RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Olivier Vandecasteele, Julian Assange, Ali Aarrass et tous les autres

L’Iran doit libérer le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteeele. Ce dernier a été condamné en Iran à 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour « espionnage et collaboration avec un gouvernement hostile, les États-Unis, contre la République islamique d’Iran ».

Olivier est un prisonnier politique. L’opposition à sa peine et les demandes de libération sont nationales et européennes.

Le 20 janvier, tous les journaux francophones - L’Echo, Le Soir, L’Avenir, La Libre Belgique, la DH - ont mis sa photo à la une. Médias, syndicats, universités, marches, stands gratuits... tout se met en branle et un rare élan de solidarité traverse le pays pour obtenir sa libération. On ne peut que s’en réjouir.

Une sélectivité qui laisse perplexe

Et en même temps, en tant que militant contre les prisons, je ne peux observer cela qu’avec une certaine perplexité. Je m’étonne de notre sélectivité lorsqu’il s’agit des victimes de la détention et de la torture. Une sélectivité qui défend ou abandonne les gens selon que nous les reconnaissons ou non comme un des « nôtres », les qualifie de victimes selon leur nationalité, leur couleur, leur religion et le pays impliqué.

Lorsqu’il est question de la libération de prisonniers politiques, pourquoi ne parle-t-on que rarement, voire jamais, des otages de notre propre camp politique ?

Par exemple, juste de l’autre côté de la Manche, un homme se trouve depuis quatre ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh pour « espionnage et collaboration avec l’ennemi ». Les mêmes accusations aussi absurdes que celles portées contre Olivier. Il attend d’être extradé vers les États-Unis où il risque non pas 40 mais 175 ans de prison. Il s’appelle Julian Assange.

Nos voisins du Sud abritent le plus ancien prisonnier politique d’Europe. Cette année, cela fait 38 ans. Son nom est Georges Ibrahim Abdallah.

Aux États-Unis se trouve un homme qui a été illégalement extradé par la Belgique vers les États-Unis en 2013. Il se trouve depuis 10 ans en isolement dans une cellule aux EU en attendant son procès. Un tribunal a récemment ordonné au gouvernement belge de le faire sortir de prison et de le rapatrier en Belgique. Il ne s’est rien passé. Son nom est Nizar Trabelsi.

Notre allié Israël a mis 300 Palestiniens, dont des enfants, des militants et des travailleurs humanitaires, derrière les barreaux rien que ce mois-ci.

Ali Aarrass

Le dimanche 22 janvier, Ali Aarrass a participé au rassemblement pour Olivier à Bruxelles. Sur la page Facebook d’Ali, on peut lire « Je suis Olivier Vandecasteele », aux côtés de « Je suis Julian Assange » et « Je suis Nasser Zefzafi ». Ali a lui-même passé 12 ans, alors qu’il était innocent, en prison au Maroc, il a été brutalement torturé et a passé des années en isolement. Trois ans après sa libération, il a toujours besoin de soins médicaux pour guérir de sa détention et de ses tortures. Sa solidarité avec Olivier exige que l’on fasse pour Olivier ce qui n’a jamais été fait pour lui.

Pendant ces 12 années, Ali n’a pu compter sur aucun soutien des autorités belges. Malgré le fait que les accusations portées contre lui étaient d’aussi grandes fabrications que celles concernant Olivier. Malgré les preuves formelles de torture et malgré les larmes de sa famille, les mêmes larmes que celles de la mère d’Olivier. Pourquoi Ali n’a-t-il pas eu d’aide ? Parce que son nom est Ali et non Olivier ? Parce qu’il est belgo-marocain et non belgo-belge ? Parce qu’il n’est pas un travailleur humanitaire, un avocat ou un journaliste, mais un travailleur ordinaire ? Ou parce que son cas impliquait notre allié le Maroc et non l’Iran.

Vous jugerez par vous-même.

»» https://lukvervaet.blogspot.com/2023/01/olivier-vandecasteele-julian-a...
URL de cet article 38491
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, qui a tant fait (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas. »

Paul Eluard, Notes sur la poésie, GLM, 1936

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.