour à la démocratie à Cuba ». Depuis quand les Etats-Unis se préoccupent-ils de la démocratie des pays d’Amérique latine ? Leur seul souci depuis des décennies, a été de soutenir dans ces pays les grosses compagnies, qu’elles soient sucrières, fruitières, céréalières, pétrolières, ou autres. Dès qu’un pays veut reprendre le contrôle de ses richesses, les Etats-Unis volent au secours des grosses sociétés en fomentant des coups d’états, quitte à remplacer les gouvernements démocratiquement choisis par leurs peuples, par de sanglantes dictatures militaires.

Les intentions des Etats-Unis vis à vis de Cuba ont été exprimées très clairement en 1960, par le sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires interaméricaines Lester D. Mallory, qui préconisait dans un mémorandum : 

«  (…) Une mesure qui pourrait avoir un très fort impact serait de refuser tout financement et livraison à Cuba, ce qui réduirait les revenus monétaires et les salaires réels et provoquerait la famine, le désespoir et le renversement du gouvernement ».

Cela semble rester votre ligne de conduite, en dépit du vote à l’ONU contre le blocus, de la presque totalité des pays.

En plus de cet isolement économique de Cuba, des terroristes connus, encouragés par la CIA et les gouvernements des Etats-Unis ont torturé, assassiné, saboté, multiplié les attentats, frappé l’économie cubaine.

Le travail des cinq Cubains était d’infiltrer les milieux terroristes de Floride, afin de prévenir les nombreux attentats contre des infrastructures touristiques de l’île. Par ces attentats, votre pays voulait porter un coup fatal à Cuba en ruinant son tourisme, au moment où les pays de l’Est cessaient leurs échanges économiques avec ce petit pays.

La mission d’Alan Gross à Cuba était d’une toute autre nature. Il était un sous-traitant de l’USAID, officine de votre gouvernement, qui oeuvre pour ce fameux «  retour à la démocratie à Cuba », c’est à dire en finir avec un gouvernement qui déplait à Washington.

L’immense majorité de la population, aux Etats-Unis comme à Cuba, aspire à une normalisation de vos relations bilatérales. Cette normalisation ne peut commencer que par la libération des Cinq et de celle d’ Alan Gross. Un tel échange humanitaire ne semble pas une mission impossible, un précédent a eu lieu sous votre premier mandat de Président, avec la Russie !

Nous souhaitons vraiment, Monsieur le Président, que ce nouveau mandat soit celui d’un retour à des valeurs dignes du prix Nobel qui vous a été attribué un peu hâtivement, sur l’espérance dont vous étiez porteur.

Recevez, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments humanistes les plus sincères.

Jacqueline Roussie

Le premier février 2013

à  : Monsieur le Président Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue N.W.
Washington DC 20500

Copies envoyées à  : Mesdames Michelle Obama, Nancy Pelosi, Kathryn Ruemmler, Janet Napolitano, à Messieurs. Joe Biden, John F. Kerry, Harry Reid, Eric Holder, Pete Rouse, Rick Scott, et Charles Rivkin, ambassadeur des Etats-Unis en France.

URL de cet article 19189
  

Même Thème
Les Cinq Cubains (éditions Pathfinder)
Une sélection d’articles de l’hebdomadaire The Militant depuis 13 ans sur le combat pour libérer Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Les Cinq Cubains, connus sous ce nom à travers le monde, ont été condamnés par le gouvernement U.S. sur des chefs d’accusation de « complot » fabriqués de toutes pièces et ont reçu des sentences draconiennes. Ils sont emprisonnés depuis leur arrestation après les rafles du FBI en 1998. Leur « crime » ? Avoir surveillé les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La CIA contrôle tous ceux qui ont une importance dans les principaux médias."

William Colby, ancien directeur de la CIA

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.