RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
50 

Les trotskistes et le Front de gauche

Alors que Philippe Poutou et Nathalie Arthaud sont en très mauvaise posture dans les sondages, le Front de gauche s’appuie sur une réelle dynamique et se pose en alternative au vote libéral. L’isolement du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et de Lutte ouvrière (LO) est difficilement compréhensible. Le point de vue suivant propose de mettre en perspective le rapport d’une certaine tradition trotskiste à la tactique des fronts. Il est issu d’une courte discussion avec un militant de Lutte ouvrière.

Il y a bien longtemps que nous n’avions pas vu les deux mouvances trotskistes françaises créditées d’un score si bas à l’élection présidentielle. Il faut toutefois se méfier, le sort se joue toujours à peu de choses près. Et surtout, ne leur lançons pas la pierre. Admirons plutôt le romantisme lyrique dont témoignent les "irréductibles" de la classe ouvrière - de Neuilly ou d’ailleurs -. N’est-ce pas quelque peu cocasse de constater qu’alors même que le Front de gauche réunissait 120 000 sympathisants et militants à la Bastille, le trotskiste reste quant à lui droit dans ses bottes, toujours là , impassible face à l’histoire et fier de la mission qui lui est dévolue. Le Front de gauche, il ne touche pas à ça. On lui tend la main, il la refuse dignement. Il a toujours quelque chose de plus à ajouter, une fracture à faire saillir.

Bien sûr, la plupart du temps, on n’entend pas grand chose à cette étrange dialectique. Le Front de gauche n’a pas de revendications fondamentalement différentes. Il représente autant une menace pour la droite et l’extrême-droite, qu’il ne met en péril les intérêts égoïstes de François Hollande. Il est sans doute très imparfait, mais il donne de l’espoir à toute une génération. Que Mélenchon soit devenu le "troisième homme" de la campagne, c’est la preuve qu’il se passe quelque chose à la base. Alors comment expliquer l’attitude, disons-le, sectaire, de Lutte ouvrière et de la frange majoritaire du NPA ? Les raisons sont évidemment très diverses, mais il en est une qui mérite, à mon avis, toute notre attention, le dénominateur commun à tous ces militants : une certaine tradition trotskiste.

Il y a quelques jours justement, je discutais avec un militant de Lutte ouvrière en plein racolage sur une place publique. Le camarade, qui a tout mon respect, mettait en avant le discours de façade que l’on tient en ce moment à lutte ouvrière, soit les arguments que l’on jette les premiers au combat : le Front de gauche ne ferait que répéter le programme commun, et s’apprête finalement à participer à un gouvernement PS. Bref, une nouvelle "révolution trahie" en perspective - je n’en dresse pas la liste -. J’avais beau lui rappeler que Jean-Luc Mélenchon était en fait issu de la mouvance trotskiste, cela n’en faisait pas moins à ses yeux un "renégat". Soit, ces arguments ne sont pas particulièrement trotskistes. Mais en creusant bien la discussion, on approche d’analyses plus intéressantes, et le militant en question finit par déclarer : "Nous, à Lutte ouvrière, on ne dit pas aux petits bourgeois qu’on va les aider à conserver leur situation, on leur dit qu’ils ont intérêt à se rallier au prolétariat". Sous-entendu, la "révolution citoyenne" de Mélenchon ne serait pas très prolétarienne. Nous voilà à l’une des questions essentielles du marxisme : comment prendre le pouvoir, et avec qui ? Or il se trouve que les trotskistes, au cours de l’histoire, ont répondu à cette question d’une façon spécifique.

Il faut rappeler tout d’abord que Lénine fut en désaccord avec Trotsky dès 1905. A cette époque, le premier défendait la nécessité d’une phase de transition avant de passer à la révolution socialiste : la "dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie". Concrètement, le prolétariat encore très faible numériquement devait s’allier à la paysannerie russe qui constituait l’essentiel de la bourgeoisie en Russie. Ils auraient un objectif : établir une république, mettre en place des réformes bourgeoies "démocratiques" pour en finir avec l’autocratie. Trotsky affirmait pour sa part qu’une telle alliance n’était pas possible, que le prolétariat s’occuperait très bien de tout cela sans avoir à passer par une phase de transition. C’était là l’essentiel de sa théorie de la "révolution permanente", qu’il continua à défendre bien après la mort de Lénine. A la question donc de l’alliance entre les classes, Trotsky répondait : tous doivent se rallier au pouvoir du prolétariat, à la "dictature du prolétariat". Pas de phase transitoire, pas de compromis. Par la suite, les trotskistes ont condamné bien des "compromis" que passèrent les communistes avec différentes franges de la bourgeoisie ou du mouvement socialiste. A commencer par le Front populaire.

Le parallèle avec le Front de gauche semble évident. Son programme, l’Humain d’abord, ne propose pas de révolution socialiste, c’est un projet de réforme avec une tournure "antilibérale", un brin altermondialiste et keynésien, dans la lignée du "Non" au référendum de 2005. Il ressemble un peu à cette phase "démocratique" que défendait Lénine, ce compromis entre les classes visant à établir une république. Ce n’est pas étrange qu’une étude BVA note que près des 18% des citoyens gagnant entre 2500 et 3500 euros s’apprêtent à voter Mélenchon, de même que 17% de ceux gagnant moins de 1500 euros. Est-ce surprenant que ce compromis historique suscite, une fois de plus, le rejet des courants trotskistes "orthodoxes" ? Evidemment, les comparaisons historiques ont leurs limites. Mais il y a là , très clairement, une nouvelle étape, un pas à faire pour réunir bien des franges de laissés pour compte, de citoyens exaspérés par les injustices, mais qui porte surtout en lui l’espoir de renverser le courant actuel au profit des luttes sociales. Les communistes, quelle que soit la tradition dont ils se réclament, ont très certainement à gagner de construire leur discours sur ce programme partagé et appuyé, comme on l’a vu à la Bastille, sur une forte tradition militante. A ce titre, le soutien que viennent d’apporter au Front de gauche une partie des dirigeants du NPA est une excellente nouvelle, et souligne un peu plus le grotesque de l’isolement des deux partis trotskistes.

URL de cet article 16202
  

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

(...) quelqu’un a dit il y a vingt ans : "vous pouvez croire tout ce qu’on raconte sur cet homme, sauf qu’il est mort".

(...) Ce lieu sera pour toujours un témoignage de lutte, un appel à l’humanisme. Il sera aussi un hommage permanent à une génération qui voulait transformer le monde, et à l’esprit rebelle et inventif d’un artiste qui contribua à forger cette génération et en même temps en est un de ses symboles les plus authentiques.

Les années 60 étaient bien plus qu’une période dans un siècle qui touche à sa fin. Avant toute chose, elles ont été une attitude face à la vie qui a profondément influencé la culture, la société et la politique, et a qui a traversé toutes les frontières. Un élan novateur s’est levé, victorieux, pour submerger toute la décennie, mais il était né bien avant cette époque et ne s’est pas arrêté depuis. (...)

Avec une animosité obstinée, certains dénigrent encore cette époque - ceux qui savent que pour tuer l’histoire, il faut d’abord lui arracher le moment le plus lumineux et le plus prometteur. C’est ainsi que sont les choses, et c’est ainsi qu’elles ont toujours été : pour ou contre les années 60.

Ricardo Alarcon,
président de l’Assemblée Nationale de Cuba
Allocution lors de l’inauguration de la statue de John Lennon à la Havane, Décembre 2000

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.