Les ministres du Commerce de 34 pays d’Amérique, sauf Cuba, se sont rencontrés pendant deux jours (20 et 21 novembre)pour négocier la création d’une Zone de libre-échange (ZLEA, ALCA en portugais).
Les objectifs initiaux de cette conférence ministérielle visaient à sortir de l’impasse le projet de zone de libre-échange lancé en 1994 et dont la création était programmée pour janvier 2005. A l’ouverture de la réunion, le représentant américain au Commerce, Robert Zoellick, et le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorin, co-présidents de la rencontre, ont appelé leurs homologues à négocier un accord « pratique » et « réaliste ». Un accord a été conclu entre les 34 participants : « La ZLEA a avancé pour passer de concepts généraux à ceux de la réalité et des opportunités positives, à une nouvelle étape pratique », a déclaré Robert Zoellick, le représentant américain au Commerce, dans une conférence de presse conjointe avec les 33 autres représentants.
L’accord est basé sur une proposition de Brésil de « traités à la carte » comprenant un engagement minimal commun de tous les pays et laissant les libéralisations plus litigieuses et potentiellement néfastes à des ententes parallèles à venir auxquelles chaque pays pourrait choisir de se soumettre ou non. La clause demandant l’implantation de l’accord par le 1er janvier 2005 a été supprimée, créant ainsi de l’incertitude autour de l’achèvement du projet, ou, à tout le moins, à propos de son échéancier.
A l’extérieur de l’hôtel Intercontinental où se déroulait la réunion, des manifestants se sont opposés aux policiers. Ceux-ci ont utilisé des gaz lacrymogènes, des bombes au poivre et des battes pour les faire reculer. Avec 8,5 millions de dollars pris dans l’enveloppe d’un projet de financement fédéral pour la reconstruction de l’Irak, la police de Miami a monté une campagne systématique d’intimidation, d’arrestations préventives (environ 250 arrestations), et de violence contre les manifestants pacifiques. Même si 20 000 personnes ont réussi à participer à une grande marche organisée par la puissant fédération syndicale américaine AFL-CIO, plusieurs autres se voyaient refuser l’accès au site quand leurs autobus furent stoppés. Le 24 novembre, le Syndicat des travailleurs de l’acier d’Amérique (USWA) a déposé une demande formelle pour une enquête du Congrès américain concernant ces abus policiers.
Copyright Latuff
Au sujet de la ZLEA : voir notre dossier :
http://www.autresbresils.net/dossiers/alcapage.htm
Georges da Costa pour Autres Brésils (www.autresbresils.net)
Sources : Indymedia Brésil et Montréal, AFP