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Une anecdote concernant Pierre Joxe

Cette anecdote n’a rien à voir avec un dérapage sexuel.

Nous sommes en 1981, quelques mois après l’élection de François Mitterrand dont Joxe a été l’un des fidèles soutiens. Notre homme préside le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, un poste, une fonction éminentes et stratégiques.

Même si vous êtes fatigué par ma théorie selon laquelle on vient toujours de quelque part, Pierre Joxe, ce n’est pas rien. Il est le fils de Louis Joxe, ministre de De Gaulle, ancien résistant, négociateur pour la France des accords d’Évian qui scelleront l’indépendance de l’Algérie. La mère de Joxe appartient à l’illustre famille des Halévy, proche, entre autre, de Marcel Proust. Cette famille cousine avec le constructeur d’avions Bréguet … donc avec Clémentine Célarié.

L’Assemblée Nationale pullule de députés socialistes, pour beaucoup enseignants de gauche, barbus. Avec de vraies barbes, pas les trois millimètres d’aujourd’hui. Ils disposent d’attachés parlementaires. L’un d’entre eux, affilié à la CGT (comme Joxe) est de mes amis. Il se dit que c’est le moment où jamais de mener une lutte collective pour la reconnaissance d’un vrai statut, l’acceptation d’une convention collective.

Après avoir sonné pendant plusieurs semaines à la porte du bureau de Joxe, ils sont enfin reçus. Et c’est là qu’on verse, non pas dans le sexuel, mais dans l’éclaboussure du pouvoir. Ils sont trois. Joxe fait asseoir ses “ camarades ” (ils sont membres du PS) sur un canapé d’un mètre vingt. Heureusement, ils ont des fessiers étroits. Mais le problème est que ce canapé est situé à 30 centimètres du sol. Vous imaginez ces trois lascars, tous trois de bonne taille (mon ami mesure 1m 85), se contorsionnant, ne sachant pas où mettre leurs jambes, dominés par un Joxe qui, lui, est resté debout en les toisant en les regardant avec des yeux, me rapporta mon ami, d’un acier comme il n’en avait jamais vu.

On l’imagine, cette réunion ne déboucha sur quasiment rien.

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Robert M. Hutchins

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