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Ukraine : combattre à boulets rouges le IV Reich Euro-Atlantique en marche

La crise ukrainienne est révélatrice de l’aventurisme extrême des milieux dirigeants de l’euro-atlantisme.

C’est au mépris des réalités géopolitiques et territoriales les plus évidentes et en bafouant grossièrement le droit des Ukrainiens à disposer d’eux-mêmes, sans ingérence extérieure, que l’Axe Washington-Bruxelles, abondamment relayé et stimulé par le gouvernement social-impérialiste de Hollande, a commencé par tendre un piège au peuple ukrainien, traditionnellement très lié à la Russie, en proposant à Kiev d’entrer dans un « partenariat » euro-ukrainien dont chacun sait qu’il avait pour unique perspective l’annexion pure et simple de l’Ukraine à l’UE et, à travers elle, l’inscription de l’Ukraine dans la très agressive et très antirusse Alliance atlantique. Comment la Russie, déjà encerclée de troupes américaines et otaniennes des Pays baltes à la Bulgarie, sans parler des bases américaines qui campent dans les ex-Républiques soviétiques d’Asie centrale, pourrait-elle accueillir autrement que par une réaction justifiée de colère cette manière pour les USA et l’UE (elle-même en passe de se transformer en pilier Est de l’ « Union transatlantique » en gestation) d’avancer sans cesse vers l’Est en se positionnant directement, de Riga à la Crimée, sur les frontières de la Russie ? Rappelons que, lors du référendum sur le maintien de la Fédération soviétique organisé en 1990 sous Gorbatchev, les peuples de l’URSS avaient voté à 76 % pour le maintien de l’Union et que c’est en violant ce vote massif et souverain que les agents occidentaux, Eltsine et Koutchma (ex-président de l’Ukraine), ont dissout l’espace soviétique pour y éradiquer le socialisme...

« L’ingérence grossière de l’UE et des USA »

Par ailleurs, pour faire main basse sur l’Ukraine, l’UE atlantique et les USA ont grossièrement pratiqué l’ingérence politique dans les affaires d’un pays qu’ils déclarent pourtant souverain : on n’est pas près d’oublier la présence sur la place Maïdan, à côté des nazis ukrainiens destructeurs des statues de Lénine, du secrétaire d’État états-unien, de Catherine Ashton (responsable de la politique extérieure de l’UE), de Fabius et bien entendu, de l’inénarrable trublion international, le pseudo-philosophe B.-H. Lévy ; honte à ce dernier qui, après avoir suscité la guerre en Libye et provoqué des conséquences ravageuses pour toute l’Afrique occidentale – n’a pas craint de cautionner un mouvement putschiste infiltré par des nazis et par des antisémites caractérisés !

Ces mêmes dirigeants euro-atlantiques ont reconnu le putsch par lequel le président ukrainien élu – dont c’est peu dire que nous ne cautionnions pas la politique – a été destitué sous la pression armée des milices néo-nazies et pseudo-nationalistes soutenues par l’UE atlantique. Soutenus par Catherine Ashton, ces « démocrates » fidèles au Reich n’ont rien eu de plus pressé que d’exalter le traître Bandera et que de détruire les monuments en l’honneur de l’Armée rouge, victorieuse de la Wehrmacht et libératrice de l’Ukraine. Rien de plus pressé que d’interdire de fait le courageux PC d’Ukraine et que de persécuter, voire de lyncher ses militants. Rien de plus pressé que d’introduire de nouvelles discriminations contre la langue russe alors que 60% de la population ukrainienne, surtout à l’Est, utilise quotidiennement la langue de Pouchkine.

Bien entendu, si l’Ukraine tombait dans l’escarcelle de l’UE/OTAN, on peut imaginer l’énorme programme d’austérité « à la grecque » qui attend ce pays, les coups terribles qui seront portés contre la classe ouvrière minière et métallurgique de l’Est russophone, l’émigration en masse vers l’Ouest de millions de nouveaux prolétaires « bon marché », venant peser encore et encore sur le prix de la force de travail des travailleurs d’Europe occidentale...

« La poussée expansionniste de ce IV Reich qu’est l’Empire transatlantique en gestation »

En réalité, ce qu’on nous présente comme une « euro-révolution » est en fait une aggravation brutale du processus contre-révolutionnaire en Ukraine et de l’encerclement impérialiste de la Russie. Si ce processus parvenait à son terme, ce serait la Biélorussie et l’ensemble du Caucase qui seraient ensuite déstabilisés et annexés. Ainsi se poursuivrait l’incessante « poussée vers l’Est » (« Drang nach Osten », disait Hitler...) de ce Quatrième Reich de plus en plus expansionniste et fascisant qu’est l’Empire transatlantique en gestation. Comment ne pas penser, en la circonstance, au manifeste du MEDEF « français », intitulé « BESOIN D’AIRE » (on disait « espace vital » dans les années 30/40...) ? Ce texte antisocial, antinational et grossièrement impérialiste prévoit à la fois de dissoudre la nation française dans l’Europe des régions, de soumettre le peuple de France à l’impérialisme allemand et de subordonner l’Europe au maître américain... tout en continuant les prédations de l’impérialisme français en Afrique et au Proche-Orient.

« Un déséquilibre stratégique au profit de l’OTAN, extrêmement dangereux pour la paix nucléaire mondiale »

Aujourd’hui, la Russie a pris des mesures compréhensibles, massivement soutenues par la population locale, pour ne pas laisser la Crimée, majoritairement russophone et d’importance stratégique pour la défense maritime russe, tomber aux mains de l’OTAN. Si, en effet, l’Occident faisait main basse sur le seul accès de l’armée russe à la Mer noire et à la Méditerranée, les conditions militaires évidentes d’une agression nucléaire et contre la paix mondiale seraient crées : la Syrie et tout le Proche-Orient deviendraient la propriété privée de la CIA et des Emirats, l’Iran serait écrasé, l’agression nucléaire antirusse serait facilitée puisque la dissuasion russe par les sous-marins serait désactivée dans cette région stratégique. S’en suivrait, nécessairement, un déséquilibre stratégique au profit de l’OTAN, extrêmement dangereux pour la paix nucléaire mondiale. En réalité, les impérialistes euro-atlantiques ne peuvent pardonner à la Russie d’avoir stoppé le processus d’invasion occidentale de la Syrie, en affichant sa force militaire en Mer noire et en Méditerranée. C’est pourquoi, les forces atlantistes essaient désormais de « syriser » la situation en Ukraine, de l’annexer ou d’y susciter la guerre civile.

Il n’est évidemment pas question de nier le caractère capitaliste, anti-ouvrier, anti-paysan et anticommuniste du régime contre-révolutionnaire russe, même s’il est clair que Poutine, contrairement à l’agent américain Eltsine, a pris certaines mesures pour rétablir la souveraineté de son pays et rétablir les liens traditionnels avec les ex-républiques soviétiques. Pas question, non plus, d’ignorer les traits impérialistes de la grande bourgeoisie russe dont les exportations de capitaux, y compris mafieux (c’est flagrant sur le littoral méditerranéen français) sont de notoriété publique.

Pour autant, il serait dangereux pour les communistes de renvoyer dos à dos l’agresseur euro-atlantique et la Russie, fût-elle bourgeoise. Nous ne devons pas répéter mécaniquement le schéma de 1914/18 où deux alliances impérialistes, également hégémoniques, agressives et prédatrices, l’Entente anglo-franco-américano-russe et l’Alliance des « Empires centraux », portaient à égalité la responsabilité du premier conflit mondial. Bien que de tels affrontements restent encore possibles à notre époque entre les impérialismes dominants (américain, germano-européen, japonais...), une autre ligne de fracture existe et se manifeste aux marches de la Russie, mais aussi en Amérique latine et en Extrême Orient (réarmement du Japon, pression accrue contre Pyongyang...). Celle qui oppose le projet hégémonique mondial des USA, d’un côté avec « l’Union transatlantique » (USA/Europe), de l’autre avec l’ « Union transpacifique » (USA/Japon/Corée du sud), de dominer la planète en imposant partout l’esclavage néolibéral et en mettant fin à l’idée même de nations indépendantes. Ce projet hégémonique est structurellement incompatible avec l’accès des « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Russie, Chine – soit la majorité de l’Humanité !) au premier cercle de l’exploitation capitaliste. Et cela d’autant plus qu’en Chine, le PC chinois continue formellement de diriger le pays (si thermidorienne et capitaliste qu’en soit l’orientation dominante), qu’en Russie, les traditions communistes restent à fleur de peau (la majorité des Russes regrettent ouvertement l’URSS), qu’en Inde et au Brésil agissent des P.C. de masse et que les traditions de lutte de classes y restent fortes, que les communistes et les progressistes sont actifs dans toute l’Amérique latine ou au Népal. Dans ces conditions, les pôles impérialistes dominants font et feront tout pour soutenir, en Chine, les dissidents pro-occidentaux et toute la gamme des séparatistes médiévaux (Tibet, pays ouïgour...), en Russie, pour y susciter des « révolutions oranges » qui remettraient le pays aux mains de l’Occident tout en désarticulant la Fédération russe*[1], en Amérique latine pour déstabiliser l’ALBA et reprendre le contrôle total du sous-continent, coups d’Etat fascistes à l’appui du Honduras au Venezuela.

« l’agressivité des euro-atlantistes français à l’extérieur n’a d’égale que leur acharnement antisocial contre la classe ouvrière et contre le peuple de France »

Quant à la France, c’est peu de dire qu’elle n’a rien à gagner dans l’aventurisme des euro-atlantistes et de leurs honteux alliés nazis en Ukraine. Car, ce qui détruit la République française en ce moment, ce n’est pas le mineur russophone du Donbass, c’est l’intégration euro-atlantique qui ne laissera rien subsister, si elle triomphe, des acquis sociaux du CNR, des principes démocratiques issus de la Révolution française, de l’unité du territoire national en voie d’euro-régionalisation, voire de la langue et de la culture françaises passées au rouleau compresseur de l’américanisation. Non seulement « l’ennemi principal est dans notre propre pays » (Liebknecht) -, mais l’agressivité des euro-atlantistes français à l’extérieur n’a d’égale que leur acharnement antisocial contre la classe ouvrière et contre le peuple de France. C’est d’ailleurs dans l’intérêt du peuple français et des peuples est-européens concernés que le PRCF et son président d’honneur Georges Hage avaient combattu l’annexion des ex-pays socialistes (Pologne, Bulgarie, Roumanie...) à l’Empire européen au début des années 2000 : qui ne voit aujourd’hui combien cette opération de recolonisation a été désastreuse pour la classe ouvrière de toute l’Europe ?

C’est pourquoi le PRCF

o Condamne catégoriquement l’impérialisme euro-occidental en rappelant le principe de Karl Liebknecht, « l’ennemi principal est dans ton propre pays » (en l’occurrence, dans ton propre « camp » euro-atlantique) sans pratiquer le renvoi dos à dos de l’agresseur et de l’agressé et cela d’autant plus que l’impérialisme euro-atlantique – dont l’oligarchie « française » est un élément particulièrement agressif – est également l’ennemi acharné de la souveraineté nationale et des acquis sociaux du peuple français ;

o Dénie à l’impérialisme euro-atlantique et à ses médias le droit de parler d’ « ingérence » de la Russie dans les affaires ukrainiennes alors que la crise ukrainienne a fait l’objet d’une immixtion permanente des principaux dirigeants occidentaux ;

o Est solidaire des communistes russes et ukrainiens. Nos camarades font clairement la différence entre le pouvoir bourgeois en Russie et en Ukraine (y compris Yanoukovitch), auquel s’oppose naturellement la classe ouvrière de ces pays, et la juste résistance des peuples à l’impérialisme occidental et à sa tentative d’encercler et de briser la Russie.

o S’oppose d’avance à toute tentative de déstabiliser la Biélorussie et de l’annexer à l’ensemble OTAN/UE ;

o Appelle plus que jamais les peuples à briser la prison des peuples qu’est l’UE. Déjà, les peuples ont constaté que l’UE du grand capital est synonyme de chômage et de précarité de masse, de recul des droits sociaux et des souverainetés nationales, de crise économique permanente, de recul de la démocratie. L’exemple ukrainien doit leur faire comprendre qu’en outre, la « construction « européenne est porteuse de fascisation, d’expansionnisme territorial et de guerres ;

o Invite tous les communistes de France et d’Europe à développer une large campagne de solidarité avec le Parti communiste d’Ukraine menacé de lynchage et d’interdiction et plus globalement, à condamner la criminalisation contre-révolutionnaire du communisme et de l’URSS qui constitue aujourd’hui la base de la fascisation de tout le sous-continent européen ;

o Le PRCF n’omettra pas, dans sa campagne propre pour le boycott des élections européennes et pour la dé-légitimation de la monstrueuse U.E. de stigmatiser l’Empire euro-atlantique en construction comme l’ennemi principal de la paix, de la souveraineté des peuples –à commencer par celle du peuple français–, du progrès social et du socialisme en Europe. Plus que jamais le PRCF appelle tous les vrais communistes, tous les vrais patriotes, tous les vrais antifascistes, tous les citoyens épris de paix et de démocratie, tous les partisans conséquents du socialisme et du communisme, à rompre avec la « construction européenne » impérialiste et fascisante.

o Soutiendra l’appel de plusieurs personnalités à déposer une motion de censure parlementaire contre l’irresponsable gouvernement belliciste de Hollande-Ayrault-Fabius !

o Continuera à appeler l’ensemble des forces franchement communistes à s’exprimer ensemble dans l’esprit du texte commun signé récemment à propos de l’Ukraine, par le PRCF, le réseau « Faire vivre et développer le PCF », les Rouges vifs provençaux, la Gauche communiste et le Rassemblement des Cercles Communistes.

Il est temps encore d’agir contre un processus porteur des pires menaces pour la paix, pour les travailleurs et pour la nation française elle-même !

Déclaration du Pôle de Renaissance Communiste en France

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