RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Mathilde Basset : “ J’ai rendu mon uniforme ”

L’infirmière Mathilde Basset s’est fait connaître du grand public par la lettre ouverte qu’elle a adressée à la ministre de la Santé – et diffusée sur internet – le 27 décembre 2017. Lettre dans laquelle elle dénonçait ses conditions de travail dans l’EHPAD du Cheylard. Conditions extrêmes, avec la prise en charge de 90 patients, qui l’ont faite craquer et l’ont amené à démissionner.

Elle y écrivait notamment ceci : “ Ce matin, j’ai craqué. Comme les 20 jours précédents. Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je presse les résidents pour finir péniblement ma distribution de médicaments à 10h15 ( débutée à 7h15), je suis stressée donc stressante et à mon sens, maltraitante. Je ne souhaite à personne d’étre brusqué comme on brusque les résidents. Disponible pour personne, dans l’incapacité de créer le moindre relationnel avec les familles et les usagers, ce qui, vous en conviendrez, est assez paradoxal pour un soi-disant lieu de vie. Je bacle. Je bacle et agis comme un robot en omettant volontairement les transmissions de mes collégues que je considère comme les moins prioritaires pour aller à l’essentiel auprès des 99 vies dont j’ai la responsabilité.

J’adore le soin, le care, la relation de confiance avec mes patients, mais je ne travaille pas dans un lieu de vie médicalisé. Je suis dans une usine d’abattage qui broie l’humanité des vies qu’elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche. »

Mathilde Basset vient de publier un livre (1) pour interroger sur l’évolution de notre système de santé et la place que les pouvoirs publics accordent à la question du vieillissement dans notre société.

Pour elle : « Ce ne devrait pas être aux résidents de s’adapter au rythme des soignants ! Mais la minceur des effectifs amène (les soignants) à faire à leur place, au lieu de les accompagner ; ce qui leur enlève toute dignité ».

Dans ce livre, elle réclame l’augmentation des salaires, pour justifier l’engagement demandé aux personnels, et des effectifs supplémentaires. Une infirmière pour 30 résidents ; 1 soignant pour 3 personnes. Depuis son coup de gueule, rien n’a changé ; tout reste à faire : le combat continue !

(1) « J’ai rendu mon uniforme : la vraie vie des EHPAD, soignants en burn-out ; seniors en souffrance ». Editions du Rocher, 14 euros 90.

URL de cet article 35283
  

Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je n’accepte plus ce que je ne peux pas changer. Je change ce que je ne peux pas accepter.

Angela Davis

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.