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Même si Macron ne le veut pas, on est toujours là !

Samedi 21 septembre nous marquerons le 45e acte de contestation du pouvoir macroniste. Jamais un mouvement d’une telle nature et d’une telle ampleur n’a tenu aussi longtemps sous la Ve République. C’est dire le rejet de celle-ci et l’espoir de la transformer pour rebâtir la république que Macron et ses acolytes malmènent au point d’être mis en accusation par l’ONU et par le parlement européen. Depuis le 17 novembre 2018, un vent nouveau souffle dans le pays. L’insurrection pacifique des gilets jaunes a mis en évidence les inégalités sociales, les injustices fiscales, les oppressions, les discriminations, les contradictions inhérentes au système capitaliste, à l’ordre libéral, à la financiarisation de l’économie et de la vie tout simplement.

Notre pays pue le fric, les petites combines, les arrangements entre amis. Les affaires De Rugy, Balkany, Sarkozy, Belloubet, et j’en passe démontrent la nocivité d’un tel système. Les premiers de cordée s’en foutent plein les fouilles tandis que les autres les regardent se goinfrer sans aucune retenue. La justice me direz-vous la justice ! Ah elle est belle la justice. Vaut mieux être puissant et riche pour en bénéficier de cette justice. Malheur à vous si vous avez à faire avec. Bienveillante pour le bourgeois, ultra sévère avec les pauvres, les exemples se multiplient mais vous les connaissez.

Macron devait, promis, juré, en finir avec les clans, les coquins. Voila que ça pullule y compris au sein de l’exécutif. Bel exemple pour le pays. Ce jeune président, nous disait-on, allait réformer de fond en comble le pays qui, parait-il, n’attendait que les réformes pour avancer. Foutaises. Première mesure, liquider l’impôt sur les fortunes et le faire payer par les couches populaires et moyennes. Des réformes comme celle-ci, les actionnaires, les patrons de grandes entreprises et les financiers en redemandent. Et Macron leur en offre une encore plus démoniaque : la réforme des retraites. Finies les cotisations patronales, finie la solidarité par la répartition, place aux assurances privées payées par les salariés et les autres couches de la société. Bien sûr les dividendes ne seront pas taxés, les profits à l’abri et la pauvreté généralisée.

On pourrait poursuivre la dénonciation de la politique macroniène, mais ce que je veux affirmer ici c’est que les masques tombent, la colère gronde, la combativité s’amplifie. Grève de la RATP exceptionnelle, manif des infirmières rejointes par les médecins , les avocats, les pilotes de ligne, actions programmées dans les services publics, débrayages dans le privé, bref le mois de septembre aura été jalonné de journées d’action. Je m’en réjouis car, à chaque passage dans certains médias, j’ai souligné que la politique de Macron était le meilleur vecteur du rassemblement pour le combattre. Les vacances ne m’ont pas démenti. Tant mieux.

Mais une question demeure, et pas la moindre. C’était la question centrale que j’ai entendue à la fête de L’Humanité : pourquoi n’agissons-nous pas tous ensemble car, séparés, on est battu ?

Depuis dix mois, j’en appelle avec d’autres à ce rassemblement nécessaire et indispensable. Nous l’avons vérifié avec la réforme ferroviaire, avec les luttes des urgentistes, les autres catégories hospitalières, les enseignants, les entreprises privées Ford, Alsthom, les agriculteurs, les étudiants et lycéens, les retraités. Chaque catégorie croit s’en sortir en essayant de localiser son action, de surtout ne pas s’adosser aux autres. Patatras, ils sont perdants à tous les coups. Seule, l’action des gilets jaunes a permis quelques petits reculs du pouvoir ( prime d’activité, non augmentation de la CSG pour certains retraités, prime exceptionnelle dans quelques entreprises) Très loin de satisfaire les demandes mais recul de Macron qui, pourtant, affirmait qu’il ne reculerait jamais .

Essayons de tirer ensemble les leçons. Les appels à la grève ne font pas recette car les salariés hésitent à perdre de l’argent quand ils pensent qu’ils n’obtiendront rien. Ne faut-il pas envisager d’autres formes d’action ? Est-il absurde de réfléchir à un rassemblement-meeting un samedi ou un dimanche dans un espace comme la pelouse de Reuilly ou celui du Bourget dans lequel convergeraient les familles sans avoir la peur qui les empêche d’agir les samedis ? Dans tous les départements, de tels lieux existent. L’idée étant de rassembler des centaines de milliers de personnes autour de prises de parole avec témoignages. Des rassemblements de lutte pour faire reculer le pouvoir et le battre. Certains me diront : “ tu es utopiste ”. J’y suis habitué mais poursuivons la réflexion. L’idée du "tous ensemble" mûrit. Alors accélérons. Les syndicats, les associations, les organisations politiques suivront si on s’y attelle avec énergie.

Gilets jaunes, beaucoup dépend de notre intervention. Ouvrons-nous, affirmons nos revendications qui sont le creuset du rassemblement. Pour y contribuer, j’ouvre une page Facebook "J’ose le gilet jaune ! ". Si vous pensez un peu comme moi, rejoignez la page et utilisez-la comme bon vous semble.

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