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Et priez pour que Bush et Cheney restent en vie assez longtemps pour être un jour pendus.

Nouvel An, 2016

Au lieu d’aller me coucher à l’heure habituelle, je suis resté debout environ deux heures de plus pour regarder la célébration du Nouvel An à Times Square.

Pour une seule raison : voir des gens heureux.

Une année comme 2015 peut provoquer ce genre de réaction.

La vue de milliers de jeunes debout dans le froid pendant des heures, les embrassades, qui criaient et riaient, était très précieux.

Et aussi un peu énervant. Qu’est-ce qui leur arrive ? Ne savent-ils pas dans quel monde ils vivent ? Ne savent-ils pas que leur fête est une cible de choix pour les terroristes ?

Eh bien ... il ne s’est rien passé... Merci Dieu, en qui je ne crois pas... continue le bon travail...

En 2007, Christopher Hitchens, en réponse à un article du chroniqueur conservateur Michael Gerson : « Ce à quoi les athées ne peuvent répondre », écrivit : « Ce que son article laisse entendre est insultant : l’insinuation épouvantable que je ne saurais distinguer le bien du mal si je n’étais pas guidé par une dictature céleste surnaturelle ... Ce qui suppose tout simplement que la religion, qu’elle soit métaphysiquement « vraie » ou pas, serait pour le moins synonyme de moralité. ... Voici mon défi : que Gerson me cite une seule déclaration ou action éthique prononcée ou réalisée par un croyant qui ne saurait être prononcée ou réalisée par un non-croyant ».

Il convient de noter que Gerson, grand champion de la morale, écrivait les discours pour George W. Bush. Que Dieu nous vienne en aide. Et priez pour que Bush et Cheney restent en vie assez longtemps pour être un jour pendus.

Chers lecteurs... réfléchissez... imaginez... Et si c’était ça l’au-delà ?

Bonne année.

Aussi vulgaire, grossier, raciste et ultra-sexiste qu’il soit, Donald Trump peut encore percevoir l’horreur des grands médias américains.

Je crois que l’une des principales raisons de la popularité de Donald Trump est qu’il dit ce qu’il pense, quelque chose d’assez rare chez les politiciens américains, et peut-être même les politiciens du monde entier. Le public américain en a raz le bol des réponses bidons et hypocrites données par des responsables politiques en tous genres. Lorsque j’ai lu que Trump avait dit que le sénateur John McCain n’était pas un héros parce que McCain avait été capturé au Vietnam, j’ai du faire une pause pour réfléchir. Oulaa ! Que pourrait-il dire de plus ? Que tous les soldats américains au Vietnam, en Afghanistan ou en Irak ne sont pas des héros brillants et dignes de l’honneur et adulation constante des médias ?

Lorsque Trump a été interviewé sur ABC-TV par George Stephanopoulos, ancien conseiller du président Bill Clinton, le journaliste lui a demandé : « Quand vous étiez pressé de questions sur l’assassinat de journalistes par [le président russe Vladimir Poutine] , vous avez dit : « Je pense que notre pays tue pas mal de gens aussi. ». A quoi pensiez-vous ? Quels meurtres cautionnés par le gouvernement américain seraient comparables à l’assassinat de journalistes ? »

Trump a répondu : « En toute justice pour Poutine, vous dites qu’il a tué des gens. Je ne l’ai pas vu. Je n’en sais rien. Avez-vous été en mesure de le prouver ? Connaissez-vous les noms des journalistes qu’il a tués ? Parce que je suis - vous savez, on en a entendu parler, mais je n’ai pas vu de nom. Cela dit, je pense que ce serait méprisable si c’était le cas, mais je n’ai vu aucune preuve qu’il ait tué des journalistes. »

Trump aurait pu donner une véritable crise cardiaque à Stephanopoulos en déclarant que l’armée américaine, dans le cadre de ses guerres au cours des dernières décennies, a été responsable de la mort délibérée de nombreux journalistes. En Irak, par exemple, il y a eu en 2007 la vidéo de Wikileaks, exposée par Chelsea Manning, de l’assassinat de sang-froid de deux journalistes de Reuters ; l’attaque américaine de 2003 par missile sur les bureaux d’Al Jazeera à Bagdad qui a fait trois morts et quatre blessés parmi les journalistes ; et le tir américain sur l’Hôtel Palestine à Bagdad de la même année qui a tué deux cameramen de presse étrangers.

C’est au cours de cet échange que Stephanopoulos s’est permis de prononcer la phrase suivante : « Mais quels assassinats le gouvernement des États-Unis aurait-il commis ? » (1)

Les chaînes de télévision américaines ne font-elles passer aucun test d’intelligence à leurs journalistes ? Un petit test, ne serait-ce que d’un niveau primaire, pourrait apporter une nette amélioration.

Le célèbre présentateur Joe Scarborough de MSNBC, lors d’une interview de Trump, fut également dérouté par la position de Trump sur Poutine, qui avait loué Trump comme quelqu’un de « brillant et talentueux ». Poutine, a déclaré Scarborough, était « aussi quelqu’un qui assassine des journalistes, des opposants politiques, et qui envahit des pays. Ce qui à l’évidence constitue un sujet de préoccupation, n’est-ce pas ? »

Poutine « envahit des pays » ... Eh bien, là, même moi je n’aurais pas su quoi répondre. Malgré tous mes efforts, je ne pense pas que j’aurais pu trouver le nom d’un seul pays que les Etats-Unis auraient envahi.

À son crédit, Trump a répondu : « Je pense que notre pays assassine beaucoup aussi, Joe, alors, vous savez. Il y a beaucoup de stupidité dans le monde en ce moment, Joe. Il y a beaucoup de tueries. Beaucoup de stupidité. C’est comme ça. » (2)

Quant à l’assassinat par Poutine de ses opposants politiques, ça aussi devrait normalement passer comme une lettre à la poste dans les grands médias américains. Mais plus tôt cette année j’ai moi-même énuméré sept décès très douteux d’opposants au gouvernement ukrainien, un régime mis au pouvoir par les Etats-Unis et utilisé comme un bâton contre Poutine (3). Bien sûr, rien n’a filtré dans les médias américains.

Voilà donc ce qui arrive lorsque les médias américains qui ne savent rien de rien se retrouvent face à un candidat présidentiel qui en sait à peine un tout petit peu plus. N’est-ce pas merveilleux, la démocratie ?

Trump a également été critiqué pour avoir dit qu’immédiatement après les attaques du 11/9, des milliers de Moyen-Orientaux avaient été vus en train de faire la fête dans les rues du New Jersey. Une remarque absurde, pour laquelle Trump fut à juste titre vilipendé ; mais pas aussi absurde que les grands médias américains qui font semblant de ne pas comprendre ce à quoi Trump faisait allusion, en se mélangeant les pinceaux comme à son habitude.

Car on a bien vu des gens dans le New Jersey qui apparemment célébraient les avions percutant les tours du World Trade Center. Mais ils étaient Israéliens, ce qui suffit à expliquer pourquoi l’histoire n’a pas fait la une des journaux et pourquoi depuis elle a été « oubliée » ou est devenue un souvenir flou. Le jour des attaques du 11/9, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en réponse à la question de savoir ce que les attaques allaient signifier pour les relations américano-israéliennes, a d’abord déclaré : « C’est très bien. ... Euh... pas très bien, non, mais ça va générer de la sympathie immédiate (pour Israël). » On trouve pas mal de choses sur l’Internet sur ces Israéliens du New Jersey, qui furent placés en garde à vue pendant plusieurs mois avant d’être libérés. (4)

Là aussi, les journalistes sont trop ignares pour pouvoir éclairer leur public.

La Russie expliquée aux Russes par les Américains

Il y a un site russe [inosmi = médias étrangers] qui traduit en russe et publie des articles de propagande russophobe tirés des médias occidentaux, de sorte que les Russes peuvent voir de leurs propres yeux comment les médias occidentaux mentent tous les jours à leur sujet. Plusieurs articles récents, sur la base de sondages, montrent que les sentiments anti-occidentaux sont en augmentation en Russie, et rejettent la faute sur la « propagande de Poutine ».

Ce qui est assez étrange car à quoi servirait cette propagande si les Russes peuvent lire eux-mêmes les médias occidentaux et constater de visu tous les mensonges publiés à leur sujet et la diabolisation de Poutine ? Il y a plusieurs émissions de débats politiques à la télévision russe où ils invitent les journalistes ou politiciens occidentaux ; à l’une d’entre elles, on voit souvent un journaliste américain vraiment drôle, Michael Bohm, qui s’obstine à régurgiter toute la propagande occidentale, lors de ses échanges avec ses homologues russes. C’est assez surréaliste de le voir afficher les pires stéréotypes politiques des Américains : arrogant, crédule et ignorant. Il est là à sermonner des politiciens russes de haut-rang, à leur « expliquer » la « véritable » politique étrangère russe, et les « véritables » intentions derrière leurs actions, par opposition à tout ce qu’ils racontent. Incroyablement, il n’y a pas la moindre trace d’ironie chez cet homme. Le regarder est à la fois amusant, triste et effrayant.

Ce qui précède a été écrit avec l’aide d’une femme qui a grandi dans l’Union soviétique et qui vit maintenant à Washington. Elle et moi avons discuté à de nombreuses reprises de politique étrangère des Etats-Unis. Nous sommes d’accord sur son caractère destructeur et absurde.

Tout comme lors de la première guerre froide, l’un des problèmes fondamentaux est que les Américains soi-disant Exceptionnels ont beaucoup de difficulté à croire que les Russes veulent le bien. A ce propos, je voudrais rappeler cet écrit sur George Kennan :

Traversant la Pologne avec la première mission diplomatique américaine vers l’Union soviétique au cours de l’hiver 1933, un jeune diplomate américain nommé George Kennan a été quelque peu étonné d’entendre son escorte soviétique, le ministre des Affaires étrangères Maxime Litvinov, évoquer des souvenirs d’enfance dans un village voisin, sur les livres qu’il avait lus et ses rêves de petit garçon de devenir bibliothécaire.

« Nous avons réalisé tout d’un coup, ou du moins moi je l’ai fait, que ces gens à qui nous avions affaire étaient des êtres humains comme nous, » a écrit Kennan, « qu’ils étaient nés quelque part, qu’ils avaient eu des rêves d’enfant, comme nous. Il a semblé un bref instant que nous pourrions les comprendre et nous entendre avec eux. » (5)

On attend toujours.

La prise de conscience soudaine de Kennan nous rappelle George Orwell : « Nous sommes maintenant tombés si bas que la réaffirmation de l’évidence est le premier devoir des hommes intelligents. »

(...)

William BLUM

Traduction "Tu sais que t’as touché le fond lorsque quelqu’un comme Trump peut parfois passer pour un type sensé", par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» http://williamblum.org/aer/read/142

Notes

  1. Robert Parry, “Trump Schools ABC-TV Host on Reality,” Consortiumnews, December 21, 2015
  2. Interview of Donald Trump by Joe Scarborough, December 18, 2015
  3. William Blum, Anti-Empire Report #138, April 3, 2015
  4. See for example : the first three minutes of Core of Corruption - Film 1 - In the Shadows - Part 10 and “The Five Dancing Israelis Arrested on 9-11”
  5. Walter Isaacson & Evan Thomas, The Wise Men (1986), p.158

URL de cet article 29813
  

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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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