11 

CO2 des riches ou CO2 des pauvres, un enjeu géopolitique.

Un article de Challenges, signé Pierre-Henri de Menthon, attire mon œil de chaland sous le titre “ Climat : Chine ou Etats-Unis, qui pollue le plus ? ”.

Je comprends bien qu’il faille se poser la question.

Sur le ring, nous avons :

- La Chine, 1 milliard et 400 millions d’habitants, qui détient le titre d’usine du monde.
- Les États-Unis, 329 millions d’habitants, qui détient le titre de phare de la Démocratie.

Il y a un joli graphique qui nous montre les courbes d’émission de CO2.

La courbe de la Chine grimpe sérieusement.
Ce ne serait pas le cas pour tous les pays en développement par hasard ?
Est-ce que les mots « en développement » auraient un sens caché ?
Et les usines... Elles ne consommeraient pas un peu d’électricité ?

Un article de Zheng Guichu, publié le 10 août 2021, que je vais essayer de vous traduire sans mauvaise foi excessive dans une deuxième partie, aborde ce sujet en détail.
Mais avant de vous le proposer, en guise d’apéritif, voilà un petit exemple du penchant anti-chinois des médias occidentaux qui ne choque plus tant il est devenu habituel.

Concentrons nous sur la conclusion de Pierre-Henri de Menthon... :
« A elle seule, la Chine émet 27% des émissions de dioxyde de carbone, loin devant les Etats-Unis (11%), plus vertueux avec une courbe qui s’aplanit. Mais l’American way of life reste polluant : rapporté au nombre d’habitants, les Américains sont en tête, avec 17,6 tonnes d’émissions annuelles par personne, contre 10,1 tonnes pour les Chinois. »

Je regarde le graphique, et en 2019, je vois environ 10,2 Gigatonnes de CO2 pour la Chine et 5,6 Gigatonnes de CO2 pour les EU.

Une simple division émission/nombre d’habitants (cours de CM2) nous donne :

- 7,3 tonnes/Chinois
- 17 tonnes/Américain

Chaque Chinois n’émet pas 10 tonnes, mais 10 tonnes de moins...
Excusez l’erreur de ce pauvre journaliste qui ajoute la bagatelle de 40% sur les émissions de chaque Chinois.

La comparaison devient carrément catastrophique dès que l’on sait que la production industrielle chinoise représente plus de 70% de la consommation totale d’électricité, contre moins de 30% aux États-Unis.

Brutalement, l’American way of life de chaque Étasunien génère 6 fois plus de CO2 que le Chinese way of life de chaque Chinois.
Les Etats-Unis, plus vertueux... Puisqu’on vous le dit :)

COMMENTAIRES  

16/10/2021 09:21 par robess 73

georges ,une petite question :ce De Menthon est il de la meme famille que celle de la blonde harpie qui hantait les plateaux tv pour réclamer la suppression des fonctionnaires et des services publics ?et historiquement dans celle du (faux) résistant impliqué dans la capture de J Moulin puis dans l organisation de la non épuration des 1944 ?

16/10/2021 10:01 par Assimbonanga

De mon côté, c’est un article d’Alternatives Economiques qui a attiré mon oeil. Voilà ce que ça disait :

Cinq années de cadeaux aux entreprises, quoi qu’il en coûte

Malgré les crises, le gouvernement n’a eu de cesse de distribuer des aides et de baisser les impôts des entreprises sans contrepartie, tout en mettant la Sécurité sociale à contribution.

Malheureusement, n’étant pas abonnée, je ne peux pas savoir la suite aussi je lance un appel à toute personne qui pourrait nous envoyer cet article dans la rubrique ARTICLES du grand Soir. C’est à droite dans la marge du site LGS.

17/10/2021 05:58 par babelouest

Une chose me gêne profondément. Pourquoi parler du CO², alors qu’il n’a jamais été LE problème ? Justement parce qu’il n’en est pas un, et qu’on peut en dire tout ce qu’on veut, sans déranger nos amis les hyperindustriels, ceux qui polluent à mort (oui, à mort) à coups d’arsenic, de mercure, de soufre, de fluor, de composés toxiques de l’azote ? Le CO², c’est ce qui aide à faire pousser nos arbres, nos salades et nos fleurs.

Bien entendu, toutes ces industries mortelles ont été soigneusement délocalisées (j’aime le terme) en Chine ou dans les environs de celle-ci. Ces Messieurs les Étatsuniens ont bien assez de la pollution par le méthane, causée par les parallélépipèdes de vaches du Midwest. Un ami a eu l’occasion de voir cela. Des champs immenses. Sur chacun, des milliers de bovins sont parqués dans des cases, sans bouger ou presque. On leur amène du fourrage et de la paille. Cela dure des mois. Petit à petit les bovidés montent avec la couche de fumier qui s’amoncelle sous leurs pattes. Puis un jour tout ce beau monde est envoyé à l’abattoir, et on met en chantier un autre champ : là-bas il y a tellement de place ! Quand on arrive dans la région de ces "élevages", la puanteur est physique. Il faut bien que nos chers petits yankees retrouvent chaque jour leur steak de 500 grammes, ou plus ! Autant dire qu’il ne doit pas avoir exactement le même goût que celui des élevages au pré du Charolais. Mon copain en était resté presque traumatisé. Je doute que le NYT en fasse des articles.

17/10/2021 10:49 par Assimbonanga

Je suis nulle en chimie, dois-je préciser avant de poser ma question. Question : lorsque le permafrost fond, de l’Alaska à la Sibérie, c’est quoi qui s’en échappe ou qui s’en échappera ? Du CO² ?

17/10/2021 10:54 par Assimbonanga

@Babel, et l’odeur de porc en Bretagne ?
Normalement, les déjections des bovins, si elles étaient mêlées à un substrat de paille, ce serait de l’or. Pour des cultures végétales, du fumier donc.
Mais les Etasuniens n’ont pas une logique de permaculture. Plutôt de rendement, de chiffre d’affaire, de bénéfices, de profiit et de quantité industrielle. Faut voir l’importance du barbecue... Un fanatisme ?

17/10/2021 17:57 par babelouest

@Assimbonanga
Du permafrost, oui, sans doute y aura-t-il du CO² qui s’échappera s’il dégèle, mais aussi et surtout des produits moins amusants comme le méthane (oui on pourrait le récupérer, mais à quel prix !) ou d’autres composés de décomposition animaux et végétaux.Hydrogène sulfuré (poison) ou autres.

17/10/2021 18:05 par babelouest

Oui, dans le Midwest ils ne s’embarrassent pas. Quand la couche de bouse arrive au niveau du ventre de la bête, il est temps d’abattre celle-ci. Et de recommencer ailleurs. Ah certes, dans 1000 ans la terre sera fertilisée.... j’imagine la vie des pauvres bêtes !

En Bretagne, certes les élevages intensifs approchent cette abomination. Quand l’argent est roi, "il n’a pas d’odeur".

17/10/2021 19:00 par Assimbonanga

Merci pour tes réponses, Babel ! Le pergélisol a déjà commencé de fondre. Par endroit, ça fait des cratères d’effondrement. Et ça va se généraliser. Et les gaz de s’échapper, aggravant l’augmentation de CO², méthane.
Ça m’étonne que les Amerloques n’aient pas cherché à rentabiliser cette couche de bouses... Quand à la fertilité, elle ne devrait pas attendre 1000 ans, c’est rapide. Sous la couche, il doit y avoir un joli sol, riche en petits organismes... C’est peut-être l’eau qui manque ?

18/10/2021 14:56 par Assimbonanga

Chaque jour on reçoit des signes de la catastrophe. Rien que hier, on en avait deux.
- Sur Arte Tv, Le centre du Brésil a soif. La déforestation de l’Amazonie a asséché le système hydrique. Il ne pleut plus, un fleuve meurt.
- Sur France 2, le lac Victoria, un trésor au bord de l’asphyxie.
Ce sont des reportages courts, deux ou trois minutes de votre attention pour chacun.

18/10/2021 15:00 par Georges Rodi

> Babelouest

Il y a effectivement une distinction entre la lutte contre le réchauffement climatique et l’amélioration de l’environnement.

Le réchauffement climatique, c’est différent, car il s’agit d’un problème global.
Et je ne rentre pas dans le débat de savoir si ce problème est uniquement dû aux activités humaines ou pas...
L’important, c’est que cela touche AUSSI les pays développés, c’est forcément pour eux un problème qu’il convient de traiter.

On peut noter qu’aux US, ce sont les militaires qui sont le plus sensibles aux conséquences locales du réchauffement climatique : montée des eaux de mers, sécheresses prolongées, incendies, innondation… Tout cela a des conséquences stratégiques.

Cela passe par la réduction des gaz à effet de serre, le CO2 est le plus important en quantité, et le plus souvent cité, le méthane en est un parmi d’autres aussi.
Il y a une part de phénomène naturel : toute matière organique qui se décompose au contact de l’air génère du CO2, et du méthane si la décomposition se fait à l’abri de l’air.
L’utilisation massive du charbon, du coke, du gaz et du pétrole en génèrent des quantités monstrueuses. Il est possible d’agir pour réduire ces émissions.

La pollution de l’air, des eaux, et de la terre par les métaux lourds (en particulier) est en effet un problème qui peut être exporté.
Depuis que la Chine se rapproche des pays en développement et adopte des législations plus contraignantes pour l’environnement, beaucoup de groupes ont déplacé leurs industries polluantes vers des pays plus pauvres : Vietnam, Inde, Bangladesh... Même problème pour les déchets que la Chine n’accepte plus depuis quelques années…

C’est pourquoi le CO2, c’est LE sujet qui masque tous les autres.
Du fait des gouvernants des pays riches :
1/ qui n’ont surtout pas envie de parler du reste car ils n’ont rien à y gagner et tout à y perdre,
2/ qui en ont fait une excuse pour taxer ou bloquer les importations de leur choix,
3/ qui en profitent pour vous inventer des taxes supplémentaires.

C’est parfaitement visible en Chine, il est possible de réduire le CO2, améliorer l’environnement, la biodiversité, la vie des gens (plus d’emplois, moins de pauvres, plus de nourriture…). Ce sont des actions qui demandent conviction, patience, compétence, et planification sur des dizaines d’années, toutes choses devenues impossibles dans nos démocraties modernes.

Le Tuvalu a les pieds dans l’eau.
Il n’en a plus pour longtemps.

18/10/2021 17:59 par Georges Rodi

> Robess 73

... Je ne sais pas pour Pierre-Henri de Menthon.
Peut-être faudrait-il demander à l’ambassadeur français qui a été viré de Belarus ?
Nicolas de Bouillane de Lacoste.

(Commentaires désactivés)