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« Lula souffre de schizophrénie politique », et les Brésiliens attendent toujours ... par Christophe Koessler.

Le Courrier de Genève

Dix-huit mois après l’arrivée de Lula, les Brésiliens attendent toujours le virage politique promis.

Samedi 24 Juillet 2004

Un an et demi après l’intronisation de Luiz Inácio « Lula » da Silva, le plus grand pays d’Amérique latine n’a toujours pas rompu avec les politiques néolibérales. Pour l’économiste brésilien Marcos Arruda, la patience n’est plus de mise : des alternatives existent et Lula serait en mesure de les appliquer.

Luiz Inácio « Lula » da Silva n’en finit plus de susciter espoirs et désillusions au Brésil. Les réformes sociales décidées par le gouvernement restent très timides et la politique macroéconomique ne se démarque en rien des préceptes du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Cependant, dans un contexte latino-américain propice aux changements d’envergure, avec notamment la présence de gouvernements de gauche au Venezuela et en Argentine, tout espoir n’est pas perdu de voir le Brésil changer de cap en prenant appui sur ses voisins. C’est en tout cas le souhait de Marcos Arruda, économiste et éducateur brésilien, figure marquante de l’économie sociale et solidaire et membre du Parti des travailleurs (PT), qui a livré le récemment lors d’une rencontre publique à Genève son analyse de la situation économique et sociale que traverse actuellement le pays. Fin 2002, quelque semaines avant la prise de pouvoir effective de Lula, M. Arruda confiait au Courrier ses espoirs de voir le Brésil changer enfin [1]. Dix-huit mois plus tard, il ne peut contenir sa déception. S’il se plaît à répéter que « Lula est ce que nous avons eu de mieux en cinq cents ans », le résultat n’est pour l’instant pas à la hauteur de ses expectatives : « Lula demande aux travailleurs d’attendre, de prendre patience. C’est révoltant ! Je pensais réellement que Lula en tant qu’ancien ouvrier, d’origine paysanne, allait plutôt le demander aux banques qui se sont enrichies pendant des siècles. »

POLITIQUE DUALE

La politique sociale est présentée comme le grand objectif du nouveau gouvernement. Plusieurs programmes sociaux ont effectivement été mis en place, comme les plans « Faim zéro » et « Bolsa familia », afin d’éradiquer la faim dans le pays. Marcos Arruda reconnaît l’importance de ces programmes et espère qu’ils seront orientés dans le sens de l’autonomie des populations. Il relève néanmoins les limites de cette approche : « L’objectif de Lula semble se limiter à ’trois repas par jour pour tous les brésiliens’ ». Pour l’économiste, cela reste très insuffisant.
D’autant plus que la politique macro-économique, qui est le véritable « guide du gouvernement », va dans le sens contraire. « Les quatre ministres qui ont le vrai pouvoir au Brésil sont des conservateurs ou des libéraux . Leur mot d’ordre est de ne rien changer, ils ont même aggravé la situation : le ministre des Finances, qui est l’homme du FMI, a par exemple augmenté la part du budget consacrée au paiement des dettes financières », explique le militant
.
Or, ces remboursements entravent l’adoption d’une politique économique et sociale d’envergure : « Alors que le budget du programme Faim zéro était de 1,7 milliard de reals (700 millions de francs, ndlr) en 2003, le paiement des intérêts de la dette représentait 145,4 milliards de reals (60 milliards, ndlr). »

PATIENCE, PATIENCE...

A son avis, pour résoudre ce problème, il convient de renégocier les dettes financières qui sont souvent injustifiées : « Il faut mener un audit pour identifier ce que l’on a trop payé : certaines sommes ne sont jamais rentrées au Brésil. Des intérêts prohibitifs sans aucune proportion avec la réalité sont versés. Nous payons des intérêts sur des intérêts dans une spirale suicidaire ! »
A ceux qui réclament encore un peu de patience de la part des mouvements sociaux, la réponse de M. Arruda est sans appel : « On ne peut accepter d’attendre encore car il n’y a aucun signe de changement. Il n’y a pas de projet de développement national. Lula gouverne sur l’immédiat, sur la conjoncture. Il n’y a aucune ligne directrice qui guide les options de la politique économique. Il répond aux demandes des plus forts et reste sourd à celles du peuple. »
Au dire de l’économiste, il n’y a pourtant aucune raison valable d’attendre pour mener des changements d’envergure : « Cela aurait déjà dû être fait dans les six premiers mois du gouvernement, lorsqu’il était puissant et peu critiqué. Il disposait alors d’un mouvement de soutien très important au niveau national (53 millions d’électeurs) et international. »

PAS D’ALTERNATIVES ?

Les contraintes exercées par le FMI, la Banque mondiale et les multinationales sur l’économie du pays sont généralement invoquées pour expliquer la continuité : en cas de changement de politique macroéconomique, le FMI gèlerait ses crédits et les investisseurs étrangers quitteraient le Brésil. « Il faut restaurer la confiance » n’a de cesse de répéter le gouvernement. M. Arruda s’insurge contre cette justification. Selon lui, l’épargne nationale est suffisante pour générer les investissements. Le Brésil n’a pas besoin de nouveaux prêts du FMI ou des banques, il serait largement capable de faire face à ses besoins financiers. Or, à l’heure actuelle, une grande partie de cette épargne s’en va à l’extérieur du pays dans des paradis fiscaux, et ceci grâce à des mécanismes financiers que la Banque centrale brésilienne a elle-même offerts : « Ce sont 380 milliards de dollars qui ont fui à l’étranger de manière légale ou illégale ces dernières années. »
En outre, de nombreuses brèches permettent aux gros contribuables d’échapper à l’imposition, et des renonciations fiscales importantes sont octroyées pour encourager les entreprises à s’implanter dans le pays.
Quant aux multinationales étrangères, elles sont bien implantées au Brésil depuis des décennies. « Voudront-elle vraiment partir alors qu’elles y ont investi beaucoup d’argent et qu’elle réalisent des bénéfices importants ? D’ailleurs, si les investisseurs veulent que nous remboursions nos dettes, ils ont tout intérêt à rester afin que l’on puisse disposer de devises nécessaires pour les payer », explique l’économiste. Enfin, selon M. Arruda, il est possible aujourd’hui de créer des alliances internationales qui permettraient de peser plus lourd face aux institutions de Bretton Woods et au capital étranger : « Imaginez que l’on se mette ensemble avec l’Argentine, le Venezuela et l’Uruguay, le rapport de force serait bouleversé ! »

« LULA EST MALHEUREUX »

Alors, si le Brésil n’est pas vraiment contraint, pourquoi Lula continue-t-il cette politique conservatrice ? « Il s’est laissé entouré des mauvaises personnes », répond d’abord Marcos Arruda. « Les cadres de deuxième rang sont des gens du passé, ce sont des néolibéraux, il sont là pour empêcher le changement. » Dans ce contexte, nous faisons face à « un Lula schizophrène, qui se sent partagé, qui n’est pas heureux ». Le militant n’exclut pas, par ailleurs, que le président soit victime de l’attrait du pouvoir : « Le risque est grand de remplacer le pouvoir de l’amour par l’amour du pouvoir. » Lula a aussi pris des engagements fermes auprès des institutions financières internationales et des Etats-Unis lors de sa campagne électorale. Il ne semble pas pouvoir ou vouloir s’en défaire : « Au PT, nous étions sûr que ces promesses avaient été faites pour les élections et qu’après, on rediscuterait ces accords sur la base d’un projet national de développement, conçu par nous-mêmes et cohérant. »
Si de nombreux militants ont quitté le PT, Marcos Arruda a décidé de continuer le combat de l’intérieur. Il souhaite que le parti conserve sa tradition pluraliste et non dogmatique et sa philosophie politique : « Le PT est un outil pour que le peuple gagne de la force. Il ne peut devenir un parti du pouvoir, il appartient surtout à la société civile. Certains de ses membres sont bien sûr au sein de l’Etat, mais il s’agit d’une minorité qui ne doit pas prévaloir. »
Selon M. Arruda, il n’est pas exclu que Lula réagisse et change de politique : « Va-t-il nous surprendre maintenant ? Je ne sais pas. Nous avons l’espoir et continuerons à lutter jusqu’à la dernière goutte de sang. Nous n’avons pas le droit de renoncer », conclut le fougueux économiste.

Christophe Koessler

La réforme agraire se fait (aussi) attendre

Par Christophe Koessler et Benito Perez

Malgré l’arrivée de Lula à la présidence du Brésil, les occupations menées par le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) n’ont pas cessé. Une façon pour les militants de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il applique la réforme agraire promise. Le mouvement fait néanmoins face à une répression meurtrière de la part de certaines polices locales et des milices privées financées par les grands propriétaires terriens. De passage à Genève, Denise da Veiga Alves, volontaire de l’organisation suisse E-CHANGER auprès du Secteur droits humains du MST à Brasilia [2] , analyse avancées et reculs de l’ère Lula.

Le Courrier : Lula s’est engagé à distribuer des terres à 400 000 familles, de 2003 à 2006. Le MST en réclamait pour un million. Qu’en pensez-vous ?
Denise da Veiga Alves : Ce n’est bien sûr pas suffisant. Les chiffres donnés par l’Etat parlent d’eux-mêmes : il y a quatre millions et demi de familles paysannes sans terre. Certaines sont sur les routes et d’autres travaillent dans des conditions très précaires sur la propriété d’autrui. Parmi celles-ci, le MST fédère 200 000 familles organisées dans des campements provisoires.

Comment l’Etat se justifie-t-il ?
- Il évoque des restrictions budgétaires, mais cela ne tient pas debout quand on voit que les 3 millions de reals (1,2 million de francs, ndlr) qui sont nécessaires à la réforme agraire représentent seulement une semaine de paiement des intérêts de la dette du pays. Il s’agit donc d’une question de volonté politique.

L’Etat doit-il acheter la terre aux grands propriétaires ou peut-il la confisquer ?
- Selon la Constitution fédérale, toute terre improductive ou sur laquelle les droits du travail ou l’environnement ne sont pas respectés peut être réquisitionnée et redistribuée. Mais cette confiscation doit être compensée financièrement au prix du marché. En clair, cela signifie que l’Etat, le contribuable, paie les grands propriétaires fonciers pour une terre qu’ils ont laissé en friche pendant des années, voire des décennies. Pour l’instant, il n’y a pas de possibilité d’expropriation pure et simple que s’il est prouvé qu’une terre sert à la production de drogues. Une nouvelle loi est en discussion au niveau fédéral pour exproprier les cultivateurs qui utilisent le travail forcé.

Le gouvernement va-t-il tenirses promesses pour cette année ?
- De janvier à mai 2004, le gouvernement n’a permis l’octroi de terres qu’à 7000 familles, alors qu’il s’est engagé à en redistribuer 115 000 d’ici à la fin de l’année. Les fonctionnaires du Ministère de la réforme agraire nous ont expliqué que le budget est bloqué en début d’année. Le gouvernement commence aujourd’hui à recruter davantage de personnel et affirme s’engager davantage. Soyez sûr que l’on va insister pour que cela soit fait. On va se manifester, c’est d’ailleurs notre rôle !

Les nouvelles occupations de terres et l’annonce de la réforme agraire de Lula ont semble-t-il entraîné une recrudescence de la répression...
- Oui, quand Lula est arrivé au pouvoir, il a montré clairement que le gouvernement fédéral n’allait pas soutenir la répression contre les mouvements sociaux. Dans le même temps, les occupations de terre du MST se sont multipliées. Les grands cultivateurs de plusieurs Etats ont alors décidé de mener eux-mêmes la répression contre ces occupations. La violence de la part des milices privées et des polices locales a énormément augmenté depuis l’arrivée de Lula - surtout dans les régions où se trouve l’agro-industrie. En 2003, on a recensé près de 1700 conflits en zone rurale et septante-trois travailleurs ruraux ont été assassinés, le plus haut taux depuis des années. Parallèlement, l’impunité continue de régner comme avant, d’autant que les polices et les juges locaux sont souvent de mèches avec les grands propriétaires.

Que pourrait faire le gouvernement fédéral face à cette recrudescence ?
- Il faudrait que Lula mène des actions exemplaires contre l’impunité. Malheureusement, rien n’a été fait jusqu’à présent. Un Ministère des droits de l’homme a bien été créé l’an dernier mais il manque de ressources. Il est paralysé. La police fédérale devrait intervenir davantage dans les Etats les plus violents et mener des actions exemplaires contre les milices privées. On pourrait ainsi espérer un changement de la part des grands propriétaires qui veulent s’armer. Aujourd’hui, l’action de l’Etat est largement insuffisante et dans tous les domaines des droits de l’homme. On avance trop lentement, on vit encore sur des promesses.

Le MST croit-il encore à la bonnevolonté politique de Lula ?
- Nous y croyons, mais nous pensons que sa marge de manoeuvre est très restreinte s’il n’opère pas parallèlement des réformes importantes au niveau économique. Il faudrait aussi qu’il effectue des remaniements au sein de son gouvernement pour mener une politique plus à gauche. Nous sommes là pour le soutenir dans ce sens.

MUTATIONS A LA CAMPAGNE

Les transnationales et Lula, alliés objectifs contre les paysans sans terre ? C’est la thèse défendue par Raúl Zibechi, dans un article paru récemment sur ALAI [3] . Selon le journaliste uruguayen, durant la première année du gouvernement Lula, l’agrobusiness a progressé comme jamais auparavant au Brésil, générant pour 30 milliards de dollars d’exportations, soit 42% d’un commerce extérieur en pleine expansion (+22%). Principale cause de ce bond : le soja, dont la production a crû de 35% et représente un quart des exportations brésiliennes !
Au dire de Raúl Zibechi, cette évolution est vivement encouragée par Lula et son ministre de l’Agriculture, Roberto Rodrigues, qui espèrent ainsi « réduire la vulnérabilité externe du pays » en améliorant le ratio produit national brut/dette externe [4] L’analyste voit néanmoins dans cette stratégie un « piège évident », puisqu’elle renforcera inévitablement le poids des multinationales au Brésil et affectera durablement la souveraineté alimentaire. « Les grandes entreprises de la campagne brésilienne concentrent davantage la terre et le revenu qu’elles n’engendrent d’emplois et d’aliments », note-t-il. Précisant que « les petits producteurs (responsables de 40% de la richesse rurale et de 70% des aliments consommés au Brésil) font travailler 14 millions de personnes tandis que la grande propriété exportatrice occupe seulement 421 000 travailleurs ». Or, celle-ci concentre aussi le gros de l’aide publique : en 2003, les millions de paysans indépendants ont obtenu pour 1,8 milliards de francs d’aides, soit la même somme que celle reçue par les quinze principales entreprises du secteur.
Effet collatéral du développement de l’agrobusiness : la lutte des paysans sans terre - fer de lance du mouvement social - va devoir évoluer. Car si leur ennemi traditionnel - le grand propriétaire - était largement perçu comme illégitime car improductif (terres en friche), ce n’est pas le cas de l’agrobusiness. Dès lors, le MST se doit de « mettre en question le caractère de la production », orientée vers le marché international ou vers les besoins de la population...
Plus largement, l’analyste estime que cette « confrontation inédite avec le puissant secteur néolibéral met le mouvement face à des défis inédits qui peuvent l’amener à accentuer sa confrontation avec le système ».

Le Courrier de Genève http://lecourrier.programmers.ch

[1Le Courrier du 11 janvier 2003.

[2Denise da Veiga Alves dispose d’un groupe de soutien en tant que volontaire d’E-Changer. Voir www.terrabrasilis.ch. Courriel : denisedaveigaalves@yahoo.com.br..

[3Prix Presse latine 2003, M. Zibechi collabore à l’hebdo Brecha. Son texte Nuevos escenarios, nuevas resistencias se lit à http://alainet.org/active/show_text.php3?key=6315.

[4Pari manqué en 2003 puisque cette expansion n’a pas empêché le PNB brésilien de reculer !.


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