Changement de société, 23 octobre 2007.
Zèle au CHU ou jusqu’où allons nous tolérer ?
L’événement du week-end pour moi, le haut-le-coeur qui ne passe pas, c’est d’avoir écouté Aline Pailler sur France Culture dans l’émission « Jusqu’à la lune et retour ». Avant de lancer le thème de l’émission, elle révélait avec tristesse ces faits ahurissants :
A Limoges, un procureur du tribunal aurait demandé un examen d’âge au CHU, où le ou les médecins n’auraient pas mesuré leur excès de zèle si bien qu’ils auraient fait déshabiller deux jeunes africaines sans-papiers pour procéder à une description détaillée de leur sytème pileux des aisselles et du pubis, ainsi que de l’aréole des seins. On a honte de rapporter ces détails. On a honte d’imaginer l’humiliation et le viol psychique subi par ces jeunes filles mineures. On a honte de constater la violation flagrante des réglementations internationales protégeant l’intégrité des enfants. On a honte enfin de vivre dans un pays bien décidé à se faire détester dans tous les continents.
Si vous ne me croyez pas, vous pouvez écouter Aline Pailler (début de l’émission du 20 octobre, minutes 3 à 7 environ.)
www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/lune/
Demain peut-être recevrons nous en nos laboratoires des demandes d’analyse ADN dont le résultat devra être transmis au nouveau ministère de l’immigration et de l’identité nationale... Que faisons nous pour nous préparer à refuser collectivement cette démarche et assurer ceux qui en recevraient "l’injonction" de notre soutien collectif au nom de notre éthique ?
Que s’est-il exactement passé à Limoges entre l’injonction d’un procureur et la complaisante attitude de nos confrères ici décrite ?
Mesurons nous tous la nature de ces faits et la signification profonde de notre consentement à les réaliser ou les tolérer ?
Je crois urgent que la profession tout entière se tourne vers les hontes de son passé pour refuser demain le pire que certains attendent d’elle... En octobre 1940 la première mission confiée à l’Ordre des médecins alors créé fut "l’aryanisation" de la profession qui fut éffectuée avec zèle... Deux des "fusillés" qui entouraient Guy Moquêt étaient des médecins, les docteurs Maurice Ténine agé de 34 ans et Antoine Pesque agé de 55 ans, arrêtés le premier le 16 février 1941 et le second dés le 2 octobre 1940... Dans le silence profond d’une profession qui s’est abstenue d’honorer leur mémoire... Il fut un temps ou la "résistance" était bien plus périlleuse ; d’où nous vient cette immense lacheté collective qui se dessine ?
Jacques Richaud, chirurgien.
J’ai publié en une ce texte de Jacques Richaud parce que depuis le début c’est la manière dont dans ce blog je souhaitais prendre la lecture du texte de Guy Môquet. Par contre je dois dire certains enseignants qui ont refusé de lire la lettre avec des pinaillages pseudo-théoriques sur l’histoire m’ont gonflée, ce que j’entendais dans leur argutie était un anti-communisme grossier, voir un libéralisme libertaire prêt à laisser l’idée de patrie à la droite et à l’extrême-droite. (...)
- Source + lire les commentaires de Danielle Bleitrach <BR>http://socio13.wordpress.com/2007/10/23
– Lire aussi :
Limoges : Instrumentalisation de la médecine contre des jeunes filles étrangères http://mdh.limoges.free.fr
Sans-papiers : les gendarmes mèneront la chasse y compris en réquisitionnant les réservistes et retraités, par Émilie Rive.
Youpi ! Nous sommes encore allés faire un tour à l’ école...