[...] On commence d’abord par faire "comme si", en mettant en place des situations à partir desquelles se créeront d’autres situations qui, elles-mêmes, serviront de bases pour encore d’autres développements, et ainsi de suite, le tout tendant à aller vers l’objectif final.
[...] Les dernières innovations de ces techniques sont en train de s’appliquer à la Syrie. Après deux ans de manipulation où chaque situation découle de la situation précédente, on vient de passer à une étape supplémentaire visant toujours à éliminer l’obstacle Assad, en une sorte de plan B ou C (on ne les compte plus).
Octobre 1956. Vous en avez certainement entendu parler ou, peut-être les anciens s’en souviennent-ils. C’était le début de ce que l’on a appelé et qu’on appelle encore pudiquement l’expédition de Suez.
On sait tout des djihadistes ; leurs chefs, leur modus operendi, leurs origines, les noms des groupes auxquels ils appartiennent, jusqu’aux détails de leurs différences. Rien de ce qui les concerne ne nous est étranger. Leurs états d’âmes nous sont aussi familiers que ceux de nos collègues de travail. Ce qu’on appelait prudemment nébuleuse, n’en est plus une. Ses contours sont désormais bien dessinés. On sait qui est qui et qui fait quoi, au point que toutes leurs actions sont devenues prévisibles.
Il parait que le terrorisme c’est fait pour terroriser. Ce serait même une lapalissade. Malgré tout, sans aller jusqu’au niveau de Charles Pasqua qui, lui, voulait terroriser les terroristes, j’avoue que ça ne me fait pas peur. Et il y en a beaucoup comme moi. Je crois même que nous représentons une très large majorité en France. Est-ce par bravade ? Par inconscience ? Par courage ? Rien de tout ça.
Sarkozy l’a voulu, Hollande l’a fait. Nous sommes enfin parvenus au sommet. Jusqu’ici, il n’y en avait que pour les États-Unis. On ne voyait qu’eux. On ne parlait que d’eux. C’était eux la puissance. Et nous, nous avions beau faire, nous passions inaperçus. Nos ressortissants pouvaient aller n’importe où dans le monde, on ne les voyait même pas.