Plein écran
commentaires

Réponse du syndicat SUDéducation13 au spot télévisé concernant le baccalauréat et le rail

Une campagne de communication nationale a été mise en place par la direction de la SNCF dans le but de rassurer les candidats au baccalauréat qui pourraient redouter un problème de transport pendant leurs épreuves. En réalité il s’agit d’une campagne de dénigrement de la grève et d’une tentative pour dresser les usagers contre les grévistes. N’oublions pas qu’en 1995 une forte proportion de notre population avait clairement soutenu le mouvement, cauchemar absolu pour nos politiques.

Nous saluons la réactivité de la direction de la SNCF qui a visiblement plus de moyens à investir dans le marketing que dans l’organisation d’un service qui nous garantisse qualité et sécurité au quotidien. Les familles des victimes du drame de Brétigny sur Orge apprécieront.

Quoi qu’il en soit, le syndicat SUDéducation13 dispose d’une information importante au sujet des candidats au baccalauréat : Depuis de nombreuses années plus de 90% des élèves qui passent le bac loin de leur domicile trouvent une solution d’hébergement à proximité de leur centre d’examen. Pourquoi cela ? Justement parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas compter sur les transports longue et moyenne distance pour arriver à l’heure. Et pourquoi nos camarades du rail se battent-ils ? Justement pour améliorer la qualité du service et la sécurité.

Mais cela a un coût. Il faudrait investir massivement et sur le long terme. Or il est plus facile de se payer des spots de publicité manipulateurs et propagandistes contre ceux-là mêmes qui tentent de dénoncer la dérive commercialo-financière de nos chemins de fer.

Nous attendons impatiemment les prochains épisodes. Tous ces spots qui désigneront à la vindicte populaire les fonctionnaires anti-patriotes bouffis de privilèges : le postier qui vous veut du mal, le professeur qui travaille une heure par mois, l’infirmière qui s’offre un palais au Maroc, le policier qui n’avait jamais vu la lumière du jour etc…

Encore merci au gouvernement et à la direction de la SNCF pour le souci qu’ils prennent de nos candidats au bac, ils ne leur reste plus qu’à faire comme si chaque jour de l’année et pour tous les usagers c’était un jour d’examen.

http://www.sudeduc13.ouvaton.org/

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

16/06/2014 19:47 par cinto

Merci pour cette mise au point ; mais il était difficile de ne pas comprendre que le gouvernement avait tendu un véritable guet-apens aux cheminots en voyant le caractère concerté et massif de la soudaine sollicitude à l’égard des candidats dans tous les medias, ainsi que son caractère irresponsable : on sait bien que la triche peut facilement se développer dès les premières minutes suivant la révélation des sujets ; et puis, comment gérer les retards, qui ne sont pas forcément d’une heure, mais peuvent être de 10 mn, 15 mn, etc. L’Etat sabote lui-même l’examen pour mener sa sale guerre contre les cheminots.

17/06/2014 11:02 par babelouest

En tout cas, la réponse est répercutée. Que cela se sache.

18/06/2014 13:06 par Leo Lerouge

"Encore merci au gouvernement et à la direction de la SNCF pour le souci qu’ils prennent de nos candidats au bac, ils ne leur reste plus qu’à faire comme si chaque jour de l’année et pour tous les usagers c’était un jour d’examen".
Très bien dit.

Le mouvement lutte contre les réorganisations successives, les suppressions de postes, le découpage des activités de la SNCF, de plus en plus autonomisées et établissant entre elles des rapports marchands, la multiplication des filiales et la généralisation de la sous-traitance. Elle vise à stopper la casse du statut et de la règlementation du travail des salariés.

Le comble, c’est qu’en réalité, les responsables politiques s’acharnent aussi à démanteler le bac, autre fleuron de la spécificité française, encore populaire auprès du public.

En effet, cela fait des années que, sur ordre de leurs maîtres, les médias sont à l’œuvre pour dénigrer le bac (organisation trop lourde, "énorme" cout de l’opération, fraudes, etc.) et que les épreuves du bac sont progressivement remplacées - mais subrepticement pour ne pas éveiller les soupçons et pour endormir les enseignants - par un contrôle continu, ce à quoi les petits potentats de la province France de l’UE veulent le généraliser en fin de compte.

Or, le contrôle continu impose aux enseignants, toujours dans le cadre de leur service (c.à.d. sans qu’ils aient droit à une indemnité pour ce surcroit de travail), de préparer leurs propres épreuves écrites ou orales, les faire passer dans leur lycée et les corriger, s’il s’agit d’écrit.
(À signaler que les épreuves écrites nationales sont, en principe, sélectionnées parmi celles proposées par une poignée d’enseignants réunis par les rectorats, et tenus au secret).

Le contrôle continu est, donc, du travail supplémentaire non rémunéré qui va encore alourdir leur tâche et permettre de débaucher encore du personnel administratif (déjà réduit à peau de chagrin), et qui mène à l’abrogation du statut des enseignants, cela, ni vu ni connu du grand public (qui s’y intéresse autant qu’à celui des cheminots).

Mais il signe également la fin du caractère national et, donc, universel, de l’examen, et ouvre grand la porte à la généralisation de la concurrence entre écoles, à la course aux sponsors (qui préfèrent le privé) et aux abus de toutes sortes, et à grande échelle.
Comme par hasard, c’est aussi ce qu’ils veulent faire à la SNCF.
Le contrôle continu, c’est également la fin de l’école républicaine laïque, puisque, à terme, les écoles privées confessionnelles feront passer toutes les épreuves elles-mêmes (leurs locaux, eux, sont, depuis plus d’une dizaine d’années, utilisés pour certaines épreuves, dont les épreuves écrites, avec un crucifix qui veille sur les candidats).
Mais cela n’ameute pas, pour autant, les foules actuelles de défenseurs de la "laïcité", qui doivent estimer qu’un crucifix ou autre image pieuse dans chaque salle de classe ne sont pas des signes "ostentatoires", et encore moins prosélytes.

Ensuite, le ministre de l’Éducation nationale lui-même avait, pourtant, annoncé précédemment que les dispositions nécessaires seraient prises pour que les élèves ne pâtissent pas de la mobilisation du rail.

Alors pourquoi tant d’agitation ?

Cette campagne mensongère est clairement destinée à provoquer de l’anxiété dans la population et rendre impopulaire une grève légitime pour la défense du service public ferroviaire et des droits des salariés.
Un comportement typique de la duplicité séculaire du PS, qui, tout en faisant croire qu’il se porte garant de la bonne tenue de l’examen, manipule l’opinion publique pour briser le mouvement de grève.

Une fois cela fait, les responsables du gouvernement pourront ensuite compter sur les fidèles médias pour reprendre la rengaine habituelle sur les "problèmes" que pose l’organisation du bac.
Et la grève des cheminots leur fournira même, sans doute, l’occasion d’annoncer qu’ils vont le supprimer … afin d’éviter la menace de problèmes de transports.
Fourbe un jour …

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.