RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
11 

Allô ! Papa... et le triangle des Bermudes ?

Le droit au blasphème, - ou le refus de ce droit, est une revendication qui doit être laissée aux adeptes d'une religion. Il est très étonnant d'entendre ce mot si souvent prononcé.

Chez les athées et chez les républicains français le blasphème n’existe pas, sauf dans le dictionnaire : il s’agit d’une catégorie appartenant au corpus des religions.

Avec quelques autres comme le péché, sa rémission, la punition (fût-ce dans la bouche du pape François Hollande), l’absolution, la pénitence, l’hérésie, le schisme, l’idolâtrie, etc.

La caricature est autre chose.

L’athéisme n’approuve pas aveuglément celle qui blesse dans leur être le plus intime les croyants. Il la tient pour une manifestation d’un anarchisme de droite qui sous couvert de liberté de pensée ou d’expression fourvoie dans des chemins qui ne mènent nulle part, sauf à l’exacerbation du sentiment religieux chez ceux qu’elles ne fait pas ricaner.

Et il ne pense pas pour autant que cette blessure peut faire d’eux des assassins en puissance ou en acte.

Ceux qui le deviennent actuellement brandissent l’étendard de la religion, mais l’athée ne juge pas un individu, pas plus qu’un mouvement d’ailleurs, sur l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes et de la raison de leurs crimes : il doit être capable de mettre au jour leurs causes profondes en allant les chercher dans l’état du monde dans lequel ils agissent. Aux larmes de la critique, il oppose la critique des larmes.

La croyance est à combattre pour ce qu’elle a de réactionnaire, ce qu’elle se montre être à tout coup quand elle s’insinue dans les champs des idées politiques, de la vie en société, de la morale, et de la philosophie ou des sciences ; et elle est d’autant plus pernicieuse qu’elle avance souvent sous des raffinements sophistiques, mais elle n’a pas à être affrontée en tant que telle sur son propre terrain et dans ses sanctuaires.*

Chacun est libre de penser que les étoiles et le papillon qui butine les fleurs, ou son moi intime sont l’œuvre et à l’image d’un créateur... aussi longtemps que ses billevesées ne viennent pas, ouvertement ou plus subtilement sous des masques divers, empiéter sur les domaines précités où elles doivent alors, par l’argumentation et non par la violence, se faire régler leurs comptes.

C’est ce qui s’appelle l’athéisme, ou le matérialisme militants.

Le matérialisme militant est pour les exploités le bien spirituel le plus précieux, qui écarte sans faiblir tous les obscurantismes, ceux qui bouchent l’horizon de leurs luttes de libération.

Il est même cependant loisible au croyant de penser que sa foi qui, peut-être estime-t-il, anime ses actes, est supérieure aux lois de la République et que les siennes sont au-dessus de celles de la laïcité, mais seulement aussi longtemps qu’il ne le proclame pas, ne l’affiche pas, et qu’il se conforme aux règles de la vie de la société dont il est membre.

Bref, ce ne sont pas les personnes, croyantes (ou celles mal intentionnées dans les caricatures qu’ils font de leur foi) que l’athéisme combat mais, avec des idées, – et non pas avec des caricatures d’idées, les idées religieuses, (ou sans doute encore moins acceptables : les idées caricaturalement anti religieuses), quand elles lui barrent son chemin vers la liberté.

* (*) Je peux néanmoins reconnaître la dualité paradoxale du phénomène religieux : son rôle dans la sacralisation de l’ordre établi, mais aussi, selon les cas, son rôle critique, protestataire et même révolutionnaire.

Pour illustrer ce deuxième aspect de la religion, il suffit de rappeler ce que furent le christianisme primitif, les hérésies médiévales et la guerre des paysans allemands au XVIe siècle, ainsi que puritanisme anglais révolutionnaire du XVIIe siècle.

Et dans l’histoire moderne ou contemporaine, il ne faut pas négliger la résurrection possible de la religion comme idéologie et culture d’un mouvement anti-capitaliste révolutionnaire comme celui de la gauche chrétienne des années 30 aux années 70, et celle, latino-américaine (théologie de la libération), des années 60 à nos jours.

Ce qui est tragique aujourd’hui, c’est le dévoiement actuel de l’islamisme radical qui aurait pu jouer un tout autre rôle dans la contestation de l’impérialisme.

URL de cet article 27796
  

Même Thème
Du bon usage de la laïcité
sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso. Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité. Cette logique va-t-en-guerre est d’autant plus malvenue qu’elle se développe dans un contexte marqué, dans le monde, par l’unilatéralisme militaire américain, et, chez (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.