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Communiqué à l’attention de l’opinion publique

Nous marchons vers La Haye pour défendre la vie, la paix et la justice en Colombie

Nous, collectifs de citoyen·nes colombien·nes résidants en Europe, sommes réunis pour une grande manifestation pacifique le 5 avril 2019 qui nous mènera devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye. Nous y dénoncerons l’assassinat systématique des dirigeant·es sociaux et des défenseurs des droits humains en Colombie. Les nouvelles menaces de guerre dans la région s’ajoutent à la grave situation des droits humains. Cette situation s’aggrave avec la corruption qui ronge le pays ce qui nous pousse à exercer notre pouvoir citoyen lors de cette action qui se veut historique.

Le 5 avril, nous présenterons devant la CPI un rapport d’information sur la situation de violence que traverse la Colombie. Nous demanderons qu’une enquête soit ouverte afin d’éclaircir les faits et espérons que la justice soit rendue. Cette manifestation fait partie d’un processus initié le 7 août 2018, où il a été demandé à la Cour d’investiguer sur les faits de disparition des dirigeant·es sociaux. Le 5 décembre 2018, Fatou Bensouda, Procureure générale de la CPI, ouvre la possibilité d’identifier, d’investiguer et de juger les nouveaux cas de violation des droits humains commis en Colombie.

Face à la réticence du gouvernement et des institutions judiciaires colombiennes de reconnaître le caractère systématique de ces assassinats et face aux manques de résultats des enquêtes judiciaires, nous nous mobilisons pour exiger la cessation des menaces, des agressions et des assassinats ciblés envers les dirigeant·es sociaux et défenseurs des droits humains. Il faut souligner que le phénomène de violence est en augmentation depuis 2016, année de la signature des Accords de Paix entre le gouvernement et les FARC-EP. Cette montée en puissance des assassinats et des menaces s’est accentuée depuis l’arrivée d’Ivan Duque à la présidence le 7 août 2018 atteignant 50% d’augmentation.

Selon un rapport de l’Institut d’Études pour le développement et la Paix « Indepaz », entre janvier 2016 et janvier 2019, 566 dirigeant·es sociaux et défenseurs des droits humains ont été assassiné.e.s. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter chaque semaine. Dans ce contexte, les collectifs des colombien.ne.s résidant en France, avons décidé de réaliser une Marche qui nous mènera de Paris à La Haye. Cette marche partira le 28 mars de Paris pour arriver à La Haye le 5 avril. Pendant le trajet, nous prévoyons toutes sortes d’actions artistiques, informationnelles et de sensibilisation. Nous cherchons à éveiller les consciences et à ne pas oublier. Ainsi, nous invitons toutes les communautés nationales comme internationales à participer à cette initiative de la manière qui lui soit possible.

Une fois à La Haye, nous nous réunirons avec les autres collectifs et citoyen·nes colombien·nes venu·es des différents coins de l’Europe et du monde, pour demander le respect de la Vie, de la Vérité, de la Justice et de la Paix en Colombie. Ce sera également l’occasion d’exprimer au gouvernement colombien notre désaccord et notre grande inquiétude face au possible retour de la guerre à cause de la rupture du dialogue avec la guérilla de l’ELN et par l’l’ingérence de l’État colombien dans le conflit interne au Venezuela.

Cet appel peut être soutenu par tout·e citoyen·ne, toute organisation, tout collectif ou toute association qui cherche une alternative au conflit armé et qui s’exprime contre toute agression guerrière (délit prévu par le Statut de Rome) qui viendrait du territoire colombien. De même, nous faisons appel aux organisations internationales et à toute autorité compétente pour que la manifestation et la marche se déroulent dans les meilleures conditions de sécurité et d’harmonie.

Uni·es nous sommes plus fort·es ! Nos dirigeant·es sociaux, nos défenseurs des droits humains, nos ressources naturelles et la Colombie ont besoin de nous !

Collectifs de citoyen et citoyennes colombiennes résidant en France : Ciudadanos y Ciudadanas por la Paz de Colombia

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Pour comprendre un peu plus la situation vous pouvez consulter ces liens :

https://www.amnesty.org/fr/countries/americas/colombia/report-colombia/

http://www.rfi.fr/ameriques/20181204-onu-s-inquiete-situation-defenseurs-droits-humains-colombie

https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/05/en-colombie-les-assassinats-cibles-de-leaders-sociaux-augmentent_5392870_3210.html

 http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=25575
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COMMENTAIRES  

17/03/2019 20:30 par jean-marie Défossé

Je suis heureux qu’une telle décision soit prise par ces collectifs colombiens .

Par deux fois , j’avais écrit à l’ONU pour dénoncer ces meurtres à répétition de dirigeants(es) sociaux et défenseurs(ses) des droits humains . Meurtres qui pour moi s’apparentaient à une "épidémie" "contagieuse" du maccarthysme américain .

Bien entendu , je n’eus aucune réponse et ne vis aucune amélioration dans ce que l’on peut qualifier de génocide anti-communistes .

Ainsi par deux fois , je me suis sérieusement posé la question sur la crédibilité de ces 3 lettres : ONU

Merci pour les victimes et leur famille ... et pour cette excellente initiative

18/03/2019 12:29 par BQ

Si la CPI s’en saisit, soyez sûrs qu’elle jugera les commandants des FARC et de l’ELN, point. Personne de l’establishment ne sera jugé. Depuis plus d’une décennie, des fonctionnaires colombiens proches d’Uribe et Santos font du lobbying auprès des juges, de la Cour, etc, plus s’assurer qu’en cas d’activation de la CPI, ce soit à leur avantage. Ocampo et maintenant Bensouda ne feront rien qui puissent froisser leurs maîtres. Bref c’est donner à cette cour une légitimité qu’elle n’a plus depuis que le Procureur, valet des puissances, choisit quels cas et accusés il envoit aux juges : ceux qui ne sont pas obéissant en Afrique et bientot ceux qui ne le sont pas en Amérique Latine ?

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