RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Colombie : c’est la paix ou la guerre en Amérique latine qui sont en jeu.

Si le candidat Uribiste, Oscar yvan Zuluaga, dont la campagne de guerre sale a été dirigée par Uribe, arrivait à s’imposer, le processus de paix à La Havane entre les FARC et le Gouvernement Colombien volerait en éclats et le pays serait précipité dans une sanglante intensification des hostilités de la guérilla et du ELN.

Le second tour des élections présidentielles colombiennes le 15 juin prochain aura une importance capitale pour l’Amérique Latine et les Caraïbes.

Si le candidat Uribiste, Oscar yvan Zuluaga, dont la campagne de guerre sale fut dirigée par Uribe, arrivait à s’imposer, le processus de paix à La Havane entre les FARC et le Gouvernement Colombien volerait en éclats et le pays serait précipité dans une sanglante intensification des hostilités de la guérilla et de l’ELN.

Zuluaga a basé sa campagne sur la fermeté qu’il aurait envers la guérilla et a déclaré le lendemain de sa victoire au premier tour, qu’il suspendrait « temporairement » les discussions pour la paix à La Havane jusqu’à ce que les FARC, qu’il définit comme le « le plus grand cartel de narcotrafic au monde », acceptent un cessez-le-feu unilatéral et d’autres conditions coûteuses. Cela équivaut à demander à la guérilla de se rendre sans conditions, ce qui mettrait fin au prometteur processus de paix.

En ce qui concerne le Venezuela, Zuluaga affirme que c’est « une dictature » et que s’il est Président, le Venezuela ne pourra pas continuer à être garant du processus de La Havane car il faudrait appliquer la charte démocratique de l’OEA.

Il est évident que Uribe, soutenu par ses nombreux supporters d’extrême droite va se démener pour asseoir Zuluaga au Palais de Narino et le pousser à la guerre avec le Venezuela et éventuellement avec l’Equateur, la Bolivie et le Nicaragua. Il ne faut pas oublier que c’est vers ces objectifs là qu’il se dirigeait quand le secteur de l’oligarchie traditionnelle représentée par l’actuel Président Juan Manuel Santos barra le passage à ses tentatives de réélection. Une fois élu, Santos a rencontré Chavez. Ils mirent de côté leurs grandes différences idéologiques et normalisèrent et renforcèrent les relations bilatérales ,rompues par Uribe, et cette action a continué avec Maduro. Santos s’est intégré sans difficulté dans les mécanismes de l’Unasur.

Uribe ,en revanche, représente le secteur oligarchique le plus subordonné aux Etats-Unis, revanchard, et lié aux secteurs de l’ultra droite de ce pays dont la contre- révolution cubaine de Miami. L’ex président vient des secteurs lumpenbourgeois venus des affaires avec le narcotrafic et le para-militarisme et est sans aucun doute le chef de file par excellence de la droite Latino-américaine la plus soumise à Washington.

Une guerre régionale fratricide dont rêvent Uribe et ses alliés aux Etats-Unis, annulerait toutes les avancées obtenues par nos peuples après l’élection de Chavez à la Présidence du Venezuela (1998) en matière d’indépendance économique et politique, d’autodétermination et de reconquête dans plusieurs pays des droits sociaux et de biens qui avaient été privatisés par le néolibéralisme.

S’il arrive à la Présidence de la République, Uribe tentera d’attirer le Mexique et le Pérou à des positions plus à droite, il neutralisera les projets transformateurs de Bachelet au Chili et fera accomplir à « l’Alliance du Pacifique » le rôle de cheval de Troyes conçu par Washington, contre les pays de l’ALBA UNASUR et CELAC.

La réélection de Santos signifierait au contraire la continuation du processus de paix, une plus grande insertion de la Colombie dans les mécanismes d’unité Latino-Caribéenne, une plus grande proximité avec les gouvernements qui plaident pour cette unité et la continuation d’une politique beaucoup plus respectueuse des droits de l’homme que celle des gouvernements d’Uribe, comme le reconnaissent les porte-paroles de la gauche colombienne de l’alliance UP Pole Démocratique. Celle-ci conditionne pourtant son soutien et ses 2 millions de voix aux débats en cours. Par contre, les partisans du maire progressiste de Bogota Gustavo Petro appuieront Santos activement, ainsi que la gauche du Parti Libéral et un nombre indéterminé de législateurs du Parti Conservateur qui veulent la paix, bien que leur candidate, Marta Ramirez (2 millions de votes ) est proche d’Uribe et soutient Zuluaga. Il n’est pas sûr non plus que le candidat des verts, Enrique Penalosa, soutienne Santos.

Santos devancé par Zuluaga par près de 2 millions de votes au premier tour n’a aucune certitude de gagner au second, à moins qu’il affine très bien sa stratégie, qu’il continue de se faire des alliés et réalise avec eux un effort suprême.

Dans un contexte où 60% de la population n’a pas voté au premier tour, les votes de la gauche et des partisans de la paix peuvent être décisifs pour barrer la route à Uribe. Mais il faut convaincre ces votants de la nécessité impérieuse de le faire malgré toutes les réserves qu’ils peuvent avoir envers Santos et sa politique néolibérale.

TELESUR

Traduit de l’espagnol par irisinda

»» http://www.telesurtv.net/articulos/2014/05/28/colombia-en-juego-la-paz...
URL de cet article 25824
  

Même Thème
Colombie, derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat
Hernando CALVO OSPINA
L’affaire Ingrid Betancourt et la question des otages ont mis la Colombie sous les feux de l’actualité… Mais, derrière le rideau de fumée médiatique, que se passe-t-il vraiment dans ce pays ? La violence politique, conséquence de l’intransigeance de l’Etat et des énormes inégalités sociales, est au coeur de cet ouvrage, Au fil de l’histoire, l’oligarchie nationale vorace, les Etats-Unis et certaines puissances européennes, avides de soumettre un peuple pour s’emparer de ses immenses richesses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si vous vous trouvez nuls, souvenez-vous qu’il a fallu 20 ans, des milliers de milliards de dollars et 4 présidents US pour remplacer les Talibans par des Talibans

Norman Finkelstein

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.