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Venezuela : l’indulgence de la presse française pour la violence d’extrême-droite

LVSL

Au Mexique, la prétendue guerre totale contre les cartels de drogue lancée en 2006 par le président Felipe Calderón et poursuivie par son successeur Enrique Peña Nieto aurait déjà fait entre 70 000 et 100 000 morts et disparus et le bilan macabre continue de s’alourdir. Cependant, la situation au Mexique ne fait pas les gros titres de la presse française ; c’est un autre pays latino-américain traversant une profonde crise économique, sociale et politique, qui retient l’attention des médias de masse : le Venezuela.

Quel est le ressort de cet effet médiatique de miroir grossissant sur les convulsions vénézuéliennes et d’invisibilisation des autres pays latino-américains ? C’est qu’au-delà du parti pris atlantiste de la classe dominante française, le Venezuela est également instrumentalisé à des fins de politique intérieure. Autrement dit, avec le Venezuela, le camp néolibéral fait d’une pierre, deux coups : relayer l’agenda géopolitique de Washington qui n’exclut pas une intervention militaire et donner des uppercuts à la gauche de transformation sociale (FI et PCF), quitte à banaliser l’aile la plus radicale de la droite vénézuélienne qui est aujourd’hui en position de force au sein de la MUD, la large et composite coalition d’opposition au chavisme. Il ne s’agit pas de prétendre ici que les forces de l’ordre vénézuéliennes ne seraient responsables de rien, qu’Hugo Chávez Frías et son successeur seraient irréprochables et n’auraient commis aucune erreur, notamment en matière de diversification économique ou de lutte contre l’inflation ou bien encore que le « chavisme » ne compterait pas, dans ses rangs, des éléments corrompus ou radicaux. Il s’agit de mettre en lumière que le parti pris médiatique majoritaire en faveur de l’opposition vénézuélienne, y compris de l’extrême-droite, répond à la volonté de marteler, ici comme là-bas, qu’il n’y a pas d’alternative au modèle néolibéral et à ses avatars, pour reprendre la formule consacrée et popularisée en son temps par Margaret Thatcher, fidèle soutien de l’ancien dictateur chilien, Augusto Pinochet

Le Venezuela bolivarien, une pierre dans la chaussure des Etats-Unis d’Amérique

Hugo Chávez brandit un livre de Noam Chomsky à la tribune du siège des Nations-Unies en 2006

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chávez , devenu rapidement une figure mondiale de la lutte antiimpérialiste, les relations entre le Venezuela, qui dispose des premières réserves de pétrole brut au monde et les Etats-Unis d’Amérique, première puissance et plus grand consommateur de pétrole mondial, se sont notoirement détériorées. Il y a, d’ailleurs, une certaine continuité dans la politique agressive des Etats-Unis envers le Venezuela bolivarien entre les administrations Bush, Obama et Trump. En avril 2002, le gouvernement Bush reconnait de facto le gouvernement Caldera, issu d’un putsch militaire contre Hugo Chávez puis finit par se rétracter lorsque le coup d’état est mis en échec par un soulèvement populaire et une partie de l’armée restée fidèle au président démocratiquement élu. Du reste, le rôle des Etats-Unis d’Amérique dans ce coup d’état ne s’est pas limité à une simple reconnaissance du gouvernement putschiste. Dès lors, les relations ne cesseront plus de se détériorer entre les deux pays. En 2015, Barack Obama prend un décret qualifiant ni plus, ni moins, le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis ». Qui peut sérieusement croire que les troupes bolivariennes s’apprêtent à envahir le pays disposant du premier budget militaire au monde ? Ce décret ahurissant sera prolongé et est toujours en vigueur aujourd’hui. En décembre 2016, Donald Trump, nomme Rex Tillerson au poste de secrétaire d’état, un homme qui a eu de lourds contentieux avec le gouvernement vénézuélien lorsqu’il était PDG de la compagnie pétrolière Exxon Mobil. La nouvelle administration annonce rapidement la couleur en multipliant les déclarations hostiles à l’égard de Caracas et en prenant, en février 2017, des sanctions financières contre le vice-président vénézuélien Tarik El Aissami, accusé de trafic de drogue. Bien entendu, aucune preuve ne sera apportée quant au présumé trafic de drogue et les sanctions consistent en un gel de ses avoirs éventuels aux Etats-Unis sans que l’on sache s’il a effectivement des avoirs aux Etats-Unis, l’idée étant avant tout de décrédibiliser le dirigeant vénézuélien aux yeux de l’opinion publique vénézuélienne et internationale. Tout change pour que rien ne change. Les médias français se sont contentés de relayer la propagande américaine sans la questionner.

La droite réactionnaire vénézuélienne jugée respectable dans la presse française

Fait inquiétant : la frange la plus extrême et « golpiste » de la droite vénézuélienne semble avoir les faveurs de l’administration Trump. La veille de l’élection de l’assemblée nationale constituante, le vice-président Mike Pence a téléphoné à Leopoldo López, figure de cette frange radicale, pour le féliciter pour « son courage et sa défense de la démocratie vénézuélienne ». Lilian Tintori, l’épouse de López, accompagnée de Marco Rubio, un sénateur républicain partisan de la ligne dure et de l’ingérence contre Cuba et le Venezuela, avait été reçue à la Maison Blanche par Donald Trump, quelques mois plus tôt. Qui se ressemble, s’assemble. Pourtant, après avoir largement pris parti pour la campagne d’Hillary Clinton au profil bien plus rassurant que Donald Trump, la presse française dominante, y compris celle qui se réclame de la « gauche » sociale-démocrate (Libération, L’Obs), ne semble guère s’émouvoir, aujourd’hui, de cette internationale de la droite réactionnaire entre les Etats-Unis d’Amérique et le Venezuela. Nous avons pourtant connu notre presse dominante plus engagée contre l’extrême-droite comme, par exemple, lorsqu’il s’agissait de faire campagne pour Emmanuel Macron au nom du vote utile contre Marine Le Pen.

Leopoldo López brandissant le tricolore vénézuélien

Il faut dire que la presse dominante a mis beaucoup d’eau dans son vin en ce qui concerne ses critiques à l’encontre de Trump depuis qu’il est à la tête de l’Etat nord-américain, comme on a pu notamment le constater lors de sa visite officielle le 14 juillet dernier. De plus, notre presse entretient de longue date un flou bien plus artistique que journalistique sur la véritable nature politique d’une partie de l’opposition vénézuélienne voire sur l’opposition tout court. Ainsi dans un article du Monde, on peut lire que la « Table de l’Unité Démocratique » (MUD) est une « coalition d’opposants qui va de l’extrême-gauche à la droite ». S’il existe bien une extrême-gauche et un « chavisme critique » au Venezuela comme Marea Socialista ou le journal Aporrea, ce courant politique n’a jamais fait partie de la MUD qui est une coalition qui va d’Acción Democratica, le parti social-démocrate historique converti au néolibéralisme dans les décennies 80-90 à la droite extrême de Vente Venezuela de Maria Corina Machado et de Voluntad Popular de Leopoldo López. En février 2014, L’Obs publie un portrait dithyrambique de Leopoldo López. Sous la plume de la journaliste Sarah Diffalah, on peut lire que « sur la forme, comme sur le fond, Leopoldo López est plutôt brillant », que c’est un « homme de terrain », « combattif », qu’il a une « hauteur intellectuelle certaine », qu’il « peut se targuer d’une solide connaissance dans le domaine économique », que « la résistance à l’oppression et la lutte pour l’égalité, il y est tombé dedans tout petit  », qu’il est un « époux modèle », qu’il a une « belle allure » et qu’il est devenu « le héros de toute une frange de la population ». On y apprend également que Leopoldo López est « de centre-gauche » ! Henrique Capriles, un autre leader de l’opposition, serait ainsi « plus à droite que lui ». Pourtant, dans le dernier portrait que L’Obs consacre à Leopoldo López, on lit bien qu’il « présente l’aile la plus radicale de la coalition d’opposition » ! Leopoldo López n’a pourtant pas évolué idéologiquement depuis 2014… et L’Obs non plus. Cherchez l’erreur.

Le magazine américain Foreign Policy, peu suspect de sympathie pour le chavisme, a publié, en 2015, un article sur la fabrication médiatique du personnage de Leopoldo López intitulé « The making of Leopoldo López » qui dresse un portrait de l’homme bien moins élogieux que celui de L’Obs. L’article répertorie notamment tous les éléments qui prouvent que Leopoldo López, à l’époque maire de la localité huppée de Chacao (Caracas), a joué un rôle dans le coup d’état d’avril 2002 quand bien même, par la suite, la campagne médiatique lancée par ses troupes a prétendu le contraire. L’article rappelle également qu’il est issu de l’une des familles les plus élitaires du Venezuela. Adolescent, il a confié au journal étudiant de la Hun School de Princeton qu’il appartient « au 1% de gens privilégiés ». Sa mère est une des dirigeantes du Groupe Cisnero, un conglomérat médiatique international et son père, homme d’affaires et restaurateur, siège au comité de rédaction de El Nacional, quotidien vénézuélien de référence d’opposition. Ce n’est pas franchement ce qu’on appelle un homme du peuple. Après ses études aux Etats-Unis – au Kenyon College puis à la Kennedy School of Government de l’université d’Harvard -, il rentre au Venezuela où il travaille pour la compagnie pétrolière nationale PDVSA. Une enquête conclura plus tard que López et sa mère, qui travaillait également au sein de PDVSA, ont détourné des fonds de l’entreprise pour financer le parti Primero Justicia au sein duquel il militait. L’Humanité rappelle ses liens anciens et privilégiés avec les cercles du pouvoir à Washington ; en 2002, il rencontre la famille Bush puis rend visite à l’International Republican Institute, qui fait partie de la NED (National Endowment for Democracy) qui a injecté des millions de dollars dans les groupes d’opposition tels que Primero Justicia.

A gauche, Leopoldo Lopez, flanqué de Maria Corina Machado (à sa droite) fait la promotion de la « salida » lors d’une conférence de presse. A droite, des « manifestants » prenant la fuite après avoir lancé des cocktails molotov.

En 2015, Leopoldo López est condamné par la justice vénézuélienne à 13 ans et neuf mois de prison pour commission de délits d’incendie volontaire, incitation au trouble à l’ordre public, atteintes à la propriété publique et association de malfaiteurs. Il est condamné par la justice de son pays pour son rôle d’instigateur de violences de rue en 2014, connues sous le nom de « guarimbas » (barricades), pendant la campagne de la « salida » (la sortie) qui visait à « sortir » Nicolás Maduro du pouvoir, élu démocratiquement un an auparavant. Ces violence se solderont par 43 morts au total dont la moitié a été causée par les actions des groupes de choc de l’opposition et dont 5 décès impliquent les forces de l’ordre, selon le site indépendant Venezuelanalysis. L’opposition, les Etats-Unis et ses plus proches alliés vont s’employer à dénoncer un procès politique et vont lancer une vaste campagne médiatique internationale pour demander la libération de celui qui est désormais, à leurs yeux, un prisonnier politique (#FreeLeopoldo). La presse française dominante embraye le pas et prend fait et cause pour Leopoldo López. Pour le Monde, il est tout bonnement le prisonnier politique numéro 1 au Venezuela.

L’université publique San Cristobal ravagée par les flammes en 2014 lors de la « salida »

Pourtant, à l’époque, la procureure générale Luisa Ortega Diaz, qui, depuis qu’elle critique le gouvernement Maduro, est devenue la nouvelle coqueluche des médias occidentaux et suscite désormais l’admiration de Paulo Paranagua du Monde qui loue son « indépendance », estimait que ces « manifestations » « [étaient] violentes, agressives et [mettaient] en danger la liberté de ceux qui n’y participent pas  ». Paulo Paranagua parlait, quant à lui, de « manifestations d’étudiants et d’opposants [sous-entendues pacifiques, ndlr], durement réprimées » dans un portrait à la gloire de Maria Corina Machado, très proche alliée politique de Leopoldo López, présentée comme la « pasionaria de la contestation au Venezuela » comme l’indique le titre de l’article. Notons que si Luisa Ortega est aujourd’hui très critique du gouvernement Maduro, elle n’a, en revanche, pas changé d’avis sur la culpabilité de Leopoldo López et la nature des faits qui lui ont valu sa condamnation. Dans l’article de Sarah Diffalah de l’Obs, la stratégie insurrectionnelle de la « salida » est qualifiée de « franche confrontation au pouvoir » qui constitue néanmoins « une petite ombre au tableau » de López, non pas pour son caractère antidémocratique et violent mais parce qu’ elle a créé des remous au sein de la coalition d’opposition car, selon la journaliste, « certains goûtent moyennement à sa nouvelle médiatisation ». Et la journaliste de se demander s’il ne ferait pas « des jaloux  ». Cette explication psychologisante s’explique peut-être par le fait que Leopoldo López avait déclaré à L’Obs, de passage à Paris, qu’il entendait trouver des « luttes non-violentes, à la façon de Martin Luther King  » et que Sarah Diffalah a bu ses paroles au lieu de faire son travail de journaliste.

Des opposants armés et violents dans les quartiers riches de Caracas repeints volontiers en combattants de la liberté et de la démocratie

Orlando Figuera, 21 ans, poignardé puis brûlé vif par des opposants qui le suspectaient d’être chaviste en raison de la couleur de sa peau

Le chiffre incontestable de plus de 120 morts depuis le mois d’avril, date à laquelle l’opposition radicale a renoué avec la stratégie insurrectionnelle, est largement relayé dans la presse hexagonale sauf que l’on oublie souvent de préciser que « des candidats à la constituante et des militants chavistes ont été assassinés tandis que les forces de l’ordre ont enregistré nombre de morts et de blessés » comme le rappelle José Fort, ancien chef du service Monde de l’Humanité, sur son blog. Par exemple, la mort d’Orlando José Figuera, 21 ans, poignardé puis brûlé vif par des partisans de l’opposition qui le suspectaient d’être chaviste en raison de la couleur noire de sa peau, en marge d’une « manifestation » dans le quartier cossu d’Altamira (Caracas), n’a pas fait les gros titres en France. On dénombre plusieurs cas similaires dans le décompte des morts.

José Felix Pineda, un candidat chaviste à l’assemblée nationale constituante, tué par balle à son domicile, la veille du scrutin

Exemple typique de ce qui s’apparente à un mensonge par omission : dans un article de Libération, on peut lire que « ces nouvelles violences portent à plus de 120 morts le bilan de quatre mois de mobilisation pour réclamer le départ de Nicolás Maduro » sans qu’aucune précision ne soit apportée quant à la cause de ces morts. On lit tout de même plus loin qu’« entre samedi et dimanche, quatre personnes, dont deux adolescents et un militaire, sont mortes dans l’Etat de Tachira, trois hommes dans celui de Merida, un dans celui de Lara, un autre dans celui de Zulia et un dirigeant étudiant dans l’état de Sucre, selon un bilan officiel. » Le journaliste omet cependant de mentionner que parmi ces morts, il y a celle de José Félix Pineda, candidat chaviste à l’assemblée constituante, tué par balle à son domicile. La manipulation médiatique consiste en un raccourci qui insinue que toutes les morts seraient causées par un usage disproportionné et illégitime de la force par les gardes nationaux et les policiers, et qu’il y aurait donc, au Venezuela, une répression systématique, meurtrière et indistincte des manifestants anti-Maduro forcément pacifiques. L’information partielle devient partiale. L’article de Libération est en outre illustré par une photo de gardes nationaux, accompagnée de la légende « des policiers vénézuéliens affrontent des manifestants le 30 juillet 2017 ». Les images jouent en effet un rôle central dans la construction d’une matrice médiatique.

Les titres d’articles jouent également un rôle fondamental dans la propagation de la matrice médiatique « Maduro = dictateur vs manifestants = démocrates réprimés dans le sang ». Et Marianne de titrer sur « l’assemblée constituante, élue dans un bain de sang », faisant écho au titre d’une vidéo de 20 minutes « Venezuela : après l’élection dans le sang de l’Assemblée constituante, l’avenir du pays est incertain », au titre de l’article du Dauphiné « après le bain de sang, le dictateur Maduro jette ses opposants en prison », à celui de L’express « Maduro saigne le Venezuela » ou encore au titre d’un article du Monde « Au Venezuela, une assemblée constituante élue dans le sang », signé par Paulo Paranagua, le journaliste chargé du suivi de l’Amérique Latine du quotidien, particulièrement décrié pour sa couverture de l’actualité vénézuélienne. A cet égard, Thierry Deronne, un belge installé de longue date au Venezuela, a écrit et publié, cette année, sur son blog, un article décryptant le traitement pour le moins discutable du Venezuela par Le Monde et Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique, s’était fendu, en 2014, d’un courrier au médiateur du Monde à ce sujet.

Une guarimba et ses guarimberos. Pacifique ?

Au micro de la radio suisse RTS (07/07/2017), le même Maurice Lemoine s’insurge contre ces raccourcis médiatiques : « J’y suis allé pendant trois semaines [au Venezuela, ndlr]. Les manifestations de l’opposition sont extrêmement violentes, c’est-à-dire que vous avez une opposition qui défile de 10h du matin jusqu’à 1h de l’après-midi et, ensuite, elle est remplacée par des groupes de choc de l’extrême-droite avec des délinquants. […] Ils sont très équipés et c’est une violence qui n’a strictement rien à avoir avec les manifestations que nous avons ici en Europe. On vous dit « répression des manifestations au Venezuela, 90 morts ». C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! […] En tant que journaliste, je m’insurge et je suis très en colère. Dans les 90 morts, vous avez 8 policiers et gardes nationaux qui ont été tués par balle. Vous avez, la semaine dernière, deux jeunes manifestants qui se sont fait péter avec des explosifs artisanaux. Vous avez des gens, des chavistes, qui essayent de passer une barricade et qui sont tués par balle, c’est-à-dire que la majorité des victimes ne sont pas des opposants tués par les forces de l’ordre et, y compris dans les cas – parce qu’il y en a eu – de grosses bavures et de manifestants qui sont victimes des forces de l’ordre, les gardes nationaux ou les policiers sont actuellement entre les mains de la justice. Il y a une présentation du phénomène qui, de mon point de vue de journaliste, est très manipulatrice. »

1er septembre 2016, la « toma de Caracas » de la MUD (en bas) contre la « marea roja por la paz » des chavistes (en haut)

En outre, la presse mainstream insiste lourdement sur la « polarisation politique », certes incontestable, au Venezuela pour mieux cacher une polarisation sociale à la base du conflit politique. Comme le souligne Christophe Ventura, chercheur à l’IRIS et spécialiste de l’Amérique Latine, dans une interview à L’Obs, « l’opposition peut se targuer d’avoir le soutien d’une partie de la population mais il ne s’agit sûrement pas du peuple « populaire ». Principalement, ce sont des classes moyennes, aisées, jusqu’à l’oligarchie locale tandis que le chavisme s’appuie sur des classes plus populaires, voire pauvres. En fait, le conflit politique qui se joue aujourd’hui cache une sorte de lutte des classes. L’opposition a donc un appui populaire en termes de population mais pas dans les classes populaires. » Les manifestations de l’opposition se concentrent, en effet, dans les localités cossues de l’est de la capitale (Chacao, Altamira) gouvernées par l’opposition tandis que les barrios populaires de l’ouest de la capitale restent calmes. La base sociale de l’opposition est un détail qui semble déranger la presse mainstream dans la construction du récit médiatique d’un peuple tout entier, d’un côté, dressé contre le « régime » de Nicolás Maduro et sa « bolibourgeoisie » qui le martyrise en retour, de l’autre côté. Ainsi, les manifestations pro-chavistes qui se déroulent d’ordinaire dans le centre de Caracas sont souvent invisibilisées dans les médias français. Le 1er septembre 2016, l’opposition avait appelé à une manifestation baptisée « la prise de Caracas » et les chavistes avaient organisé, le même jour, une contre-manifestation baptisée « marée rouge pour la paix ». Une journée de double-mobilisation donc. Le Monde titrera sur « la démonstration de force des opposants au président Maduro » en ne mentionnant qu’en toute fin d’article que les chavistes avaient organisé une manifestation le même jour qui « a réuni quelques milliers de personnes ». Ces quelques milliers de chavistes, n’auront pas le droit, eux, à une photo et une vidéo de leur manifestation… D’autant plus qu’ils étaient sans doute plus nombreux que ce que veut bien en dire le quotidien. Dans un article relatant une manifestation d’opposition de vénézuéliens installés à Madrid qui a eu lieu quelques jours plus tard, Le Monde mentionne la « prise de Caracas » du 1er septembre mais réussit le tour de force de ne pas mentionner une seule fois la « marée rouge » chaviste. En réalité, les deux camps politiques avaient réuni beaucoup de monde, chacun de leur côté, illustrant ainsi la polarisation politique et sociale du Venezuela.

A gauche, des guarimberos trop souvent présentés dans notre presse comme des manifestants non violents. A droite, des militaires blessés par une explosion, le jour de l’élection pour la constituante. Une vidéo de l’attaque relayée par le Times : https://www.youtube.com/watch?v=_aZeqpD4ggM

Les photos des manifestations de l’opposition et des heurts avec les forces de l’ordre sont largement diffusées et les événements sont traités comme un tout indistinct alors que ces mobilisations d’opposition se déroulent en deux temps, comme l’explique Maurice Lemoine et que les manifestants pacifiques de la matinée ne sont pas les mêmes « manifestants » qui, encagoulés, casqués et armés, s’en prennent aux forces de l’ordre dans l’après-midi. Cet amalgame rappelle le traitement médiatique des mobilisations sociales contre la Loi Travail sauf que, dans le cas français, les médias de masse avaient pris fait et cause pour le gouvernement et les forces de l’ordre et avaient stigmatisé le mouvement social, en amalgamant manifestants et casseurs qui passeraient, soit dit en passant, pour des enfants de chœur à côté des groupes de choc de l’opposition vénézuélienne. Ce parti pris médiatique majoritaire s’explique sans doute parce qu’au Venezuela, le gouvernement est antilibéral et l’opposition est néolibérale, conservatrice voire réactionnaire tandis qu’en France, c’est précisément l’inverse. Sous couvert de dénoncer la violence, la presse de la classe dominante défend, en réalité, à Paris comme à Caracas, les intérêts de la classe dominante.

Le Venezuela devient un sujet de politique intérieure en France

Un dessin du caricaturiste Plantu pour L’Express

Après avoir publié une interview de Christophe Ventura en contradiction avec sa ligne éditoriale, certes relayée sur sa page Facebook à une heure creuse et tardive (lundi 31/07/2017 à 21h41) et sans véritable accroche, L’Obs renoue avec la stratégie d’instrumentalisation du dossier vénézuélien pour faire le procès de la gauche antilibérale française en relayant sur Facebook le surlendemain, cette fois-ci à une heure de pointe (18h30 pétantes), un article intitulé « Venezuela : La France Insoumise peine à expliquer sa position sur Maduro », agrémenté de la photo choc d’une accolade entre Hugo Chávez et Jean-Luc Mélenchon. Le texte introductif précise qu’un tweet a refait surface. Un tweet qui date de… 2013. Plutôt que d’informer les lecteurs sur la situation au Venezuela, la priorité semble donc être de mettre l’accent sur des enjeux purement intérieurs. Une avalanche d’articles dénonçant les « ambiguïtés » de la France Insoumise s’abat sur la presse hexagonale. Le Lab d’Europe 1 se demande « comment la France Insoumise justifie les positions pro-Maduro de Mélenchon ». A France Info, on semble avoir la réponse : « désinformation », situation « compliquée » : comment des députés de La France Insoumise analysent la crise vénézuélienne »

L’hebdomadaire Marianne, quant à lui, parle des « positions équilibristes de la France Insoumise et du PCF ». LCI titre sur le « malaise de la France Insoumise au sujet de Maduro » puis publie une sorte de dossier sur « Jean-Luc Mélenchon et le régime chaviste : économie, Poutine, constituante, les points communs, les différences ». Une partie de la presse alternative et indépendante de gauche n’est pas en reste non plus, à l’instar de Mediapart qui se fait depuis plusieurs mois le relai médiatique en France du « chavisme critique », un courant politique qui participe depuis longtemps au débat d’idées au Venezuela et qui n’est pas dénué d’intérêt pour comprendre la réalité complexe du pays et de sa « révolution bolivarienne ». Ainsi, le journal d’Edwy Plenel, très modérément alternatif sur l’international et sur Mélenchon, en profite pour régler ses comptes avec la FI et le PCF en dénonçant leurs « pudeurs de gazelle pour le Venezuela ». Les députés insoumis sont sommés de s’expliquer à l’instar d’Eric Coquerel face aux journalistes d’Europe 1 qui ne lui ont posé presque que des questions sur le Venezuela alors qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une émission spéciale sur le pays latino-américain. Ce déploiement médiatique ressemble furieusement à une injonction morale faite à la France Insoumise et à son chef de file dont on reproche avec insistance le silence sur le sujet, de condamner, bien entendu, ce « régime » honni et de souscrire au discours dominant. Les insoumis et les communistes français ne sont pas seuls au monde dans cette galère médiatique. Unidos Podemos, en Espagne, fait face au même procès médiatique depuis des années. Outre-Manche, c’est Jeremy Corbyn et ses camarades qui sont, en ce moment, sur la sellette

Florilège de tweets d’hier et d’aujourd’hui

Cette instrumentalisation franco-française du Venezuela ne date pas d’hier. On se souvient par exemple de la polémique lancée par Patrick Cohen, à 10 jours du 1er tour des élections présidentielles, sur l’ALBA, de la manchette du Figaro du 12 avril « Mélenchon : le délirant projet du Chavez français » et des nombreux parallèles à charge entre le Venezuela bolivarien et le projet politique du candidat qui ont émaillé la campagne. La rengaine a continué pendant les élections législatives avec un article du Point sobrement intitulé « Venezuela, l’enfer mélenchoniste », publié la veille du second tour. Aujourd’hui, le coup de projecteur médiatique sur l’élection de l’assemblée constituante vénézuélienne est, une fois encore, l’occasion d’instruire le procès des mouvements antilibéraux français : ainsi, pour Eric Le Boucher (Slate), le Venezuela est « la vitrine de l’échec du mélenchonisme. En réalité, la FI et le PCF, ont tort, aux yeux du parti médiatique, de ne pas adhérer au manichéisme ambiant sur une situation aussi grave et complexe et à sa décontextualisation géopolitique. Ils refusent également d’alimenter la diabolisation et le vieux procès en dictature que se traîne le chavisme depuis presque toujours alors qu’en 18 ans de « révolution bolivarienne », 25 scrutins reconnus comme transparents par les observateurs internationaux ont été organisés, que l’opposition contrôle d’importantes villes, des États et l’Assemblée Nationale et que les médias privés d’opposition sont majoritaires (El Universal, Tal Cual, Ultimas Noticias, El Nacional Venevision, Televen, Globovision, etc.). Que la gauche antilibérale puisse considérer le chavisme comme une source d’inspiration pour ses politiques de redistribution des richesses et non pas un modèle « exportable » en France, contrairement à ce que bon nombre de journalistes tentent d’insinuer (Nicolas Prissette à Eric Coquerel, sur un ton emporté, « franchement, est-ce que c’est ça, le modèle vénézuélien que vous défendez ? » sur Europe 1) semble être un délit d’opinion dans notre pays.

Puisque le Venezuela est en passe de devenir un véritable sujet de politique intérieure, rappelons aux éditorialistes de tout poil et autres tenants de l’ordre établi que, par leur atlantisme aveugle et leur libéralisme économique forcené, ils se persuadent qu’ils défendent la liberté et la démocratie au Venezuela alors qu’ils sont tout simplement en train d’apporter un soutien médiatique et politique international décisif à la stratégie violente de l’extrême-droite vénézuélienne et ce, quelles que soient les critiques légitimes que l’on puisse faire à l’exécutif vénézuélien et aux chavistes. Leur crédibilité risque d’être sérieusement entamée la prochaine fois qu’ils ressortiront l’épouvantail électoral du Front National pour faire voter « utile ».

LVSL

EN COMPLEMENT :

Crédits photo :

http://www.el-nacional.com/noticias/bbc-mundo/orlando-jose-figuera-joven-que-incendiaron-una-protesta-venezuela_183799

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2006/09/22/un-livre-de-noam-chomsky-s-offre-une-seconde-jeunesse-grace-a-hugo-chavez_816027_3222.html

https://twitter.com/PartidoPSUV/status/771411605171101700/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.telesurtv.net%2Fnews%2FNicolás-Maduro-la-oposicion-fracaso-una-vez-mas-la-victoria-es-de-la-paz-y-del-pueblo-20160901-0036.html

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/09/02/au-venezuela-la-demonstration-de-forces-des-opposants-au-president-maduro_4991289_3222.html

https://www.humanite.fr/leopoldo-Lopez-un-delinquant-de-premiere-soutenu-par-washington-639611

https://www.irishtimes.com/news/world/venezuela-grows-increasingly-isolated-after-election-1.3172181

http://www.medelu.org/Venezuela-la-fabrique-de-la

http://www.eldiario.es/internacional/Asesinado-candidato-Asamblea-Constituyente-Venezuela_0_670533235.html

https://www.yahoo.com/news/venezuela-marchas-favor-y-contra-el-gobierno-212243924.html

 http://lvsl.fr/venezuela-indulgence-presse-francaise-pour-violence-d-extreme-droite

COMMENTAIRES  

18/08/2017 05:07 par Vania

Concernant les mensonges de la presse. Mensonge #1 : L’ex-procureure générale L.Ortega présentée par les médias comme une "victime" du gouvernement Chaviste est en réalité impliquée dans un immense réseau d’extorsion (son mari possède des comptes de plusieurs millions de dollars au Bahamas...preuves à l’appui) et est également responsable de l’impunité générale régnant durant les manifestations extrêmement violentes et complice de l’escalade de violence.
voir :http://www.telesurtv.net/news/Acusan-a-exfiscal-venezolana-de-ser-responsable-de-violencia-20170817-0065.html.
Mensonge #2 : Concernant le violoniste soit disant "victime" des GNB (garde bolivarienne) voici ses propres paroles :
À 3:09:14 :https://www.youtube.com/watch?v=zr4de0iZKGQ

18/08/2017 08:19 par CN46400

L’analogie sur le sujet du PCF et de FI est un effet d’optique qui arrange quelque peu l’auteur, mais pas la vérité. Alors que le dirigeant principal (Laurent, et le PCF lui-même, ont produit des communiqués sur le sujet (dont certains aspects peuvent être discutables), FI, et son dirigeant principal, pourtant si prolixe sur le sujet en 2012, se taisent désormais. Comme si, dans FI, les avis étaient partagés, ou que les liens, récemment tissés avec les médias "libéraux", justifiaient quelques égards....

18/08/2017 09:13 par Vigie rouge et insoumise

@ CN46400
La FI ne se tait pas sur le Venezuela. Quant à JLM, aucun dirigeant politique n’a autant parlé que lui du Venezuela. On aura du mal à trouver une émission de télé ou une interview à la radio où il n’a pas dû à en parler ( à s’en expliquer, à en répondre !) même quand le sujet était tout autre.
On voit bien là la malignité militante des journalistes qui n’interrogent jamais les autres dirigeants politiques sur les guerres des USA et de l’OTAN, sur Guantanamo, qui laissent tranquilles les dirigeants du PS sur les liens entre leurs dirigeants et les dictatures arabes (même quand Hollande décore un prince ou un émir).
Ce que vous nous dites, en fait, dans la lignée d’une nouvelle cabale lancée par les médias, c’est que JLM doit parler des sujets choisis par les médias, quand ils le veulent, et se coller sur le front le décalcomanie d’une caricature de la situation au Venezuela, afin que chacun comprenne que l’opposition à Macron est compromise avec une dictature.
Récemment, le député FI Adrien Quatennens, à l’issue d’une interview sur la situation en France et sur le Code du travail a eu cette question : « En 30 secondes, la situation au Venezuela ? ». Il s’en est d’ailleurs bien sorti dans sa réponse, mieux que Ruffin qui argue qu’il n’est pas bien informé sur le sujet et qu’il préfère donc ne pas en parler. Hep ! Ruffin, un député doit aussi ouvrir les yeux sur la marche du monde. Il faudrait que tu te remettes à lire LGS, que tu as défendu naguère, et tu sauras plein de choses sur le Venezuela.

18/08/2017 09:57 par CN46400

Je m’attendais à une foultitude de liens, tous plus récents que les autres, démontant consciencieusement mes allégations.....

18/08/2017 14:09 par legrandsoir

Le commentaire de Vigie rouge est pourtant correct. Un peu de recherches, et vous trouverez (sûrement) les liens.

Quant aux communiqués, mouais... Mais on aimerait voir de la part de la gauche (pour celle qui est encore récupérable) quelque chose de plus concret. Tout ça ressemble à un service minimum, dispensé du bout des lèvres et sous la pression de la base.

18/08/2017 11:59 par Assimbonanga

Ruffin est journaliste de métier. Sa réponse est donc une déformation professionnelle de journalisme, le bon versant du journalisme, celui qui ne déblatère pas dans le vide.

18/08/2017 13:37 par Emilio

Hola Compañer@s
L origine de la destabilisation du Venezuela chaviste vient de Washington (les financiers des multinationales de wall street)
La courroie de transmission est en Colombie , avec son gouvernement d ultra droite , d hier et d aujourd hui , dont la mission, et l unique mission est de defendre les multinationales minieres et agro . Ce sont elles qui menent cette danse macabre , avec des millions de victimes pour l Etat colombien .. et la repression du peuple continue aujourd hui . Hier la police d Etat paramilitaire Esmad , police anti emeute , a tue un jeune de 18 ans , d une balle , 2 autres tres gravement blesses , des dizaines d arrestations , incendiee des maisons , terrorisee la population de Segovia et Remedios .. Parce que les mineurs sont en greve .Une lutte depuis 4 ans , et des mineurs declares illegaux , par la courroie US : l employe corrompu des multinationales , Santos , prix Nobel de paix et qui massacre tout ceux qui s opposent a l ordre mondial des multinationales ! Sa mission est d offrir les mines d or aux multinationales . Les paramilitaires servent de main d oeuvre , ou bien la police Esmad , qui est compose de milliers d ex para , recycles dans la police d etat ( estimation 3500 de ces dechets, recycles en police anti emeute ! ) .

150 defenseurs des droits humains assassines depuis 1 an, et 20 membres de la Farc demobilisee, assassines , dont un guerrillero a sa sortie de prison. Le terrorisme d Etat n a jamais cesse en Colombie . Et silence total des medias du monde ! Le dictateur est au Venezuela etc... Un ecran de fumee ! Et pendant ce temps , les massacres continuent en Colombia !

Probablement la meilleure journaliste au monde est Abby Martin , ses reportages sont de tres hauts niveaux , et tres bien documentes.

Un reportage d hier , de Telesur evidemment ( JAMAIS un tel reportage ne serait diffuse en Colombie ) , sur la Colombie , EXCELLENT , 28 minutes et un resume qui vaudrait une traduction en français . C est en anglais sous titre español . Des verites sourcees , toute la politique US de controle total de l Amerique latine , au seul et unique profit des tueurs, genocidaires de Washington.

https://videos.telesurtv.net/video/673587/the-empire-files-673587/

El pueblo unido jamas sera vencido ! Et les peuples du monde doivent savoir !

18/08/2017 14:30 par juan

@vigie rouge et insoumise
sauf que Clémentine Autain est allé de son couplet habituelle contre la révolution bolivarienne contre Nicolas Maduro et contre la constituante
Clémentine à présent députée pense la même chose de Cuba et depuis très longtemps , tout ça mêler à son opportunisme et à son ambition , colistière d’élection à un moment de François Asensi qui est passé du rouge au vert , c’est certain je ne lui ferait pas avaler le moindre discours du CHE , ce n’est pas qu’une question de génération hélas ...

pour avoir entendu le jeune député du Nord de FI , lui est bien mieux construit politiquement rien avoir avoir avec madame Autain !!
il nous faut nous réunir toute la gauche en solidarité au Vénézuéla comme l’appelle Jean Ortiz sans condition !!!!!
cessons de donner des leçons qui nous amènent que dans une ’impasse
la gauche française qui condamne Nicolas Maduro n’est que le reflet de nos échecs en France ! , les livres du CHE sur la pensée critique de l’économie politique sont toujours d’actualité , balançons nos breloques , nos titres , le shoping , le politiquement correcte , le jésuisme , président de ceci , secrétaire de cela , soyons sans un geste sans un signe c’est à dire nous même solidaire de la révolution bolivarienne !!!!

18/08/2017 17:39 par Ellilou

à Emilio
Votre commentaire sur la Colombie m’amène à une réflexion que je m’étais faite (toute seule à moi-même comme une grande...) sur le dernier prix Nobel de la Paix qui n’a pas été partagé entre les deux négociateurs de la paix mais donné uniquement à Juan Manuel Santos. J’avoue ne pas comprendre pourquoi alors que dans les cas similaires les deux camps avaient été nommés (1926, 1927, 1973, 1978, 1993, 1994).
En même temps, quand on voit que l’UE l’a obtenu en 2012, ça laisse songeur !

18/08/2017 18:34 par juan

@emilio
tu as raison Télésur passe de très très bon documentaires et émissions des différentes régions du monde , à Cuba lorsqu’il fait trop chaud pour sortir dans la rue c’est un plaisir de regarder tranquillement le canal Télésur , qui reprends aussi la mesa redonda cubaine
c’est certain ça prends beaucoup de temps
télésur en français ? pourquoi pas il y a ispantv(Iran) en espagnol

18/08/2017 19:33 par Vania

Excellent reportage avec M.Lemoine. Mon dernier commentaire sur l’ex-procureure générale prouve, qu’en effet au Venezuela il y
a séparation des pouvoirs, puisqu’un pouvoir (celui de l’ex-procureure générale) a réussi a paralyser la justice !
Ici l’accueil fait à l’ex-procureure (L Ortega) par l’opposition violente d’ultra-droite :
À 2:54:00. :https://www.youtube.com/watch?v=IjKcqN-PNPs
et sa fuite en moto avec 2 gardes du corps :
À 3:23:25 :https://www.youtube.com/watch?v=IjKcqN-PNPs

18/08/2017 20:00 par alain harrison

Bonjour.

Je n’ai pas terminé de lire l’article , mais l’image où l’on voit ce jeune homme presque nu et brûlé vif. Sur l’image, il y a des individus reconnaissable. La justice devra faire ce qu’il faut pour les complices, même passif de cette événement horrible et parfaitement inhumain. Les représentants de la droite fasciste et les patrons qui ont participé indirectement à ces événements, devront répondre de leurs choix de participer à, ce que je qualifie, un Crime contre l’Humanité. Car le Peuple Vénézuélien, ma conviction profonde, participe à l’Évolution Naturelle concernant l’humanité. Tout le reliquat des temps passés qui ont fait leur temps sur cette Terre, sont devenus le principal défi contre notre marche vers notre Humanité.
La vision globale de l’histoire de l’humanité nous permet de comprendre que cette histoire couvre bien plus que seulement l’histoire depuis la naissance des civilisations (Égypte des pharaons mythiques, l’histoire mythique d’Israël, la naissance de chrétienté mythique, de l’Inde mythique, de la Grèce, etc.), mais recouvre tout l’ère de l’humanité à partir de l’Hominisation. Ainsi, nous voyons clairement la nature humaine et pouvons comprendre comment c’est développé notre intelligence grâce au soutient indéfectible des Instincts adéquats de survie. Puis le passage de la nature humaine vers ce que l’on appelle la condition humaine. Ce phénomène de préséance de l’intelligence (condition humaine) sur les instincts (nature humaine) a permis le développement de ce que nous considérons comme les cultures humaines, permettant à celles-ci le développement jusqu’à maintenant.
La Constituante, le nouveau pacte social et le nouveau paradigme économique sont les leviers de la mise en place des conditions nécessaires pour le passage du monde de l’exploitation (quelque soit l’habit) vers ce monde annoncé depuis les grandes révolutions Françaises, 1917, Cuba, le Chili d’Allende et aujourd’hui le Peuple Vénézuélien.
La gauche n’a qu’un devoir, maintenant, tout de suite, comprendre la signification de la Constituante, la promouvoir et la concevoir comme action Humanitaire dans le prolongement de l’Évolution, reprendre le chemin que nous venons à peine de découvrir, l’Évolution Naturelle.

Lire l’article, Nous sommes le pouvoir.
Nous sommes le Pouvoir - Discours de John Trudell, poète et activiste
par christophecroshouplon (son site) 
 samedi 5 août 2017
Regardez bien, ils n’ont pas de vrais pouvoirs, ils utilisent la peur, l’illusion, l’oppression, ils manipulent la vie et exploitent le vivant, ils déforment et inversent les sens, dénaturent le vivant. Ils appellent cela être fort, être puissant. Mais ce ne sont que des faiblesses, des bassesses et des illusions.Ils ne peuvent pas arrêter le vent, ils ne peuvent pas arrêter la pluie, ils ne peuvent pas arrêter les tremblements de terre ni les volcans ni les tornades.
Nous devons être prêts dans notre vie à faire face à la réalité. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est la libération. Il y a eu beaucoup de révolutions sociales en Amérique et en Europe, il y a eu de nombreuses organisations sociales, il y a eu des mouvements des droits des femmes, il y a eu des mouvements de défense des droits égaux, il y a eu des mouvements syndicaux, et pourtant regardez qui contrôle encore nos vies aujourd’hui. Nous avons à faire face à cette réalité.
Beaucoup sont passés avant, beaucoup ont parlé avant, beaucoup ont essayé avant, mais ils n’ont pas réussi à rassembler, la raison étant qu’ils ont toujours tenté de changer les conditions sociales sans aborder la vrai question de notre relation primordiale à la Vie, à la Terre, au Vivant. Ce n’est pas la révolution que nous recherchons, c’est La Libération.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nous-sommes-le-pouvoir-discours-de-195578?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29

Krishnamurti : voir la vérité d’une chose.

18/08/2017 20:34 par CN46400

@ LGS
Personne ne vous en voudra si vous parvenez à fournir une intervention récente de Mélenchon sur le Vénézuéla, c’est à dire avant que Maduro ait retourné la situation....

18/08/2017 21:45 par legrandsoir

Il parait qu’il est en vacances quelques jours dans le Loiret, sous prétexte qu’il a vécu des mois éprouvant. On cherche son N° de téléphone et on l’appelle à n’importe quelle heure pour lui dire : " Venezuela, Maduro ! Tu vas parler, oui ? Et vite ! Les médias et CN46400 l’exigent ! ".
On vous tient au courant. En attendant, pourriez-vous nous livrer une compilation de ce qu’il a déjà dit sur le Venezuela depuis 10 ans ? Inutile de comparer en clarté et en quantité à ce qu’a dit Pierre Laurent, pas de polémique.

18/08/2017 22:13 par Vigie rouge et insoumise

@ LGS
Arrêtez ! Ne réveillez pas Merluche dans sa maison de campagne.
Voici ce qu’il a écrit sur son blog au début du mois :
"Je n’ai pas eu le temps de répondre à chacune des vagues d’agressions des médias dont nous avons fait l’objet depuis le début de la session. À vrai dire, le thème me lasse. Il y en a eu une par semaine depuis notre élection. Une cadence à peine plus élevée que pendant l’élection elle-même. Je fais le pari que notre activité est la meilleure réplique.

Évidemment j’ai adapté la forme et les temps de mon expression à cette situation de guerre permanente. En ce moment, c’est le Venezuela le thème du bashing utilisé contre nous. Je m’en remets aux réponses de mes amis sur le sujet. En fait, je n’aurai pas vraiment de vacances compte tenu du nombre des choses qu’il faut préparer et organiser avant la rentrée, sans oublier la tenue des « Amphis d’été » à Marseille . Il me faut donc profiter à fond des temps libres dans ma maison de campagne. Je ne m’attarde pas sur ce clavier".
Profiter de son temps libre ! Et si JLM était un homme comme vous et moi ?
Mais pas comme CN46400 qui a l’air de ne jamais être fatigué (et c’est dommage).

18/08/2017 22:13 par Szwed

@ LVSL
Merci pour cet excellent article, quand bien même nous savons que la presse française n’est qu’un instrument de propagande(cf Jacques Ellul) tenu et contrôlé par des milliardaires atlantistes avec la complicité servile misérable et obscène de journalistes à sa botte

18/08/2017 22:59 par irae

En attendant, pourriez-vous nous livrer une compilation de ce qu’il a déjà dit sur le Venezuela depuis 10 ans ?

Petit coup de mou estival LGS.
Il fallait lire son blog avec régularité pour savoir oú il se situe en ce qui concerne le Venezuela.
Pour ce qui est de son silence actuel sur le thème on peut proposer quelques hypothèses :
- il se recentre sur sa mission de député et il y a de quoi faire
- il laisse parler les jeunes qu’ils fassent leurs armes
- il en a marre de répéter inlassablement les mêmes choses et de répondre aux mêmes attaques
- il essaie de donner une autre image aux couillons qui votent la grosse barbie ou le freluquet pétrifiés par l’idée d’un défile de chars soviétiques sur les champs Elysées (rigolez pas on la sert à toutes les sauces à la FI cf. Quatennes aux grandes gueules).

Vous direz les couillons on s’en fout. Ben non c’est eux qu’il faut convaincre. Pour nous c"est fait

19/08/2017 08:51 par CN46400

@ LGS
Bon, on va en rester là, pour Mélenchon, en 2017, le repos se situe dans le Loiret, en 2012 il était au Vénézuéla.....circulez, il n’y a rien à voir, ni à entendre !

19/08/2017 12:35 par cunégonde godot

irae :
il se recentre sur sa mission de député et il y a de quoi faire

M. Mélenchon se recentre sur sa mission à l’Assemblée nationale, et M. Ruffin pense que « l’Assemblée Nationale, c’est du flan ». De là à penser qu’à l’Assemblée nationale il n’y aurait que des tire-au-flan est un pas que je me garderais de franchir (!)...
Je pense que M. Ruffin a raison, et que ce n’est une découverte que pour les naïfs. Le système européiste, auquel se sont soumis les Insoumis, possède son centre de décision à Washington, avec une chambre d’écho à Berlin.
Le Venezuela étant un pays souverain, à l’Assemblée Nationale de ce pays les députés ont de quoi faire, j’imagine...

19/08/2017 13:59 par juan

tellement d’ articles et interventions paressent sur le site LGS je me pose la question si lui LGS dort la nuit ou prends une seule journée de vacances !!!
LGS est toute l’année même au mois d’août sur le pont !! quelques soit les sujets et ce sans rechigner , avec pertinence

19/08/2017 14:58 par Vigie rouge et insoumise

@CN46400

Bon, on va en rester là, pour Mélenchon, en 2017, le repos se situe dans le Loiret, en 2012 il était au Vénézuéla.....circulez, il n’y a rien à voir, ni à entendre !

S’il était au Venezuela en 2012, ça ne pouvait être qu’en même temps que Pierre Laurent, Olivier Dartigolles et Clémentine Autain. Nan, je plaisante.
CN46400, JLM, c’est votre nonos ? Vous ne le lâchez jamais ?

19/08/2017 17:23 par juan

il est possible que Clémentine ait confondu Miami au lieu de Caracas ? on parle très bien espagnol à Miami voir au moins aussi en 36 langues
Pierre Laurent est allé à Cuba et au Vénézuéla avec une délégation il y a un moment déjà
Olivier est parti peut être serrer une louche paloise à Pau à Jean Ortiz ?
allez moi aussi j’aime bien le Loiret.... Raul Paz peut être y a chanté sa chanson révolution révolution

20/08/2017 09:37 par Assimbonanga

Ne pas oublier que Mélenchon a eu le cran de prononcer à Paris un discours en mémoire de Fidel Castro sous la statue de Bolivar. On ne peut pas tout exiger de lui.
La lecture des bouquins d’Hernando Calvo Ospina ( site Le Temps des Cerises) démontre assez bien la calomnie entretenue sur Cuba alors que des gens comme Manu Chao ou Pierre Richard y coulent de paisibles et heureuses vacances sans que l’Obs, l’Express, Libération, Paris Match ne s’en s’en fassent les apologistes et sans que le grand public ( comme notre petite sotte de Clémentine) n’en ait la moindre notion.
A Cuba, les musiciens sont les bienvenus et la chanteuse Olivia Ruiz raconte chez Naguy (La Bande Orignale) qu’elle y fait de la randonnée car c’est au monde un des pays où l’on se sent le plus en sécurité...
C’est vrai que je suis peinée que la France Insoumise ne monte pas davantage au créneau en défense de Maduro mais, d’un autre côté, quand je vois la gangue de préjugés que les "amis" ( connaissances, fréquentations, voisins) me balancent au visage à ce sujet, je ne peux que comprendre l’immensité de l’effort qu’il faudrait fournir pour rétablir la vérité, tout en terminant une année électorale épuisante, une session talentueuse et studieuse à l’Assemblée et la préparation d’une rentrée sociale cruciale.

21/08/2017 18:34 par Vania

Bonjour à tous,
Voici une entrevue intéressante réalisée hier par J.V.Rangel au président N.Maduro.
https://www.youtube.com/watch?v=h0xUvubEzPs

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