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Thème : Communisme/Marxisme/Léninisme

L’importance théorique de L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme de Lénine

Prabhat PATNAIK

L'importance de L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme de Lénine réside dans le fait qu'il a totalement révolutionné la perception de la révolution. Marx et Engels avaient déjà envisagé la possibilité que les pays coloniaux et dépendants connaissent leur propre révolution avant même la révolution prolétarienne dans la métropole, mais ces deux séries de révolutions étaient considérées comme disjointes ; la trajectoire de la révolution dans la périphérie et sa relation avec la révolution socialiste dans la métropole restaient floues. L'impérialisme de Lénine a non seulement établi un lien entre les deux séries de révolutions, mais a également fait de la révolution dans les pays périphériques un élément du processus de transition de l'humanité vers le socialisme.

Il considérait donc le processus révolutionnaire comme un tout intégré ; il imaginait un processus révolutionnaire mondial unique qui, à partir de la rupture du maillon le plus faible de la chaîne, où qu'il se trouve, renverserait l'ensemble du système. Il affirmait également que le temps d'une telle révolution mondiale était venu, car le capitalisme avait atteint un stade où il allait désormais entraîner l'humanité dans des guerres catastrophiques : il avait "recouvert" le monde entier sans laisser d'"espaces vides", le divisant complètement en sphères d'influence de différentes puissances métropolitaines, de sorte que seul un repartage du monde pouvait désormais avoir lieu ; et ce repartage ne pouvait avoir lieu que par le biais de guerres inter-impérialistes, dont la première guerre mondiale était un exemple classique. La position théorique sur laquelle repose l'impérialisme a élargi le marxisme d'au moins cinq manières majeures. Premièrement, elle a fait entrer les "régions périphériques" du monde, (...) Lire la suite »

Forum mondial du socialisme : l’incubateur d’un nouvel internationalisme

Francesco MARINGIO
Fin novembre, sous l'impulsion de l'Académie chinoise des sciences sociales (CASS), le 13e Forum mondial du socialisme s'est tenu à Pékin, en présence d'un grand nombre d'universitaires et de dirigeants chinois, ainsi que de 73 délégués internationaux venus de plus de trente pays étrangers, de tous les continents. Après le forum central de Pékin, l'expérience des délégués internationaux s'est poursuivie dans d'autres villes chinoises, puisque d'autres forums ont été organisés dans les villes de Jinan et Suzhou, dans les provinces orientales de Shandong et Jiangsu respectivement. Ce programme, en plus d'offrir aux délégués l'occasion précieuse d'un voyage unique dans la Chine contemporaine et de leur permettre de mieux la connaître, a mis en évidence l'importance pour les camarades chinois de renforcer les liens avec les communistes du monde entier et d'approfondir la réflexion et la recherche marxistes. Fin novembre, sous l'impulsion de l'Académie chinoise des sciences sociales (CASS), le 13e Forum (...) Lire la suite »

Domenico Losurdo. Philosophe de l’histoire, géographe de l’anticolonialisme.

Marcos Aurélio DA SILVA
Domenico Losurdo, l'éminent philosophe italien qui a visité le Brésil à de nombreuses reprises et y a été largement publié, nous a quittés dans la matinée du 28 juin. Tout en pleurant la perte d'un intellectuel d'une telle envergure, nous pouvons toutefois nous réjouir de l'énorme héritage que Losurdo nous a laissé à travers ses nombreux ouvrages. Nous pouvons en tirer de nombreuses leçons sur la manière de lire l'histoire et de prendre position dans le débat d'idées visant à surmonter ce monde "grand, terrible et compliqué", comme l'a dit Gramsci (Lettres de prison, 1926-1937. Org.A.A. Santucci, Palerme : Sellerio, 1996, p.421). Ce même Gramsci qui a été l'une des principales sources d'inspiration de Losurdo et dont il a donné une interprétation rigoureuse et très intéressante. En effet, pour Losurdo, le grand auteur marxiste italien est avant tout conscient que "l'absorption de la partie vitale de l'hégélianisme" dans le matérialisme historique est "un processus historique toujours en cours" (Q. 10 II, § (...) Lire la suite »

Enki Bilal sénile, ou la nécessité d’un renouveau artistique marxiste et réellement progressiste

Ambroise-JRCF

Enki Bilal n’est pas un inconnu dans la sphère culturelle française. C’est un grand auteur de bande dessinée, avec un travail particulier, comme Moebius, dans la science-fiction. On lui doit notamment la trilogie Nikopol, dystopie fasciste où des dieux égyptiens, au plus bas de leur condition, font leur chemin bon gré mal gré parmi les mortels. Une saga qui sera adaptée au cinéma par le même Bilal. Son style est fait de personnages sombres, naviguant dans des villes futuristes et sales, où les pouvoirs arbitraires font la loi. En bref, c’est un artiste qui a marqué plusieurs générations, et qui continue à les marquer par son activité. Dans un passé pas si lointain, il se disait encore de gauche.

Pourquoi en parler ? A l'occasion d'un entretien avec le journal La Tribune (1), cet auteur a exprimé (et répété) un florilège de pensées réactionnaires. Entre le « wokisme », terme qu'il ne prend pas la peine de définir (et qui, par ailleurs, est impropre, car il ne désigne rien, si ce n'est le courant post-moderniste, qui lui existe, et est extrêmement diversifié), qu'il accuse de produire « la haine d'Israël », car il est bien connu que l'injustice flagrante et la mauvaise foi criante d'un État du Moyen-Orient adossé aux EU n'est pas un motif légitime de colère, du « capitalisme » (c'est encore de l'auteur)... et de « l'homme blanc », on se sent presque soulagé lorsqu'il déclare avoir du mal à se revendiquer de la gauche. Et de nous lancer sur la prétendue islamisation du monde, et de nous citer les combats justes selon lui qui sont, étrangement, à la manière d'un Raphaël Glucksmann, les mêmes que ceux des États-Unis. S'il se désole de la perte des idées humanistes dans la jeunesse, ce que nous aussi nous (...) Lire la suite »

Sur les rouges bruns et leurs alentours. Logique mécaniste et dialectique

Emilio ALESSANDRONI
par Emiliano Alessandroni, Comité central du PCI L'un des cas les plus fréquents où la logique binaire prend le pas sur la logique dialectique se trouve dans la tendance commune à réduire l'ontologie marxiste complexe au déconstructionnisme. Lorsqu'un terme est fréquemment utilisé par une force politique avec des connotations idéologiques précises, la force opposée a souvent tendance à nourrir un certain mépris à son égard et à le rejeter d'emblée. Or, le marxisme, qui constitue entre autres une "critique de l'idéologie", ne peut mener une telle opération de démasquage de la "fausse conscience" que dans la mesure où il oppose aux processus d'idéologisation une certaine objectivité. Le langage lui-même est soumis à des relations de pouvoir, qui agissent non seulement sur le processus de sélection des termes, mais aussi sur leur utilisation. "Liberté", "progrès", "démocratie" sont des lemmes qui ont connu de nombreuses variantes idéologiques, des usages instrumentaux multiples, voire opposés les uns aux (...) Lire la suite »

Le renoncement à l’éthique et à l’esprit du capitalisme (ou l’extermination des communistes du tiers-monde par les États-Unis)

Patrizio PAOLINELLI
Est-ce à cause du climat culturel qui règne aujourd’hui en Italie (1) ? En tout cas, on a pratiquement passé sous silence un livre humainement et politiquement bouleversant : La méthode Jakarta. La croisade anticommuniste de Washington et le programme d’assassinats de masse qui ont modelé notre monde [traduit et publié en italien en 2021]. L’auteur en est Vincent Bevins, un courageux journaliste étasunien très bien inséré dans le circuit de la presse mainstream nord-américaine. Le livre consiste en une enquête qui a duré dix ans, et qui s’appuie sur des documents officiels, des informations déclassifiées, des opinions d’historiens, des témoignages directs. Il ressort de cette enquête que, dans 23 pays du tiers-monde, la Guerre froide fut en réalité et sans l’ombre d’un doute tout à fait chaude, causant la mort de millions de femmes et d’hommes de gauche, par l’œuvre directe et indirecte des États-Unis. Les communistes étaient évidemment la cible principale, et la méthode Jakarta doit son nom à la stratégie (...) Lire la suite »

Sur la Chine

Gianni FRESU

Gianni Fresu est l'un des principaux spécialistes italiens de Gramsci. C'est précisément pour cette raison qu'il a dû lutter pour trouver une place dans l'académie italienne. Après des années de petits boulots, malgré ses études et sa valeur, il a finalement réussi à trouver une place dans une université brésilienne. Il a vécu et raconté les années où l'extrême droite était au pouvoir au Brésil et la répression anti-marxiste dans les universités. Il y a un an, il a trouvé une place dans une université sarde, sa terre d'origine (ainsi que celle de Gramsci). Au cours des années précédentes, il a été secrétaire régional du Partito della Rifondazione Comunista.

Comme Losurdo l'a répété à maintes reprises, si l'URSS a perdu le défi technologique face à l'Occident, la Chine est en train de le gagner, ou du moins de ne pas succomber. Cela remet en cause l'un des clichés les plus répandus de la rhétorique libérale : la supériorité supposée (en termes d'efficacité, de capacité de croissance et de progrès technique) des sociétés dans lesquelles toutes les relations sociales sont définies par l'autorégulation "naturelle" des lois du marché. Certes, il y a aussi de grandes contradictions dans la Chine d'aujourd'hui, mais il ne pouvait en être autrement pour une nation qui, en soixante-dix ans, est passée d'un sous-développement féodal et prémoderne à une croissance incroyable de ses forces productives. Un saut historique au cours duquel la Chine s'est libérée des chaînes historiques du colonialisme (direct et indirect), grâce auquel elle a avant tout vaincu la faim sur son territoire national (et si la balance mondiale n'a pas été négative ces dernières années, c'est grâce (...) Lire la suite »

Déclaration du Comité central d’organisation du Parti communiste du Kenya sur les récents coups d’État et l’impact néfaste de l’impérialisme sur l’Afrique

PC Kenya

Ce document du Parti communiste du Kenya a été largement partagé par de nombreux camarades italiens, mais aussi très critiqué et débattu. Fondamentalement, le débat parmi les communistes italiens sur les événements politiques qui ont eu lieu au Niger était divisé entre ceux qui dénonçaient le coup d'État et en même temps l'ingérence étrangère, et ceux qui (comme on le voit dans le communiqué des jeunes communistes de Rifondazione Comunista disponible ici) y voyaient un pas vers l'indépendance du pays par rapport aux puissances coloniales et impérialistes et donc un fait progressiste. Ces derniers ont largement partagé et soutenu les positions de ce communiqué.

Camarades et amis africains, Le Comité central d'organisation du Parti communiste du Kenya publie cette déclaration critique en réponse aux récents coups d'État qui se déroulent en Afrique et à la menace insidieuse que les entreprises impérialistes font peser sur la souveraineté de nos nations. Nous comprenons fermement la réalité historique selon laquelle la déstabilisation de l'Afrique s'est intensifiée à la suite de l'accession décevante à l'indépendance, où des États néocoloniaux ont émergé, avec des oppresseurs noirs agissant en tant que mandataires des anciens colonisateurs. L'Afrique de l'Ouest, en particulier, a fait les frais de cet héritage. En tant que révolutionnaires, nous comprenons que tous les coups d'État ne sont pas égaux. Nous faisons la distinction entre les coups d'État progressistes, motivés par un véritable soutien populaire et visant à démanteler des régimes fantoches corrompus liés aux puissances occidentales, et les coups d'État réactionnaires, qui sont alimentés et soutenus par (...) Lire la suite »

De la contre-offensive ouvrière à l’alternative politique de rupture

Georges GASTAUD

Défense de la paix mondiale, contre-offensive ouvrière contre le pouvoir macroniste discrédité, reconstruction du Parti communiste de combat et du syndicalisme de class L’analyse et les propositions du Pôle de Renaissance Communiste en France. Par Georges Gastaud, philosophe, militant du PRCF.

Au niveau européen et mondial, les forces de paix doivent tout faire pour arrêter à temps la marche assumée de l’U.E.-O.T.A.N. vers un « conflit global de haute intensité » visant la Fédération de Russie et la Chine populaire et, par-delà ces deux pays, l’ensemble des peuples qui, en Amérique latine, en Afrique et en Asie, refusent à des degrés divers la très mortifère hégémonie du dollar et de l’U.S. Army sur la planète. En France, face à un « Macronat » d’autant plus violent qu’il se sait minoritaire et discrédité, une grande partie du peuple travailleur et de la jeunesse lycéenne et universitaire résiste vaillamment sous l’impulsion de son avant-garde ouvrière, les raffineurs, énergéticiens, cheminots, dockers, verriers et autres éboueurs, fer de lance de la grève reconductible et du blocage du profit capitaliste. Face à l’arrogance d’un pouvoir missionné par l’U.E. pour imposer « quoi qu’il en coûte » sa contre-réforme, ou plus exactement, son train de contre-réformes (RSA, immigration, statuts publics…), le (...) Lire la suite »

« Même si j’ai peur, je vais me battre »

Federico GARCIA NARANJO

L'internationaliste colombien est tombé au combat, en défendant la population civile du Donbass

Communiste, internationaliste, héros. Le jeune Colombien Alexis Castillo est tombé à Donetsk sous les tirs d'artillerie. Depuis 2014, il était enrôlé dans les milices populaires de cette république résistant au nettoyage ethnique et à l'agression militaire du gouvernement néonazi d'Ukraine contre la population civile du Donbass. Originaire de Zarzal, dans le Valle, il s'est rendu très jeune en Espagne, où il a exercé divers métiers et s'est impliqué dans des mouvements sociaux et des organisations antifascistes, espaces qui lui ont permis d'accéder à la connaissance et à l'esprit critique. C'est là qu'Alexis est devenu communiste. Engagement internationaliste Après le coup d'État de 2014, la mise en place d'un gouvernement néo-nazi en Ukraine et le début de la guerre civile dans le Donbass, Alexis, lui-même espagnol, a compris que son devoir internationaliste était d'honorer la mémoire des milliers d'hommes et de femmes qui, en 1936, ont voyagé de différents pays vers l'Espagne pour combattre aux (...) Lire la suite »
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