Fribourg, le 14 Mai 2020
Selon ses propres sources, le congrès nord-américain vote chaque année des millions de US dollars (120 millions entre 2017-2019, 32 millions en 2020), pour financer des campagnes diffamatrices visant Cuba. En pleine pandémie de Covid-19, les USA et ses serviteurs tentent une fois de plus de discréditer la collaboration médicale cubaine internationale. Washington a également publié des déclarations de menace contre les gouvernements qui, au vu du drame de la pandémie, ont décidé souverainement de demander de l’aide à Cuba.
Les autorités cubaines ont récemment dénoncé le fait que l’Agence américaine pour le développement international (USAID) consacrera deux millions de dollars supplémentaires pour attaquer les brigades médicales cubaines.
(Cuba a entre autres présenté des preuves photographiques de la participation d’agents américains et de véhicules portant des plaques diplomatiques américaines à des actes de harcèlement contre des médecins cubains à La Paz).
En août 2019, USAID avait déjà offert une récompense allant jusqu’à 3 millions de dollars à des organisations, à l’intérieur et à l’extérieur de l’île, pour financer des actions et des recherches d’informations visant à discréditer et à saboter la coopération médicale fournie par Cuba.
On peut se demander pourquoi le gouvernement américain dépense ces millions pour payer à ces mercenaires pour de faux témoignages au sujet de Cuba depuis bientôt 60 ans ?
Il est aussi opportun de se demander comment cette pratique a été intériorisée par la plupart des principaux médias internationaux, ainsi que par certains médias suisses (voir par exemple l’émission de la RTS du 13 mai 20, Tout un monde, signé Xavier Alonso, présentée par Eric Guevara - Frey) qui se contentent de ce genre de témoignages sans creuser un peu plus ?
S’abaisser à participer à ces campagnes de dénigrement des brigades internationalistes de solidarités d’aide médicale des cubains, qui étaient notamment engagés en Afrique contre la fièvre hémorragique d’Ebola, est immoral et déplorable. Au-delà des idées politiques que chacun a le droit d’avoir - y compris les journalistes - l’objectivité et le respect de la vérité est le minimum que l’on puisse attendre de ceux qui sont censés nous informer, et d’autant plus de la part d’une radio de service public dont la redevance est payée par les contribuables. Bien que tout sauf neutre politiquement, la radio suisse romande n’avait sans doute jamais atteint un tel niveau de propagande ignominieuse contre Cuba.
Toute personne un tant soit peu informée et honnête intellectuellement sait, qu’outre l’éducation, le point fort de Cuba est le droit à la santé. Pour rappel : en plus de mettre à disposition 9 médecins par 1000 habitants à l’intérieur de Cuba, ce petit pays envoie depuis des décennies des dizaines de milliers de médecins et infirmiers dans le monde entier avec plus de 1.7 milliards d’examens médicaux, 12,5 millions d’opérations chirurgicales et autant de vaccinations et la vie de plus de 6’253’000 personnes à été sauvée par ses brigades internationalistes à l’extérieur de l’île * , ce qui lui a valu la reconnaissance des peuples, mais aussi celle de l’OMS. (*pour les sources, voir Cuba le pays le plus solidaire du monde , aussi D, ital, esp, Eng.)
La déontologie journalistique et l’éthique professionnelle ne devraient pas permettre de diffamer une des plus belles missions que connait l’humanité : sauver des vies.
Contrairement de ce qui est dit dans l’émission, les professionnels de la santé cubains qui participent à des missions médicales le font de manière absolument libre et volontaire avec leur fierté professionnelle et leur sens de la solidarité. Pendant leurs missions, ils continuent à recevoir leur salaire complet à Cuba et bénéficient également d’une allocation dans le pays de destination, ainsi que d’autres formes de compensation. Mais personne ne cherche le profit, ni les médecins, ni l’Etat cubain. Il faut pas oublier que Cuba ne fait pas payer les services médicaux dans les pays plus pauvres comme Haïti et de nombreux pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, où les médecins cubains travaillent depuis de nombreuses années, sauvant des vies dans les endroits les plus reculés et les plus pauvres.
Dans les cas où Cuba reçoit une compensation pour la coopération fournie, ces internationalistes ont le mérite d’apporter une contribution très précieuse, juste et totalement légitime au financement, à la durabilité et au développement du système de santé cubain, qui est universel, gratuit et de bonne qualité, malgré un blocus commercial, financière et économique de 60 ans imposé par les USA et, malheureusement, appliqué également par nos banques suisses et PostFinance qui refusent de faire des transactions financières si le mot Cuba y est mentionné par peur des repressailles des USA.
Un prochain sujet de reportage pourrait être d’aller à la rencontre des 99% des médecins internationalistes qui parlent autrement que les 1% d’opportunistes attirés par les financements des USA et qu’on retrouve ensuite dans nos reportages non représentatifs, ou d’aller demander aux autorités d’Italie ou d’Andorre, comment ils apprécient la collaboration cubaine ?
David Piccot, François Page (section Fribourg), Veronika Herzig, Peter Berger (section Winterthur), Pierre Marbacher (section Berne), membres du comité national de l’Association Suisse-Cuba ; Federico Jauch, (prés. section Ticino), Andrea Duffour (prés. section Fribourg)