L’opération "¯ « Pilier de défense"¯ » serait-elle la dernière avant l’annexion de l’ensemble du territoire au Grand Israël ?
Le bilan provisoire de l’agression israélienne sur Gaza est très lourd : 13 Palestiniens ont été tués et plus de 115 blessés par une centaine de raids aériens israéliens. Une riposte disproportionnée aux roquettes tirées à partir Gaza vers Israël. Le timing de cette escalade de violence coïncide avec la réélection de Barak Obama et l’introduction de la demande de Mahmoud Abbès aux Nations Unies pour l’obtention du statut d’Etat observateur pour la Palestine.
On apprend par ailleurs qu’Israël vient de renforcer son arsenal d’agression et de massacre du peuple gazaoui par 30,000 hommes réservistes pour envahir le territoire autonome de GAZA. L’opération a-t-elle pour objectif de liquider Hamas et les radicaux salafistes pour réinstaller l’autorité de Mahmoud Abbas ? Les élections israéliennes, dans deux mois, justifient-elles aux yeux du gouvernement une telle intervention ? Plus de morts pour avoir plus de voix, est-ce le réel mobile du premier ministre sortant ? L’opération "¯ « Pilier de défense"¯ » serait-elle la dernière avant l’annexion de l’ensemble du territoire au Grand Israël ? Israël cherche-t-il à tester l’allégeance des nouveaux régimes de l’automne arabe à Israël ? En réalité, toutes ces données s’interfèrent et se complètent.
L’échec cuisant de l’Etat sioniste à déloger Bchar Al Assad et la Balkanisation de la Syrie ont-ils poussé Israël à réduire ses ambitions et opter pour la prise de bénéfice de son aventure du « printemps arabe » qui a permis de : (i) neutraliser la Ligue des Etats Arabes en faisant de cette entité fantoche la Ligue de l’Etat sioniste annoncé, (ii) changer les régimes de trois Etats séculiers (Egypte, Libye, Tunisie) par des régimes islamistes radicaux sous tutelle effective du minuscule Qatar, son partenaire privilégié, (iii) déstabiliser ces pays, par un jeu malsain, à travers les salafistes-jihadistes et récupérer la manne touristique et les investissements étrangers censés leur être destinés.
Israël bénéficie maintenant d’une autoroute royale pour faire « des territoires disputés » un territoire sous souveraineté israélienne avec la complicité des notables de la Cisjordanie. Avons-nous entendu une réaction à la hauteur du défi de la part de l’Autorité palestinienne à part le retour médiatique et précipité de Mahmoud Abbès à Ramallah ?
Qui pourrait arrêter Israël dans sa stratégie hégémonique et coloniale pour mettre une fin au rêve d’un Etat palestinien ? Tout laisse croire que les pays golfiques vont jouer un rôle prépondérant dans cette stratégie grâce à des investissements massifs sous la forme d’un plan Marshall pour Gaza mis en oeuvre par les technocrates de Ramallah. Ainsi la boucle sera bouclée. Une première phase de consolidation des acquis israéliens et de restructuration de la Région arabe. La deuxième phase serait-elle la mainmise de l’Etat sioniste sur la Libye en accaparant, à travers le Cheval de Troie Qatari, l’ensemble des richesses pétrolières et gazières de ce pays ? La Libye, une fois acquise, sera certainement une plateforme pour conquérir les marchés des pays arabes africains (Egypte, Tunisie et Algérie).
Les deux minuscules Etats (Israël et Qatar) arriveront-ils à imposer une solution là où les Nations Unies ont échoué ?!
Reste une inconnue essentielle qui pourrait faire capoter cette entreprise diabolique : les peuples de la région arabe accepteront-t-ils cette double humiliation-aliénation ? Cependant, cette remarque appelle une question : pourquoi les soi-disant stratèges des grands médias arabes sont-ils sourds-muets, incapables d’apporter l’éclairage nécessaire pour les conscientiser sur tous ces enjeux et dénoncer la collusion golfico-sioniste supervisée par les Etats Unis ?
