Zelaya revient au Honduras (The Nation)

Presque deux ans après avoir été chassé par un coup d’état militaire, l’ancien président du Honduras, Manuel Zelaya va rentrer du Venezuela sur un vol de Caracas à Tegucigalpa samedi matin avec tous ses droits politiques et ceux du mouvement social qui s’est battu pour lui restaurés.

Le vol est programmé pour arriver dans la capitale hondurienne à 11H du matin heure locale et sera accueilli par une foule de supporters du front de résistance qui s’est développé pendant les deux dernières années. Le retour de Zelaya est une victoire majeure de la diplomatie régionale, le Venezuela et la Colombie ayant servi de médiateurs pour l’Organisation des Etats Américains (OEA).

On a promis à Zelaya le droit de se battre politiquement pour une nouvelle assemblée constituante, le motif principal de son éviction forcée en juin 2009. Ce nouvel accord permet à ses supporters d’être reconnus comme un nouveau parti politique, ce qui était un sujet de débat incessant dans les mouvements sociaux. La création de l’assemblée constituante nécessitera une ratification éventuelle par le vote des Honduriens mais représente une conception plus large de participation démocratique que les notions traditionnelles de partis avec des candidats.

Si la transition se passe en douceur l’OEA reconnaîtra le Honduras après deux ans d’abstention.

L’accord montre surtout que les USA ont été mis sur la touche. Le président Obama avait d’abord dénoncé l’expulsion de Zelaya comme étant un coup d’état mais ensuite le département d’état avait reconnu le régime de Roberto Michelletti qui avait été nommé par l’élite hondurienne à la place de Zelaya et celui de Porfirio Lobo qui avait été choisi comme président dans une élection nationale contestée en novembre 2009. Pendant tout ce temps les droits de l’homme ont été bafoués dans le pays et des paysans, des travailleurs, des groupes de femmes et des journalistes ont été assassinés, arrêtés, et réprimés de toutes sortes de manières comme Dana Frank l’a rapporté dans The Nation.

Le Front National Populaire de la Résistance (FNRP) a été dirigé par la femme de Zelaya, Xiomara Castro, Juan Barahona, Rasel Tome, Guillermo Jimenez Rafael Alegria et quelques autres leaders populaires. A une convention en février, ils avaient décidé par un vote de se joindre en un front plus large ("frente amplio") dans le but de "donner de nouvelles fondations" au Honduras par le moyen d’une assemblée constituante.

Le Honduras a été longtemps un état client des USA, mais un nouvel Honduras est né de l’expérience du coup d’état. Reste à savoir si les dirigeants économiques et militaires et leurs patrons nord américains pourront accepter cette nouvelle réalité et si la résistance populaire restera unie. L’avenir nous le dira.

Pour consulter l’original : http://www.thenation.com/article/161013/zelaya-return-honduras

Traduction : D. Muselet pour LGS

COMMENTAIRES  

28/05/2011 12:58 par BQ

C’est l’OEA pas l’OAS :D hehe

28/05/2011 13:06 par legrandsoir

Oops. OAS, c’est le sigle en anglais. Corrigé.

29/05/2011 16:14 par XXX

Video sur le retour de Zelaya à Tegucigalpa :

http://www.aporrea.org/internacionales/n181850.html

Manuel Zelaya, ex-président chassé du pouvoir par un Coup d’Etat mené par les Etats-Unis, était attendu depuis la veille par une foule nombreuse malgré la pluie. Il est arrivé en avion, venant du Nicaragua, accompagné de ministres Colombien et Vénézuélien (Nicolas Maduro). Il est aussi accompagné de membres de son gouvernement en exil comme lui, poursuivis comme lui par la « justice » du dictateur, mais contre qui les poursuites auraient été levées.

Insulza (Photo ici), président de l’OEA (Organisation des Etats d’Amérique, dirigée par les Etats-Unis) a déclaré qu’avec le retour de Zelaya, la « reconstruction » du Honduras allait pourvoir commencer (on ne se demande pas si les multinationales se frottent les mains - aux doigts crochus) et a appelé à la « réconciliation nationale ».

http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?491700

Les Honduriens qui ont reçu la langue coupée de leur fils par les tortionnaires des régimes de coups d’état imposés par les USA se « réconcilieront »-ils avec ceux-ci ? (« Allez ! C’est rien, va ! Viens boire un coup à la maison ! »)

La réintégration dans l’OEA a été « négociée » par Chavez et Santos, moyennant une charte à accomplir au Honduras. Le président d’Equateur, Rafael Correa, qui a lui-même échappé l’an dernier à un coup d’état où il devait trouver la mort, ne se prononcera pour le retour du Honduras dans l’OEA que si les coupables du coup d’état sont châtiés : « On ne peut pas penser qu’il ne s’est rien passé. Cela s’appelle impunité. » , dit-il.

http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?491592

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