Criminalisation de l’action syndicale.

Mise en examen d’un syndicaliste : les "idéaux socialistes" de Michel Charasse.

Michel Bouchet est secrétaire départemental de la FSU (principale fédération de syndicats de l’éducation nationale) dans le Puy de Dôme.

Michel Charasse, quant à lui, est sénateur-maire (PS) de Puy Guillaume, charmant bourg dudit département.

Lors du mouvement du printemps dernier, Michel Charasse avait publiquement pris position en faveur des projets gouvernementaux visant à démanteler l’école publique au travers de la loi de décentralisation et traité avec mépris les personnels qui s’y opposaient. De même avait-il apporté son soutien à la remise en cause des droits à la retraite en déclarant que le parti socialiste au gouvernement aurait fait de même et stigmatisé "l’irresponsabilité" des opposants à ce projet.

L’intersyndicale interprofessionnelle (CGT - FO - UNSA - FSU - UNEF - Union Solidaires - URI CFDT - SNETAA EIL) rédige un communiqué dénonçant dette prise de position et appelant à une manifestation à Puy Guillaume.

Ces idéalistes irresponsables font partie de ceux qui croient encore à la liberté d’expression et à celle de manifester ! Pas Michel Charasse qui décide de porter plainte contre Michel Bouchet, assimilant le communiqué à des injures et de la diffamation et la manifestation à une "intimidation de personnes détentrices d’une part de l’autorité publique".

Michel Bouchet vient donc d’être mis en examen le 2 octobre 2003 suite à cette plainte. Un pas est franchi : en s’attaquant aux syndicats qui défendent les intérêts des salariés du public et du privé, il s’inscrit dans une démarche plus générale qui vise à réprimer et remettre en cause l’action syndicale. La plainte de M. Charasse, dans un contexte de mesures sécuritaires et de restriction des libertés démocratiques est une attaque directe contre le monde du travail et les organisations syndicales. Le droit de manifestation est en particulier remis en cause. Le sénateur "socialiste" tente ainsi de créer un précédent particulièrement dangereux pour les pratiques démocratiques dans notre pays.

Les organisations syndicales du Puy de Dôme apportent leur soutien à leur camarade et appellent l’ensemble des salariés à exprimer leur indignation et leur refus de voir l’action syndicale criminalisée. Un moyen de le faire : signer une pétition que l’on peut trouver en ligne à l’adresse suivante : signer la pétition

Triste détail : on peut lire sur la page internet de la fédération du PS dans le Puy de Dôme :

"Entre le Puy-de-Dôme et le Parti Socialiste, une longue histoire… qui dure toujours.
Puy-de-Dôme, terre socialiste. En 1998, la Fédération du Parti Socialiste fêtait son centenaire. C’est dire si l’histoire qui lie le Puy-de-Dôme aux idéaux socialistes est ancienne."
(La preuve ici, pour les incrédules)

En tout cas, pour Michel Charasse, les idéaux socialistes, c’est vraiment de l’histoire ancienne...

COMMENTAIRES  

07/10/2003 10:22 par domy51

Bonjour,

J’étais prêt à signer la pétition mais n’est-elle pas "signable" en ligne ?

Merci.

Dominique

07/10/2003 19:30 par José

Non, la pétition n’est pas "signable" en ligne. Vous pouvez l’imprimer, la signer (et même la faire signer) et l’envoyer à la FSU.

17/07/2006 20:27 par Hybrid Son Of Oxayotl

Pour moi, je ne pourrai imprimmer que la traditionnelle erreur 404 ....

07/10/2003 17:37 par xav

Je suis militant socialiste dans le Puy-de-Dôme et je peux vous assurer qu’il n’est pas dans mes habitudes de soutenir qui que se soit et en particulier Michel CHARASSE quant une conneries est faite.
Je trouve tout de même un peu triste que l’on amalgue les propos et les agissements de "grands pontes" d’un parti avec les convictions profondes de milliers de militants lambda qui jour aprés jour ce battent pour ce qu’ils pensent être la justice sociale. Il y à des débats dans toutes les organisations et tant mieux et chacune comprend en son sein des "brebis galleuse".
Je souhaite quant même apporter une précision sur les événements qui ont conduis au dépot de cette plainte que je trouve indfondée sur le prinsipe car il ne faut pas cautionner une judiciarisation des rapports sociaux. La manifestation d’abord prévue devant la Mairie de puy-Guillaume s’est ensuite dirigée en direction du domicile privé de Michel CHARASSE et ceci non plus n’est pas correct. En effet, si un personnage publique doit pouvoir être contredit notament par des rassemblement devant les locaux lui servant à son action publique, je pense que la sphére privée doit être exlue de se genre d’agissement.

Enfin, je trouve quand même un peu dommage que les réactions qui se multiplient se cette histoire n’est pas étaient d’une même ampleur quant certaines de personnes se sont accordées le droitd’interdire l’expression publique du Parti Socialiste et ceci par la force brutale lors des sommets d’anemase et du Larzac.
Que tous nous puissions nous exprimer sans craindre de mise en examen ou d’attaque armée en régle, tel est mon souhait.

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