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Un article qui va déplaire aussi à Pierre Laurent

Macron ou le casseur de France

On a tout dit à gauche sur le caractère antisocial du macronisme. Même un aveugle verrait en effet que ce président-« trader » favorise par tous les moyens sa caste oligarchique aux dépens des « petites gens » « qui ne sont rien » : code du travail, conventions collectives, statuts, subventions aux communes, impôt sur la fortune, APL, « tout doit disparaître » pour « rembourser la dette », rentrer dans les clous de Maastricht, désosser la fonction publique, privatiser EDF, purger les retraités, aggraver la sélection à l’Université, augmenter la contribution française à l’OTAN et surtout, « baisser le coût du travail », comme l’exige le monstrueux MEDEF.

Mais on attend plus des marxistes que de constater ce que tout travailleur de base aperçoit du premier coup d’œil (56 % des citoyens n’a pas voté au second tour des législatives, bien plus si l’on prend pour base la population ouvrière et employée : nombre d’ouvriers savent qui est Macron et ne le reconnaissent pas comme leur président !), à savoir le contenu grossièrement anti-ouvriers, anti-fonctionnaires, anti-chômeurs, anti-artisans, anti-petits paysans de la politique Macron. Le rôle des marxistes n’est pas de répéter ce que tout le monde voit par lui-même, il est de montrer la cohérence stratégique de la politique capitaliste et de lui opposer une contre-cohérence progressiste et révolutionnaire. Or la politique antisociale de Macron est adossée à sa politique ANTINATIONALE, ANTIDEMOCRATIQUE (voire fascisante) et IMPERIALISTE.

Antinationale : rien qu’aujourd’hui, 27 septembre 2017, on apprend qu’Alstom, c’est-à-dire le TGV dont certains actifs ont déjà été abandonnés à General Electrics (EU), va passer sous le contrôle de l’allemand Siemens (tout en gardant quelque temps un président « français » pour l’image), tandis que la « nationalisation provisoire » des Chantiers de St-Nazaire, cet amuse-gogos de l’été, cède déjà la place au rachat par Fincantieri (Italie). On apprend aussi que Macron veut des listes transnationales aux européennes. Ben voyons... Qu’il souhaite au plus tôt un « gouvernement de la zone euro » ; une « défense européenne complémentaire de l’OTAN » ; bref le contrôle germano-étasunien sur la force de frappe française (alors que le nationalisme allemand le plus rétrograde vient de faire un bond qualitatif au Bundestag et que les EU sont dirigés par un homme préhistorique !). Et au jour le jour, on constate le désossage de la République une et indivisible au profit des « grandes régions » (en fait, des nouveaux Länder « français ») et des « euro-métropoles » (Macron appelle cela le « pacte girondin », ce qui est un hommage a contrario à Robespierre) ; sans parler du lâche abandon quotidien au tout-anglais de ce veule gouvernement de « managers » (il n’y a même plus, ne serait-ce que pour la frime, de ministère de la Francophonie).

Bref, les écolos qui dénoncent à raison la fonte des glaciers sous l’effet du réchauffement climatique devraient s’intéresser de plus près à la fonte des nations libres et de la diversité des langues sous l’impact totalitaire de l’euro-mondialisation néolibérale...

Très logiquement, cette politique est grossièrement impérialiste, ce qui signifie de moins en moins « nationale » (soit dit à l’usage de ceux qui croient que « le nationalisme », ce leurre idéologique, fut à l’origine des guerres IMPERIALISTES du 20ème siècle !), néocoloniale en Afrique (Libye, Centrafrique, Mali...), déstabilisatrice au Proche-Orient (où un soldat français, tiens, tiens ! vient d’être tué lors d’un engagement au sol : on ne sache pas que le Parlement ait donné un quelconque feu vert à ce sujet...), pousse-au-crime en Ukraine où toute l’UE soutient un gouvernement cyniquement pronazi, pourvu qu’il s’affiche belliqueusement anticommuniste (interdiction du PC ukrainien) et antirusse...

Enfin la politique de Macron est fascisante avec la tentative d’inscrire l’état d’urgence dans la loi ordinaire, c’est-à-dire de permettre en permanence à la police (donc au pouvoir exécutif, au besoin cautionné par un « juge » administratif qui n’entendra jamais préalablement que la police, jamais la personne « suspecte ») d’agir avec le plus total arbitraire. Quelle tristesse à ce sujet, que des démocrates, et plus encore, des « marxistes » aient par deux fois cautionné Macron au second tour (comme les mêmes avaient déjà cautionné les « antifascistes » bien connus Estrosi et Xavier Bertrand !) en l’érigeant en « barrage antifasciste » face à Le Pen, comme, bien plus gravement encore, des fort étranges « communistes » ont cru bon, symétriquement, de voter Le Pen au second sous couvert de patriotisme (sans comprendre que lepénisme et macronisme fonctionnent ensemble, comme une tenaille politique broyant l’alternative révolutionnaire) !

Il s’ensuit que face à cette cohérence antisociale, antinationale, antidémocratique, anti-pacifique, le mouvement populaire doit réagir de manière globale. C’est ce que lui propose de faire le PRCF en avançant l’idée d’un Front antifasciste, patriotique, populaire, pacifique et écologique qui frapperait le mal à la racine : le capitalisme mondialisé et sa stratégie délétère de substitution aux nations souveraines d’un Empire euro-atlantique baptisé « construction européenne ».

Combattre « seulement » la politique antisociale sans dire un mot contre l’UE, comme le fait encore la gauche politico-syndicale établie, c’est en réalité desservir le progrès social. Et se réclamer du patriotisme en rejetant toute forme de lutte anticapitaliste, c’est en réalité enterrer la France en la coupant de son meilleur défenseur de toujours : la classe ouvrière.

Il fut un temps, celui du Front populaire, de la Résistance, de la Libération, des années 50 à 70, où le grand PCF des Cachin, Duclos, Thorez, Frachon, Croizat, Marcel Paul, « tenait » l’ensemble de ces combats : c’est ce que symbolisait l’union des drapeaux rouges et tricolores, de l’Internationale et de la Marseillaise. Par conséquent, si nous ne voulons pas perdre jusqu’au dernier acquis social et la dernière liberté démocratique, tout en perdant notre pays lui-même, il urge que renaisse un vrai parti communiste portant toute cette cohérence politique antifasciste, patriotique, démocratique, pacifique, en la tournant contre à la fois contre le MEDEF, l’UE, l’OTAN, l’euro, Le Pen (de plus en plus ralliée à l’UE) et contre le capitalisme lui-même.

C’est à quoi s’évertue le PRCF qui mérite d’être, non seulement soutenu, mais rejoint par tous les communistes pleinement conscients des urgences de l’heure.

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Sélection naturelle. Un roman capitaliste.
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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