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Survol géopolitique post "révolution" ukrainienne : ce dont les gens n’ont pas l’air de se rendre compte.

The Saker

Bon j’ai décidé de me fendre d’un dernier post avant de faire une pause pour fêter Pâques, ça en vaut la peine.

Certains d’entre vous m’ont interrogé sur le rôle de la Chine dans tout cela, sur les intérêts que poursuivent vraiment les Etats-Unis, sur la position de l’UE et sur ce que la Russie veut ou ne veut pas. Et, submergé par les détails des événements en cours, j’ai omis de mentionner quelque chose que Poutine, Lavrov et de nombreux autres politiciens russes de premier rang n’ont cessé de répéter :

Ce qui se produit aujourd’hui sous nos yeux, est la fin d’un système international et la naissance d’un système différent.

Curieusement, Poutine a déclaré que, pour lui, le point de non retour avait été atteint quand les Etats-Unis et leurs alliés du Conseil de Sécurité de l’ONU et de l’OTAN avaient utilisé sans scrupules l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU de mettre en place une zone d’exclusion aérienne en Libye pour en fait l’attaquer et la bombarder [Poutine savait bien que "toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens" de la résolution permettaient aux Anglo-sionistes de faire ce qu’ils voulaient ; il a dit qu’on avait menti aux Russes pour ne pas enfoncer Medvedev qui s’était laissé abuser. Mais cela n’a pas d’importance pour le moment]. Poutine dit qu’à partir de ce moment-là il a acquis la conviction qu’on ne pouvait pas négocier avec l’Occident et qu’il fallait tout simplement l’empêcher de nuire. Puis la Syrie est arrivée : pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale les Etats-Unis ont été empêchés de faire ce qu’ils voulaient par une puissance extérieure, et cela d’une manière très humiliante pour eux.

La position russe sur la Syrie était un défi ouvert à l’hégémonie des Etats-Unis sur le monde. Washington l’a bien compris et maintenant, suite à la crise en Ukraine, les Russes l’ont ouvertement reconnu.

Le véritable enjeu de la guerre civile en Ukraine est donc ceci : pour les Etats-Unis, il s’agit de punir la Russie pour avoir osé défier leur hégémonie ; pour la Russie, il s’agit de détrôner la puissance hégémonique et d’instaurer à sa place un système international multipolaire dans lequel des nations souveraines respecteraient le droit international. On peut dire que, bien que le Conseil de Sécurité tente de s’y opposer de toutes ses forces, la Russie essaie de montrer au monde que les Etats-Unis ne possèdent pas l’ONU et qu’ils ne représentent que 1/5ème des 5 membres permanents et 1/15me du Conseil de Sécurité dans son entier.

L’Occident s’est complètement soumis aux Etats-Unis et à ses instruments de domination sur l’Europe : l’UE et l’OTAN. L’Europe de l’Est a même accepté de devenir un protectorat étasunien, et donc d’entreposer des missiles étasuniens et d’accueillir les prisons secrètes de la CIA.

A l’exception de l’Iran et de la Syrie, le monde arabe et musulman s’est vendu soit aux Etats-Unis soit à l’Arabie Saoudite, la plupart aux deux en même temps. L’Amérique Latine, malgré ses efforts, demeure très dépendante des Etats-Unis tandis que l’Afrique essaie de survivre de son mieux. Quant à l’Asie, certaines parties (le Japon et la Corée) se sont vendues comme l’Europe et d’autres font profil bas, tandis que la Chine soutient la Russie fidèlement mais à la manière un peu extérieure qui lui est particulière même si c’est elle qui, de tous les pays de la planète, tirera le plus grand profit d’un changement d’ordre international.

Les Russes auraient grandement préféré attendre et gagner du temps, mais la détermination des Etats-Unis à les punir pour avoir osé s’opposer à eux en Syrie les a forcés à choisir entre capituler ou résister ouvertement au défi étasunien en ne cédant pas de terrain.

Je le répète, Poutine n’avait pas le choix.

Et maintenant que la Russie a été obligée de se découvrir vous pouvez être surs que ce n’est pas pour revenir au statu quo antérieur. Avec une honnêteté incroyable, Poutine et Lavrov ont détaillé leurs objectifs à la TV russe (Lavrov dans le programme "dimanche soir avec Vladimir Soloviev" et Poutine dans sa session de questions et réponses de 4 heures d’hier).

Voilà donc le but des Russes : Déboulonner les Etats-Unis de leur position hégémonique. Et ce but implique des efforts bien supérieurs, bien plus larges et plus constants que de simplement forcer les enragés de Kiev à négocier. Ce but implique que la Russie doit notamment :

1) Forcer les Européens à prendre conscience du prix exorbitant qu’ils paient en tant que vassaux obéissants et silencieux des Etats-Unis et à les amener à enfoncer un coin entre les États-Unis et l’Europe.

2) Forcer les Etats-Unis à reconnaître qu’ils n’ont pas la puissance militaire nécessaire pour punir ni même "changer le régime" de tous ceux qui ne leur plaisent pas.

3) Encourager la Chine et d’autres pays asiatiques à soutenir ouvertement la Russie quand elle exige que les pays occidentaux respectent le droit international.

4) Remplacer graduellement le dollar par d’autres monnaies dans le commerce international et par là ralentir le financement de la dette étasunienne par le reste de la planète.

5) Créer les conditions pour que l’Amérique Latine et l’Afrique puissent choisir leur avenir, et anéantir la prérogative que s’arroge actuellement de l’Occident de décider des termes du dialogue Nord-Sud.

6) Proposer une autre modèle de civilisation qui rejetterait ouvertement le paradigme occidental en vigueur d’une société dirigée par de petites minorités arrogantes.

7) Défier l’ordre économique capitaliste et libéral actuel incarné par le Consensus de Washington et le remplacer par un modèle de société sociale et solidaire au niveau international (qu’on pourrait appeler "socialisme du XXIe siècle").

Tout ce que je viens d’écrire peut être résumé en deux mots : retrouver sa souveraineté.

Depuis son élection, Poutine a souvent parlé de la nécessité pour la Russie de retrouver sa souveraineté. La crise ukrainienne l’a forcé à révéler son véritable objectif : rendre sa souveraineté à toute la planète.

C’est un projet d’envergure et il prendra des années, peut-être des dizaines d’années à réaliser, même si, à mon avis, l’incompétence abyssale et l’arrogance infinie des 1% de ploutocrates qui règnent sur l’Occident devrait contribuer à accélérer sa réalisation.

La grande question désormais est celle-ci : l’empire anglo-sioniste peut-il s’effondrer comme l’a fait l’Union Soviétique sans déclencher un bain de sang ?

Il y aura certes de la violence ici ou là, comme en Union Soviétique. Mais si on évitait une déflagration mondiale ou même une guerre à grande échelle, il faudrait considérer cela comme une victoire parce que c’est quand les empires s’effondrent qu’ils deviennent les plus dangereux et les plus imprévisibles.

J’espère que j’ai répondu à la plupart des questions que vous m’avez posées.

Merci beaucoup et à bientôt.

The Saker

PS : Je viens de tomber sur cette vidéo étonnante d’une femme qui arrête un blindé à Kramatorsk de ses mains nues. Je pense qu’on pourrait voir en elle le symbole de ce que Poutine veut faire avec l’empire anglo-sioniste.

Pour consulter l’original : http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/04/the-thing-which-everybody-seems-to-be.html

Traduction : Dominique Muselet

 http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/04/the-thing-which-everybody-seems-to-be.html

COMMENTAIRES  

24/04/2014 20:56 par Anne Wolff

Je me pose de grosses questions, et si quelqu’un avait des réponses qui peuvent m’éclairer...
Que ce soit sur Ria Novosti ou sur La Voie de la Russie, je trouve régulièrement des articles dans lesquels soit l’extrême-droite européenne fait l’apologie de Poutine ou l’inverse, ces sites russes font une promotion de parti de l’extrême-droite européenne. Je n’ai pas garder systématiquement tous les liens... mais en voici qui sont assez interpellants

La voie de la Russie :
Le Pen : une famille de présidents du Front national (Interview) (Partie 1)
Jean-Marie Le Pen : « La France a besoin d’une société équilibrée » (Interview) (Deuxième partie)

et bien pire...
La France est en guerre et personne ne veut le dire

L’écrivain engagé Renaud Camus dit clairement que la France est en guerre et que ce que les médias appellent actes de violences ou incivilités sont en fait des actes de guerre menés contre la France et sa civilisation.

Suivez les liens et vous trouverez une série d’articles de la même veine et apologies de la Marine qui
Sur Ria Novosti (entre bien d’autres)
Marine Le Pen à Moscou

Marine Le Pen, arrivée mardi soir à Moscou, doit effectuer mercredi une visite à la Douma (chambre basse du parlement russe) pour s’entretenir avec son président Sergueï Narychkine

Durant la campagne présidentielle en France, Marine Le Pen avait prôné un partenariat renforcé avec la Russie, pour des "raisons civilisationnelles et géostratégiques" et "pour notre indépendance énergétique".

Etc... beaucoup de ces articles montre que la Russie considère l’extrême-droite institutionnelle comme des partenaires privilégiés en Union Européenne... Et autres éléments perturbants... qui me font tout de même tiquer, quand je vois présenter Poutine comme un promoteur du socialisme du 21ème siècle... surtout qu’à force de fréquenter celui que nous à légué Chavez, qui a permis à la population d’un continent d’acquérir un haut niveau de conscience politique et dont je vois la force et la créativité dans l’organisation du Pouvoir Populaire contre le Coup d’Etat actuel je le sens un peu (et même plus) perturbée de voir utiliser le même terme qualifiant le système russe... abusivement me semble-t-il.
bref un ensemble d’éléments qui le conduisent à me poser la question, le système de la Russie n’est-il pas en fait plus proche d’un National-Socialisme du 21ème siècle à l’antithèse du socialisme de pouvoir populaire dont Chavez nous a ouvert le chemin ?
Quelqu’un pourrait-il m’éclairer ?

25/04/2014 00:24 par Dwaabala

@ Anne Wolff Sans avoir la prétention de vous éclairer, je trouve que l’auteur de cet article prend ses désirs pour des réalités.

Une fois que cela est dit, la Russie a pour nous, Occidentaux, le grand tort d’exister et d’être soumise à notre agression.

Et s’il fallait trouver un avatar du nazisme, une version moderne d’Un mal qui répand la terreur, c’est plutôt chez nous qu’il faudrait le chercher.

Car hors de notre monde il n’existe qu’une sous-humanité, qui n’a pas même besoin d’avouer : Je tondis de ce pré la largeur de ma langue pour nous faire crier haro !

25/04/2014 10:05 par Feufollet

C’est vrai que la lecture des évènements actuels
Se brouille et s’embrouille dans une confusion de genres
C’est aussi pour essayer d’y voir un peu plus clair
Que nous cherchons dans l’information alternative
Un peu plus de vérités que ce que nous propose les médias-perroquets
Et leurs maîtres à pas-penser qui nous induisent sciemment dans l’erreur d’appréciation
Maintenant, l’observation de The Saker pose des termes assez clairs
Mais ne nous aidera pas à comprendre certains jeux d’alliances ou de convergences
Pour le moins troublants, entre des extrêmes droites diversement fascistes
Et des régimes de résistance à l’empire anglo-sioniste, comme il l’appelle.

25/04/2014 14:50 par marc

@ Anne Wolff, oui c’est dérangeant et vous pourriez dire la même chose de sites comme irib et al manar, maintenant si vous cherchez des sites qui dénoncent en France l’impérialisme et notre impérialisme, il n’y en a pas beaucoup à gauche, à part celui sur lequel nous sommes.Par contre la droite tire profit d’une place laissée vide.

d’autre part si j’ai bien compris la Russie comme les autres sites de pays respectueux des règles internationales reconnait les états et mouvements dans les pays étrangers tels qu’ils sont et le FN est reconnu par notre pays comme un parti présidentiable légal.
pourquoi ne profiteraient ils pas de tout ce qui va dans leur sens, sans pour autant être dupe ;
marc

25/04/2014 16:05 par yo

Une chose majeure qui relie de tels états et mouvements au FN est la forte priorité donnée à la souveraineté nationale. Bizarement le FN traduit cette idée d’une manière fasciste au niveau français, mais respecte la souveraineté des autres pays (et même des autres peuples, tant que c’est chez eux), ce qui vu par un citoyen Libyen, Syrien ou Libanais par exemple, peut même passer pour une sorte de solidarité internationaliste quand le FN s’oppose à l’acharnement Atlantiste contre tout ce qui n’est pas assez complaisant avec l’Empire. Je ne me permettrais pas d’affirmer que le but de ces prises de position est purement électoraliste, mais c’est vai que ça permet au FN de se donner une image cohérente et pas totalement détestable en donnant l’impression qu’ils ont du respect pour les peuples que l’OTAN bombarde.

Vu de Russie, il doit apparaitre en effet que peu de mouvements de gauche se préoccuppe de tout ça, et même que beaucoup soutiennent systématiquement, et plus ou moins consciemment, la position atlantiste. Je dis "plus ou moins consciemment" car il apparait que beaucoup ont en même temps un sentiment anti américain et pensent que si on n’est pas intervenus en Syrie, c’est en fait parce que nos dirigeants sont de mèche avec Poutine et Assad, ou parce que Assad leur convient bien et qu’ils se foutent des pauvres syriens massacrés (ça c’est vrai) par Assad (sic). Mais c’est sûr que quand on n’est déjà pas capable de voir des manipulations aussi grossières que celle qui présente Assad comme le boucher qui massacre son peuple non violent, on est loin de pouvoir comprendre les enjeux géostratégiques et la finesse du jeux de Moscou et Damas qui a pu bloquer le projet atlantiste.

Vu de Russie donc, les presque seuls en France à vraiment s’opposer publiquement à l’impérialisme, sont l’extrême droite.

Et je rajouterais à cela une donnée interne à la Russie qui peut faire que Moscou ne souhaite pas encenser la gauche française. Regardez les résultats des dernières élections en Russie ! Qui sont les principaux adversaires politiques de Russie Unie ? La gauche ou la droite ?

25/04/2014 17:02 par Anne Wolff

Je vais être plus précise, ce qui me dérange :
1) la récupération du concept de socialisme du 21ème siècle, qui est un concept historiquement et géographiquement situé. Qui a la Commune et la Souveraineté Populaire comme composantes fondatrices et dont la vocation est de conduire à la disparition du capitalisme et de l’état. Un concept né du constat fait par Chávez dans la pratique : Souveraineté Populaire et capitalisme (en tout cas dans sa forme corporatiste) sont incompatibles. Pour que l’une puisse s’imposer l’autre doit disparaître.
Je ne connais pas le Russe et n’ai que des informations de seconde main… mais le projet Russe y compris dans ses relations avec les pays de sa sphère me semble très différent de l’intégration latino-américaine…
2) Oui les représentants des partis « populistes » liés à la Russie sont institutionnalisés. Et donc je n’avais pas réagit tant que je n’avais pas vu l’interview de Le Pen père et vérifié queLuc Michel souvent présenté comme n expert dans les publications citées, est effectivement un néo-nazi notoire. Marion Le Pen a conquis une partie de sa « respectabilité » en affirmant une rupture avec son père fasciste tout aussi notoire, donc une chose est la recevoir elle, autre chose est de présenter des interviews du père comme porteur d’un modèle pour l’Europe de demain…
3) Je venais de finir la traduction d’une agression au couteau de militants de mouvements sociaux suédois, par des militants néo-nazis de leur pays qui venaient de rentrer de Kiev où ils ont « soutenu » leurs homologues de Svoboda. Et où il apparaît clairement que le gouvernement suédois, comme d’autres en Europe, nie le caractère fasciste de ce mouvement.

Or je m’intéresse depuis un moment aux liens qui unissent les néo-nazis internationaux, à travers des camps d’entraînements, des séminaires ou des concerts où ils viennent de différents continents.
Les liens de Marion Le Pen avec certains groupements néonazis français ou autrichiens sont, par exemple, un secret de polichinelle.

La question est donc : Qu’en est-il des différents courants du néonazisme ( exemple : à une époque, après la guerre est même apparu un nazi-bolchevisme, alors que les liens entre le courant néonazis latino-américains et Ukrainiens et Washington sont bien documentés) sont-ils en fait divisés et pourraient-ils se retrouver à un moment dans des camps différents de la géopolitique globale ? Ou cela fait-il partie d’une stratégie d’un unique mouvement qui se sert des uns et des autres tout en ayant un projet unique d’une plus grande portée… Un peu comme peuvent le faire certains courants islamistes.
Ou encore "Washington" tirent-ils un ensemble de vieilles ficelles tellement usées qu’elles risquent à tout moment de leur claquer dans les doigts… ou...ou... Confusion quand tu nous tiens !
Bref, c’est vraiment une nébuleuse, et pour notre sauvegarde, il me semble important de comprendre qui est qui, et surtout qui sert qui et dans le cadre de quel projet de monde… ce serait un peu idiot d’en finir avec un maître pour en avoir immédiatement un autre, fasciste tous les deux...
Et pour échapper à cette alternative qui n’en est pas une, il faudrait une solidarité des habitants de l’UE à la base, mais nous en sommes loin et cela ne s’arrange pas...

25/04/2014 18:13 par act

La question d’Anne Wolf (premier com.) est des plus intéressante et mérite notre attention et vigilance,
les mêmes constatations continuent de m’interroger.

Pour le confirmer, notez que l’auteur de l’article publié par LGS ci-dessus lie son blog au site de soral "E&R" (logo "quenelle épaulée"). La fin du "PS" : "Je pense qu’on pourrait voir en elle le symbole de ce que Poutine veut faire avec l’empire anglo-sioniste." le laissait présager.

25/04/2014 20:26 par domi

De même que, comme le font à juste titre remarquer Marc et Yoyo, la Russie ne peut pas voir le FN comme il est vu en France, de même The Saker, un ex-analyste militaire anglo-saxon viscéralement attaché comme tous les anglo-saxons à la liberté d’expression (ils ne peuvent pas avoir tous les défauts), ne peut pas voir Soral comme il est vu en France ...

Enfin comme le fait remarquer quelqu’un d’autre, la confusion règne au plus au point et qd on voit l’Occident soutenir les neo-nazis de Kiev qui envoient l’armée contre leur propre peuple en les traitant de terroristes, on finit par ne plus savoir qui est quoi... Cela pousse à de la modestie dans le jugement et de la modération dans le maniement des anathèmes, non ?

25/04/2014 21:16 par sayid

personnellement, je ne trouve pas cet article pertinent, pour plusieurs raisons :
1- Il est vrai que les États-Unis veulent imposer la force là où ils ont leur intérêt mais la Russie en fait autant, excusez moi mais l’invasion française au Mali a été soutenue par Poutine.
Le Général de Gaulle a affirmé que la France n’a pas d’amis mais que des intérêts, cela résume très bien la position de chacun.
2- Il est vrai que la Russie a joué un très grand rôle en Syrie, il est vrai qu’elle s’oppose aux USA, aurait il été possible de faire la même chose en Égypte là où le Général SISSI ne respecte aucune législation internationale ? non, ce pays n’est rien pour la Russie en comparaison à la Syrie.
3-Poutine n’est pas un super héros, il" l’ouvre" parce qu’il a les moyens de le faire, le pouvoir et le temps dans sa longue investiture, mais ne doit il pas balayer devant sa porte, n’est il pas responsable de nombreux massacre en Tchétchénie ? ce pays qui n’aura jamais son indépendance car son gaz et son pétrole font son malheur mais le bonheur de la Russie ?
4- La Chine est comme tout le monde, elle "colonise " l’Afrique en ayant un objectif précis : ne pas se mêler de la politique interne, même le pire des présidents africains peut compter sur eux, du moment que "l’intérêt du pays" est sauvegardé, et dans quelles conditions travaille un chinois en Afrique ?
Enfin, il n’y a pas des bons ou des mauvais dans le cas des usa et de la Russie, c’est une partie d’échec.
Prenons un exemple : souvenez vous de la" fessée " infligée à la France, Israël et l’Angleterre par le biais de l’alliance Usa-Russie afin de condamner l’attaque contre Nasser( qui avait nationalisé le Canal de Suez) en Égypte.A ce moment là, nous avons vu que les "meilleurs ennemis" étaient totalement en accord pour exiger la fin des hostilités :
- Les USA ont menacés directement Israël et l’Angleterre, la Russie s’étant occupé de la France.
Un mal pour un bien dira le Général De Gaulle, qui insistera sur le fait que la France ne possédait pas l’arme nucléaire, elle devait donc s’écraser.
Aujourd’hui, la guerre n’est pas de ce genre, elle vise a instaurer des révoltes, soutenir la scission d’un pays, en bref chacun utilise des pions pour mener à bien sa mission, c’est une guerre d’influence dont ni moi, ni vous, détenons les tenants et les aboutissants, le but étant de nous distraire, le véritable enjeu reste le même depuis la nuit des temps : grappiller des territoires pour asseoir son pouvoir et défendre des intérêts particuliers au détriment de la masse ignorante et soumise au bon vouloir et pouvoir des dirigeants mafieux qui se donnent rendez-vous à l’ONU.

Sayid, un citoyen du monde

25/04/2014 22:03 par Dominique

Je ne suis pas un expert de la Russie, mais il me semble évident que Poutine est un oligarque assez semblable aux nôtres : quand il décide de remplacer le pétrodollar par le pétrorouble dans les échanges internationaux de la Russie, cela ne change pas grand chose pour les industriels et ce sont avant tout les banques russes qui vont en profiter.

Ceci dit je pense aussi que l’occident a fait une erreur fondamentale avec la Russie post-soviétique : après avoir gagné la guerre froide par KO, l’occident n’a eu de cesse d’humilier la Russie. Le peuple russe a réagi en remplaçant des corrompus à la solde de l’occident par un indépendantiste.

Quand à la majorité de la gauche occidentale, comme Dieudonné a parfaitement raison de le remarquer, il y a trop longtemps qu’elle est compromise avec le sionisme pour avoir su garder la moindre once de crédibilité. De manière plus générale, la gauche occidentale ne sert généralement plus qu’à contrôler les mouvements sociaux quand elle sert encore à quelque chose.

Sur l’Ukraine, je pense que Vladimir Poutine est trop futé pour se laisser entraîner sur le terrain d’une guerre en Ukraine. Il a su verrouiller le système politique russe en interdisant certaines O(N)G occidentales et en développant des milices citoyennes. Il sait aussi que ce n’est qu’une question de temps avant que le peuple ukrainien ne balaie l’actuel gouvernement putschiste dans les urnes, et à voir la liste des mesures d’austérité du nouveau régime, cela risque bien d’être très bientôt.

De manière plus globale, Poutine sait qu’il contrôle une bonne partie de l’approvisionnement en pétrole et en gaz de l’Europe, et que celle-ci n’a donc pas intérêt à nuire aux intérêts de la Russie. De plus, il a certainement aussi compris que dans un monde où tous les pays sont en compétition pour les mêmes ressources naturelles et où ces ressources sont en voie d’épuisement rapide, l’unité de l’occident n’est qu’une façade qui ne peut qu’éclater de plus en plus avec le temps.

Par rapport au conflit gauche/droite, il faut bien voir que la gauche occidentale n’a aucun projet, elle ne fait que suivre la tendance et dés qu’elle est au pouvoir, mener la même politique que la droite. C’est encore pire que dans les années de la guerre froide où elle pouvait encore faire illusion. Fidel Castro l’avait bien compris, lui qui a milité dans un parti conservateur pour forger la révolution cubaine. Au Venezuela, la gauche marxiste traditionnelle est alliée à la droite pour se débarrasser hier de Chavez, aujourd’hui de Maduro et de leurs gouvernements légitimes.

Dans les années 70 en Suisse, autant l’extrême-gauche que l’extrême-droite avait pignon sur rue. Il suffisait d’ouvrir le bottin pour trouver leurs adresses et leurs numéros de téléphone. Il était alors possible de les rencontrer très facilement, et à la question de savoir ce qu’ils voulaient, quels étaient leurs buts, leur réponse était toujours la même : "Déstabiliser le système par tous les moyens possibles afin de prendre le pouvoir". Rien d’étonnant de la part de l’extrême- droite, mais on aurait plus s’attendre à ce que l’extrême-gauche propose un projet social plus révolutionnaire que la seule prise de pouvoir par un groupuscule. Ceci juste pour dire qu’il n’y a rien à espérer de ceux qui participent de près ou de loin au système, gauche ou droite ils font tous parties du problème, pas de la solution, et comme Marx l’a très bien dit c’est aux exploités à s’organiser entre eux pour être leurs propres libérateurs.

25/04/2014 22:58 par Lionel

Je me rapprocherai du raisonnement de Sayid, inutile de rappeler le rôle de cadre supérieur du KGB de Poutine qui est avant tout un militaire ( Chavez avait démissionné ) qui a "redressé la Russie" à grands coups d’atteintes aux droits Humains.
Il n’y a pas si longtemps, les groupements néonazis Russes tabassaient du nègre et de l’Arabe parmi les étudiants internationaux et massacraient des journalistes en toute impunité, des grands reportages du mensuel "Actuel" en faisaient état il y a 30 ou 35 ans.
Les nervis de l’État Russe sont sans doute les mêmes !
En effet je conteste vigoureusement l’emploi de socialisme pour parler d’intentions d’un chef d’État qui n’a pas hésité à gazer "terroristes" Tchètchènes ET public pris en otage, de même qu’il est hors de question de faire confiance à un Parti auto-procalmé socialiste qui a fait tirer au canon sur les mineurs en grève.
Alors oui, tout ces scénarios ont un parfum de fascisme et je pense que ce n’est pas une question de regard réfracté depuis la Russie sur l’extrême-droite Européenne, les Russes sont très forts en optique, non, je pense qu’il y a bien communauté de pensée entre les deux !
Choisir entre la peste et le choléra ???
Cependant je reconnais que Poutine a certainement sauvé la mise pour la Syrie ( très relatif ) et ne lâchera pas les russophones d’Ukraine et ne laissera pas l’Otan s’installer à sa porte.
Mais de là à dire que c’est un sauveur... Je m’oppose sans réserve à l’idéologie du "Roi-Lion" qui veut que le peuple attend son Messie.
N’y aurait-il pas un idée de résurgence de culte d’une personnalité assez confondante ?

25/04/2014 23:29 par sido

En tous cas, ce n’est pas Poutine qui assassine des gens par milliers un peu partout dans le monde : http://www.oulala.info/2014/04/les-etats-unis-intensifient-les-interventions-militaires-au-moyen-orient/

26/04/2014 00:16 par Dwaabala

Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
La seule question qui peut être posée (à chaud) est la suivante : l’impérialisme cherche-t-il oui ou non à cerner dangereusement (pour tous) la Russie ?
On ne veut évidemment se moquer de personne en notant que c’est bien le moment de se demander gravement si Poutine est socialiste ou national-socialiste, ou pour mettre la Russie en parallèle avec le Venezuela.
Si la Russie tient face à l’agression, elle jouera le rôle d’un nouvel écueil rencontré par le navire amiral et et ses escorteurs.
C’est ce qui compte et détermine vers où doivent aller sinon le soutien, au moins les coups.
Ceci, quelle que soit l’opinion qu’on a sur Poutine, les Slaves, les Chinois, les Syriens, les Vénézuéliens, sur Bachar al Assad, sur al-Sissi, sur Maduro et la famille Le Pen.

26/04/2014 00:23 par Anne Wolff

Une autre remarque j’avais trouvé un très bon site ukrainien en espagnol, que je n’arrive pas à retrouver.Un site qui présentait tout une partie de l’actuelle insurrection ukrainienne non comme pro-russe, mais comme résolument antifasciste et autogestionnaire. Hors actuellement il semble qu’il y ait un sérieux amalgame qui voudrait que tous les ukrainiens qui s’opposent à la junte soient automatiquement considérés comme pro-russes. Bref après que l’Occident ait récupéré Maidan pour en faire un mouvement pro-Europe, la Russie récupère les mêmes pour en faire des pro-russes...
Pour avoir suivi en détails les dernières élections au Honduras, je sais de quoi les USA sont capables pour organiser une fraude avec plus d’une dizaines de méthodes conjuguées, et les polices militaires du futur président pour veiller à l’ordre et la transparence... je n’ai donc aucune confiance dans celle à venir en Ukraine.

Une autre remarque, il y a tout de même une sérieuse différence entre envisager des accords énergétiques avec Marion Le Pen présidentiable (et oui) et produire deux interviews du père, plus toute une série d’autres sur la famille "nationaliste" Le Pen, comme des tenants du projet pour l’Europe de l’Ouest. Et produire comme journaliste expert le néonazi Luc Michel.
Je peux ajouter à cela un discours de Medvedev sur l’immigration dans lequel j’ai cru lire des propos tenus par notre très droite flamande.

Et bon le

"on pourrait appeler cela "socialisme du 21ème siècle’

... une trouvaille peut-être, il vient de l’inventer, qui s’ajoute à

Créer les conditions pour que l’Amérique Latine et l’Afrique puissent choisir leur avenir, et anéantir la prérogative que s’arroge actuellement de l’Occident de décider des termes du dialogue Nord-Sud.

Que dans un rapport de confrontation géopolitique globale à la machine de guerre étasunienne, la Russe et la Chinoise soient le contrepoids nécessaire, c’est évident. Mais l’Amérique Latine n’a pas attendu la Russie pour décider des termes du dialogue Nord-Sud ... et non seulement l’Assemblée de la CELAC a Cuba mais le vote unanime sauf Panama-USA_Canada à l’OEA pour refuser l’ingérence officielle des USA dans le coup d’état qu’ils fomentent officieusement au Venezuela démontre qu’une transformation de termes du dialogue et un déplacement du rapport de force ont été imposés par l’AL elle-même.

et si la gauche de gauche s’allie à la droite au Venezuela, elle n’a pas fait le poids avec Chavez, et malgré les menaces qu’elle envoie actuellement à ceux qui soutiennent Maduro et la remettent fermement à sa place, après que quelques uns de ses représentants aient proposé de "l’envoyer à la merde" avec le reste du gouvernement ... elle ne fait pas le poids non plus. Et en plus la droite étant assez éclatée en ce moment,elle se retrouve plus qu’isolée..parce qu’elle propose de faire exactement ce qu’attend Washington pour intervenir de manière un peu trop évidente. Et personne ne s’y trompe. Surtout pas les 80% de la population qui soutient Maduro dans la démarche des Dialogues de Paix.

Une autre petite remarque, user du terme de dirigeants pour parler de nos mandataires (le personnel politique à notre service sur base d’un mandat , leur programme, est la base de la démocratie représentative) prouve cette acceptation implicite de l’évolution de notre système vers une dictature. Et cela fait partie du problème, qui est de ne pas faire d’un changement de système de l’unipolaire vers le multipolaire un simple changement de maitres. Et Poutine est très clairement un dirigeant, Chavez et Maduro sont des mandataires...

26/04/2014 00:52 par patrice

@ Anne Wolf
Bonsoir,
La lettre d’information de liesi mailing.liesi@gmail.com vous apportera des clés de compréhension de toute cette manipulation pour le moins machiavélique ...
Je tiens à préciser que je suis profondément humaniste, agnostique et chercheur de vérité !

26/04/2014 02:18 par act

@domi
Un nazi reste un nazi, peu importe la distance d’où il est observé,
un franquiste à beau parler espagnol et soral peut parler français ou swahili cela ne changera rien au fond
...et ne faites pas l’insulte à "the saker" de ne pas être de capable de comprendre vers qui et quoi il lie.

Reste que la question que soulève Anne est importante,
il est troublant de constater qu’une partie de l’extrême droite et de certains groupes néo-nazis prennent parti pour la Russie et dénoncent, je cite, les "putschistes fascistes" en Ukraine

Quoique vu de Belgique cela rappelle la NVA (droite extrême et nationaliste) de bart dewever qui clame que grâce à elle l’extrême droite (le vlaams belang) a reculé...Genre franco traitant adolf de facho...

tandis que d’autres groupes et mouvements néo-nazis prennent activement parti pour svoboda et secteur droite
et j’éprouvais la même mauvaise surprise en lisant "la voix de la Russie" donner dans l’apologie du FN

le même paradoxe m’est apparu en voyant l’action des "femens" devant le FN français,
un mouvement lié à l’extrême droite ukrainienne, qui vient conspuer le FN français ?!
vu la position du FN il y aurait une amorce de "logique" ?
quoique le calme et la retenue du SO du FN était sur ce coup plutôt inhabituelle...

si qqun(e) a des infos à ce sujet, envoyez, merci.

"Et si" le véritable objectif derrière ces oppositions de circonstance -voire feintes- était juste d’occuper le terrain médiatique ?
Car pour en revenir à l’action des "femens" devant le FN, en voyant sa diffusion il me semblait difficile de déterminer s’il s’agissait d’une action "contre le FN" ou "pour attirer l’attention sur le FN", voire même pour attirer la sympathie pour le FN "victime" d’hystériques à croix gammées ? Ou encore rendre la croix gammée sexy et tendance ?
Difficile de saisir le/un message qui mêle ainsi imagerie martiale, seins dénudés et croix gammées...

26/04/2014 05:13 par Dwaabala

Surréaliste, ce fil. À rendre insomniaque.
Heureusement. Le Grand Soir a sa ligne éditoriale (dont je me sens proche) à laquelle il se tient, comme en témoigne le dernier article paru :

Les photos de propagande du New York Times sur l’Ukraine sont démasquées

26/04/2014 08:57 par domi

La confusion qui règne dans ce fil de commentaires est le reflet de la confusion idéologique qui règne en occident. Les gens les plus dangereux (que certains ici n’hésitent pas à qualifier de nazis en vertu du célèbre point Godwin) ne sont pas, à mon sens, ceux que la gauche bien pensante désigne et impose (le terrorisme intellectuel est tel que personne n’ose protester de peur d’être soi-même traité de nazi ou d’antisémite, l’autre injure tueuse). Pour moi l’extrême droite ce sont les neo-cons du type Bush, Obama, Sarkozy, Hollande, Fabius, le pouvoir "intérimaire" d’Ukraine et naturellement le pouvoir en place en Israël qui se livre au nettoyage ethnique des Palestiniens avec la bénédiction de tous les précités...) qui violent le droit international à qui mieux mieux pour détruire et piller d’autres pays et n’hésitent pas à envoyer l’armée ou la police militarisée contre leur propre peuple.
Je ne juge pas les gens d’après ce qu’ils prétendent être mais d’après ce qu’ils font. A chacun ses critères et inutile de me traiter de nazi ça ne me fait ni chaud ni froid, je suis trop vieille...

26/04/2014 11:40 par Anne Wolff

Moi aussi cela m’a frappé le coup des FEMEN, et les 60 flics pour les protéger. On aimerait les voir aussi bienveillants vis-à-vis de squats-centre sociaux qui eux se font déloger avec violence.
Et oui c’est un casse-tête, avec à l’horizon la question de savoir d’où pourraient venir les coups réels des casse-tête réel maniés par des hitlériens ou autres fascistes. Le point godwin est au nazisme, ce que le conspirationnisme est aux anti-impérialiste, un fourre-tout commode pour faire taire ceux qui font remarquer qu’il y a vraiment trop de gens qui rendent hommage à Hitler sur cette planète en ce moment, de Kuala Lumpur à Bogota en passant par Kiev et Anvers, avec une multiplicité de haltes en différents lieux.
Même le président de Colombie, Santos – pas vraiment un homme de gauche pourtant - empêché de tenir ses meetings de campagne électorale par des Chemises Noires (néonazis de Tercera Fuerza envoyés par Uribe) dénonce à la BBC : ‘Il s’agit d’une sorte de néonazisme, de néofascisme qui a pour but unique la polarisation (de la société) et la haine »
Quand à l’hypothèse de la banalisation des symboles une recherche sur lenazi-chic qui fait fureur (sic) en Asie s’impose, ils ont même des peluches pour bébé à l’effigie d’Hitler… tout un programme de conditionnement des inconscients collectifs. Et on ne peut qu’être frappé par la similitude entre les jeunes néo-nazis de Kuala-Lumpur avec ceux deMexico… et des comme cela j’en ai trouvé dans des dizaines de pays.
Alors oui on peut établir des différences théoriques entre fascisme, nazisme, phalangisme. Mais quand ils sévissent les uns comme les autres cela fait tout de même aussi mal. Et si je ne fais pas l’insulte au Shaker de ne pas savoir qui est Soral, je ne fais pas l’insulte à la Voix de la Russie de ne pas savoir qui est Jean-Marie Le Pen.

Pour en revenir à Tercera Fuerza, un jeune de Pravy Sektor, dans une interview « Nous sommes la troisième voie au sein de l’OTAN » alors que certains reconnaissent avoir reçu des formations paramilitaires de cette même « institution ».
La lutte pour l’hégémonie qui se mène actuellement est une lutte entre les grandes corporations capitalistes pour les ressources de la planète. Que ce soit la guerre concrète mais proxy Chine-USA en Afrique, la guerre économique menée par les même en Amérique Latine, où celle qui a démarré en Ukraine.
Et oui, rien à dire, l’oligarchie Russe menée par Poutine est d’une intelligence remarquable. Et d’une habileté diplomatique redoutable. N’empêche la Russie est après les USA le pays ayant le taux de prisonniers le plus élevé au monde : 500 et quelques pour 100 000 habitants contre 700 et quelques (presque 1% de la population adulte). Quant à la Chine, elle est redoutable parce que son offensive de développement à produit une telle pollution, qu’elle a absolument besoin des ressources de la planète pour nourrir et abreuver (60% des nappes phréatiques polluées) ses habitants… et le fait est que Washington est de fait entré en offensive globale, montrant qu’ils n’entendent pas laisser le choix des moyens aux atres puisque leur guerre économique est un échec, la militarisation du conflit global s’impose.

Et oui, je suis certaine que Poutine a essayé de refaire un partage du monde par voies « diplomatiques », et il ne s’est pas caché de ses ambitions de créer une grande Eurasie avec la Russie au centre. Mais les Corporatiste de « Washington » sont intraitables, ils veulent tout pour eux seuls et une gouvernance (technocratique) mondiale qu’ils dominent (où qui les dominent parce qu’à ce stade on voit bien que même pour les « dirigeants » la fonction fait l’homme et non l’inverse).
Alors oui, on peut s’en tenir à ce qui nous rassure. Pour moi pendant des années cela a été le Venezuela, après avoir fait le compte des morts de résistants quotidiennes, au Honduras, en Colombie, au Mexique... et dans la majorité des pays de la région il était rassurant de suivre la vitale évolution de la révolution bolivarienne et de son pouvoir populaire pétillant d’intelligence et de dynamisme qui grandissait comme les germes d’une récolte à venir dans un espace de paix.

Mais voilà, aujourd’hui le corporatisme US pour son combat avec les corporatismes Russes et Chinois a de toute urgence besoin du pétrole du Venezuela… et aujourd’hui, là, aussi je compte les morts.. et je vois la lutte qui se mène pour freiner un mouvement dirigé par Washington et dont les principaux dirigeants appartiennent à des mouvements Hitlériens internationaux … Et aujourd’hui ausi pour arrêter cette gauche de la gauche qui a lancé une offensive qui en fait la seule allié qui reste à la toute petite minorité d’extrême-droite pour provoquer une intervention du Commandement Sud US. Cette même ED qui aujourd’hui appelle à brûler aussi les sièges de l’alliance de l’opposition, la MUD, qui en participant à un dialogue avec le gouvernement à trahi, une symétrie parfaite entre ED et GdG qui appelle au putsch contre le gouvernement….
Bref on est dans un moment qui est l’équivalent géopolitique glopal et planétaire d’un grand mouvement de plaques tectoniques. Une lutte des « géants » pour le partage du monde entre les corporations capitalistes qui en sont la direction. Que le corporatisme russe soit infiniment plus intelligent que le Washingtonien ne fait aucun doute. Cela n’empêche, ce qui nous pend au nez, au mieux une redistribution par une victoire « diplomatique », avec des variantes du fascisme au pire une guerre nucléaire et un chaos global… A moins que.. à moins que cette cinquième internationale du pouvoir populaire qui est déjà très bien développée en Amérique Latine ne s’étende au reste du monde… mais cela… en Europe ? On est mal barre…
Alors oui, cela prend la tête et cela donne des insomnies, mais peut-être que de n’en point avoir serait l’équivalent de se coucher tranquillement quand la maison brûle en disant « On verra ça demain ! »

26/04/2014 11:52 par Kaama

Chacun est libre de penser ce qu’il veut de Poutine. Pour moi il est un sauveur, un peu sur le tard, mais il a fini par se réveiller. Ceci parce que l’assassin de la MB (Carter) a osé le titiller chez lui. Grâce à sa réaction, les pendules sont à nouveau à l’heure, nous sommes dans une sorte de "guerre froide" où les deux puissances se surveillent. Si cette situation avait existé avant, la Libye n’aurait pas été détruite (un pays qui avait le niveau de vie le plus élevé d’Afrique), le voyou de la république(JF Kahn) n’aurait pas osé bombarder la Côte d’Ivoire faisant des milliers de morts.
Un commentateur a osé dire que la Chine "colonise" l’Afrique. Non mais, les mots ont un sens. Pour lui répondre, je vais reprendre la réaction de Wang Zhiping de Sinohydro (cette entreprise chinoise spécialisée dans la construction des barrages) "Avons-nous vraiment l’air de colons ? Nous n’avons tué aucun africain". Les occidentaux peuvent-ils dire la même chose ?

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