RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

[Piqure de Rappel] Iran : Ahmadinejad n’a jamais appelé à "rayer Israël de la carte"

Le ministre israélien du Renseignement admet que le président iranien n’a pas appelé à la destruction de l’État hébreu.

Le vent est-il en train de tourner sur l’Iran ? Présenté comme inévitable il y a encore quelques semaines, le risque de frappes israéliennes - et même d’une guerre régionale - semble inexorablement s’éloigner. Le revirement date de mercredi, jour qui a vu deux responsables israéliens en exercice - le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d’état-major Benny Gantz - annoncer publiquement que la République islamique n’a pas décidé de se doter de la bombe atomique. Une information en réalité connue depuis plusieurs années des divers services de renseignement américains, mais aussi israéliens.

Ainsi, selon un haut responsable israélien, s’exprimant à l’AFP sous le couvert de l’anonymat, "le général Gantz ne fait que répéter tout haut et publiquement ce que les dirigeants militaires, y compris son prédécesseur, le général Gaby Ashkenazi, n’ont cessé de dire aux politiques ces dernières années". Des propos, cette fois publics, qui tranchent avec les traditionnelles déclarations des dirigeants israéliens affirmant que le compte à rebours est lancé avant qu’Ahmadinejad, qui a "appelé à rayer Israël de la carte", n’envoie sur l’État israélien ses bombes atomiques, justifiant ainsi le recours à des attaques préventives.

Attiser les soupçons

Or un autre événement, survenu au début d’avril, suggérait déjà un fléchissement de la position israélienne sur l’Iran. Ainsi, dans une interview à Al Jazeera, reprise par le New York Times, Dan Meridor, ministre israélien du Renseignement et de l’Énergie atomique, a admis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’avait jamais prononcé la phrase "Israël doit être rayé de la carte". Il a toutefois ajouté : "Mahmoud Ahmadinejad et l’ayatollah Khamenei ont répété à plusieurs reprises qu’Israël était une créature artificielle, et qu’elle ne survivrait pas". Pourtant, c’est bien la première citation erronée qui a été reprise en boucle par les médias du monde entier, attisant d’autant plus les soupçons autour du programme nucléaire iranien.

La polémique a éclaté le 25 octobre 2005. A l’époque, le président iranien participe à une conférence intitulée "Le monde sans le sionisme". Mahmoud Ahmadinejad prend la parole : "Beaucoup de déçus dans la lutte entre le monde islamique et les infidèles ont essayé de rejeter la responsabilité en annonçant qu’il n’est pas possible d’avoir un monde sans les États-Unis et le sionisme. Mais vous savez que ce sont un but et un slogan réalisables." Pour étayer ses propos, le président se réfère à la chute, dans l’histoire récente, de plusieurs régimes que personne ne voyait sombrer.

Erreur de traduction

Il cite ainsi l’ayatollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique : "Lorsque notre cher imam (Khomeiny) a annoncé que le régime (du Shah) devait être supprimé, beaucoup de ceux qui prétendaient être politiquement bien informés ont déclaré que ce n’était pas possible." Il évoque ensuite la chute de l’Union soviétique : "Qui pouvait penser qu’un jour, nous pourrions être témoins de l’effondrement de l’empire de l’Est (Union soviétique) ?" Il répète ensuite de nouveau les propos de Khomeiny, parlant de Saddam Hussein : "L’Imam a annoncé que Saddam devait s’en aller puis a ajouté qu’il s’affaiblirait plus vite que personne ne l’imagine."

Puis il évoque enfin Israël, et annonce, en persan : "L’Imam (Khomeiny) a annoncé que le régime occupant Jérusalem devait disparaître de la page du temps." Nulle part, dans tout le discours d’Ahmadinejad, ne sont prononcés en persan les termes "rayer", "carte", ou "destruction d’Israël". Pourtant, la traduction du discours en anglais proposera bien "Israël doit être rayé de la carte". Et la surprise est d’autant plus grande que c’est l’Irna (Islamic Republic News Agency), soit l’agence de presse officielle de la République islamique, qui en est l’auteur.

Conférence sur la réalité de l’Holocauste

Face à l’émoi suscité en Occident, le ministre iranien des Affaires étrangères de l’époque, Manouchehr Mottaki, tentera bien d’éteindre l’incendie, en précisant en février 2006, lors d’une visite au Parlement européen : "Personne ne peut supprimer un pays d’une carte. Il y a un malentendu en Europe sur ce que notre président a annoncé", avant d’ajouter : "Il (le président) parle du régime, car nous ne reconnaissons pas légalement ce régime."

L’erreur de traduction sera finalement relevée quelques moins plus tard par plusieurs spécialistes du Moyen-Orient, dont l’éditorialiste du Guardian Jonathan Steele, sans provoquer la moindre réaction internationale. Il faut dire que, étonnamment, Mahmoud Ahmadinejad ne corrigera jamais par la suite les journalistes étrangers lui demandant pourquoi il voulait "rayer Israël de la carte". Pire, il qualifiera la Shoah de "mythe" et organisera même en décembre 2006 une conférence sur "la réalité de l’Holocauste". Des propos terribles qu’il a, cette fois, bel et bien prononcés.

Le ministre israélien du Renseignement admet qu’Ahmadinejad n’a jamais appelé à "rayer Israël de la carte"(4:20) :

Source : Le Point

URL de cet article 17451
  

TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Partout où le hasard semble jouer à la surface, il est toujours sous l’empire de lois internes cachées, et il ne s’agit que de les découvrir.

Friedrich Engels

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.