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Posada Carriles et l’assassinat de Kennedy, par Deirdre Griswold - Workers World.


Workers World, 7 juin 2005.


[Griswold était directeur exécutif d’une commission d’enquête indépendante sur l’assassinat de Kennedy dans les années 60, "Citizens’ Committee of Inquiry" ]


Le cas de Posada Carriles, un terroriste reconnu que les autorités
états-uniennes ont refusé d’extrader au Venezuela
, plonge ses racines
profondément dans le monde obscur des opérations clandestines de la CIA,
particulièrement celles contre la Révolution Cubaine.

Il existe aussi de plus en plus d’éléments qui indiquent que Posada Carriles
est lié à l’assassinat du Président John F. Kennedy et qu’il se trouvait sur
le Dealey Plaza à Dallas ce jour-là .

Posada Carriles passa neuf ans en prison au Venezuela pour avoir dirigé un
attentat en plein vol d’un avion civil cubain en 1976 et qui a coûté la vie
aux 73 personnes à bord. On sait que la CIA a corrompu le personnel
pénitencier pour organiser son évasion en 1985. C’est l’année où le
président George H.W. Bush (père) fur nommé à la tête de la CIA. Un gardien,
actuellement à la retraite, a récemment décrit ces efforts de la CIA à la
télévision Vénézuélienne.

Posada Carriles fut aussi arrêté et condamné au Panama en 2000 pour être
entré dans le pays avec l’intention d’assassiner le Président Cubain Fidel
Castro, qui assistait à une réunion Ibéro-Américaine. Mais la présidente
Mireya Moscoso, dans un des derniers actes de son mandat, gracia Posada
Carriles et trois autres condamnés pour terrorisme après seulement un an en
prison.

Moscosa fait partie de ce vieux monde politique qui revint au pouvoir après
que les Etats-Unis, sous le même George H.W. Bush, devenu président, aient
envahi le pays en 1989. Elle a passé de nombreuses années à Miami, où elle
entretenait des relations très étroites avec les dirigeants de la communauté
cubaine en exil qui ont collaboré avec la CIA depuis la Révolution Cubaine.

La popularité de Moscoso au cours de son mandant tomba au niveau le plus bas
jamais connu par un président Panaméen, et à présent elle doit faire face à 
des accusations de corruption. En cadeau à chacun des 72 députés panaméens,
elle a offert une montre Cartier et des bijoux juste avant le vote du budget
proposé par son gouvernement. Son secrétaire a avoué être en possession d’un
congélateur bourré de milliers de dollars en liquide. Cependant, l’amie du
gang d’exilés dit que Fidel Castro est derrière ces accusations de
corruption.


Même le Congrès a vu une conspiration

Les connexions entre les exilés contre-révolutionnaires cubains, la CIA et
le crime organisé dans l’assassinat de Kennedy sont bien connues. Même si la
version officielle du gouvernement affirme que Lee Harvey Oswald était le
seul assassin, la majorité des gens ici et ailleurs n’y croient pas. Et la
seule enquête sur l’assassinat mené par le Congrès - par un Comité d’enquête
sur l’assassinat - conclut dans son rapport final que "le Président John F.
Kennedy fut probablement assassiné dans le cadre d’un complot."

Malgré toutes les preuves montrant l’implication d’éléments de l’extrême
droite, particulièrement ceux qui tenaient Kennedy pour responsable dans
l’échec de l’invasion de la Baie des Cochons, les grands médias persistent à 
décrier "les théoriciens de la conspiration". Ils citent en référence la
Commission Warren - une commission dont faisait partie l’ancien directeur de
la CIA, Allen Dulles, l’architecte de l’invasion de la Baie des Cochons.

De nombreux chercheurs ont enquêté sur le rôle d’Opération 40 dans
l’assassinat de Kennedy. Opération 40 était un groupe spécial au sein de la
CIA monté avec l’autorisation du Conseil National de Sécurité juste avant la
Baie des Cochons. L’historien Arthur Schlesinger y fait référence dans un
rapport de Juin 1961 à Richard Goodwin. "L’objectif évident d’Opération 40
était d’administrer des zones libérées à Cuba. Mais l’agent de la CIA en
charge, connu sous le nom de Félix, forma ses membres aux techniques
d’interrogation poussées, de torture et de terrorisme en général."

Cet homme était Felix Rodriguez, qui dirigea en 1967 un escadron de la CIA
qui captura puis assassina Che Guevara en Bolivie. Il s’empara de la montre
Rolex du Che et l’exhiba ensuite fièrement aux photographes. Sa maison à 
Miami est décorée de photos de lui en compagnie de George H.W. Bush.


Posada Carriles vu de Cuba

Le général Fabian Escalante, ancien chef des services de contre-espionnage
cubains, est l’auteur du livre "The Secret War : CIA Covert Operations
Against Cuba, 1959-62" [ Guerre Secrète : les opérations clandestine de la
CIA contre Cuba, 1959-62 ] et "The Plot" ; tous deux publiés chez Ocean
Press. Au mois de mai de cette année, il a raconté au journaliste Jean-Guy
Allard le rôle joué par Posada Carriles dans Opération 40 et l’assassinat de
Kennedy.

"Qui avait les moyens d’assassiner Kennedy dans les années 60 ? Qui avait
les moyens et les motifs pour tuer les président des Etats-Unis ?" demanda
Escalante. "Les agents de la CIA d’Opération 40 qui était violemment contre
Kennedy. Et parmi eux se trouvent Orlando Bosch, Luis Posada Carriles,
Antonio Veciana et Felix Rodriguez Mendigutia."

Un témoignage de Chauncey Holt, ancien agent de la CIA et mafieux (selon ses
propres aveux), confirme cette thèse. Dans une interview filmée peu de temps
avant sa mort, Holt identifie Posada Carriles comme des exilés cubains qui
se trouvaient au Dealey Plaza au moment de l’assassinat de Kennedy.

Dans son interview avec Allard, Escalante raconte en détail les nombreuses
opérations de la CIA où sont impliquées les Cubains de ce même groupe,
formés à l’origine par la CIA en vue de l’invasion de la Baie des Cochons.
On les trouve dans le coup d’état contre le président Salvador Allende au
Chili et le meurtre à Washington de l’ancien ambassadeur Chilien Orlando
Letelier, ainsi qu’avec les Contra dans la guerre contre les Sandinistes au
Nicaragua.


Bush, Goss et Opération 40

Selon Escalante, c’étaient les membres d’Opération 40 qui avaient la
formation et l’adresse au tir requis pour mener à bien l’assassinat de
Kennedy. Le chef du contre-espionnage cubain identifie les membres
nord-américains du groupe comme étant David Morales, David Phillips, E.
Howard Hunt, William Harvey, Frank Sturgis, Gerry Hemming, John Rosselli,
"qui était second en chef de ma mafia de Chicago à cette époque en ’62", et
Porter Gross. Gross est actuellement à la tête de la CIA, nommé par George
W. Bush, fils de l’ancien chef de la CIA.

Dans le livre "Deadly Secrets", les auteurs Warren Hinkle etWilliam Turner
désignèrent Rafael ’Chi Chi’ Quintero, Luis Posada Carriles, Felix Rodriguez
et Frank Sturgis comme membres d’Opération 40, sous la direction de E.
Howard Hunt. Hunt et Sturges ont ensuite purgé une peine de prison pour le
cambriolage du Watergate et on pense qu’ils étaient à Dallas le jour où
Kennedy a été assassiné.

Les mêmes personnages apparaissent, encore et encore, dans des actes de
déstabilisation, de meurtre et de sabotage destinés à maintenir les pays
d’Amérique latine sous le contrôle des intérêts des multinationales US. Et
les mêmes personnalités politiques haut-placées aux Etats-Unis - avec la
famille Bush au sommet - sont leurs mentors et protecteurs.

Aujourd’hui, le monde entier observe le gouvernement des Etats-Unis, qui a
crié au "terrorisme" pour déclencher deux guerres meurtrières et
emprisonner, torturer, assassiner un nombre indéterminé de personnes dans le
monde arabo-musulman, et qui ne sait pas quoi faire avec Posada Carriles. Il
est un terroriste reconnu qu’on a fait évader deux fois de prison et il est
protégé par le gouvernement invisible de ce pays, la soi-disant "communauté
du renseignement". Il est plus qu’un embarras pour l’administration Bush.

Une chose est sûre : ils ne le laisseront jamais être interrogé sur ses
activités dans un forum public où il pourrait mouiller des hommes clés de la
classe dirigeante des Etats-Unis ainsi que leurs agents.


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 Source :
www.workers.org/2005/us/posada-jfk-0616/

 Traduction : Cuba Solidarity Project


Mafia, drogues et trafic de personnes


La Connexion Mexico-Posada Carriles-FNCA


Granma, 20 juin 2005.


Par Hedelberto Lopez Blanch


Le passage du terroriste Luis Posada Carriles par le Mexique, en mars
dernier, et son arrivée aux Etats-Unis à bord du canot Santrina ont permis
de démasquer tout un réseau de Cubano-Américains dénommés "Los
Marielitos", liés à la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) et
impliqués dans le blanchiment d’argent, la contrebande de personnes et le
trafic de drogues dans la zone du Yucatán.

Une enquête menée par le journal Por Esto a mis en lumière de nombreux éléments qui confirment la situation de danger créée dans l’Etat de
Quintana Roo, et surtout dans la zone touristique de Cancún, non seulement
pour le Mexique mais aussi pour toute la région, y compris Cuba et les
Etats-Unis.

Pour en savoir plus long, Rebelión est allé trouver Renán Castro,
coordinateur général du journal Por Esto, qui pendant près de vingt ans a
enquêté sur le trafic de drogues dans son pays. « Nous sommes en présence d’un danger grave, a-t-il dit, et si les autorités mexicaines font la
sourde oreille aux dénonciations du gouvernement cubain et refusent de
faire la lumière sur tout ce qui s’est passé autour du cas de Posada
Carriles, la situation deviendra incontrôlable. »

Por Esto a ouvert l’enquête en novembre 2004, à la suite d’une série d’
exécutions qui ont concerné en particulier douze agents de la Police
fédérale (PF) chargée de la lutte contre le trafic de drogues. Les
informations publiées par le journal permettent alors d’arrêter une
trentaine de membres de la PF ainsi que de hauts fonctionnaires du
Ministère public.

A cette date le combat avait éclaté entre le cartel du Golfe, dirigé par
Osiel Cárdenas Guillén, aujourd’hui détenu à la prison de La Palma, et le
cartel de Sinaloa, avec à sa tête Ismael Elmayo Sambada. La direction du
journal détenait déjà un dossier volumineux de données fournies par un
agent, lorsque le Santrina échoue à El Farito, dans les îles Mujeres, le
15 mars.

Selon Renan, l’Institut national des migrations savait que le Santrina,
dont l’équipage était cubano-américain, avait pour mission de récupérer le
terroriste Posada Carriles (auteur de l’attentat contre l’appareil de
Cubana de Aviación à la Barbade, 73 morts) qui était entré au Mexique par
la frontière de Bélize et se cachait à Cancún.

Les dossiers contiennent une série de noms d’individus jouissant de la
protection d’agents fédéraux alors qu’ils sont liés au trafic de drogues,
de personnes (des Cubains clandestins) et à d’autres actions illicites.
Nous avons poursuivi nos recherches, ajoute Renán, pour nous rendre compte de l’arrivée à Cancún d’hommes d’affaires véreux servant des intérêts obscurs, dont la présence résultait incompréhensbile dans une zone
fortement surveillée par les autorités fédérales en raison de la situation
géographique de la péninsule du Yucatán, qui sert de tremplin au transport
de drogues en direction des Etats-Unis.

Le journaliste est ainsi entré en contact avec une émigrante cubaine qui
avait été séquestrée pendant deux semaines dans un entrepôt clandestin où
cette catégorie de personnes attendent d’être évacuées peu à peu par route
jusqu’ aux villes de Matamoros et Nuevo León, et de là aux Etats-Unis par
la frontière, comme les espaldas mojadas mexicains.

Autrement dit, ajoute Renán, cette situation fait peser un grave danger sur
la sécurité de la nation et de la région parce qu’une cellule criminelle
liée à la Fondation nationale cubano-américaine s’est installée au Mexique
dans le but évident de déstabiliser le gouvernement cubain et de s’
enrichir par la voie du trafic de personnes et de drogues à destination des
Etats-Unis. La FNCA de Miami contrôle un réseau de trafic de personnes
dirigé par Juan Carlos Riveroll, alias El Profe, qui s’est chargé de faire
passer Posada Carriles à Cancún, via Bélize.

Riveroll entretient à son tour des relations avec un groupe de narcos (des
documents officiels en font état) et avec les Marielitos qui, avec l’aide
des hommes d’affaires cubano-américains installés à Cancún, s’occupent de
blanchir des millions de dollars.

Le procédé consiste à ouvrir des restaurants, des magasins, des bars qui
fonctionnent deux ou trois mois et disparaissent ; ils sont alors rayés des
listes du Service de l’administration fiscale (pour ne pas laisser de
traces). Des autorités fédérales estiment que l’argent blanchi à Cancún
couvre environ 40% des investissements de la ville.

En mai 365 immigrants cubains clandestins sont arrivés sur les côtes
mexicaines ; leur acheminement vers les Etats-Unis coûte de 5 000 à 50 000
dollars, selon l’importance du personnage et les revenus de sa famille.
Certains n’ont pas de famille à Miami qui puisse acquitter la somme
requise. S’il s’agit de femmes, elles travaillent comme prostituées à 
Cancún ou ailleurs, tandis que les hommes servent de mules pour passer des
drogues aux Etats-Unis. La quantité de drogue qui circule par ces couloirs
augmente de manière inquiétante. Une avionnette colombienne qui a subi
récemment un accident à proximité du pont López, à la frontière entre le
Mexique et Bélize, transportait rien moins qu’une tonne et deux cents
kilos de cocaïne pure. Il s’agit d’un trafic international millionnaire,
assure Renán.

Ces opérations sont comparables à celles qui furent menées en Amérique
centrale pendant l’affaire Iran-Contras : le trafic de cocaïne et de
marijuana aux mains de contre-révolutionnaires cubains, sous la protection
de hauts fonctionnaires nord-américains, servait à couvrir les coûts de la
guerre et à armer la contre-révolution nicaraguayenne.

Les mêmes organisations et les mêmes sinistres personnages ont aujourd’hui
besoin d’argent pour attaquer Cuba et recourent au même procédé : le trafic
de drogues. Il s’agit de liens historiques qui n’ont rien à voir avec le
hasard, et la présence de Posada Carriles au Quintana Roo n’est donc pas
fortuite : la voie maritime qui a servi à acheminer des tonnes de drogue
colombienne jusqu’aux Etats-Unis était connue de longue date, conclut
Renán.

Hedelberto Lopez Blanch

 Source :
www.granma.cu/frances/2005/junio/lun20/26mafia.html


Pasada Carriles : Terroriste, agent de la CIA, maintenant hébergé aux USA. Dossier.



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