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Le gouvernement des lâches et des salauds

La décision est tombée : Myriam El Khomri, ministre du travail assume la vengeance, le procès politique à l’encontre d’un syndicaliste. Il sera licencié et au total 6 syndicalistes d’Air France seront socialement brisés, à titre d’exemple, pour dissuader toutes celles et ceux qui seraient tentés de s’insoumettre aux patrons voyous qui licencient, au gouvernement de lâches et de salauds qui les servent.

Elle assume de casser la décision de l’inspectrice du travail qui refusait de licencier le délégué syndical, vu que rien ne démontrait sa responsabilité dans l’affaire. Et oui, car dans ce dossier on voudrait faire croire que ces syndicalistes-là sont responsables des deux chemises arrachées. Pourtant rien dans le dossier ne le prouve ! Les vidéos ne l’attestent aucunement, les chemises ayant tout à fait bien pu être arrachées par les vigiles essayant d’exfiltrer les DRH. La direction d’Air France et le gouvernement en ont donc pris 6, au hasard car cela aurait pu être 6 autres. Et tant qu’à faire, pas tant au hasard que ça… Des têtes dures de syndicalistes, de la CGT. C’est bien un procès politique. Celui du syndicalisme résistant. Après des mois de contestation de la loi Travail.

Evidemment, la violence sociale des près de 3000 suppressions d’emplois est passée sous silence. L’incompétence d’une direction qui fragilise une entreprise nationale si essentielle qu’Air France aussi. Je l’assume, arracher des chemises à des patrons voyous qui licencient, spéculent, fraudent le fisc ne me choque aucunement quand l’Etat, garant de l’intérêt général se refuse à le garantir et à poursuivre celles et ceux qui justement piétinent cet intérêt général pour leur unique profit !

Pendant ce temps, dans un contexte d’attentats qui promet de s’inscrire dans la durée, les multinationales comme Lafarge qui n’ont pas hésité à collaborer avec Daech et l’ont financé ne sont toujours pas poursuivies… Alors oui, nous sommes gouvernés par des salauds. Au sens même de Sartre.

Et par des lâches, ceux qui échappent à leur responsabilité en évoquant des éléments extérieurs. Les lâches, c’est la Mairie de Paris. Qui a accepté ce partenariat avec Lafarge sous prétexte que la délibération avait été rédigée avant les révélations du Monde et n’a pas été capable de rejeter son propre choix.

C’est aussi son attitude hypocrite sur les réfugiés. Après les légitimes dénonciations des conditions indignes des campements de fortune de réfugiés sur la capitale et des expulsions fréquentes par les forces de l’ordre, la maire de Paris Anne Hidalgo s’était engagée à créer pour cet été un camp humanitaire pour garantir un accueil digne « au fil de l’eau » des réfugiés, avant de rétropédaler et de décaler à début octobre son ouverture. Pourquoi ce rétropédalage ? La ville expliquera sans doute qu’elle négocie avec le gouvernement la prise en charge financière par l’Etat…

Résultat, ce mois d’août sur la capitale, on assiste à l’expulsion au « fil de l’eau », continue des réfugiés. En 3 jours, plus de 367 personnes ont été arrêtées, avec violences policières et près de 75 obligations à quitter le territoire français auraient été délivrées, dans un silence assourdissant de la Ville de Paris !

Non content de poursuivre ainsi la chasse aux migrants pourtant dénoncée sous Sarkozy, le gouvernement en vient également à réhabiliter le délit de solidarité à l’encontre des soutiens.

Ce vendredi, alors qu’un rassemblement était autorisé place de la République, des militants avaient accompagné des petits groupes de réfugiés depuis Stalingrad afin qu’ils puissent s’y rendre. Alors que tout se passait sans aucun incident et avait fait l’objet d’un accord oral avec les autorités préfectorales, les manifestants se sont retrouvés nassés. Et le vendredi matin, convoqués au commissariat du 20e, deux militants ont été placés en garde à vue pour manifestation illicite et seront jugés en novembre prochain !

La nausée devant cette exploitation de l’état d’urgence par lequel la Préfecture en vient à placer en garde à vue et à poursuivre des militants en soutien des migrants quand l’Etat devrait assurer son obligation, d’accorder un accueil digne aux réfugiés avec un accompagnement à l’accès aux droits doit. C’est l’Etat et la ville de Paris qui sont hors la loi et non les soutiens des réfugiés !

Face aux lâches et aux salauds qui nous dirigent, suivons l’exemple de nos héros du quotidien, les syndicalistes d’Air France et les militants solidaires des migrants. Soyons plus que jamais insoumis, c’est notre liberté.

Danielle Simonnet, Parti de Gauche.
Conseillère du 20ème arrondissement de Paris.

»» http://www.daniellesimonnet.fr/gouvernement-laches-salauds/
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