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Mélenchon / PCF : la double impasse du Front de Gauche

Le Front de Gauche est en crise depuis la fin de l’été depuis que ses deux leaders se sont affrontés par médias interposés avec les élections municipales en toile de fond. Quels objectifs politiques nourrissent les uns et les autres ? Et quelles impasses offrent-ils les uns et les autres au légitime mécontentement populaire contre la politique pro-patronale du gouvernement Hollande ? Où sont les intérêts des travailleurs dans ces calculs mesquins pour préserver leurs boutiques électorales respectives ?

La fin de l’été a été rude pour le Front de Gauche, alors que Jean-Luc Mélenchon mettait en cause à juste titre la lepénisation de Manuel Valls, le secrétaire national du Parti Communiste Français, Pierre Laurent s’est chargé de jouer les chevaliers servant du ministre de l’Intérieur en appelant à refuser « la provocation et l’invective ». Amabilité à laquelle le leader du Parti de Gauche a répondu en déclarant « On ne gagne rien au rôle de tireur dans le dos ».
Derrière ces petites phrases, il existe une crise plus profonde au sein du Front de Gauche à propos de la politique à suivre lors des prochaines élections municipales, une question lancinante qui tiraille le Front de Gauche depuis un an et demi : opposition ou soutien au gouvernement Hollande ?
Ce dilemme ne veut être tranché ni par Jean-Luc Mélenchon, ni par le PCF qui propose l’un et l’autre une impasse politique aux secteurs avancés des classes populaires qui cherchent une issue aux contre-réformes du gouvernement PS-EELV. Dans ces divergences stratégiques, ce sont les calculs politiciens qui priment sur les intérêts des travailleurs.

Des alliances à géométrie variable

Pourtant, un espace politique existe pour ce mécontentement. Selon un sondage YouGov de juin 2013, le Front de Gauche obtiendrait 15 % aux prochaines élections européennes de juin à égalité avec le Parti Socialiste. Mais avant les élections européennes, il y a en mars les élections municipales.
Huit semaines séparant les deux scrutins, un même discours doit être tenu lors des deux échéances. Jean-Luc Mélenchon qui souhaite être réélu en juin prochain est conscient de cette nécessité, dans un entretien à la revue Regards : « Peut-on imaginer que nous fermions la boutique Front de Gauche jusqu’en avril pour la rouvrir au moment des européennes en mai.
Faudra-t-il la refermer de nouveau en 2015 lors des élections pour les conseillers territoriaux ? » et de conclure : « La question est de savoir si le Front de Gauche s’assume comme une alternative ».
Si les bisbilles sur ces élections ne remettent pas en cause le projet structurel du cartel électoral de type réformiste anti-libéral, ces divergences stratégiques sont des obstacles conjoncturels non négligeables.

La question des municipales est épineuse au Front de Gauche. Si on sait d’ores et déjà que le Front de Gauche sera autonome au 1er tour dans des villes comme Pau ou Tarbes et même comme Carcassonne où les alliances PCF / PS étaient jusqu’alors la règle, d’autres grandes villes symboliques sèment la zizanie entre le Parti de Gauche et le PCF. Ainsi, des négociations entre le PCF et le PS sont avancées à Evry, la ville de Manuel Valls, à Nantes, celle de Jean-Marc Ayrault, à Lyon ou à Toulouse.
La querelle la plus symbolique a lieu dans la capitale où le PCF semble prêt à s’allier avec le parti présidentiel sous réserve d’obtenir une vingtaine de conseillers de Paris éligibles alors même que des négociations sont encore en cours avec le Parti de Gauche. Pourtant, le discours de la candidate socialiste, Anne Hidalgo, ne diffère pas de la ligne politique gouvernementale de l’austérité généralisée.
Ainsi, concernant les Roms, elle cède au racisme ambiant et considère à l’image des politiques que mènent Manuel Valls depuis le ministère de l’Intérieur que « Paris ne peut pas être un campement géant » et le service des urgences de l’Hôtel-Dieu est menacé de fermeture par la municipalité obéissant aux injonctions nationales de restrictions budgétaires dans tous les services publics [1].

Face aux caméras, sachant sa survie politique à ce prix, Jean-Luc Mélenchon ne tarit pas d’éloges sur Pierre Laurent, redevenu un « excellent camarade », Ian Brossat, le chef de file du PCF à Paris, un « magnifique camarade » ou sur le rendez-vous annuel du PCF, la fête de l’Humanité, déclarant ainsi au Talk Orange – Le Figaro du 13 septembre dernier, « Je suis chez moi à la fête de l’Huma » « c’est une ambiance extraordinaire de fraternité et de chaleur » ou « je suis magnifiquement accueilli par la direction de la fête ».
Mais, par-delà les apparences médiatiques, une lutte a déjà commencé où Jean-Luc Mélenchon tente de s’appuyer sur les nombreux communistes favorables à l’autonomie ou sur les sept des neuf composantes du Front de Gauche qui ont déjà statué en faveur de l’autonomie au 1 tour à l’égard du PS dans toutes les municipalités de plus de 20 000 habitants. Ces composantes sont néanmoins extrêmement inégales.
Hors du PG et du PCF, aucune n’a de poids politique majeur. A l’intérieur même de ces deux composantes principales entre la petite dizaine de milliers d’adhérents au PG et les 70 000 votants aux dernières consultations internes du PCF, le rapport de forces est déséquilibré. Si le PG dispose d’une figure médiatique à la notoriété inégalée en la personne de Jean-Luc Mélenchon, il ne dispose ni de la force militante, ni des finances du PCF.

Les deux faces d’un même opportunisme

Aujourd’hui, le discours de Jean-Luc Mélenchon reprend largement les arguments qu’utilisaient l’extrême-gauche à l’égard de la Gauche Plurielle, lorsqu’il déclare au magazine Regards « On ne peut pas manifester le samedi contre la politique du gouvernement et voter le dimanche pour un de ses ministres » [2] ou encore lorsqu’il reproche à Pierre Laurent d’être dans l’ « illusion sur le point où en sont arrivés les socialistes, il ne s’est pas rendu compte de l’ampleur de la glissade qui n’est pas conjoncturelle ».

Si Jean-Luc Mélenchon reprend volontiers notre rhétorique pour mieux souligner les contradictions manifestes de son allié communiste, nos objectifs continuent de diverger. Cette radicalité s’explique par une implantation territoriale faible.
Si le Parti de Gauche adopte un langage de rupture pour cet élection, c’est qu’il a, à la différence du PCF, très peu d’élus locaux à perdre et peu de militants reconnus susceptibles d’obtenir un poste de maire, d’adjoint au maire ou même de simple conseiller municipal.
En revanche, l’ancien candidat à l’élection présidentielle définit l’enjeu essentiel de ces élections municipales de « commencer à poser les jalons d’une majorité alternative » et espère pour cela, dès le 1 tour, des listes communes avec Europe Écologie – Les Verts, autre parti membre de la coalition gouvernementale. Des accords sont en vue dans une ville comme Grenoble par exemple.
L’objectif de l’autonomie à l’égard du Parti Socialiste n’est pas celui de construire une opposition susceptible de mobiliser les classes populaires mais de déplacer à gauche le curseur à l’intérieur de l’actuelle majorité présidentielle dans la droite lignée de sa proposition de devenir le Premier Ministre de François Hollande et d’apparaître ainsi, aux yeux du PS, comme le recours de « gauche » devant le fiasco des élections locales.

La démarche du PCF est très différente. Il dirige aujourd’hui encore entre 700 et 750 municipalités et compte près de 7 000 élus locaux. En Île-de-France, par exemple, le PCF, dirige des communes représentant près de 13 % de la population régionale.
En dépit de son affaiblissement, ce parti demeure en nombre d’élus, la troisième force politique française derrière le PS et l’UMP.
Les reversements des indemnités de ces milliers d’élus locaux représentent la moitié du budget du PCF. L’enjeu est donc de taille pour le parti de Pierre Laurent, en terme de poids politique comme en sources de revenus pour le fonctionnement interne de l’organisation.
Nombre de militants sont légitimement attachés à ces municipalités où au niveau local, des militants PCF essaient de limiter les dégâts sociaux de la crise et des politiques gouvernementales. Pour sauver ces municipalités et ce réseau d’élus locaux, le PCF justifie toutes les alliances les plus opportunistes avec le PS. Mais, ces « Unions de la Gauche » apparaissent comme un soutien à la politique pro-patronale du gouvernement et contribuent à écœurer et démoraliser davantage les travailleurs qui lui faisaient confiance.
Ainsi, son nombre de maires se réduit à chaque scrutin comme peau de chagrin. Sa stratégie de subordination à l’égard du Parti Socialiste s’explique par cette volonté de négocier un recul programmé.
Certains responsables PCF explique d’ailleurs les alliances dès le 1erer tour avec le PS dans certaines grandes villes comme une condition du soutien du parti présidentiel dans les mairies qu’il dirige. Ce calcul politicien n’est cependant même pas de nature à amadouer les appétits du PS qui a déjà décidé de présenter des candidats à Villetaneuse, Montreuil, La Courneuve et Saint-Denis où les militants socialistes vocifèrent des slogans réactionnaires du type « Les communistes, ça suffit ! ».

Les calculs tactiques d’une ou l’autre des principales tendances du Front de Gauche sont très éloignés des préoccupations des classes populaires dont les poches ont été vidées par le pacte de compétitivité, les licenciements facilités par l’accord national interprofessionnel et les retraites hypothéquées par la réforme en préparation.
Les choix opérés par le Front de Gauche, qu’il s’allie à l’une des composantes de la majorité gouvernementale pour sauver quelques mairies ou qu’il s’allie à l’autre pour quémander une réorientation de la majorité, ne sont pas en mesure de capitaliser le mécontentement réel des classes populaires et d’incarner une opposition résolue au gouvernement Hollande.
Les uns et les autres fusionneront leurs listes avec le Parti Socialiste au soir du premier tour parce qu’ils n’imaginent pas sérieusement construire une alternative sans lui. Au soir du 1er tour des élections présidentielles, Jean-Luc Mélenchon déclarait qu’il fallait voter Hollande et « ne pas traîner les pieds, mobiliser comme s’il s’agissait de (lui) faire gagner (lui)-même l’élection présidentielle ».
Il s’estime aujourd’hui un « ayant-droit » de la majorité présidentielle, un « ayant-droit » auquel le PS n’apporte strictement aucun égard, ni infléchissement de la ligne politique. Pourquoi la stratégie qui n’a pas marché hier pourrait fonctionner aujourd’hui ?
Le navire du Front de Gauche n’a pas fini de tanguer sous l’effet de ses contradictions, mais la même volonté au pouvoir dans le cadre d’une majorité de la gauche parlementaire continuera de souder l’équipage. Au moment où le gouvernement multiplie les attaques, il serait nécessaire d’organiser le mécontentement plutôt que de rechercher telle ou telle autre alliance opportuniste avec les partis qui gouvernent le pays dans les intérêts du patronat et finalement de déboussoler les travailleurs qui pourraient leur faire confiance.

Ces atermoiements sont riches d’enseignements pour notre propre parti. Ce n’est pas sur une union électoraliste floue arguant une certaine autonomie à l’égard du PS, sans délimitation stratégique que l’on construit une organisation politique durable. A cet égard, les politiques du NPA d’alliances ouvertes au Front de Gauche et à Europe Écologie – Les Verts à Poitiers ou jusqu’au propre Parti Socialiste à Cavaillon s’inscrivent dans une même démarche électoraliste qui mène à la même impasse. L’indépendance du Parti Socialiste, un parti qui attaque tous azimuts depuis plus d’un an, est indispensable au 1er comme au 2ème tour.

Romain Lamel, le 25/09/13

 http://www.ccr4.org/Melenchon-PCF-la-double-impasse-du-Front-de-Gauche
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COMMENTAIRES  

05/10/2013 10:22 par tchoo

Vous avez tout dit et rien dit à la fois !
Je ne vois pas bien à quoi sert ce que vous avez écrit, sauf si il y a un message caché, auquel les destinataires auront compris.
J’espère pour eux

05/10/2013 11:02 par babelouest

Ces élections apparemment anodines seront une sorte de quitte ou double pour la Gauche. Si elle s’allie au PS, une chose est certaine : elle se perd corps et biens, n’a plus aucune crédibilité. Les citoyens convaincus que leur salut est à gauche devront attendre une autre opportunité, sans doute bien plus tard, pour trouver quelqu’un pour les défendre, quelqu’un de tout-à-fait nouveau comme a pu le paraître un temps Olivier Besancenot. On notera que celui-ci a préféré se retirer, plutôt que de devenir un politicien professionnel comme les autres. Combien ont ce courage ? Même si je ne partage pas ses convictions, celle-ci restent réelles.

Si la Gauche n’accepte pas de se saborder en s’alliant avec la droite, son parcours politique sera plus difficile, mais rien ne sera perdu. Elle perdra des sièges, c’est absolument certain, mais elle aura gardé son intégrité : l’essentiel est là. Ce sera un formidable tremplin pour d’autres rendez-vous, électoraux, ou autres. Peut-être alors et entre-temps, les rapports de forces entre les composantes du FdG se seront-ils davantage équilibrés, en particulier si d’autres composantes d’un NPA en nette perte de vitesse l’ont rejoint. La faiblesse du FdG est le poids encore important d’apparatchiks actuels ou anciens d’un paysage politique dépassé, mais cela changera certainement.

Les prochaines élections auront certainement contribué à une clarification majeure, qui permettra à des plus jeunes, motivés et aussi compétents et intelligents que leurs aînés, de devenir des voix majeures d’une nouvelle donne plus adaptée aux enjeux actuels. Il se peut même que ceux qui avaient cru à l’écologie par conviction abandonnent un EELV gangrené et "politicalisé" et rejoignent, toujours par conviction, une Gauche nécessairement partie prenante de leurs préoccupations. Ils remplaceraient alors ceux qui sont encore attachés à un productivisme terriblement dépassé, et contraire aux idées mêmes de Karl Marx.

Oui, ces élections dites "municipales", précisément parce qu’elles concernent directement la vie des citoyens, seront la pierre d’achoppement de l’avenir de tous : plus encore qu’une présidentielle où les jeux sont faits d’avance.

05/10/2013 11:24 par Dwaabala

S’il faut pratiquer le renvoi dos à dos, pourquoi s’attarder sur des composantes mineures et marginalisées ?
La double impasse semble bien être plutôt celle du PS, dont il n’y a plus à démontrer sa contamination par la droite, voire l’extrême droite, et de la droite-extrême-droite.
Avec, en ce moment, l’extrême centre de droite qui essaye de faire son nid entre les deux.
Pendant que le PS travaille, par sa politique anti-sociale, à faire celui de l’extrême-droite.

05/10/2013 11:38 par Dédé

Ce genre de problématique surréaliste c’est de la pure masturbation intellectuelle, il n’y a plus de gauche en France depuis belle lurette et les prolétaires qui ont encore un peu de plomb dans la cervelle et les yeux en face des trous n’iront pas voter pour ces guignols qui n’ont strictement rien à foutre du drame qu’ils vivent tous les jours.

La lutte des classes ce n’est pas sur les plateaux de TV que ça se passe, c’est dans les usines, dans la rue, dans les quartiers & les villages que ça se mène...........................................................

05/10/2013 12:05 par Peggy

Dans ce méli-mélo il me semble que la position de JL Mélenchon est claire. Pas d’alliance au 1er tour et des listes indépendantes. Le PC par contre est encore sous influence d’une tactique électoraliste pour préserver des postes mais est-il en mesure de comprendre qu’aujourd’hui nous sommes la croisée des chemins et qu’il faut savoir perdre au présent pour gagner demain ? Le PCF doit se positionner sur la réalité de l’époque que nous vivons et aller au delà des conquêtes électorales sur le modèle du passé. JL Mélenchon Pourrat ’il l’aider à passer ce cap ? L’argent est le nerf de la guerre mais il n’est pas tout.
Concernant cet article, pas très clair et net, je me questionne sur la volonté de l’auteur d’influencer le lecteur contre JL Mélenchon.

05/10/2013 12:22 par Sierra

Comme d’autres lecteurs, j’ai du mal à percevoir la finalité de votre propos. Alliance, pas alliance ? Mais lorsqu’on est à gauche, la question ne doit pas se poser. Le PC est sorti d’une période de "vache maigre" grâce au PG, à la réunion de différentes composantes, et au tribun Mélenchon. Retourner vers des alliances douteuses pour des scores locaux électoraux, n’aura d’autres conséquences qu’un retour dans le désert, et le travail accompli sera foutu. Il est impératif de rester autonome face aux mesures iniques d’un gouvernement prétendu "socialiste", même si le mouvement doit passer par la perte d’élus. A la longue cela paiera, les militants s’y retrouveront en terme de dignité. Et le PC devra inévitablement tourner la page douteuse de l’époque Hue.

05/10/2013 12:24 par Gigi

En période électorale, il faut cuisiner et composer le menu le plus gagnant pour les municipales !
Le PCF, 3° organisation politique en nombre d’élus (7000 élus), analyse la situation !
Les élus PCF sont-ils utiles dans les communes ? Veillent-ils aux programmes sociaux ne serait-ce qu’en informant la population des choix opérés par le PS ?
Le PCF se sert-il de ses élus comme tremplin pour appeler et permettre plus de démocratie participative et directe ?
Ces élus versent-ils au parti leurs indemnités favorisant donc le financement d’actions et de luttes ?
Dans le programme du Front de Gauche est-il question de respecter « la commune » comme lieu de démocratie citoyenne ‘ directe’ ?
Se battre pour composer des listes ‘proportionnelles’ dès le 1° tour à gauche, est-ce une trahison aux idéaux ? Est-ce plus opportuniste que d’appeler à une liste faite de « pureté » au 1° tour et appeler à la fusion au 2° tour ? Et que cache cette pureté tant affichée ?
Prend-on les citoyens pour des veaux ?
Si la coalition du Front de Gauche unanime se battait partout en France avec les associations, tous les militants et citoyens de gauche pour participer à la composition de listes « de gauche » cela pourrait montrer à tous « comment s’élabore cette vulgaire cuisine » !
L’élection serait ouverte et militante ! Il ne serait pas question de donner aux citoyens l’occasion de déposer un bulletin mais de se battre pour l’élection d’une liste et d’un programme composés ensembles !
Il n’y aurait plus cette délégation de pouvoir mais une bataille citoyenne !
Et durant cette bataille chacun pourrait mesurer où sont les points de divergence et de convergence ! Et mesurer aussi les batailles à mener pour faire céder les réticences.
Oui, le PCF souhaiterait mettre en pratique une démocratie participative avec ses camarades du Front de Gauche et tous ceux qui y ont intérêt ! Dans la transparence !
Et sans opportunisme !

05/10/2013 13:20 par Geb.

La question des municipales est épineuse au Front de Gauche. Si on sait d’ores et déjà que le Front de Gauche sera autonome au 1er tour dans des villes comme Pau ou Tarbes et même comme Carcassonne où les alliances PCF / PS étaient jusqu’alors la règle, d’autres grandes villes symboliques sèment la zizanie entre le Parti de Gauche et le PCF. Ainsi, des négociations entre le PCF et le PS sont avancées à Evry, la ville de Manuel Valls, à Nantes, celle de Jean-Marc Ayrault, à Lyon ou à Toulouse.

Ca manque, hein les gars, le "Centralisme démocratique" ?...

Et la stratégie de la "Lutte des Classes".

Ainsi qu’une vraie organisation révolutionnaire forte et unie que certains de l’intérieur n’ont eu de cesse que de démolir ces trente dernières années.

A l’heure ou n’importe quels arrivistes font n’importe quoi au nom de la Classe ouvrière et des Exploités ça mérite un petit retour sur soi-même et son Histoire. Non ???...

Et pendant ce temps là le calendrier des Capitalos du NouvelOrdre mondial continue à se construire comme de si rien n’était.

Chez eux par contre y a pas un raté. Chacun fait ce qu’on lui dit...

Et recta.

Sinon on le dégage... Hein, DSK, Kennedy, Moubarak, Ben Ali, et les autres... ???

C’est pas du "Centralisme" ça ? A défaut d’être "démocratique" ?

Et c’est comme ça qu’on gagne les guerres.

E c’est comme ça qu’ils la gagneront.

A chacun le choix de son mode d’esclavage :

Certains choisissent d’être les esclaves "actifs" des intérêts et des organisations qui garantissent leur avenir de travailleurs... Pour qu’un jour ils ne soient plus, ou moins, exploités.

D’autres, pour éviter ces contraintes, choisissent d’être les esclaves de leurs maîtres pour l’avenir de ces derniers. Qui continueront à les génocider et les exploiter.

Dans le Monde "libre" ou nous vivons les premiers sont déclarés "antitotalitaires" les seconds "démocrates réalistes".

C’est aussi ça la "Démocratie" : Le choix des contraintes à subir, qui les subira, et leur finalité.

Pas seulement de savoir si on pourra aller à Auchan le dimanche, ou pas ! Ou si on aura une potiche peinte à ses couleurs au Conseil Municipal ou pas.

Vous vous situez où ???

Geb.

05/10/2013 14:07 par fusible

La question à laquelle nous sommes confrontés est complexe car elle tourne autour du Front De Gauche et de la signification de sa création. Le FDG c’est avant tout un accord d’appareils à but électoral, avec un déséquilibre non dénué de signification politique entre un PC organisé comme parti et un PG qui se cherche et se construit sur sa propre logique, mais qui a besoin de la force militante communiste. En aucun cas il ne s’agit de proposer aux « mondes du travail » une voie organisationnelle indépendante, mais plutôt de se servir du mouvement social comme d’un marche pied vers des objectifs d’enkystage institutionnel afin de gérer les réformes dans le cadre de l’appareil d’Etat tel qu’il est........

voir : http://2ccr.unblog.fr/2013/08/31/municipales-de-2014-avec-ou-sans-le-ps/

05/10/2013 14:35 par babelouest

Apparemment certains n’ont pas compris.

Pas d’alliance au premier tour, la majorité l’a compris et assimilé.

Pas d’alliance au second tour, apparemment cela coince encore. Comment faut-il faire comprendre ce qui pour moi est évident : au second tour, pas plus qu’au premier, aucune compromission ne sera acceptée ? Le PS, NIET. C’est tout simplement la droite, et on sait ce que cela signifie.

05/10/2013 15:22 par benzekri

Tant que la démocratie restera prisonnière…

Aux Etats-Unis le bipartisme régnant dans cette « plus grande démocratie du monde » s’assume… Cette caricature de la démocratie se résume à un jeu de passe-passe entre « Démocrates » et « Républicains » au service d’une bande de rapaces profitant d’un système qui laisse sur le carreau plus de 50 millions de citoyens qui ne survivent que grâce à la soupe populaire… Une « démocratie » qui applique la peine de mort, pratique la torture, espionne le monde, autorise le port d’armes même à des mineurs pour leur permettre d’assurer la « légitime défense » et donne plein pouvoir à la minorité qui accapare les richesses nationales, fomente et alimente les guerres et les troubles pour dominer le monde et garder la mainmise sur les richesses internationales…
L’élection de « l’esclave volontaire » Obama n’a rien changé. Certains ont cru au miracle avec cette élection…

En France, on fait encore mieux…Le bipartisme de fait, dans lequel on vit, fonctionne dans une grande hypocrisie qui assure une alternance entre une vraie droite et une fausse gauche. Alternance entre deux « grandes » formations aux petits soins du MEDEF : l’U.M.P et le P.S.
Le pouvoir « socialiste » actuel n’hésite pas à s’enfoncer de plus en plus dans une politique inéquitable qui appauvrit les classes moyennes et modestes au profit des riches… Ceux qui nous gouvernent n’ont pas hésité à aller encore plus loin dans l’injustice en se servant directement dans l’épargne populaire pour offrir des cadeaux fiscaux aux patrons et aux actionnaires… Et le comble c’est qu’ils estiment qu’ils font preuve de courage en répétant : « j’assume ». Ils assument mais nous payons leurs mauvais choix…
Et c’est autour de ces deux formations hégémoniques et sectaires que des « petits » Partis vont aller chercher une existence précaire ; c’est le cas d’Europe Ecologie Les Verts.
Pour empêcher la démocratie d’émerger et maintenir cette situation confortable qui assure la confiscation du pouvoir et les avantages qui vont avec, l’U.M.P et le P.S font semblant de partager, en se réservant la part du lion. Ils distribuent les miettes et s’arrogent même le droit de s’ingérer dans les affaires internes de leurs « partenaires » qu’ils fragilisent par les réflexes de la lutte des places dans le but de semer la zizanie en leur sein.
Avec un cynisme calculé, ils développent l’opportunisme chez les consciences faibles et finissent toujours par les neutraliser.
Les « petits »Partis ont peut-être cru de bonne foi être en capacité d’exiger un partenariat loyal qui leur permet d’influer sur les choses mais peine perdue…C’est ce qu’a fait Mitterrand avec les communistes et c’est ce que fait aujourd’hui Hollande avec EELV.

Et sur le plan local ? Limoges est un bon exemple : Les « Socialistes » y concentrent « démocratiquement » tous les pouvoirs : deux Maires, Messieurs Longequeue et Rodet ont régné sur cette ville depuis plus de 55 ans, le Département est entre les mains du P.S et la Région aussi… A.Rodet, Député depuis 1981 cumule ce mandat avec celui de Maire depuis 1990… Le comble serait qu’il se représente en 2014 ! Quid du renouvèlement des générations et des promesses sur le non cumul des mandats et des rémunérations ?
 Au lieu de réduire les mandats et de les limiter dans le temps…
 Au lieu de donner un vrai pouvoir démocratique au peuple pour qu’il puisse non seulement élire mais aussi démettre ses représentants s’ils s’avèrent défaillants et/ou malhonnêtes…
 Au lieu de mettre en place une véritable proportionnelle et une véritable égalité homme/femme…, les profiteurs du système et du fait accompli multiplient les concepts creux et trompeurs.
Ils nous parlent et reparlent d’élections avec une dose de proportionnalité, d’une pseudo parité et d’une fallacieuse mixité qui servent de décor et de maquillage à un vrai pouvoir oligarchique qui cherche, par tous le moyens, à faire perdurer une fausse démocratie.
Pour paraphraser un écrivain latino-américain j’ajouterai ceci : pour que la démocratie soit la Démocratie, pour que la Démocratie soit capable de changer les choses et faire l’Histoire il faut commencer par la sortir de prison et tant que l’U.M.P et le P.S jouent à qui fait mieux pour servir leurs Maîtres du MEDEF, elle restera leur prisonnière.

Hamid Benzekri

05/10/2013 15:50 par Emilio

Ce n est pas une question de droite ou de gauche mais d etre capitaliste ou pas .
Qui ne savait pas que ce parti "socialiste"etait un ardent defenseur du capital avant les elections presidentielles ? Un ex senateur , 30 ans dans ce parti qui a collabore , en tant que ministre ou equivalent , dans le plus neo liberal des gouvernements "de gauche" (Jospin), privatisant tout ce qui se pouvait .. les actes et apres les discours .. revolutionnaires .. ouais credible en effet . Et vous vous etonnez que le peuple n y croit plus ?

Si cette crapule genocidaire de hollande , plus bush que bush ,a ete elu , c est bien avec la complicite de gens qui se disent de gauche , non ?
Apres suivent les guerres coloniales, l exploitation des peuples et le plus grand profit pour les multinationales .. alors franchement les elections et leurs alliances , hein ... faut pas pleurer apres , se sentir responsable et assumer oui ... ce sera quoi cette mascarade la prochaine fois ? voter pour un candidat capitaliste de droite ou de gauche contre le front national capitaliste ? parce que c est pire ? le pire c est le capitalisme et a ces jeux electoraux , c est lui le gagnant .. et les elus qui s assurent un siege confortable avant que la fete ne recommence... pour eux

05/10/2013 18:23 par CN46400

Le CCR4 (Courant Communiste Révolutionnaire du NPA pour les initiés) tellement révolutionnaire
qu’il voudrait que les municipales à venir soient un triomphe UMP au détriment surtout du FdG en général et du PCF en particulier......

05/10/2013 21:04 par Emilio

Eh oui quand tout va mal , on se dechire encore plus. Il n y a pas longtemps , je visitais des sites de federation anarchiste et d organisation communiste libertaire qui crachaient sur le "dictateur" Chavez en citant des "references" comme Paranagua specialiste du monde tres liberal. Oui la France et l Europe sont tombees bien bas, constat deplorable. Du coup , les plans d austerite se chevauchent dans l allegresse des neo cons.

Le coup des accords electoraux est quand meme tres pernicieux dans les effets. Parce que, un hollande , mis en place par un peuple de gauche fait une politique d ultra droite interieure et exterieure au lendemain de son election. Et decredibilisent ceux qui ont appele a voter pour cette bille.. parce que… un president de gauche , c est quand meme mieux .
Ouais , demandons a Evo Morales ce qu il en pense .. ce hollande est parti en guerre tout seul contre la Syrie . Et s il n y avait pas eu l intelligence d un Poutine , nous serions peut etre dans une troisieme guerre mondiale .. Alors le jeu des alliances .. c est peut etre aussi cela qui fait la faiblesses des gauches europeenes dans ce jeu de compromissions .. et les peuples eux se retrouvent bien seuls ou tentes en desespoir par une extreme droite qui nettoierait plus blanc que blanc. Ceux la , ces fachos new look , ne feraient pas long feu non plus une fois le pouvoir dans leurs mains, parce que leur programme economique est ultra liberal et leur nationalisme ne pourra rien face aux multinationales US .. mais leur attachement democratique de façade tournerait vite au vinaigre de dictature , et la les USA auraient leur appui.
Mais bon , pour etre elu faut faire rever, il reste quoi de l economie française ? Un economie de service , une agriculture industrielle dependante du soja d amerique du sud etc… des entreprises de sous traitances completement dependantes des maisons meres ..ailleurs. Les ressources ¿ dans les neo colonies etc… controler les modes de production selon le schema marxiste semble bien difficile dans cette realite , quant a l autogestion dans un systeme de fonctionnariat ultra pesant … L industrie de pointe peut etre , mais commercer avec les pays emergents avec une politique de pseudo gauche ultra liberale ferme bien des portes.
Reste que dans ce paysage sombre (avis perso ) un retournement drastique politique et de tournedos a l empire US ,(qui bouffera l Europe pour se sauver ) aurait une possibilite d ouverture vers les pays en liberation ou qui veulent exister en dehors des US. La Russie par exemple et l Amerique latine en developpement ou meme l Afrique. Mais faudrait il oublier l arrogance des adorateurs de jules Ferry . Bref c est pas gagne et le temps presse. Donc forte probabilite de sauce grecque pour la France, helas.

06/10/2013 14:16 par calamejulia

Pas d’accord : a voté INUTILE cad PS/UMP... et basta.

06/10/2013 15:39 par Emilio

Y a-t il encore un vote utile -possible- dans un pays qui n a plus de controle de sa monnaie , qui n a plus le controle de sa defense et dont le travail des parlementaires ne sert qu a confirmer a 80% des directives europeenes ?
La liste peut etre rallongee par peu ou plus d industries nationales, mais multinationales et de sous traitances, pas d independance energetique, ni pour le petrole , ni pour le nucleaire dont 4 des 60 reacteurs sont français et le reste sous licence Westinghouse etc...etc..
des depenses faramineuses et catastrophiques dans les resultats, dans des entreprises d etat ou privees, par des enarques de copains coquins , completement nuls et corrompus et aux salaires dementiels.
Et pour un pays le plus nuclearise du monde , dont on ne sait pas demanteler les centrales meme a des couts prohibitifs, dont on ne sait plus quoi faire des millions de tonnes de dechets et dont les accidents , c est toujours pour les autres... Sans denigrer le parti communiste qui a fortement et brillamment lutte pour des acquis sociaux , je me souviens a l epoque ou les ingenieurs EDF la main sur le coeur nous disaient qu un accident nucleaire etait impossible, 1 malchance sur 100 000 ... la suite on connait. Le parti communiste defenseur acharne du nucleaire nous repondaient ..le nucleaire creera des emplois et l independance nationale.
Ceci dit , oui, mieux un Fdg ou un Pc ou dans le genre, qu un Ps Ump Fn , mais sans illusions non plus, sinon depuis le temps ça se saurait quand meme.

07/10/2013 18:40 par eric

Déjà je les comprends pas les dirigeants communiste, il se sont fait bouffer la gueule en 81malgré qu’en très peu de temps ils ont pu agir [2 ans] ils ont fait 2% en 2007 et pour une fois il entre dans un front FDG qui laisse à chaque organisation son autonomie en contre partie on lui demande d’adhérer à une caisse de solidarité permettant le fonctionnement du front de gauche et de participer aux débats afin de faire avancer la notion de l’ecosocialisme, les dirigeants ne comprennent pas que la politique est en train de changer, que leurs militant ont très bien intégrés l’articulation du front de gauche et que donc c’est transparent ils font des choix [les militants] soit ils décident de valider le fait que le choix de leurs dirigeants est une alliance au premier tour auquel cas cela n’empêchera en rien une liste autonome FDG...

C’est en cela que lorsque vous dites que ce sont des calculs politiciens, vous vous trompez car si une ligne est claire c’est bien celle du FDG et quand il y a autonomie la plupart du temps c’est un communiste qui dirige la liste alors dire que qu’il y a division non ! les petites tractacions des barons locaux sont aujourd’hui identifiées politiquement au vu de se que produisent les solfériniens en matière économique et social et donc si le pc s’allie avec le ps ça sera la plupart du temps l’abstention...

Il n’empêche le front de gauche sera présent car il s’agit de bien montrer à la population sa crédibilité politique et sachez une chose l’on peut perdre mais l’on peut aussi gagner de plus le fdg ne s’arrêtera pas à une élection, il ne s’arrêtera pas de faire de la politique voir rassemblement du 5 mai pour la VI république...

Tout ça laisse rêveur hein ? Pierre Laurent....

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