Mais on attend plus des marxistes que de constater ce que tout travailleur de base aperçoit du premier coup d’œil (56 % des citoyens n’a pas voté au second tour des législatives, bien plus si l’on prend pour base la population ouvrière et employée : nombre d’ouvriers savent qui est Macron et ne le reconnaissent pas comme leur président !), à savoir le contenu grossièrement anti-ouvriers, anti-fonctionnaires, anti-chômeurs, anti-artisans, anti-petits paysans de la politique Macron. Le rôle des marxistes n’est pas de répéter ce que tout le monde voit par lui-même, il est de montrer la cohérence stratégique de la politique capitaliste et de lui opposer une contre-cohérence progressiste et révolutionnaire. Or la politique antisociale de Macron est adossée à sa politique ANTINATIONALE, ANTIDEMOCRATIQUE (voire fascisante) et IMPERIALISTE.
Antinationale : rien qu’aujourd’hui, 27 septembre 2017, on apprend qu’Alstom, c’est-à-dire le TGV dont certains actifs ont déjà été abandonnés à General Electrics (EU), va passer sous le contrôle de l’allemand Siemens (tout en gardant quelque temps un président « français » pour l’image), tandis que la « nationalisation provisoire » des Chantiers de St-Nazaire, cet amuse-gogos de l’été, cède déjà la place au rachat par Fincantieri (Italie). On apprend aussi que Macron veut des listes transnationales aux européennes. Ben voyons... Qu’il souhaite au plus tôt un « gouvernement de la zone euro » ; une « défense européenne complémentaire de l’OTAN » ; bref le contrôle germano-étasunien sur la force de frappe française (alors que le nationalisme allemand le plus rétrograde vient de faire un bond qualitatif au Bundestag et que les EU sont dirigés par un homme préhistorique !). Et au jour le jour, on constate le désossage de la République une et indivisible au profit des « grandes régions » (en fait, des nouveaux Länder « français ») et des « euro-métropoles » (Macron appelle cela le « pacte girondin », ce qui est un hommage a contrario à Robespierre) ; sans parler du lâche abandon quotidien au tout-anglais de ce veule gouvernement de « managers » (il n’y a même plus, ne serait-ce que pour la frime, de ministère de la Francophonie).
Bref, les écolos qui dénoncent à raison la fonte des glaciers sous l’effet du réchauffement climatique devraient s’intéresser de plus près à la fonte des nations libres et de la diversité des langues sous l’impact totalitaire de l’euro-mondialisation néolibérale...
Très logiquement, cette politique est grossièrement impérialiste, ce qui signifie de moins en moins « nationale » (soit dit à l’usage de ceux qui croient que « le nationalisme », ce leurre idéologique, fut à l’origine des guerres IMPERIALISTES du 20ème siècle !), néocoloniale en Afrique (Libye, Centrafrique, Mali...), déstabilisatrice au Proche-Orient (où un soldat français, tiens, tiens ! vient d’être tué lors d’un engagement au sol : on ne sache pas que le Parlement ait donné un quelconque feu vert à ce sujet...), pousse-au-crime en Ukraine où toute l’UE soutient un gouvernement cyniquement pronazi, pourvu qu’il s’affiche belliqueusement anticommuniste (interdiction du PC ukrainien) et antirusse...
Enfin la politique de Macron est fascisante avec la tentative d’inscrire l’état d’urgence dans la loi ordinaire, c’est-à-dire de permettre en permanence à la police (donc au pouvoir exécutif, au besoin cautionné par un « juge » administratif qui n’entendra jamais préalablement que la police, jamais la personne « suspecte ») d’agir avec le plus total arbitraire. Quelle tristesse à ce sujet, que des démocrates, et plus encore, des « marxistes » aient par deux fois cautionné Macron au second tour (comme les mêmes avaient déjà cautionné les « antifascistes » bien connus Estrosi et Xavier Bertrand !) en l’érigeant en « barrage antifasciste » face à Le Pen, comme, bien plus gravement encore, des fort étranges « communistes » ont cru bon, symétriquement, de voter Le Pen au second sous couvert de patriotisme (sans comprendre que lepénisme et macronisme fonctionnent ensemble, comme une tenaille politique broyant l’alternative révolutionnaire) !
Il s’ensuit que face à cette cohérence antisociale, antinationale, antidémocratique, anti-pacifique, le mouvement populaire doit réagir de manière globale. C’est ce que lui propose de faire le PRCF en avançant l’idée d’un Front antifasciste, patriotique, populaire, pacifique et écologique qui frapperait le mal à la racine : le capitalisme mondialisé et sa stratégie délétère de substitution aux nations souveraines d’un Empire euro-atlantique baptisé « construction européenne ».
Combattre « seulement » la politique antisociale sans dire un mot contre l’UE, comme le fait encore la gauche politico-syndicale établie, c’est en réalité desservir le progrès social. Et se réclamer du patriotisme en rejetant toute forme de lutte anticapitaliste, c’est en réalité enterrer la France en la coupant de son meilleur défenseur de toujours : la classe ouvrière.
Il fut un temps, celui du Front populaire, de la Résistance, de la Libération, des années 50 à 70, où le grand PCF des Cachin, Duclos, Thorez, Frachon, Croizat, Marcel Paul, « tenait » l’ensemble de ces combats : c’est ce que symbolisait l’union des drapeaux rouges et tricolores, de l’Internationale et de la Marseillaise. Par conséquent, si nous ne voulons pas perdre jusqu’au dernier acquis social et la dernière liberté démocratique, tout en perdant notre pays lui-même, il urge que renaisse un vrai parti communiste portant toute cette cohérence politique antifasciste, patriotique, démocratique, pacifique, en la tournant contre à la fois contre le MEDEF, l’UE, l’OTAN, l’euro, Le Pen (de plus en plus ralliée à l’UE) et contre le capitalisme lui-même.
C’est à quoi s’évertue le PRCF qui mérite d’être, non seulement soutenu, mais rejoint par tous les communistes pleinement conscients des urgences de l’heure.
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