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Cubains à Madrid : les dissidents se rebellent (Kaos en la Red)

Le Grand Soir : Comment résister à la publication de ce qui a fait scandale en Espagne ? Ceux qui sont familiarisés avec les "dissidents" cubains n’apprendront rien, ceux qui se demandent de quoi on parle liront peut-être entre les lignes... Entre un Armando Valladarès "le poète emprisonné de Castro" - et une Zoé Valdés qui a réinventé son passé pour s’approprier le rôle de Diva de la "dissidence", l’histoire se répète avec la régularité d’un métronome... A l’allure où vont les choses, un jour le mot "dissident" sera synonyme de "personnage intellectuellement limité se livrant à des crimes et délits condamnables dans n’importe quel pays au monde mais présenté par les médias occidentaux comme un héros". En attendant, comme disait le regretté José Saramago, "La gauche n’a pas la moindre putain d’idée du monde dans lequel elle vit".

"Moi, ici en Espagne, je ne suis pas un homme libre, parce que MON futur ne dépend pas de moi, sinon des fonctionnaires qui m’imposent leurs décisions" a déclaré un des ex-prisonniers cubains.
 
Les premiers ex-prisonniers "dissidents" qui sont arrivés en Espagne, ont fait des déclarations publiques qui ont laissé ébahi les espagnols qui attendaient au moins des mots de remerciements au lieu des critiques faites par les nouveaux arrivés.
 
D’après leur apparence, ils sont tous en bonne santé. Ils ont l’air bien bien portants et respirent la santé et n’ont pas l’air faméliques, ni décharnés contrairement à ce qui se disait dans la presse avant leur libération.

Un titre du journal espagnol "El Mundo" annonce aujourd’hui en première page : "Les Dissidents cubains dénoncent qu’en Espagne ils ne sont pas libres" . L’un d’eux, Julio César Gálvez, a dit lorsqu’on lui a demandé comment il se sentait à Madrid : "Moi, ici en Espagne, je ne suis pas un homme libre, parce que MON futur ne dépend pas de moi, si non des fonctionnaires qui m’imposent leurs décisions" .
 
L’un d’entre eux, Normando Hernández, a asséné un coup à l’hospitalité espagnole lorsqu’il a dit : « Nous sommes dans un hôtel avec d’autres immigrants. Nous n’avons pas de toilettes privés dans cet hôtel. Dans ce lieu, il n’y a pas d’intimité et on me dit qu’on nous tranfèrera vers un village de Valence pour vivre dans des installations où je devrai cohabiter avec quelques 40 personnes ».
 
Ensuite, il a lancé un reproche empreint d’ingratitude. Il a dit : « Je crois que si le Gouvernement de Zapatero s’est engagé à nous accueillir, il devra aussi nous procurer ce que nous méritons en tant que réfugiés » en ajoutant immédiatement qu’il voulait aller vivre à Miami.

Omar Saludes, autre libéré, a attaqué le Ministère des Relations Extérieures de l’Espagne, autre protagoniste de la libération de ces dissidents : «  Il est inacceptable que le ministre Moratinos demande que l’Europe lève la «  position commune contre Cuba », a dit Saludes, provocateur et ingrat.
 
Les commentaires des espagnols ne se sont pas fait attendre. L’un d’entre eux a écrit une lettre au journal «  El Mundo » de Madrid en s’exprimant au nom de tous les espagnols. Le madrilène se dit indigné par la conduite des nouveaux arrivants : «  Je crois que le plus judicieux serait de les renvoyer dans leur pays, là -bas, le monsieur qui a des problèmes de toilette privé n’aura aucune plainte et ils pourront faire part à leur président de tous leurs problèmes et lamentations, comme toutes ces idées tellement merveilleuses de liberté sur le dos des autres ».

Commentaire de notre "Duende" (Lutin) madrilène, depuis la capitale espagnole où il était présent à la conférence de presse des dissidents libérés : «  Si ça c’est l’échantillon, comment sera le lot ? » (*)

26 juillet. Manifestation à Gijón, parce que pour nous, il est toujours le 26 juillet. (Fête nationale cubaine - NdR)

http://www.kaosenlared.net/noticia/cubanos-madrid-rebelan-disidentes
El Duende (Pour "Kaos en la Red") 17.07.2010 à  18:15:30

Traduction La Inti pour Le Grand Soir

(*) allusion au fait que d’autres "dissidents" doivent suivre - NdR


EN COMPLEMENT :

Le « dissident » contre Cuba l’obstinée

par Hernando Calvo Ospina

12 juillet 2010

Le système socialiste des pays d’Europe de l’Est s’est effondré au moment où les années quatre-vingt dix commençaient à peine. Tout heureux, le capitalisme sauvage a pris sa place.

Cuba, qui avait été leur alliée, se retrouva seule. Obstinée, la révolution persista à suivre le chemin du socialisme. Les Etats-Unis et d’autres pays capitalistes se dressèrent contre elle avec toute la stratégie de guerre psychologique et de propagande. L’argent afflua et les « dissidents » devinrent pléthore.

Même si Cuba avait déjà appris à se battre avec ce type d’opposants fabriqués de toutes pièces, ce qui lui tomba dessus pourrait figurer dans le livre des records.

Chaque jour, les « dissidents » louaient leurs services pour que depuis Miami, Washington ou de n’importe quelle capitale européenne, des campagnes contre la Révolution soient montées en leur nom. Ils sont même allés jusqu’à se vendre pour renforcer le blocus économique. Et tandis qu’avec les dollars ainsi gagnés, ils pouvaient faire des achats, l’assiette de leur voisin était de moins en moins pleine. Leurs enfants se rendaient à l’école après un bon petit-déjeuner, alors que les autres enfants voyaient leur quantité de lait bien réduite. En revanche, les « dissidents » continuaient à profiter de la gratuité pour tous que la Révolution essayait de maintenir, à commencer par l’assistance médicale.

L’an 2000 arriva. Peu à peu l’économie s’améliorait. Même les experts de la Banque mondiale ne comprenaient pas comment cela avait été possible. Ils ne pouvaient concevoir que le fait d’être unis et de croire en un rêve fasse des miracles.

L’objectif stratégique qui était de faire sombrer la Révolution dans la mer des Caraïbes n’a pu être atteint. Certes, les « dissidents » sont parvenus à faire du tort à cette immense majorité de Cubains fidèles à la Révolution. Mais même ainsi, aujourd’hui comme hier, sans avoir été torturés ni portés disparus, encore moins assassinés, l’un après l’autre chaque nouveau personnage « dissident » est passé de mode. L’absence de soutien populaire à leur « cause » est leur talon d’Achille et celui de ceux qui les payent. A leur grande défaveur, il n’existe pas de fossé entre le peuple cubain et ses dirigeants.

A l’intérieur du Parti Communiste, de nombreux dissidents (sans les guillemets) existent. C’est normal, c’est humain. Parce qu’être dissident c’est ne pas être d’accord avec quelque chose. On peut par exemple ne pas être d’accord avec son épouse et l"exprimer à haute voix. Mais si l’on va chez la voisine pour chercher une alliée et faire la guerre à sa femme, il s’agit là de trahison. C’est ce que jour après jour le peuple cubain a constaté : ceux qu’on appelle « dissidents » à travers le monde se sont alliés avec l’ennemi, Washington, qui veut en finir avec la souveraineté de Cuba à coups de bec.

Une révolution est un processus créatif. La Révolution cubaine est quasiment partie de zéro : elle a dû tout apprendre et a innové en presque tout. Il est logique que parmi ses créateurs, tous n’aient pas eu le même avis sur les couleurs à utiliser pour composer cette oeuvre en construction. Heureusement qu’il en est ainsi, dans le cas contraire, on n’avancerait pas. Ce sont des dissidents, mais qui ne se vendent pas à l’ennemi.

Les « dissidents » continuent d’être ce produit d’exportation créé pour nuire à l’image de la Révolution, pour faire jouer la pression politique internationale. Ils ne trouvent rien de bon dans la Révolution. Ils se comportent comme des enfants ingrats. Elle leur a appris à lire, à écrire, à devenir des intellectuels, des scientifiques, des médecins, des enseignants. Elle leur a même appris à critiquer. Mais tels des corbeaux, ils ne cherchent qu’à lui arracher les yeux. Pour quelques dollars seulement, quelques mots dans la presse internationale, et pour recevoir quelques ovations de la part des ennemis de leur nation.

La presse internationale a tenu un rôle de premier plan. Elle est la seule à leur accorder de l’importance à Cuba. N’importe quel geste de leur part et les voilà à la une. La presse est en première ligne, comme dans la guerre de tranchées. A part « s’occuper des dissidents » et attendre la mort de Fidel ou de Raul, on peut se demander ce que fait un si grand nombre de correspondants étrangers dans l’île. Parmi les pays du mal nommé Tiers Monde, Cuba fait partie de ceux que cette presse traite comme une priorité.

Le musicien cubain Chucho Valdés, l’un des meilleurs pianistes du monde, m’assurait en 2005 : « Il existe contre Cuba une presse qui adore le sensationnel. Même avec nous les artistes, la presse internationale est toujours en train de chercher le côté politique des choses, mais pour tout déformer et faire du tort à Cuba et à la Révolution. » (1)

Le député européen Jean-Luc Mélenchon, me disait en mai 2010 : « L’obsession des médias, tous attentifs aux Etats-Unis, est de trouver un dissident ou un prétendu prisonnier politique pour en faire un héros et ainsi justifier leurs dénigrements. » (2)

Cela pourrait être étrange. Mais pourquoi les « dissidents » existent-ils seulement dans les pays qui ne sont pas du goût politique de Washington, Madrid, Londres, Berlin, Paris… ? Étrange, cela pourrait être tout simplement étrange… Mais il n’en est rien.

Hernando Calvo Ospina, 12 juillet 2010
http://www.hernandocalvoospina.com/

Note :

1) Sur un air de Cuba. Ed. Le Temps des Cerises, Paris, 2005.

2) Entretien avec Jean-Luc Mélenchon, eurodéputé français : « L’Amérique du Sud est une source d’inspiration, de lutte et d’optimisme » http://www.hernandocalvoospina.com/

Traduction : Hélène Anger

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