La Grèce ou comment étrangler un peuple

C’est d’abord l’histoire de mensonges à répétition. Les différents gouvernements grecs de droite comme de gauche ont camouflé durant ces quinze dernières années l’énorme déficit (près de 13% du Produit intérieur brut en 2010, un PIB en retrait de près de 3%), l’ampleur de la dette publique (124% du PIB annoncé pour 2010) et les frauduleuses utilisations des fonds communautaires. La Grèce n’est pas en faillite pour tout le monde. Les privilégiés de la fortune vont bien. Très bien même, grâce à leur sports préféré : la fraude fiscale estimée à 20 milliards d’euros chaque année.

Un exemple, parmi tant d’autres : celui des membres des professions libérales (architectes, médecins, avocats). En 2008, ils déclaraient un revenu annuel de 10.493 euros, les hommes d’affaires et autres traders 13.236 euros en moyenne, tandis que celui des salariés et retraités se montait à 16.123 euros. Pour le fisc grec, les plus riches sont les ouvriers, les employés et les retraités.

Les autorités grecques se tournent vers l’Union européenne et le FMI. Depuis son adhésion en 1981, le pays a perçu plus de 100 milliards de fonds communautaires. Où est passé cet argent ? Pour le journaliste Niels Kadritzke dans un article publié dans « Le Monde diplomatique », « une partie importante, mais difficile à évaluer, a atterri sur des comptes privés. Cette dilapidation des fonds et la modération de l’imposition sur les hauts revenus se reflètent dans les yachts et les voitures de luxe, et plus encore dans les villas de week-end des faubourgs résidentiels d’Athènes. C’est là que se matérialisent les sommes d’argent qui étaient destinés à financer les programmes de développement. » Ou encore à protéger la capitale des feux de l’été. Ce ne sont pas à ces prédateurs, aux grandes fortunes que l’Etat grec va demander les « sacrifices » demandés par l’Union européenne et le FMI mais aux plus faibles.

Le gouvernement socialiste n’y va pas par quatre chemins. Il annonce la réduction des salaires de la fonction publique de 5 à 7%, un gel des embauches dans le secteur public, le remplacement par un seul fonctionnaire de cinq départs à la retraite, la réduction des budgets de chaque ministère de 10% visant principalement les salaires, la vente de biens immobiliers de l’Etat, la hausse de 20% sur l’essence, le tabac et l’alcool. Le gouvernement envisage également une augmentation de la TVA et une attaque en règle contre les caisses d’assurances sociales. Quant à l’âge moyen de départ à la retraite, un allongement jusqu’à 67 ans pour le privé comme pour le public est annoncé. Les successeurs du milliardaire Aristote Onassis peuvent dormir tranquille. Ils devront faire un petit effort mais pas trop. Pour l’essentiel, les salariés et les retraités peuvent payer.

Les protestations exprimées dans les rues vont-elles virer à la révolte sociale ? Le recours au FMI est vécu par la majorité des Grecs comme une humiliation. Selon un sondage 92% d’entre eux sont convaincus que l"entrée en lice du FMI entraînera de nouvelles mesures d’austérité tandis que 65% considèrent que leur vie risque d’être bouleversée.

Les manifestations qui ont eu lieu ces dernières semaines à Athènes et dans la plupart des villes grecques n’ont pas réuni des foules immenses. « Les gens sont comme sonnés », indiquent plusieurs responsables syndicaux qui ajoutent : « Il faut s’attendre à une forte mobilisation mais aussi à des actes désespérés. Nous ne pouvons pas exclure des actes de violence. »

Le gouvernement de Georges Papandréou est conscient de possibles explosions populaires à brève échéance. D’autant que le pire n’a pas encore été annoncé à la population.

José Fort

COMMENTAIRES  

29/04/2010 11:30 par vladimir

Mikis THEODORAKIS : « Prémonition de grands malheurs pour la Grèce »

Article placé le 28 avr 2010, par Mecanopolis

Avec le sens commun dont je dispose, je ne peux pas expliquer et encore moins justifier la vitesse à laquelle notre pays a dégringolé à partir de 2009, au point d’en arriver au FMI, perdant ainsi sa souveraineté nationale et passant à un régime de tutelle.

mikis

Et il est curieux que personne jusqu’à présent ne s’est occupé du plus simple, à savoir de notre parcours économique chiffré à partir de données, degré par degré, de manière à ce que nous ignorants comprenions les motifs réels de ce développement vertigineux et sans précédent, qui a abouti à la perte de notre identité nationale accompagné de l’humiliation internationale.

J’entends parler d’une dette de 360 milliards, alors qu’en même temps je vois les mêmes dettes, voire de plus grandes, dans de nombreux autres pays. Donc, celle-là ne peut pas être la cause de notre malheur. De plus, un élément s’ajoute à mon trouble, celui de l’exagération des coups internationaux, portés sur un pays à l’économie insignifiante, ce qui finit par être suspect. Ainsi suis-je conduit à la conclusion que quelques personnes nous amènent à la confusion, nous font peur, de manière à nous conduire au FMI, qui constitue un facteur clef dans la politique expansionniste des Etats-Unis et qui lance la solidarité européenne comme de la poudre aux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’une initiative purement américaine, pour nous jeter dans une crise économique artificielle, de manière à ce que notre peuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’il perde des conquêtes précieuses et enfin qu’il se mette à genoux, une fois la domination étrangère acceptée. Mais pourquoi ? Pour servir quels plans et quels objectifs ?

Bien que j’aie été et reste partisan de l’amitié gréco-turque, je dois dire que je crains et un renforcement soudain des relations, et les contacts précipités entre ministres et autres acteurs, et les déplacements récents à Chypre, et la prochaine visite d’Erdogan. Je soupçonne que la politique américaine en arrière-plan dissimule ses projets suspects, qui concerne notre espace géographique, l’existence de gisements sous-marins, le régime de Chypre, la mer Egée, nos voisins du nord et l’attitude arrogante de la Turquie, le seul obstacle étant la méfiance et l’opposition du peuple grec.

Tout autour de nous, de près ou de loin, tous sont attachés au char des USA. La seule différence, c’est que nous a été imposée la dictature et, à l’issue, la perte de 40% de Chypre, et ensuite, les visées de l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine et l’ultranationalisme des Albanais, ce que nous acceptons continuellement sans coup férir.

Il faudrait ainsi que nous soyons éliminés en tant que peuple et c’est ce qui arrive exactement aujourd’hui. J’appelle les économistes, les politiciens, las analystes, à me démentir. Je crois qu’il n’existe pas d’autre logique en dépit du complot international, auquel ont participé les européens philo-américains du type Merkel, la Banque Européenne, la presse réactionnaire internationale, tous ensemble ont participé à un « grand machin », la dévalorisation d’un peuple libre, soumis à des vassaux. Moi, je ne peux donner aucune autre explication. Je reconnais que je ne suis pas un expert mais ce que je dis, je le dis avec mon sens commun. Beaucoup d’autres pensent comme moi et nous verrons ce que les jours à venir nous réserveront.

En tout cas, je voudrais préparer l’opinion publique et souligner que si mon analyse est juste, alors la crise économique (qui, comme je le dis, nous a été imposée) n’est pas seulement la première pilule amère qui suivra un déjeuner enjoué ; viendront des questions nationales cruciales, dont je ne veux pas imaginer où elles nous conduiront.

Mikis THEODORAKIS

Athènes, le mardi 27 avril 2010

Traduit par Josette Vossot

Source : RESALTO

RESALTO est une revue d’intervention politique et culturelle, qui défend l’hellénisme.

C’est elle qui a la primeur des déclarations de Mikis THEODORAKIS. Elle l’a mise en ligne hier soir. Aujourd’hui 28 avril, cette déclaration est diffusée dans les blogs de résistance patriotique et elle est citée en partie dans le journal à grand tirage « To Vima ».

Reproduction autorisée avec indication des sources

http://www.mecanopolis.org/?p=16283
 

Les syndicats préfèrent la rue au rdv avec un ministre sans pouvoir

[infogrece] "¢ Publié le 27 avril 2010 à 20:37:57 UTC

En attendant la grève générale ce sont les grèves par corporation qui rythment le pavé à Athènes, comme ce mercredi où la capitale était sans transports en commun.

La direction de la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE), principal représentant du privé, qui devait rencontrer lundi le ministre de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Andréas Loverdos, estimant qu’après le recours du gouvernement Papandréou à l’aide du FMI, une telle rencontre était dépourvue de sens, a renoncé au rendez-vous avant d’annoncer une grève générale commune avec le secteur public pour le 5 mai.

M. Loverdos a dénoncé les composantes de la confédération qui ne lui ont pas permis d’avoir le feu vert à la participation à la réunion programmée, relevant que "il n’existe certes aucun Grec ignorant la situation tragique dans laquelle se trouve le pays. Le consensus national et social, même dans des cas de désaccords, reste l’outil le plus essentiel dont dispose la Grèce aujourd’hui pour sortir de la crise. Que celui qui fait éclater cette union prenne ses responsabilités".

Par ailleurs la centrale syndicale a annulé sa rencontre avec les experts de l’UE, de la BCE et du FMI, qui se trouvent actuellement à Athènes.

Dans un communiqué de la GSEE, son président, Yannis Panagopoulos, explique que cette décision d’annuler la rencontre avec le ministre a été prise à la majorité compte tenu qu’elle n’avait plus aucun sens après la demande d’activation du mécanisme de soutien UE/FMI et toutes les déclarations-annonces qui ont suivi.

Convoqué mardi, le comité exécutif de la GSEE a rappelé que la sécurité sociale et le droit au travail ne sont pas négociables, et a appelle, en commun avec l’ADEDY, principal syndicat du secteur public, à une grève générale le mercredi 5 mai, espérant à une participation massive de la population afin "d’envoyer un message fort au gouvernement et à la troïka d’experts UE/FMI/BCE que les expérimentation néolibérales au dos de la société grecque sont criminels".

De plus en plus, il est question, sous la pression des négociateurs internationaux de demander des diminutions de salaires dans le privé pour restaurer l’état des finances publiques.

Le deuxième syndicat du privé, le PAME, proche des communistes, a annoncé sa participation à la journée d’action du 5 mai.

http://www.info-grece.com/news/societe/201004/greve-generale-le-5-mai,5265F1.html

29/04/2010 13:14 par OrangeOrange

Généreuse lettre ouverte à un ami grec, vue sur Pnyx.com, accompagnant une question-débat centrale en ces journées :
l’Europe doit-elle être un mariage "Pour le meilleur et pour le pire" ?

29/04/2010 16:48 par norodon

les 100 milliards recus par la grece depuis 1981 n’ont pas effectués la rotation necessaire de l’investissement classique,c.a.d,creation de nouvelles activiteés productrices,
creation de nouveaux emplois,creation de richesse a la fin.mais ils ont etaient consommer dans une repartition frauduleuse imposé par un systeme banquier pervers en l’occurence la banque goldman sachs.cette banque favoriser surtout les biens de consommations luueux qui n’etaient pas produits en grece,mais provenaient de l’importation.de ce fait en se faisant remboursser rapidement par ce negoce la goldman sachs s’enrichit
en meme temps que la grece s’endette et s’apauvrit.le plus important et de dire que la france et l’allemagne ont etaient
les principaux pays beneficiares de ce commerce de luxe qui etait
couvert par la goldman sachs,qui a su aussi profiter pour convertir des dollars pourris en monnaie sonante et trebuchante a savoir l’euro.pourquoi subitement alors qu’on est encore en pleine crise et que l’economie europeenne n’a pas encore connue
les affres que connait actuellement l’economie US,le dollar a repris des couleurs ???Le senat US fait semblant d’auditionné les dirigeants de goldman sachs pour les medias,mais dans les coulisses il les remercient d’avoir rehausser le billet vert.mais rassurez vous c’est encore des bulles financieres qui n’ont aucune asise physique economique ils ne tarderont pas d’ailleurs a eclabousser a la figure des trichet,bernanke et consorts.

30/04/2010 10:51 par vladimir

les photos de la danse grecque en cours :

Emergency demonstrations in Athens and Thessaloniki against the IMF-imposed cuts

Corporate media across Greece are already reporting that government officials are about to announce “IMF-imposed” wage cuts across the country’s entire public sector (the Easter and Christmas bonuses are to be eliminated, VAT is set to increase from 21 to 23-25%).

In response, emergency demonstrations have been called by grassroots trade unions and leftist organisations :
Athens, Syntagma square (close to the ministry of finance) 7.30pm
Thessaloniki, Neapoli 6.30 pm
Peristeri, Athens 7pm

UPDATE, 23.35 GMT+2. The demonstration in Athens saw one 20-year old detained by the police inside university grounds (Propylea) in a blatant violation of the academic asylum. Photos from tonight’s demo, more on IMC :

http://www.occupiedlondon.org/blog/2010/04/29/269-emergency-demonstrations-in-athens-and-thessaloniki-against-the-imf-imposed-cuts/

30/04/2010 20:45 par Stelios

Faudrait peut être commencé par arrêter de taper sur les bouffons du roi pour comprendre ce qui se passe en Grèce , ce qui va bientôt se passer au Portugal et en Espagne, toucher les nouveaux Etats venus de l’est et , enfin, ébranler tous ces concepts de la démocratie bourgeoise martelés aux citoyens bourgeois dès leur naissance pour formater leur cerveau, à la pensée de nos maîtres par des experts trop bien rémunérés (si ce n’est pas de la corruption ca y ressemble) .

Qui à envoyé dare-dare le tonton Karamanlis pour soutenir la démocratie bourgeoise (ou diviser et disloquer la jeune démocratie Grecque) ?

Qui a envoyé dare-dare Papa-Papandréou pour sauver les base de l’OTAN (ou corrompre les jeunes démocrates Grecques) ?

He oui, papa doc est mort en Grèce et ses tontons macoutes ont dépensé tout les pots de vin versés, ils se sont transformés en yachts ou villa et autres voitures de luxe, juste retour sur investissement pour les placements politiques des puissances occidentales. Nous voilà de retour comme en 1975 mais 35 années plus loin, en pleine crise de surproduction et sans moyen pour corrompre cette jeune démocratie grecque qui refleurit, malgré la pollution médiatisée d’une collaboration entretenue à coup de milliards.

Le temps est venu pour que les vertus de la déesse K , des triches et des scharks aux bas mats des mers schels , et autres potins d’experts en tout genres retrouvent enfin la place qu’elles méritent, dans cet océan de vices dont ils n’auraient jamais dus sortir.

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