De toutes les réactions internationales quant à la décision du président des États-Unis Donald Trump de se retirer de l’accord de 2015 sur le nucléaire avec l’Iran, la plus horrible, la plus pénible est évidemment celle de l’Arabie Saoudite. Une posture qui vient confirmer, à tous ceux qui en doutent encore, que ce pays est non seulement en guerre, directe ou indirecte, avec l’Iran, mais qu’il ne répugne pas à s’allier aux pires ennemis de la paix dans le monde, avec tout ce que cela suppose pour les Palestiniens. Les dirigeants actuels de l’Arabie Saoudite ont montré qu’ils restent de serviles soutiens aux plus extrêmes décisions d’un président étasunien qui ne fait même pas l’unanimité dans son pays après la dernière de ses volte-face, celle sur son soutien au lobby des armes.
Le retrait des Etats-Unis du JCPoA (Joint Comprehensive Plan of Action, Plan d’action conjoint complet), le nom officiel de l’accord sur le nucléaire iranien, s’il a été accueilli avec une très grande réserve des autres pays signataires (France, Grande-Bretagne et Allemagne), qui ont refusé de se retirer, a encore agrandi le fossé entre l’UE et Washington sous l’ère Trump. Celui-ci, qui a de l’avis de tous les experts et observateurs politiques fait un autre cadeau à Israël, après avoir décidé de transférer l’ambassade EU à Al Qods (Jérusalem), est en train autant d’effacer les derniers accords conclus par son prédécesseur Barack Obama, peut plus que jamais compter sur le soutien aveugle des monarchies du Golfe qui lui sont aujourd’hui étroitement inféodées en contrepartie de son parapluie protecteur, notamment contre un ennemi commun, réel ou artificiel, l’Iran.
En se désengageant de l’accord de 2015 sur le nucléaire avec l’Iran et, autre cadeau pour tous les sionistes qui ont pris les habits des nazis au Proche et Moyen-Orient, en l’accompagnant de sanctions économiques, le président des EU, toujours selon son slogan électoral ‘“ America first’ ”, estime que ce deal des 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) n’arrange pas les intérêts de son pays. Pour les observateurs étasuniens, pas nécessairement ‘anti-Trump’, la décision de l’actuel locataire de la Maison Blanche signifie autant un autre moment de l’Amérique d’abord, la poursuite du démantèlement de toute la politique extérieure d’Obama, dont cet élément majeur de l’héritage de l’équipe présidentielle sortante, mais surtout la volonté du fantasque président de faire plaisir au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qui l’avait activement appelé à dénoncer le JCPoA.
A partir de là, tout devient clair et explique cet empressement de Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire de 2015, longtemps négocié, et qui garantissait en réalité un état de grâce international avec la fin des sanctions contre l’Iran et son retour sur la scène internationale. Cela n’a pas plu et particulièrement aux sionistes en Israël qui voyaient d’un mauvais œil Téhéran de nouveau fréquentable. Et, plus que tout, à l’Arabie Saoudite, ulcérée par cet accord qui permettait non seulement à son ennemi de revenir sur le marché pétrolier après des années d’embargo, mais de lui faire de l’ombre dans cette partie du monde. D’autant que la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et globalement l’UE ont manifesté leur désir de reprendre l’état de leur coopération économique avec Téhéran là où elle avait été interrompue, au lendemain de l’arrivée des gardiens de la révolution au pouvoir. La décision inconsidérée de Trump fait que l’Iran est maintenant libre, s’il le veut, de construire une bombe nucléaire. C’est un des commentaires de la presse étasunienne consternée par cette décision de Trump.