Le manifeste de fin me va bien.
Mais il manque à mes yeux une dimension géostratégique fondamentale à cette analyse :
En France, on méconnaît beaucoup trop l’importance capitale, dans l’idéologie impérialiste anglo-saxonne, de la notion de Heartland (issue de Mackinder au 19ème S.) et de celle du "Grand Jeu" (à la quelle Poutine faisait un clin d’œil lorsqu’il évoquait malicieusement Kipling dans l’un de ses discours).
On ignore trop ici l’importance de ces stratégies pour l’empire anglais à l’époque de son rayonnement maximal (et de sa lutte contre l’empire français, l’empire russe et la Chine impériale, en Europe de l’Est, autour de l’Inde, de l’Afghanistan, bref tout autour du globe puisque la Marine anglaise domine les mers) ;
on ignore trop aussi que la puissance financière de l’empire anglais s’est, depuis, dissimulée derrière le dollar à partir du moment où cette monnaie a remplacé la Livre Sterling dans la domination des échanges mondiaux.
La FED date de 1912, et elle est de facto soumise à la City qui n’a jamais perdu le leadership de la finance mondiale.
(Jusqu’à parvenir à nous imposer des traitres en guise de Présidents, soumis à sa cause cupide depuis au moins Pompidou et sa fameuse loi de 1973 par exemple, Macron n’étant que la dernière itération d’un Président-Rothschild, petit laquais cupide et lâche travaillant directement au délitement de la Nation - après que Hollande ait notamment détruit l’État avec ses grandes régions plus grandes que la Belgique ou l’Autriche - au bénéfice d’intérêts Privés étrangers ; le tout dans le plus grand des calmes grâce à l’abrutissement savamment mené d’un peuple français ahuri auquel le conformisme moutonnier a fait avaler, entre autres, l’idée que "souverainisme" = "esstrême-drouate")...
Bref, je m’égare, le modérateur va grogner.
Les néocons. étasuniens sont donc les héritiers d’une volonté d’hégémonie propre aux anglo-saxons et bien antérieure aux États-Unis.
Mais admettons, pour simplifier, qu’ils menaient la danse jusqu’à une période très récente, qui conduisit notamment aux hostilités en Ukraine.
Pour en revenir à l’Ukraine donc et ne pas trop m’étaler, parlons rapidement de Zbigniew Brzeziński :
Il a largement inspiré les néocons. et il n’est mort qu’en 2017.
(voir ici une tribune de Brzeziński en juillet 2014)
Je pense qu’un Blinken ou une Nuland se considèrent comme des disciples de "Zbig", qui rédigeait en 1997 "Le Grand Échiquier", ouvrage de référence pour les cinglés de l’hégémonie étasunienne, et dans lequel :
"Brzeziński qualifie l’Ukraine de « pivot géopolitique ». Sans elle, la Russie cesse d’être un empire eurasien. Si elle récupère le contrôle du pays, ses 52 millions d’habitants (en 1996), ses ressources naturelles (houille, minerai, etc.) et son accès à la mer Noire, elle redevient un puissant État impérial, s’étendant de l’Europe à l’Asie.
Si l’Ukraine perdait son indépendance, les conséquences seraient profondes pour l’Europe centrale, la Pologne devenant un pivot géopolitique sur la frontière orientale de l’Europe unie.
Brzeziński assigne à l’axe France-Allemagne-Pologne-Ukraine un objectif de stabilité géopolitique en Europe"
Cette notion étant désormais à reconsidérer dans le cadre devenu essentiel du développement des BRICS+, mais surtout du développement des Nouvelles Routes de la Soie par la Chine de Xi Jinping depuis 2013. La jonction entre l’Extrême-Orient et l’Europe par voie terrestre avec des moyens modernes étant un véritable séisme géostratégique majeur, et un énorme doigt d’honneur à la Marine étasunienne qui succéda à celle des anglais pour nuire au monde entier.
Donc le conflit ukrainien doit surtout être considéré comme une tentative des restes-zombies de l’empire anglo-saxon (auquel nous sommes complètement soumis sous Macron) d’empêcher - sur ce front - la Chine de redevenir la 1ère puissance économique mondiale pour la 5ème fois de son histoire millénaire, et de casser la dynamique d’un Heartland uni qui ferait aboutir toutes ses routes et connexions logistiques jusqu’en Europe de l’Ouest, ce qui anéantirait la possibilité pour les anglo-saxons de demeurer un empire hégémonique.
L’Ukraine est utilisée comme un coin ou un mur (au lieu d’un pont), exactement comme l’Allemagne fut utilisée comme un coin au 20ème S, toujours pour séparer la Russie de l’Europe.
Nous couper de la Russie nous sera fatal : on le voit aux conséquences sur notre industrie de s’être laissée priver d’énergie. (il est très probable pour moi que les tubes NS aient été sabotés par le SBS anglais).
L’alliance (contre-nature) sino-russe étant désormais établie de facto, la guerre - qui est donc déjà perdue quelle que soit son échelle et sa portée - ne doit être vue que comme l’unique moyen pour les puissances financières mortes-vivantes de l’occident mort-vivant (occis-dans), de retarder autant que possible leur relégation dans les poubelles de l’histoire.
En tout cas, Trump, Macron, Zelensky, ne sont même pas des bouffons et tout juste des marionnettes. Évoquer leur rôle dans cette histoire, c’est surtout passer à côté de l’histoire, car ceux là ne l’écrivent absolument pas.
Macron aux ordres participe plutôt d’organiser le vol intégral de l’épargne des européens, qui est un objectif beaucoup plus concret que la conquête, car quels matériels et quelles troupes aurions-nous à aligner ?
Le nucléaire ? Va savoir : le nihilisme est capable de tout, sans doute.
Évidemment, si tout ça est au coût de millions de vies notamment via une misère totale, ça ne compte pas pour ces quelques milliardaires ploutocrates cinglés et leurs sbires inhumains.
Le risque est immense que nous les laissions faire, et notre apathie politique est littéralement mortelle.
Je le redis : nous n’aurions vraiment rien à perdre à user de la violence les premiers contre les criminels psychopathes qui seront immanquablement nos assassins.
En Roumanie, on nous montre par l’exemple qu’un choix démocratique pour une politique souveraine n’est simplement pas autorisé. Les roumains mécontents se font donc casser la gueule comme les gilets jaunes, pour les mêmes raisons.
On sait donc à quoi s’attendre et dans quel domaine de la lutte il conviendrait de s’organiser vraiment.
Seulement, on est loin d’une utopie, là.